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Homard, bouteille à 2770€ : les rois et les patrons se gavent sur notre dos
Avec la visite du roi d’Angleterre, Charles III, le président français a mis en scène un dîner royal à Versailles. Une soirée à plusieurs millions d’euros avec 160 bourgeois en tout genre, qui mériterait qu’on rappelle à ceux qui rêvent de monarchie ce dont sont capables les classes populaires quand elles ont faim.
Débutée mercredi, la visite de trois jours de Charles III en France a ravivé une fougue médiatique d’un autre temps. Entre le choix du dress-code pour le dîner au château de Versailles, la partie de ping-pong entre Brigitte Macron et Camilla Parker Bowles ou encore la visite du monarque à Notre-Dame de Paris, les mises en scènes grotesques s’enchaînent les unes après les autres et renvoient au « petit peuple » l’image d’une bourgeoisie qui dégouline de luxe et de richesses.
Un rêve éveillé pour un président français qui aime se penser en roi et qui lui permet sans doute d’oublier, le temps d’un instant, la crise politique qui mine son gouvernement, obligé il y a quelques mois encore d’annuler la visite de Charles III par peur de la contestation ouvrière.
C’est le thème de « l’amitié franco-britannique » que le monarque anglais comme le président ont voulu fêter durant le séjour. Une amitié impérialiste célébrée par Charles III qui a profité de son passage au Sénat pour louer la « solidarité résolue » des deux États avec l’Ukraine – qui se traduit par une hausse historique de leurs budgets militaires respectifs et des préparatifs pour que ce soient des capitaux français et britanniques qui reconstruisent le pays - tout en prônant le renforcement des liens entre la France et le Royaume-Uni « pour répondre plus efficacement à l’urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité ».
Il faut dire que Macron et le premier ministre Rishi Sunak se sont trouvés sur la même longueur d’onde pour mettre « en pause » les demi-mesures écolos qu’ils avaient pu prendre, le tout sous couvert de « réalisme » capitaliste. Total accord de vue également entre les deux États pour la criminalisation croissante des mouvements pour le climat ! Un discours d’engagement pour l’écologie qui sonne d’autant plus faux qu’il s’est suivi d’un entretien personnel entre le roi et un autre monarque, Bernard Arnault, patron de LVMH dont les déplacements en jet privé polluent en un mois ce qu’un français pollue en quinze ans.
Si la visite du roi provoque en général moqueries et mépris chez les gens ordinaires, elle ravit pourtant tous les parasites de la classe dominante qui se sont accordés pendant une soirée un retour aux temps de la monarchie. Car pendant que les Restos du Cœur croulent sous les demandes, que certains restaurants CROUS ne servent même plus de repas chauds et qu’un étudiant sur deux saute un repas faute de moyens, Macron s’est servi dans la caisse pour offrir aux grands patrons, aux hommes politiques et à des starlettes en tout genre un dîner royal à Versailles : bouteille de vin à 2772 euros, homard bleu servi dans des assiettes à plusieurs milliers d’euros pour un dîner « chaleureux » et « pas guindé » selon les convives !
Mais pour la bourgeoisie française qui s’est offerte une soirée de folie, le retour à la réalité risque d’être un peu brutal. De la France au Royaume-Uni comme dans le reste de l’Europe, partout la colère s’accumule face à la crise économique qui continue d’attaquer durement les conditions de vie des travailleurs. Et le manque de pain pourrait bien donner envie à la population française de remarcher sur Versailles.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE