SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Et pas à cause du changement d'heure à l'heure d'été. Mais des médecins de l'AP-HP publient une tribune dans le JDD, expliquant le tri prochain des patients parce que l'hôpital public manque de lits et de personnels

 

"Un certain nombre de médecins de l'AP-HP publient une tribune dans le Journal du Dimanche pour expliquer qu'il va falloir "trier" les malades par manque de lits et de personnels à l'hôpital.
 
Oui, c'est une triste réalité, dénoncée notamment pas les urgentistes depuis la crise de la canicule en 2003, tous les hivers, tous les étés, pendant toutes les périodes de vacances et pendant tous les longs week-ends.
C'est la conséquence de la politique menée depuis des années de fermetures de lits et de diminution du nombre d'étudiants en formation que ces mêmes médecins, ayant tous d'importantes responsabilités institutionnelles, ont largement accompagnée et soutenue. C'est plus particulièrement le cas à l'AP-HP où le directeur médical de crise, premier signataire de cette tribune, a refusé en mai dernier d'augmenter de manière pérenne le nombre de lits de réanimation en expliquant que "grâce" aux transferts de malades en TGV sanitaires, il avait été possible de "gérer la crise". Alors, il est légitime de se poser la question de savoir si ce texte n'est pas publié dans l'urgence pour se dédouaner de sa part de responsabilité dans la crise.
 
Bien entendu, les premiers responsables sont les politiques qui ont sciemment affaibli l'hôpital public ces dernières années. Cependant sans l'aide d'un certain nombre de médecins, pour certains plus intéressés par des enjeux de pouvoir, pour d'autres par complaisance ou encore par peur de s'opposer aux institutions, cette casse de l'hôpital public aurait pu être au minimum freinée, voire stoppée.
 
J'espère donc que les signataires de cette tribune rejoindront ceux qui s'opposent aux opérations de "restructuration" de l'AP-HP qui continuent et vont se traduire par des fermetures massives de lits. Il s'agit de la fermeture des hôpitaux Hôtel-Dieu, Bichat, Beaujon, Jean Verdier à Bondy, Raymond Poincaré à Garches, sans compter les réductions massives de lits dans les hôpitaux de gériatrie.
 
Mes chers collègues, il n'y a pas de honte à reconnaître ses erreurs, afin de pouvoir enfin se mobiliser ensemble pour obtenir dans les mois et les années qui viennent les moyens de ne plus être obligé de "trier" les malades."
 
 
Enfin, surtout pas pour rire, vu l'avalanche de doses de vaccins qui doit inonder bientôt la France:
Christophe Prudhomme, médecin urgentiste syndiqué CGT, remet les pendules à l'heure

Publié par Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Aux Etats-Unis, sur les réseaux sociaux, Amazon s'était moquée du mythe selon lequel ses livreurs seraient obligés d'uriner dans des bouteilles à cause des cadences infernales. Un média américain a publié des documents prouvant qu'il s'agit d'une réalité connue de l'entreprise.

Les livreurs Amazon obligés d’uriner dans des bouteilles et de déféquer dans des sacs aux Etats-Unis

Dans le cadre de la campagne nationale menée pour promouvoir la création d’un syndicat au sein d’Amazon, l’entreprise a voulu jouer la comm’ pour désamorcer les critiques qui s’abattent sur ses pratiques. Sur Twitter, le compte d’Amazon s’est ainsi moqué d’un député démocrate qui rappelait que les salariés de l’entreprise étaient contraints d’uriner dans des bouteilles pour tenir les cadences effrénées. "Vous ne croyez pas vraiment à cette histoire d’uriner dans les bouteilles n’est-ce pas ? Si c’était le cas personne ne voudrait travailler pour nous." a ainsi répondu l’entreprise d’un ton goguenard dans un tweet.

Il n’en a pas fallu plus pour que le média américain The Intercept mène l’enquête et publie des documents prouvant la réalité de cette situation.

Parmi ceux-ci, un document d’Amazon qui liste un ensemble d’infractions constatées chez les employés. Parmi celles-ci on retrouve le fait "d’uriner en public, de déféquer en public, ou d’avoir un comportement indécent". De même, le média publie des mails d’Amazon annonçant avoir retrouvé des sacs contenant des excréments dans les camions et dénonçant ce comportement. Un autre mail d’un manager à des employés inclue un avertissement concernant les "bouteilles d’urine", et explique notamment : "Le matin, vous devez contrôler votre véhicule pour vérifier si ne s’y trouvent pas des déchets ou des bouteilles d’urine. Si vous trouvez des bouteilles d’urine, merci de le signaler à votre chef ou à moi." De multiplies autres documents prouvent ainsi qu’Amazon a bien conscience que de telles pratiques sont courantes.

Or, si l’entreprise semble leur faire la guerre, de nombreux salariés dénoncent l’hypocrisie d’une multinationale qui ne laisse pas d’autres choix à ses employés que d’en venir à de telles pratiques. Interrogée par The Intercept, une ancienne livreuse pour un sous-traitant d’Amazon explique que cette pratique : "existe parce que nous y sommes clairement implicitement forcés. Sinon nous perdrions nos jobs parce que nous aurions trop de "colis non livrés"." Sans surprise uriner dans des bouteilles n’est pas une lubie des salariés d’Amazon, mais le produit des conditions de travail dégradantes qu’imposent l’entreprise.

De fait ces pratiques sont connues depuis longtemps. En 2017, le Daily Mirror avait déjà publié une enquête sur les conditions de travail des chauffeurs anglais qui faisait état de telles pratiques. En ce sens, la campagne actuelle de syndicalisation est fondamentale pour que les salariés puissent commencer à relever la tête.

 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Alabama. Le combat des travailleurs ouvre la voie à la création d’un syndicat Amazon

Alors qu’Amazon n’a jamais toléré le moindre syndicat aux Etats-Unis, près de 5600 salariés d’un entrepôt de l’Alabama se battent pour créer un syndicat au sein de la multinationale.

Organisation ouvrière

Crédit photo : Frederic J. Brown - AFP

C’est M. Richardson qui a lancé le débat de la création d’un syndicat contre l’empire de Jeff Bezos, accompagné de Joshua Brewer, un pasteur devenu président local du syndicat, ainsi que de Michael Foster, ouvrier d’une usine de poulets. Cette bataille contient des enjeux primordiaux pour la lutte des classes à échelle nationale et internationale. Amazon est le deuxième plus gros employeur privé des Etats-Unis. Comme le dit Stuart Appelbaum, président du syndicat RWDSU à New York « C’est la lutte sociale la plus importante depuis des décennies. Amazon transforme industrie après industrie et créera le modèle de travail du futur. L’enjeu porte sur la manière dont seront traités les salariés. Cette élection dépasse le centre de tri, l’Alabama et même Amazon ».

Les conditions de travail des salariés sont particulièrement difficiles, et se sont empirées depuis le début de la pandémie en raison de l’explosion de commandes sans augmentation ni du personnel ni des salaires. Les outils majeurs de cette exploitation sont notamment la pression psychologique à l’image du minutage des travailleurs. Celle-ci conduit à une cadence de travail effrénée et insoutenable. Les employés évoquent au journal Motherboard des menaces s’ils ne parviennent pas à livrer leurs 300 colis en dix heures. Certains sont donc obligés d’uriner dans une bouteille afin de tenir le rythme. D’après le média américain The Intercept, ce qu’Amazon tente de faire passer comme une rumeur serait « si répandu (…) que les responsables y font fréquemment référence lors de réunions ». Un problème identifié sans que rien ne soit entrepris pour en limiter les causes.

Si l’entreprise peut masquer, via un salaire de 15 euros de l’heure, des conditions de travail inhumaines, c’est en particulier grâce à la division des travailleurs : elle travaille avec des entreprises de sous-traitance et aux Etats-Unis, elle refuse et empêche radicalement toute formation de syndicats qui pourraient engager un bras de fer avec la multinationale. En septembre, le site d’Amazon États-Unis a publié une offre d’emploi qui indiquait recruter à Phoenix (Arizona) des « analystes en renseignements » pour surveiller les « menaces d’organisations syndicales » au sein du groupe. Sur la très longue fiche de poste originale, il est mentionné que les nouvelles recrues devront travailler avec la direction et les avocats du groupe, et les informer « sur des sujets sensibles et hautement confidentiels, y compris les menaces d’organisations syndicales au sein de l’entreprise ». Dans la même phrase, on lit aussi que les analystes ont pour mission de « traquer les financements et activités liées à des campagnes en interne et en externe envers Amazon ».

Plus généralement, les employés doivent recueillir des éléments pour le montage des actions en justice contre le groupe. Souvent interrogée sur le sujet, l’entreprise se défend : « Amazon respecte le droit de ses employés d’adhérer ou de ne pas adhérer à un syndicat. Amazon maintient une politique d’ouverture qui encourage les employés à faire part de leurs commentaires, questions et préoccupations directement à leur équipe de direction pour discussion et résolution ». Mais la stratégie du géant laisse peu de place au doute. Selon un représentant du syndicat SUD-Solidaires sur le site de Saran (Loiret) : « Les Américains qui ont porté des revendications se sont fait licencier. Nous essayons de les soutenir à distance, avec le droit français qui est différent. Mais Amazon considère les syndicats comme une partie négligeable et prend des décisions unilatérales à l’échelle mondiale, c’est logique qu’elle veuille les empêcher de s’exprimer ».

L’expérience de lutte chez Amazon Italie

On constate en effet avec l’exemple italien actuel que la création d’un syndicat est un outil politique plus que nécessaire afin de mener une grève surtout contre une entreprise de l’ampleur de celle de Bezos. Lundi 22 mars, 40.000 employés d’Amazon Italia conjointement avec les travailleurs qui ne sont pas directement employés par l’entreprise mais jouent un rôle essentiel dans la chaîne de production ont lancé un mouvement de grève nationale. Alessandro Peschi, magasinier et responsable syndical de la section de la CGIL représentée dans l’entrepôt situé à Passo Corese disait à Marianne : « Trois ans après avoir réussi à introduire les syndicats chez Amazon, le bilan est bon car de plus en plus d’employés sont syndiqués ou soutiennent les syndicats. Je crois que la politique d’Amazon, qui n’est pas basée sur la méritocratie, a joué un rôle important au niveau des adhésions. Les employés se sont rendu compte qu’ils pouvaient travailler tant qu’ils veulent sans rien obtenir en échange. Nous sommes des numéros ! ».

Des défis à relever

Le patronat qui divise la classe travailleuse afin de mieux l’exploiter n’a évidemment pas intérêt à ce qu’elle s’organise. Mais ce qu’on constate, c’est que les récentes mobilisations sociales et en particulier les mobilisations antiracistes, commencent à créer un nouveau vivier d’organisation. Les revendications en Alabama ont pris une dimension nationale et ont été soutenues par le syndicat des joueurs de football américain, ou encore par une manifestation du mouvement Black Lives Matter. En effet, les luttes sociales et économiques s’entrecroisent en particulier car les revendications antiracistes concernent une grande partie de la classe prolétaire.

Si la création de ce syndicat devient une réalité, ce sera un exemple pour tous les travailleurs du pays. Mais il est essentiel de souligner que le pouvoir syndical provient de l’action organisée et disruptive de la base, et que les bureaucrates syndicaux adoptent une position "intermédiaire" entre les patrons et les travailleurs, et l’acceptent comme leur tâche non seulement pour régler les contrats sans grève, mais aussi pour garantir une main-d’œuvre docile et obéissante. Les syndicats ne progressent que grâce à une organisation de la base déterminée à affronter les bureaucrates, à les pousser vers la gauche, à les obliger à adopter des positions plus militantes, défendre un contrôle accru du syndicat par la base et à mener une lutte militante contre les patrons. C’est une leçon qui va se jouer à Bessemer et au-delà.

Il y a des défis à relever, mais la lutte chez Amazon est cruciale pour les travailleurs nordaméricains. Solidarité avec la lutte syndicale chez Amazon !

 

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Victoire ! Le licenciement des salariés protégés de GM&S annulé par le tribunal administratif

Après 4 ans de lutte acharnée contre le « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) à l’encontre des employés de GM&S, sous-traitants de Renault et PSA, le tribunal administratif de Limoges vient d’annuler le licenciement des quatre salariés protégés de l’usine.

4 ans après la grève

Crédits photo : PASCAL LACHENAUD / AFP

Ce jeudi, le tribunal administratif de Limoges a annulé les licenciements de trois élus CGT et celui d’un autre collègue ex-maire de Fursac. Alors qu’ils ont été licenciés à la suite du PSE mis en place à l’usine GM&S à la Souterraine en Creuse en 2017, il aura fallu de multiples étapes judiciaires pour arriver à cette conclusion.

Il y a 15 jours, une audience a eu lieu lors de laquelle le rapporteur public a annoncé l’annulation du PSE. Le tribunal a rendu son jugement hier : les quatre ex-salariés peuvent donc demander leur réintégration alors qu’ils ont été licenciés avec l’autorisation de l’inspection du travail. En effet, seule l’inspection du travail peut décider de licencier des salariés protégés. De ce fait, c’était leur mandat d’élus CGT qui était visé.

En 2017, après que le Conseil d’Etat a mis en place un plan social, 157 emplois ont été supprimés et aujourd’hui, le site tourne au ralentit avec 113 employés, ce qui traduit toutes les attaques qu’a subi l’usine dans le but de la faire fermer.

Cette décision est une victoire dans ce contexte de mobilisation intense : l’annulation de ces licenciements est une lueur d’espoir pour les travailleurs qui luttent pour leurs droits. Concernant 56 autres salariés licenciés, le 21 mai aura lieu à Guéret une audience aux Prud’hommes pour demander des indemnisations pour leurs licenciements abusifs où un rassemblement est prévu pour les soutenir.

Pour mieux comprendre le combat mené au sein de cette usine, Benjamin Carle et David Lopez viennent de publier Sortie d’usine, une BD qui retrace la lutte des ouvriers de l’usine GM&S à la Souterraine en Creuse et évoque la désindustrialisation du pays. Selon Vincent Labrousse, représentant du personnel élu CGT qui fait partie des quatre qui ont vu leur licenciement annulé, cette bande dessinée est un élément supplémentaire qui permet d’avoir une vue globale sur la désindustrialisation et qui montre qu’il est possible et nécessaire de se battre face à cela.

 

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Bosch, SAM : filière diesel, des emplois condamnés ?

Une série de manifestations agitent l’Aveyron depuis début mars, en particulier autour des usines Bosch et Jinjiang SAM. Bosch France prévoit la suppression de 750 postes en Aveyron, tandis que le repreneur de la SAM vise 214 postes de moins, sur les 357 existants. De quelles perspectives disposent les salariés de la filière diesel ? Ces mobilisations dans le département en annoncent d’autres, et posent des questions d’envergure nationale sur la sauvegarde des emplois dans ce secteur.

 

Ce 24 mars, une assemblée générale du personnel se tient au sein de l’usine Bosch de Rodez (Aveyron). « On espère réussir à tenir en intersyndicale, pour obliger la direction à nous apporter des réponses » relate Matthieu Waymel, délégué du personnel CFE-CGC, élu CSE, et titulaire au sein du comité européen du groupe Bosch. « Pour le moment, la direction joue la montre… » Cela fait près de vingt jours que celle-ci a annoncé son souhait de supprimer 750 postes sur 1250, pour atteindre un seuil de 500 salariés sur le site aveyronnais en 2025. Déjà, avec son plan de pré-retraite établi l’an passé, elle tablait sur 1100 salariés fin 2021. S’il est question de « mesures socialement acceptables » selon la direction, les organisations syndicales craignent, elles, une série de départs contraints.

Vendredi 19 mars, une importante manifestation a eu lieu à Rodez autour de la venue d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. « Le gouvernement est aussi fautif : en ne soutenant pas la filière diesel, il va massivement supprimer de l’emploi » dénonce Matthieu Waymel. Les organisations syndicales de Bosch ont rencontré les élus locaux et régionaux suite à cette visite. Mais pour l’heure, pas d’annonces en vue, ni de garanties.

Ce jour-là, près de 2 000 manifestants étaient rassemblés. Une mobilisation importante, du fait que Bosch demeure l’un des premiers employeurs privés du département. Parmi ces manifestants, plusieurs grévistes provenaient de la fonderie automobile SAM (Société aveyronnaise de métallurgie) de Viviez-Decazeville. Le repreneur unique de cette société, d’abord rachetée par le groupe chinois Jinjiang en 2017 avant d’être placée en redressement judiciaire en 2019, prévoit la suppression de 214 postes sur 357.

 

Une lutte globale pour les sous-traitants de l’industrie automobile ? 

 

Les ouvriers de la SAM, comme ceux de Bosch, produisent pour l’industrie automobile. Dans l’Aveyron, la jonction entre ces deux luttes se fait par l’intermédiaire de la CGT, seule organisation syndicale présente à la SAM. « Ce qui se passe actuellement pour ces deux sites, c’est la même chose que pour la fonderie de Bretagne, ou celle du Poitou… » va jusqu’à affirmer Stéphane Flégeau, secrétaire général adjoint de la FTM-CGT.

Ces problématiques touchent de fait d’autres territoires, à commencer par les autres sites de Bosch. Sur les usines Elm Leblanc (marque appartenant à la branche Thermotechnologies du groupe Bosch) de Drancy et Saint-Thégonnec, les salariés se mobilisent depuis le 11 février. Une lutte interne : « on fabrique un tiers de ce qui est prévu » raconte Muriel Burri, déléguée syndicale centrale CFE-CGC. Cette mobilisation est advenue suite à des annonces de la direction prévoyant une baisse des effectifs : 42 emplois en moins sur les 131 que compte le site de Drancy, 17 sur 204 pour Saint-Thégonnec. « Et ce n’est qu’un début : ils nous annoncent un transfert de la production vers des pays à bas coût, essentiellement la Turquie » ajoute Muriel Burri.

Entre Bosch et la SAM, « nous ne sommes pas tout à fait sur les mêmes dossiers », tient à nuancer, de son côté, Matthieu Waymel. « À la SAM, il va y avoir des départs contraints. Tandis qu’à Bosch, nous ne nous mettrons à la table des négociations que si l’on nous garantit qu’il n’y en aura pas ». Zéro départ contraint : tel est donc le credo des organisations syndicales, du côté de Bosch. « On veut aussi connaître le modèle industriel derrière ces 500 emplois en 2025 » ajoute Matthieu Waymel,« or la direction est incapable de nous répondre ».

 

Des volontés de diversification peu entendues

 

Ceci étant, l’enjeu de la diversification réunit toutes ces luttes. Muriel Burri fait ainsi le parallèle avec Rodez : « eux aussi demandaient, depuis plusieurs années, des produits d’avenir… À Drancy et Saint-Thégonnec, on fait des chaudières murales à gaz : on sait très bien que l’avenir n’est pas là. » Leurs propositions de se tourner vers la production de chauffe-eaux thermo-dynamiques ou de pompes à chaleur sont pourtant restées lettre morte, depuis des années. « À chaque fois on nous dit non : la pompe à chaleur vient de Suède, le chauffe-eau du Portugal… » soupire Muriel Burri. Une nouvelle réunion de négociation est prévue le 30 mars avec la direction de Elm Leblanc.

Cette question de la diversification se pose, plus que jamais, pour la filière diesel. « On alerte depuis 2017 sur le fait que le gouvernement se retire du diesel, et que cela va poser un problème à terme » soutient Matthieu Waymel. En 2012, près de 72 % des voitures neuves étaient vendues avec un moteur diesel, contre 58 % aujourd’hui. « Rodez n’est que la partie émergée de l’iceberg » selon le responsable syndical. Les mobilisations dans l’Aveyron ne seraient qu’une des premières étapes dans une séquence où l’on verra se succéder « toutes les difficultés que vont avoir nos clients automobiles », juge-t-il.

C’est aussi l’avis de Stéphane Flégeau : « les donneurs d’ordre estiment qu’il y a trop de fonderies en France. Sous couvert de la crise du diesel et la crise sanitaire, ils sont en train de faire des regroupements de fonderies pour être plus compétitifs ». Une logique de rentabilité court-termiste, selon lui – et un non-sens environnemental : « ils continuent de produire du diesel… Mais pas en France ». La solution, bénéfique socialement et écologiquement, réside pour lui dans la relocalisation de l’activité en France, et dans le maintien des emplois aujourd’hui menacés.

« On a toujours été demandeurs de diversifier, que ce soit le portefeuille client ou les activités ; mais à chaque fois, ça a été des fins de non-recevoir  », résume le responsable syndical. En parallèle, les directions d’entreprise ont bénéficié d’argent public, au travers des dispositifs de chômage partiel et du plan de relance, durant la crise sanitaire : « mais pour quelles retombées sur le maintien des emplois et la diversification ? » s’interroge-t-il.

 

Une demande de table ronde au ministère

 

Difficile de faire entendre ces enjeux de long terme. Dès 2014, « nous savions que ça allait basculer tôt ou tard » se souvient Mathieu Waymel. Mais « nous n’avons plus de dirigeants stratégiques : ce ne sont plus que des comptables, pour qui seul le bilan financier à la fin de l’année compte ». En 2020, Bosch réalisait un bénéfice opérationnel de près de deux milliards d’euros. « Le reste, c’est bien trop loin pour eux » juge-t-il – y compris la question du devenir des milliers de salariés de la filière.

D’ici là, les syndicats ont demandé au ministère de l’Économie l’organisation d’une table ronde autour des fonderies, et plus largement de l’industrie automobile. L’idée, pour la FTM-CGT, est de ne pas traiter les dossiers au cas par cas : « plusieurs fonderies se retrouvent dans des situations compliquées, alors on essaie de conglomérer ces luttes-là afin d’amplifier la mobilisation au niveau national » conclut Stéphane Flégeau. Pour l’heure, le ministère n’a pas donné suite à cette demande.

Publié par rapportsdeforce.fr

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Élection syndicale TPE :
le site d'information et de vote « election-tpe.travail.gouv.fr » est ouvert

 

TPE : un vote massif du 22 mars au 4 avril pour les candidats CGT contre le pouvoir paronal, allié de Macron
TPE : un vote massif du 22 mars au 4 avril pour les candidats CGT contre le pouvoir paronal, allié de Macron
TPE : un vote massif du 22 mars au 4 avril pour les candidats CGT contre le pouvoir paronal, allié de Macron

Un vote qui entre en compte dans l'évaluation du rapport de force avec le patronat et le pouvoir.

Le vote CGT au-delà des critiques que nous avons formulé et que nous formulons à l'égard des orientations confédérales c'est le meilleur moyen pour les salariés des Très Petites Entreprises (dites TPE de moins de 10 employés) ET de se défendre ET de faire prévaloir l'esprit de lutte et de résistance dans le monde du travail.

Qui en a bien besoin particulièrement dans la période que nous traversons !

Exemple des Bouches du Rhône :

Du 22 mars au 4 avril, les salariés des très petites entreprises (TPE) pourront voter pour leur représentant syndical. À cette occasion, l’UL CGT d’Arles rappelle l’importance de ces voix, autant à l’échelle régionale que nationale.

Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

RT France

«Aucun remords, aucun constat d'échec» :

Emmanuel Macron défend sa stratégie contre le Covid

Concernant la campagne européenne de vaccination ou son choix de ne pas reconfiner fin janvier, le chef de l'Etat ne reconnaît pas d'échec et n'entend pas faire de mea culpa. Il évoque cependant de «nouvelles mesures» lors des prochaines semaines.

Aucun mea culpa pour ne pas avoir reconfiné fin janvier, mais Emmanuel Macron a évoqué le 25 mars de futures «nouvelles mesures à prendre dans les prochaines semaines», face à la troisième vague qui prend de l'ampleur dans les hôpitaux. Une situation qui préoccupe le gouvernement et certains élus locaux, et à laquelle Emmanuel Macron espère mettre fin grâce à une campagne de vaccination qui a pris du retard.

«Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou», a-t-il averti, à l'issue d'un Conseil européen en visioconférence.

Macron se dit «humble» face à l'épidémie mais ne veut faire aucun mea culpa

Face aux critiques qui s'élèvent, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie – tant sa décision fin janvier de ne pas reconfiner que le confinement «hybride» appliqué actuellement. A un interlocuteur demandant au chef de l'Etat si il reconnaît une «forme d'échec» de sa politique sanitaire au niveau national, et s'il n'y a pas une «forme d'entêtement» à ne pas prendre des mesures plus dures, celui-ci a répondu en ces termes, après avoir rappelé qu'il faut «toujours être très humble» face à une épidémie : «Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France [...] parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue par tous les modèles [...] Je n'ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d'échec. Nous avons eu raison de le faire». Le chef de l'Etat a également assuré que les mesures de freinage actuelles sont «très fortes». 

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https://francais.rt.com/france/85100-aucun-remords-aucun-constat-echec-emmanuel-macron-defend-strategie-contre-covid-19

"TIENS BON, ON LES AURA CES CONNARDS":
LE SMS "TRÈS CASH" DE MACRON À VÉRAN

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Contrairement aux "connards", Macron très satisfait d'Emmanuel

Après le fiasco des débuts de la campagne de vaccination, le Président a rappelé à son ministre de la Santé la confiance qu’il lui accordait.

C’est cash! Certaines rumeurs annoncent un prochain limogeage du ministre de la Santé Olivier Véran, mais ce dernier peut se rassurer car il a l’entier soutien d’Emmanuel Macron. Le Président croit en son ministre violemment attaqué sur la gestion de la crise sanitaire du coronavirus, même dans son propre camp.

 

Emmanuel Macron, qui s’est lui-même énervé contre la Haute Autorité de Santé à propos du démarrage poussif de la campagne de vaccination, lui aurait ainsi envoyé un message en début de semaine lui demandant de tenir bon, rapportait mardi Le Point.

 

Un SMS sans détour: "Tiens bon, on les aura, ces connards". Histoire de remotiver le ministre de la Santé pour qu’il ne se laisse pas miner par tout ce qui circule à son sujet. 

Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Si vous l'aviez ratée, plutôt que d'écouter les infos à la télé, un bref résumé: "Je n'ai aucun mea culpa, aucun remord, aucun constat d'échec à faire". Merci donc à monsieur 100 000 morts!

Hier, jeudi soir, conférence de presse de Macron: "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien!"

capture d'écran

Et le capital ne regrette pas non plus de l'avoir placé à l'Elysée

Sinon, un autre bref résumé, celui de la conférence de presse de son chambellan en charge de la santé, le docteur Variant, pardon Véran:

Hier, jeudi soir, conférence de presse de Macron: "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien!"
Hier, jeudi soir, conférence de presse de Macron: "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien!"

Et un petit coucou au chambellan en charge de la garderie des enfants des catégories populaires, parce que voyez-vous, le pouvoir actuel se préoccupe beaucoup de leur scolarité et des inégalités sociales en matière d'éducation. La preuve: combien d'enfants d'ouvriers et d'employés accèdent à l'enseignement supérieur? Combien sont-ils à être sans emploi à la sortie de l'école?

Hier, jeudi soir, conférence de presse de Macron: "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien!"

Et débordée par le convid-19, lu sur Médiapart, l’Education nationale envoie des pions remplacer des enseignants

Des professeurs considérés comme « vulnérables » sont remplacés par des surveillants sans formation ni rémunération adéquates, d’après une enquête de Mediapart. Face à l’augmentation des cas de Covid diagnostiqués chez les enseignants, leur vaccination est envisagée à partir de la « mi-fin avril », a annoncé mardi Emmanuel Macron.

«Qui êtes-vous pour donner des cours d’anglais à ma fille?! Vous n’êtes qu’une pionne. » Julie* n’a pas attendu qu’un parent formule cette question pour se la poser. En poste depuis trois ans, cette assistante d’éducation (AED) s’est retrouvée pour la première fois propulsée derrière le bureau d’un professeur en décembre, dans un collège de l’académie de Rennes. Trois mois plus tard, en plus de son travail de surveillante, elle assure toujours des cours. Et d’après notre enquête, elle est loin d’être la seule (...).

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Ben non, le premier chambellan d'un ex-banquier d'affaires, posé à l'Elysée par le capital et quelques autres, n'est pas un magicien.

 

Il a lui-même torpillé la santé publique et l'hôpital. De 2005 à 2006, sous Roselyne Bachelot ministre de la Santé de Sarkozy président, il est le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins où il participe à la casse de l'hôpital par l’introduction de la notion de rentabilité et de rationalisation des coûts.

Il est ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand dans le même ministère de 2006 à 2007 pour la même politique de casse. Ah, Xavier Bertrand, le politicien de droite qui lave plus blanc que blanc en ce moment.

Comme il a été un bon soldat du capital, Sarkozy adoube Jean Castex secrétaire général-adjoint de la présidence de la République en son palais de l'Elysée.

Oui, Jean Castex n'est pas tout neuf comme politicien de droite. Et sous Macron, il reste donc au service des riches et de marché.

Jean Castex sur BFMtv: "On ne peut pas créer des lits de réanimation supplémentaires sur un claquement de doigt"

passage de témoin dans la même équipe

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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SOURCE ; Le Grand Soir

 

 

 

 

 

 

 

« ll y a une évolution très dangereuse des soins en Occident », explique Michel Collon. (DR)
Pourquoi était-il important de publier un tel ouvrage aujourd’hui ?

Dans « Planète malade », le journaliste Michel Collon fait le bilan et la critique de la gestion de la pandémie de Covid-19 par les gouvernements occidentaux.

Michel Collon

Cette pandémie est une souffrance infligée à des millions et des millions de gens, qu’ils aient été atteints par le Covid ou qu’ils vivent dans l’angoisse de l’attraper et de le transmettre. Du fait de la mauvaise gestion de la pandémie par nos gouvernants, la population s’est également retrouvée dans une énorme souffrance sociale, économique et financière. Beaucoup de gens ont perdu leur emploi ou sont menacés de le perdre. Beaucoup de petites entreprises ont fermé ou vont devoir fermer.

D’une part, comme simple citoyen, j’étais un peu désemparé au moment de trouver des informations fiables. D’autre part, en tant que journaliste ayant travaillé sur la désinformation, je reconnaissais dans la gestion de la crise par les médias mainstream (grand public et commercial) beaucoup de caractéristiques de ce que j’ai appelé la propagande de guerre. C’est-à-dire ne pas traiter les gens en adultes, écarter les voies dissidentes et certains débats, cacher les intérêts économique et l’histoire de notre système de santé publique. L’Europe occidentale et les Etats-Unis se sont retrouvés avec un goulot d’étranglement dans les hôpitaux. C’est le résultat de quarante ans de néolibéralisme. Il fallait absolument faire le bilan et la critique de cela.

