Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité, réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français, brosse le tableau d'une précarité qui s'aggrave, s'étend et où l'accès à l'énergie, à la prévention et aux soins est fortement dégradé, en particulier pour les populations des zones rurales.
Les difficultés financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’inflation. C’est ce que montre la 18e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire* : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.
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Pendant ce temps, le président de la République a choisi un premier ministre de droite dans un groupe LR ne comptant qu'une quarantaine de députés. L'extrême droite est le premier parti politique en France. La marmite bout mais n'explose pas. Trouvez l'erreur... ou pas ...
Dès lors, j'ai mis cette chronique dans la catégorie" Chemins de Faire". L'on ne sait jamais...
Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français brosse le tableau d'une précarité qui s'aggrave, s'étend et où l'accès à l'éner...
Un hommage a été rendu, mardi à Paris, à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, deux contrôleurs assassinés par un agriculteur, le 2 septembre 2004, en Dordogne. Confrontés à une recrudescence d’actes hostiles, les agents de l’inspection dénoncent la remise en cause de la légitimité de leurs missions.
Ils peuvent encore dire, au détail près, ce qu’ils faisaient et où ils se trouvaient à la minute où ils ont appris, le 2 septembre 2004, quedeux de leurs collègues venaient d’être tuésdans l’exercice de leurs missions.
Vingt ans plus tard, le traumatisme est encore vivace parmi les agents de l’inspection du travail, réunis ce mardi 10 septembre à Paris, à l’appel d’une large intersyndicale (dont la CGT, SUD travail, la CNT, FO et la CFDT), à quelques pas de leur ministère de tutelle. Venus de plusieurs départements, une centaine d’entre eux ont convergé dans la capitale pour une journée d’hommage national.
Au cœur du rassemblement, en présence de la députée France insoumise (FI) Danielle Simonnet et del’ancien inspecteur du travail devenu député européen FI, Anthony Smith, venus apporter leur soutien, un représentant de l’intersyndicale rappelle, dans leur crudité, les faits qui ont conduit à l’engrenage.
Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précaritévient d'être publié. Réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français, il brosse le tableau d'une précarité qui s'aggrave, en particulier en zone rurale.
Les difficultés financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l'inflation : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n'a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu'au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.
Cette fragilité financière touche en premier lieu les catégories populaires, que l'on retrouve notamment dans les communes rurales : le niveau y monte à 69 %. Le ressenti dans les zones rurales a été particulièrement interrogé dans cette édition du baromètre 2024, en raison des témoignages recueillis sur le terrain.
La pauvreté à 2€ du Smic
La vulnérabilité de nombreux ménages se reflète dans la hausse, pour la 3e année consécutive, du "seuil de pauvreté subjectif" : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, selon les Français. Au terme d'une hausse de 19 euros par rapport à 2023, le "seuil de pauvreté subjectif" n'avait jamais été porté aussi haut, à juste 2 euros du Smic pour un temps plein.
Pour la 3e fois, le baromètre est complété par une enquête menée dans 10 pays européens montrant que près d'un tiers des habitants du continent (29 %) se considère confronté à la précarité. Si la situation est préoccupante sur tout le continent, près de la moitié de la population est concernée en Grèce (46 %) et en Moldavie (45 %).
Au passage les mesures décrites dans l'article ci-après d'OFF-Investigation démontrent contrairement par exemple aux affirmations de Macron s'agissant de l'arrestation de Pavel Dourov le caractère factice de l'indépendance de la justice, notamment dans les affaires " sensibles " pour le pouvoir et les puissants !
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En balayant les injonctions du tribunal, le gouvernement refuse à Anticor un agrément qui lui est indispensable pour engager ou poursuivre certaines procédures en justice. L’association est ainsi entravée dans plusieurs affaires qu’elle suit, dont certaines impliquent directement l’exécutif.
Le 28 août, l’association Anticor a une nouvelle fois saisi en référé le tribunal administratif de Paris dans l’affaire de l’agrément ministériel dont elle est privée depuis juin 2023. Ce nouveau recours intervient deux semaines après que le tribunal en question a « enjoint au Premier ministre de réexaminer la demande d’agrément d’Anticor dans un délai de quinze jours », exprimant notamment « un doute sérieux » sur la légalité du refus implicite de l’exécutif face à cette requête.
Alors qu’il avait jusqu’au 27 août pour se prononcer, Gabriel Attal ne l’a pas fait. Selon une information d’Off-investigation, la prochaine date de plaidoirie qui serait pour lui une occasion de s’expliquer dans cette affaire est désormais fixée au 4 septembre. D’ici là, en persistant dans son mutisme, le chef du gouvernement démissionnaire prolonge l’entrave à laquelle est confrontée cette association dans ses actions qui, depuis des années, irritent la macronie…
Saussignac : 20 après, mobilisé.es les 2 et 10 septembre pour ne pas oublier !
Texte publié le 29 août 2024.
20 ans après l’assassinat de nos collègues, notre peine reste entière, notre colère, face à l’état de nos services et aux attaques permanentes dont ils font l’objet, est renforcée.
Le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, Contrôleuse du travail et Daniel Buffière, Responsable du service contrôle de la Mutualité Sociale Agricole, étaient assassinés par un exploitant agricole à Saussignac (Dordogne), alors qu’ils procédaient à un contrôle. 20 ans après, nous voulons d’abord rendre hommage à nos collègues assassiné.es et réaffirmer notre soutien à leurs proches. Nous avons également une pensée toute fraternelle à l’égard des collègues directs ou proches de Sylvie et Daniel qui pour certain.es exercent toujours ce métier, et qui ont subi dans de telles circonstances un traumatisme immense.
Au-delà de notre tristesse, nous sommes en colère et nous appelons à la mobilisation en défense de l’inspection du travail.
En septembre 2004, nous dénoncions le traitement médiatique de l’assassinat de nos collègues qui n’était ni un fait divers, ni la conséquence funeste de la crise du monde agricole, comme les syndicats patronaux agricoles et les ministres d’alors ont vite cherché à le prétendre. 10 ans plus tard, le 2 septembre 2014, nous dénoncions fermement les attaques dont l’inspection du travail était l’objet. Qu’en est-il en 2024 ? Des agriculteurs en colère ont pendu et éventré un sanglier devant des locaux de l’inspection du travail, des lignes rouges à ne pas franchir sont tracées devant des exploitations agricoles pour entraver les contrôles, des menaces particulièrement claires sont diffusées sur les réseaux sociaux, ce qui n’a donné lieu à aucune réaction de la Ministre en charge du Travail ! Les situations d’obstacles, d’outrages et autres agressions se sont multipliées !
Le 2 septembre 2014, nous dénoncions également la situation de nos effectifs que nous jugions catastrophique puisque seul.es 2300 agent.es étaient en charge du contrôle des entreprises et des conditions de travail des 18 millions de salarié.es du secteur privé. Qu’en est-il en 2024 ? Il reste moins de 1700 agent.es de contrôle, alors même que le nombre des salarié.es du secteur privé a augmenté, à plus de 21 millions !
En 2004, comme en 2014, nous dénoncions enfin les insuffisances du droit pénal du travail que nous jugions « piétiné de toute part ». Qu’en est-il en 2024 ? Aucune réelle amélioration du côté des sanctions de la délinquance patronale et des procédures toujours aussi peu suivies, y compris en cas d’accidents du travail mortels ou graves, toujours traités comme de simples faits divers !
Alors, si nous sommes tristes, nous sommes également en colère et moblisé.es pour la défense d’un code du travail réellement protecteur des salarié.es, de nos missions, au service de tou.te.s les travailleur.se.s, de leur santé et de leur dignité. Menacé.es, malmené.es, délégitimé.es, nous refusons qu’un autre drame ne survienne et nous sommes également mobilisé.es pour nos conditions de travail !
Nous appelons nos collègues à organiser dans chaque DDETS, dans chaque DDETSPP, dans chaque DR(I)EETS, dans chaque DEETS, un temps de recueillement revendicatif le 2 septembre 2024 et à participer à une journée nationale de mobilisation, à Paris, le 10 septembre 2024 :
Rassemblement devant le Ministère du Travail, à 11 heures ;
Échanges entre collègues, à 14 heures ;
Réunion publique autour de la défense des missions de contrôle, à 17 heures.
Les 2 et 10 septembre 2024, rendons hommage à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière. Tou.te.s ensemble, réaffirmons la légitimité des missions de contrôle, défendons l’inspection du travail et retrouvons-nous autour de nos revendications !
NB : Les absences pourront être couvertes par chèques syndicaux ; un préavis de grève sera également déposé. Pour l’organisation du déplacement à Paris et la prise en charge des frais de transports, s’adresser aux militant.es locaux.ales et/ou à nos organisations syndicales.
(Alliance News) - Unilever PLC travaille sur la cession de la marque de soins haut de gamme Kate Somerville, a rapporté Sky News dimanche.
La société de biens de consommation cotée au FTSE 100 a acquis la marque en 2015, et elle fait partie de son portefeuille de soins personnels Prestige. Selon des "sources municipales", Unilever a engagé PricewaterhouseCoopers pour l'aider à trouver un acheteur.
En outre, citant des "initiés", Sky a rapporté qu'Unilever prévoyait de se débarrasser d'une deuxième marque de soins de la peau achetée en 2015, REN.
En mars dernier, Unilever a annoncé son intention de se séparer de son activité de crèmes glacées, qui comprend Wall's, Magnum et Ben & Jerry's.
Cette décision s'inscrit dans le cadre du "Plan d'action pour la croissance" d'Unilever, que le directeur général Hein Schumacher a décrit comme "faire moins de choses, mieux et avec plus d'impact".
Par Elizabeth Winter, rédactrice en chef adjointe d'Alliance News, Services mondiaux
La CGT n’accepte pas que les salariés soient appelés “collaborateurs” ? Collabos ce n’est pas beau mot… On le laisse pour les autres syndicats s’ils en veulent…
Ce qui caractérise un contrat de travail, c’est un « lien de subordination juridique permanente » en droit. Tout salarié est « subordonné ». On ne peut donc pas être à la fois « collaborateur » et « subordonné ». Le mot « collaborateur » n’existe pas une seule fois dans le Code du travail, restons donc sur un plan juridique, nous sommes des « salarié.es » !
C’est de l’idéologie que d’appeler un salarié « collaborateur ». Ça pourrait faire croire, qu’il est sur un pied d’égalité avec l’employeur dans son contrat mais ce n’est pas le cas. C’est parce qu’il est subordonné qu’il a des droits. Le code du travail, c’est la contrepartie à la subordination. Supprimer la notion de subordination, ça enlève la contrepartie, ça fait croire que dans l’entreprise, tous les salarié.es ont le même « challenge », le même « défi », qu’ils sont tous simplement dans le même bateau.
Jusqu’à ce que le patron parte avec le bateau et que le salarié reste amarré sur le quai au Pôle emploi, et il s’aperçoit alors qu’il n’était pas collaborateur mais bel et bien subordonné…
L’employeur et le salarié n’ont pas les mêmes intérêts. L’un cherche à vendre sa force de travail à sa juste valeur, l’employeur veut la lui payer le moins cher possible.
C’est d’ailleurs pour cela que le Medef veut remplacer la « subordination » par la « soumission librement consentie» (« compliance without pressure ») il espère comme ça enlever toute « contrepartie ». Puisqu’il y aurait « collaboration » il n’y aurait plus besoin de droit. Il remplacerait le contrat de travail signé entre deux parties inégales par un contrat entre deux parties présumées égales c’est à dire par un contrat commercial. Tous VTC, tous Deliveroo etc…
Les mots ont donc une importance cruciale, il faut donc que la direction s’en tienne au droit du travail tel qu’il existe encore, au seul état de droit dans l’entreprise, donc nous devons parler de « salarié.es » uniquement.
D’ailleurs le mot « Collaborateur » est marqué d’infamie.
Demandez-vous pourquoi le mot « collaborateur »
n’a pas été mis dans le code du travail en 1945-46 !
Contrairement au récit truqué des médias récurrent comme en ce 80éme anniversaire, y compris ceux dits publics la Libération de Paris ce n'est pas d'abord le résultat de l'action d'une police longtemps et majoritairement inféodée à l'occupant nazie mais celle de l'intervention populaire et des FTP en particulier, des FFI sous le commandement du communiste Rol TANGUY dont nous rappelons ci-après le rôle majeur dans la Libération de la capitale en étroite collaboration avec la 2e DB du général LECLERC.
Le 25 aout le général Von Choltitz commandant les forces d'occupation dans la capitale signe l'acte de réddition de ses forces. Capitulation contre-signée par le général Leclerc et Rol tanguy en tant que dirigeant des FFI.
Au grand dam de De Gaulle davantage préoccupé d’asseoir le pouvoir politique d'une bourgeoisie déconsidérée sous l'occupation et DONC de combattre l'influence profonde des communistes comme la suite des événements l'attestera!
Attitude confirmée par exemple dans l'ouvrage d'Henri Amouroux " Joies et douleurs du peuple libéré" page 716
Le 1er juin 1944, Rol-Tanguy devient chef régional des FFI pour les quatre départements de la région Ile-de-France (Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Oise) en remplacement de Périco (Pierre Pène), arrêté. Il est en même temps promu lieutenant-colonel et prend à cette occasion le nom de Rol, en hommage à un officier des Brigades internationales, Théo Rol, tué en 1938.
Il se consacre alors entièrement à la préparation de la libération de la capitale en liaison étroite avec le Comité d'Action militaire (COMAC) du Conseil national de la Résistance (CNR), le Délégué militaire nationalJacques Chaban-Delmaset les membres du Comité parisien de la Libération (CPL).
L'avance des alliées en Normandie donne bientôt le signal de l'insurrection. Le 8 août, les FTP et le COMAC se mettent à la disposition de Rol. Du 10 au 15 août, des grèves éclatent dans les administrations parisiennes (cheminots, gendarmes, policiers) et le 15 août, le colonel Rol lance un appel aux forces de l'ordre pour qu'elles se rangent aux côtés des FFI.
Le 18 août au matin commencent la grève générale et les premières occupations d'usines. Le même jour, le colonel Rol envoie une première mission chargée d'établir une liaison avec les Américains (commandant de Varreux) et parallèlement, dans la soirée, décrète la mobilisation générale des Parisiens ; une affiche est apposée sur les murs, donnant aux Parisiens l'ordre de rejoindre les FFI. Dès le lendemain, la préfecture de police est occupée par des policiers insurgés auxquels Rol rend visite pour les soutenir.
Le 20 août, l'Etat-major FFI est installé dans son poste de commandement souterrain de la place Denfert-Rochereau, sous le Lion de Belfort. Le même jour, l'Hôtel de Ville est pris et les escarmouches entre forces françaises et allemandes se multiplient en banlieue et dans plusieurs arrondissements, qui sont conquis par les insurgés. Le 21 août en début de soirée, le colonel Rol fait afficher l'ordre de dresser les barricades et renouvelle son appel le lendemain. 600 barricades couvrent rapidement la capitale. Rol fait même appel au secrétaire du syndicat des terrassiers.
Le colonel Rol réalise dans les journées du 20 au 24 août, avec 100 000 hommes placés sous ses ordres, une manoeuvre générale libérant les neuf dixièmes de la capitale, aboutissant à l'isolement puis à l'investissement de l'ennemi dans quelques points d'appui qui sont réduits le 25 août en étroite collaboration avec la 2e DB du généralLeclerc; le colonel Rol assiste à la préfecture de police à la signature de l'acte de reddition sans condition des forces allemandes du général Von Choltitz et contresigne lui-même un des exemplaires.
!
Ci-après également le récit que le Parisien consacre à Madeleine RIFFAUD
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Libération de Paris : «Je lui ai
mis deux balles dans la
tempe, et voilà…»
Madeleine Riffaud avait 19 ans quand elle a abattu un officier allemand sur un pont de Paris, le 23 juillet 1944. Un mois plus tard, elle participait, armes à la main, à la Libération. Nous l’avons rencontrée.
La résistante Madeleine Riffaud, 94 ans, est l’une des dernières grandes figures de la libération de Paris. AFP/Natalie Handel
ParCharles de Saint Sauveur
Le19 août 2019 à 05h46
Cette fois, elle ne viendra pas. La faute à son genou droit qui la tourmente trop. Les commémorations du 75e anniversaire de la libération de Paris, le week-end prochain, se dérouleront donc sans l'une de ses dernières grandes figures :Madeleine Riffaud, alias Rainer. C'est sous ce nom de résistante que le 23 juillet 1944, à 19 ans, elle avait abattu un officier allemand.
