Cette fermeture de l’usine, qui avait entraîné la perte de 1.143 emplois, était dépourvue de cause sérieuse selon les ex-employés. Ces derniers espèrent obtenir des compensations financières.
Un procès aux prud’hommes se tiendra… dans un Zénith : quatre ans après la fermeture tumultueuse de l’usine Goodyear à Amiens-Nord, plus de 800 plaignants réclament jeudi une indemnisation contre la direction de l’entreprise de pneumatiques.
La fermeture de l’usine de pneumatiques en janvier 2014, avec à la clef la perte de 1.143 emplois, devient le symbole de la désindustrialisation de la France dans ses bastions ouvriers.
La séquestration du directeur des ressources humaines et du directeur de la production pendant une trentaine d’heures dans l’usine par des salariés en colère fera la une des médias.
Après le procès en première instance et en appel, où sept anciens salariés ont été condamnés à des peines de prison avec sursis de 12 mois maximum, c’est désormais un nouveau round judiciaire qui attend les anciens Goodyear.
Plus de 800 salariés ont saisi le conseil des prud’hommes d’Amiens pour demander une indemnisation.
« Le jour où Goodyear a fermé l’usine, on s’est fait la promesse qu’on irait au bout du processus », souligne Mickaël Wamen, ex-leader de la CGT de l’usine et figure de la contestation, qui a fait partie des sept salariés condamnés.
La raison de leur colère ? « Que Goodyear ait fermé l’usine en 2014 alors qu’il y avait eu une année record sur ses bénéfices. C’est inadmissible qu’un groupe qui fait près de 2,7 milliards d’euros de profit net après impôt, après avoir payé les actionnaires, vienne dire ‘On se doit de fermer’ », ajoute Wamen.
L’avocat des salariés, Me Fiodor Rilov, égérie des combats contre les grandes multinationales, entend aussi prouver que « le véritable employeur n’était pas la société française », mais sa maison-mère luxembourgeoise qui « au final vendait les pneus et concentrait les bénéfices ».
« Nous démontrerons qu’elle était co-employeur, ce qui conduira inévitablement à l’illégalité des licenciements ».
Autre angle d’attaque pour les plaignants, un « harcèlement généralisé et collectif » plusieurs mois avant la fermeture, avec une « discipline de fer », estime celui qui est aussi surnommé « l’avocat rouge ».
Aussi, les plaignants espèrent d’importantes « retombées économiques » : Me Rilov entend réclamer « entre deux et quatre années de salaires pour chacun des salariés licenciés ».
Publié par anti-k.org