Pourquoi les pays occidentaux ne se sont-ils pas inspirés de ce qui a été fait à Cuba ou au Vietnam pour combattre le virus ?

 

Michel Collon

L’Occident, habitué à diriger le monde et à dire aux peuples du Sud ce qu’ils doivent faire, souffre d’une terrible arrogance coloniale et d’ethnocentrisme. Les problèmes sont vus uniquement à travers le prisme de ce qui se passe chez nous, de nos intérêts scientifiques et chercheurs. Le reste nous est inférieur par définition. C’est la trace de cinq siècles de colonialisme et d’une éducation qui a présenté l’homme blanc européen comme supérieur. Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet -la plus prestigieuse revue scientifique et médicale du monde –, a lui-même dit que des dizaines de milliers de morts du Covid étaient dus à l’arrogance coloniale de l’Occident. Nos gouvernants, médias et certains de nos scientifiques n’ont tout simplement pas voulu écouter l’expérience de la Chine, le premier pays au monde qui a dû affronter ce nouveau virus complexe et déroutant. On aurait dû envoyer directement des chercheurs, des médecins, des sociologues pour aller modestement voir comment les Chinois avaient géré la crise, ce qui avait fonctionné, ce qui avait raté, et en tirer des leçons. Au lieu de ça, l’Occident a dormi pendant deux mois, persuadé que ça n’arriverait pas chez nous.

Certains disent que les pays qui ont mieux géré la crise ne sont pas des exemples car ils sont des dictatures ou des îles…

 

Michel Collon

Cet argument ne tient pas. Pour éviter de mettre en question les dogmes du néolibéralisme, beaucoup de gens veulent se rassurer en se disant qu’il n’était pas possible de faire mieux. A mes yeux, des pays socialistes comme la Chine, Cuba, le Vietnam ou des gouvernements communistes comme le Kerala, ont très bien géré sur la base suivante : prendre le virus au sérieux, prendre des mesures rapides et radicales, réagir dès la première contamination (ou même avant). Ils ont accompagné les mesures d’une mobilisation générale, de la création d’hôpitaux de campagne quand les hôpitaux étaient débordés, de mise en place de tests, de traçages et de quarantaines. A cela s’est ajoutée une dimension sociale et humaine qui a totalement manqué ici, avec des médecins, des étudiants en médecines, des infirmières et de simples bénévoles qui sont allés de maison en maison tester et parler avec les gens, voir comment ils allaient, les aider dans le quotidien. Je crois que les pays socialistes ont obtenu de bons résultats, et cela devrait faire réfléchir ceux qui manient l’étiquette de dictature pour les définir : les « dictatures » peuvent protéger leur population tandis que des « démocraties » n’y arrivent pas ? Cherchez l’erreur…

Le fait d’être une île peut aider mais n’est pas un critère décisif. La Grande-Bretagne est une île et la situation y est catastrophique. Quant à la Nouvelle-Zélande, qui a très bien géré, elle a comme les autres pays des échanges internationaux et des risques. Avec la globalisation, plus aucun pays n’est une île. Par ailleurs, certains pays d’Asie comme la Corée du Sud et Singapour, qui ne sont pas des îles et qui sont des démocraties selon les défenseurs du système capitaliste, ont également bien géré. Premièrement, car ils n’avaient pas cédé à la frénésie néolibérale de démantèlement des services de santé et de prévention. Et deuxièmement, parce qu’ils avaient tiré les leçons de l’épidémie de SRAS en 2003.

Dans les pays occidentaux, après un an de pandémie, les gouvernements sont en train de perdre la confiance d’une partie importante de la population. Pourquoi ?

 

Michel Collon

Pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu’ils ont dit pendant deux mois que le virus n’arriverait pas chez nous et qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Ensuite, que le virus allait arriver mais qu’on était prêts, qu’on avait des masques et des tests, ce qui était faux. Puis ils ont dit que les masques ne servaient à rien, ensuite qu’il fallait les porter, puis ils ont exagéré en les faisant porter même en plein air.

Deuxièmement, pour casser l’épidémie, il aurait fallu tout arrêter radicalement pendant quelques semaines, tracer et tester tout le monde, placer les gens atteints en quarantaine et redémarrer l’économie avec les autres. Au lieu de faire ça, les gouvernements occidentaux ont pris des demi-mesures sans arrêter le travail dans le but de protéger les intérêts financiers des grandes entreprises et des grandes multinationales. En Italie, la carte des contaminations et des morts correspond exactement à celle des zones où le patronat italien rassemblé dans le groupe Confindustria appelé à maintenir le travail et à faire pression sur les travailleurs pour qu’ils continuent à aller travailler.

Pourquoi aurait-il fallu fermer les usines si l’essentiel des contaminations se fait dans le cercle privé ?

 

Michel Collon

Mais les gens qui contaminent leur famille ont bien dû attraper le virus quelque part ! En Belgique, l’inspection du travail a constaté qu’une entreprise sur deux n’était pas en ordre avec les mesures de distanciation et de protection, mais il n’y a quasiment pas eu de sanctions. C’est business as usual.

D’après votre enquête, la dimension de proximité et de prévention des systèmes de santé a été déterminante dans les pays socialistes.