La petite dame aux mille vies - poétesse, amie d'Eluard et Picasso, reporter de guerre, aide soignante… -, qui nous reçoit dans son salon où se dissipent les dernières volutes d'un cigarillo cubain, aura 95 ans ce vendredi. Les stores de son appartement, niché en plein cœur du Marais, ont été baissés, pour ménager ses yeux fatigués. Reste son regard, aussi impérieux qu'il devait être il y a 75 ans, quand elle s'est mise en chasse d'une cible à éliminer.
« Tous debout et chacun son boche! » Madeleine avait reçu cinq sur cinq l'injonction du Parti communiste, où elle avait adhéré début 1944 pour rejoindre les maigres rangs de la lutte armée. Aprèsle débarquement allié en Normandie, les opérations s'intensifiaient pour préparer le soulèvement parisien. « Le mot d'ordre qui circulait, c'était de faire une exécution sommaire en plein jour, pour montrer que c'était possible, que la peur changeait de camp… Sans but politique, ça n'aurait servi à rien », assène-t-elle, en lissant pensivement sa longue natte.Mais c'est dur de tuer un homme. Même un nazi. Au sein du petit groupe de FTP (Francs-tireurs et partisans) dont elle a pris la tête, avec un dénommé Paul et son ami « Picpus », le tableau de chasse reste vierge. « Certains les ont eus au bout de leur revolver, mais ils ne sont pas arrivés à tirer. Un m'a dit :Rainer, je n'ai pas été élevé comme ça. Je lui ai répondu :moi non plus. »
« Les sentiments personnels, à cette époque, il fallait savoir les mettre de côté, mais ce n'était pas de gaieté de cœur vous savez… » Le problème, ajoute-t-elle, c'est que les Allemands se méfiaient. « Ils n'allaient plus au bordel la nuit, pour ne pas s'exposer. La ville devenait moins sûre pour eux, et nous n'étions pas nombreux dans la lutte armée. Mais on nous a dit :débrouillez-vous !»
Dimanche 23 juillet 1944. Le soleil, éclatant, pousse tous les Parisiens dehors. « Je me suis dit :voilà une occasion !» En début d'après-midi, Madeleine a rendez-vous dans le jardin de Notre-Dame avec Manuel, un résistant. « Je lui ai simplement dit : prête-moi Oscar, il faut que j'y aille. Il m'a donné ce que je voulais, sans un mot, et je suis partie… »
Oscar ? Le nom de code du 7.65 mm, un semi-automatique. « Excellente arme », précise-t-elle en experte. « Avant la guerre, mon père, un homme formidable, ancien de 14 et pacifiste, m'avait emmenée à la chasse au lapin et à la perdrix. Quand on est revenu, il a dit à ma mère :Madeleine est une excellente gâchette! Les temps vont devenir difficiles, ça peut servir… Bref, je savais où et comment tirer. »
«Je voulais faire ça à la loyale, de face»
En longeant la Seine, Madeleine/Rainer (pseudo choisi par amour pour les poèmes de l'autrichien Rainer Maria Rilke, en entrant dans la résistance, à 17 ans, en 1942) pense à « Picpus » : Charles Martini, 28 ans, a été tué quelques jours plus tôt, mitraillé de dos. Il avait eu le malheur d'épargner un soldat qui l'avait ensuite reconnu. « Moi, je voulais faire ça à la loyale, de face. Je reconnais que c'était complètement barjot ! »
En avançant sur le quai d'Orsay, l'horreur des massacres SS de juin accompagne ses coups de pédale : les 99 pendus de Tulle,l'enfer d'Oradour-sur-Glane, où ses parents, instituteurs, avaient des amis. Sur le pont de Solférino, vers la gare d'Orsay, elle aperçoit un officier isolé. « Son grade, je ne sais plus, mais ça devait pas être terrible », balaie-t-elle.
La jeune femme en jupe-culotte descend du vélo, s'approche, empoigne « Oscar » dans son sac… Il est 15 heures, et aucun passant dans l'angle de tir face aux Tuileries. « Il a juste eu le temps de sentir ma présence, il s'est retourné. Je lui ai mis deux balles dans la tempe gauche, et voilà. Il s'est écroulé. Il n'a pas souffert. »
Raymond Aubrac l'avait convaincue de parler
C'est le moment que choisit le rossignol du salon pour pépier dans son immense cage. Il y en a plusieurs dans l'appartement, autant que les ventilateurs, habitude ramenée de ses pérégrinations de correspondante de guerre au Vietnam, en Angola ou en Algérie. « Ce n'est pas marrant à faire, reprend-elle après un long silence. Je pensais juste à ma mission. Ce n'était pas de la haine. J'avais plutôt du chagrin en fait. »
En l'observant reprendre son récit, tant de fois répété depuis ce jour de 1994 où l'ancien résistant Raymond Aubrac l'avait convaincue de parler « après cinquante ans de silence », on jurerait que Madeleine remonte sur son vélo. « Je pensais m'en sortir, j'étais très calme. » Mais sur le quai, elle entend derrière elle un moteur à essence. « Je me suis dit,ça, ce sont les voitures de la mort. Les seuls qui en avaient, c'étaient les nazis ou les milices de Darnand. J'étais foutue. »
Livrée à la Gestapo
Percutée, brutalement projetée sur le pavé, elle tente de reprendre son arme pour se « finir ». Mais elle est trop groggy, et l'agent, sous-intendant de police à Versailles, parvient à la menotter en la traitant de « terroriste ». « J'ai eu de la chance. Il aurait pu m'abattre, mais il a préféré toucher sa prime en me livrant à la Gestapo. »
Les jours qui suivent, elle n'aime « pas trop » les raconter. La rue des Saussaies, les sévices physiques et mentaux, la prison de Fresnes, la privation de sommeil… « Ils m'attachaient dans un coin et en torturaient devant moi. J'ai cru devenir folle. » Le 5 août, le peloton est prêt. Elle aussi. « J'étais presque joyeuse d'être fusillée parce que je n'avais pas parlé. Mais ils avaient besoin de moi pour une confrontation. C'est dommage, je ne serai plus jamais contente de mourir », lâche-t-elle d'un ton étrangement neutre.
Internée à Compiègne, elle manquera ensuite d'être déportée, saute du train avec d'autres, est reprise… Le 18 août, elle bénéficie finalement d'un échange de prisonniers. De son séjour de 36 heures à Cochin, où elle est hospitalisée, elle se souvient des nouilles à la sauce tomate, leur goût de résurrection : « Elles ont marqué ma vie ».
«Toute cette fraternité, c'était incroyable !»
L'incendie qu'elle a tant contribué à allumer se propage enfin : l'insurrection parisienne a commencé ! Le 19 août, les policiers retournent leurs armes contre l'occupant. Rainer, elle, les reprend, avec le grade d'aspirant-lieutenant. Elle est affectée à la compagnie Saint-Just et dirige une unité dans le XIXe arrondissement.
Toute la semaine, les combats seront âpres, sanglants, mais elle se rappelle du climat « d'allégresse », même sous la mitraille. « Après deux ans de clandestinité, on pouvait enfin se battre en plein jour. Tout le monde voulait en être. Des inconnus s'embrassaient, on s'aimait. Toute cette fraternité, c'était incroyable ! »
Le mercredi 23 août, en gare de Belleville, elle est parvenue à bloquer un train rempli d'Allemands avec trois camarades. Quatre FFI pour 80 prisonniers et quelques bouteilles de champagne récupérées dans le convoi : ça tombe bien, elle avait 20 ans ce jour-là… et avait failli l'oublier !
Deux jours plus tard, elle participe à l'assaut de la caserne de la place de la République, ultime bastion nazi. Son compagnon d'armes de 22 ans, le violoniste Michel Tagrine, est le dernier « brave » à tomber, la tête emportée par une balle, sous ses yeux. À 17 heures, les Allemands capitulent, Paris exulte. « Nous, on pleurait Michel et tous les autres, sur un banc de la place. Le soir, on est allé se coucher. Vraiment, on n'avait pas le cœur à la fête. »
A force de s'être tant racontée, Madeleine a la gorge qui brûle un peu. Elle préfère pester contre la pollution de son quartier, mais quitter Paris ? « Ah non, c'est ma ville depuis que j'ai 17 ans. Et en plus, on l'a libérée ! » Le verre d'eau que ses doigts trouvent à tâtons lui a été offert par des enfants de Ravenel (Oise), élèves de l'école… Madeleine Riffaud. Elle n'en dira rien, mais on devine sa fierté à sa petite moue.
« Si je continue à parler, c'est pour les jeunes, pour diffuser l'esprit de combat. Je suis une très vieille dame, mutilée, fatiguée. Mais résistante, jusqu'au bout. »
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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