 

Michel Collon

Il y a une évolution très dangereuse des soins de santé en Occident. Les grandes entreprises, les multinationales, les intérêts boursiers et financiers sont à la recherche de nouvelles sources de profit. Pour cette raison, on marchandise le sport, la culture, l’enseignement, et bien entendu la santé. Les gens paient de plus en plus pour la santé alors qu’elle devrait être gratuite. C’est la condition pour une bonne santé publique. Beaucoup d’argent public est donné au Big Pharma tandis que les grands hôpitaux sont transformés en boîte à fric où il faut traiter le plus de patients possible pour le plus de choses possibles et le plus rapidement possible. Cette évolution a détruit la qualité alors même qu’il y a énormément de progrès technologiques et scientifiques. La santé devrait être considérée comme un droit, or elle devient une marchandise.

Est-ce que les gouvernements ont appris quelque chose de la première vague ?

 

Michel Collon

Pas l’essentiel. Je pense que c’est une grosse erreur de ne pas traiter la pandémie très vite et très fort. Réagir vite et fort, pour casser la contamination. Il y aurait dû avoir une stratégie rapide et globale, qui ne se donne pas pour but de contrôler plus ou moins le nombre de malades. Mais de casser la chaîne de transmission et de supprimer totalement, même si c’est de manière temporaire, la maladie sur le territoire.

Un an plus tard, on a cependant des connaissances plus précises sur comment le virus se propage. Dans les hôpitaux, on sait mieux comment empêcher la maladie de devenir très grave et comment sauver les gens, donc les hôpitaux sont moins engorgés.

Quelle est votre position au sujet de la vaccination contre le Covid ?

 

Michel Collon

Je pense que l’affaire du vaccin illustre encore et malheureusement tous les défauts de la gestion capitaliste des problèmes de santé et de la gestion occidentale du Covid. Premièrement, pour ne pas arrêter l’économie et ne pas prendre les mesures radicales nécessaires, on a dès le début imposé dans la population l’idée que le vaccin était la seule solution et allait tout résoudre. Je ne suis pas anti-vaccins, les vaccins ont sauvé énormément de vie face à certaines maladies. Mais l’histoire montre que pour être « safe », un vaccin comme un médicament a besoin de longues expériences de vérifications qui doivent être évaluées non pas par ceux qui le produisent et le vendent mais par des contrôles extérieurs.

Deuxièmement, on a privilégié les vaccins de firmes occidentales qui reviennent très cher à cause du processus de fabrication, de conservation et… à cause de la soif de profit des multinationales pharmaceutiques ! Celles-ci sont terriblement intéressées à nous vendre le plus cher possible un vaccin qui n’est peut-être pas fiable et qui ne suffira en tout cas pas à résoudre tous les problèmes. Clairement, il y a eu une guerre commerciale autour du vaccin. C’est absolument scandaleux que la santé, que la survie sociale et psychologique de millions de gens soient dépendantes du fric d’actionnaires et de spéculateurs. L’affaire des vaccins confirme que la santé doit devenir un service public, comme le dit Jean Ziegler. Le Big Pharma doit être nationalisé.

Face à tout ce que vous décrivez, le citoyen est un peu démuni.

 

Michel Collon

C’est vrai que la situation est très angoissante. Mais ce qui a été très encourageant, ce sont les élans de solidarité, le dévouement des infirmières, des soignants et des autres métiers importants dans la vie sociale. On a bien vu à ce moment-là qui est essentiel. La population aussi était très solidaire. On a vu des pays socialistes ou à tendance progressistes capables de bien gérer la pandémie et on a vu que des soins de santé publique basés sur le principe de précaution et pas sur l’intérêt commercial étaient performants. Il y a des raisons d’apprendre et de s’inspirer de cela. On a vu des pays comme Cuba, petit pays pauvre placé sous une guerre économique menée par les Etats-Unis avec la complicité de l’Europe, capable malgré tout d’envoyer des équipes médicales même en Italie. Tout cela donne des raisons d’espérer, à condition de réfléchir aux leçons que nous devons tirer de ce qui s’est passé.

En Suisse romande, la RTS a été condamnée par l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (l’AIEP) pour sa couverture biaisée de l’envoi de médecins cubains à l’étranger. Qu’en pensez-vous ?

 

Michel Collon

C’est très positif. Je pense qu’il faudrait déposer des plaintes et essayer d’obtenir le même genre de décision en France et en Belgique. Et je crois surtout que chacun doit faire pression sur les grands médias pour les obliger à ouvrir le débat y compris à des opinions qu’ils ne partagent pas. Ça ne va absolument pas ce conformisme : dans les grands médias, on ne peut débattre que si l’on est d’accord sur l’essentiel. Comme je ne me fais pas d’illusions sur un changement rapide sur ce plan, je pense que chaque citoyen doit en tirer la leçon que c’est à lui de faire l’information, de diffuser ce qu’il estime valable et sérieux, de se poser des questions, de participer à des discussions y compris sur les aspects scientifiques pour essayer de bien comprendre et de favoriser sur tous les plans la liberté de débat. Allons-nous être capables d’assurer le droit à une information valable ?

Michel COLLON,
Planète malade, Investig’action, 2020.

Publié par FSC

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