Comme le dénonce la CGT depuis longtemps, la montée des emplois précaires est la donnée majeure des chiffres du chômage 2017.
Les demandeurs d’emploi en catégorie A (chômage total) sont au nombre de 3.451.400 soit une baisse légère de 0.5 % sur un an, de 0.7 % sur trois mois et de 0.1 % sur un mois. Les catégories B (personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) et C (personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), avec 2.160.900 travailleurs précaires, sont en augmentation de 8.2 % sur un an. Cela se traduit par + 4 %, plus précisément pour la catégorie B et + 10.6 % pour la catégorie C. La catégorie D (entrée en formation) quant à elle est toujours en baisse de 18.3 % sur un an pour concerner aujourd’hui 277.400 personnes et la catégorie E baisse de 8 % sur un an. Le total ABCDE se porte à 6.278.000 inscrits à Pôle Emploi, soit + 0.8% sur an… chiffre inquiétant ! La tendance est bien à l’amplification de la précarité : la faible « reprise » ne se faisant qu’au travers des CDD, l’intérim, etc. D’une part, les nouvelles dispositions favorables aux employeurs leur ont permis de transformer des licenciements économiques en ruptures conventionnelles individuelles ou collectives. Le regain d’activité dans l’industrie se fait clairement en accroissant le recours déjà exorbitant à l’intérim. Dans la grande distribution, le développement des emplois précaires ne suffit pas au patronat, place aux suppressions de postes massives pour augmenter les bénéfices. Les enjeux de la structuration de l’emploi comme des négociations portant sur l’assurance chômage appellent, plus que jamais, à lutter contre la précarité et notamment contre le développement et le fractionnement des contrats courts. Le patronat, par ses pratiques, porte dans la situation de l’emploi, en France, une lourde responsabilité, avec la complicité du gouvernement qui accroît la flexibilité des plus bas salaires et des plus précaires ; telles les sanctions contre les chômeurs que la ministre du travail veut durcir. La CGT revendique le droit à un emploi stable et des prestations d’assurance chômage assurant un revenu de remplacement pour toutes et tous.
Contre les INÉGALITÉS, pesons de tout notre poids !
Le 18 janvier 2018
Aujourd’hui, Oxfam publie un chiffre choc : en 2017,82 % de la richesse a profité aux 1% les plus riches, alors que les plus pauvres n’ont eu que des miettes. Dans le même temps, la fortune des milliardaires a augmenté de 762 milliards, soit sept fois le montant nécessaire par an, pour sortir de l’extrême pauvreté les personnes qui en sont touchées.
A la veille du Sommet économique de Davos, Oxfam révèle dans son rapport "Partager la richesse avec celles et ceux qui la produisent" que loin de s'être réduit, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres se creuse. Oxfam révèle également comment le système économique mondial permet à une minorité fortunée d’accumuler d’immenses richesses, tandis que l’immense majorité des travailleurs ne touche pas sa juste part qui lui permette d’accéder à un niveau de vie décent. L’écart entre les 1 % les plus riches et les 99 % est insoutenable et menace aujourd'hui la cohésion de nos sociétés, et à terme, la prospérité de tous.
A la veille du Sommet économique de Davos, Oxfam révèle dans son rapport " Partager la richesse avec celles et ceux qui la produisent" que loin de s'être réduit, le fossé entre les plus riche...
Pendant qu’Emmanuel Macron s’étend sur les 700 emplois créés par le groupe Toyota en France,on ne l’entend pas sur les 2400 suppressions d’emploi à Carrefour. Pourtant, 700 créations pour 2400 suppressions équivalent bien à 1700 suppressions ! Ce plan social d’ampleur a été préparé dans le plus grand secret par la direction de Carrefour, sans inclure à aucun moment les représentants des salariés, et annoncé brusquement mardi 23 janvier.Les trois grands syndicats, CGT, CFDT et FO, ont protesté contre cette annonce réservée en avant-première à la presse ! Il y a une volonté de la direction d’empêcher les syndicats de préparer et discuter un contre-projet.
De quoi s’agit-il à Carrefour ? Nous faisons face à « plan de départs volontaires », concernant 2400 postes sur les 10.000 de l’administration du groupe.Soit un sur quatre !Cette réduction des effectifs accompagne une stratégie de centralisation et rationalisation administrative du groupe. Jusqu’alors présent sur plusieurs sites, donc assurant de l’emploi à plusieurs endroits, il sera maintenant centralisé.Le chômage va encore toucher les mêmes territoires :le siège de Boulogne et le projet de nouveau siège dans l’Essonne sont sacrifiés. Cette suppression n’est que la face émergée de l’iceberg. En même temps, le groupe réduit de 100.000 m² la surface de ventes des hypermarchés, et veut céder les supermarchés Dia (273 magasins).Sans repreneurs, ces derniers vont également fermer. Il y a donc en réalité un second plan social déguisé.Au total, d’après la CGT, ce sont 10.000 emplois qui sont menacés.
L’offensive est tout azimut à Carrefour. Des sites sont déjà en grève aujourd’hui (par exemple à Château-Thierry) contre leur basculement en statut de location-gérance. Grâce à ce statut,Carrefour exclut ses salariés des avantages liés aux accords d’entreprise,en les plaçant formellement sous la direction d’un nouvel employeur. D’après les premières estimations,la perte de salaire atteindrait 2 mois par an !Cela concerne pour l’instant cinq sites, mais quarante sont visés.
Ce plan social est notamment lié à la montée dans l’actionnariat de nouveaux porteurs. Les actionnaires historiques sont de moins en moins nombreux, etles banques étasuniennes Bank of America ou JP Morgan détiennent désormais 12% du capital.C’est-à-dire que pour 1 euro d’achat redistribué en bénéfice aux actionnaires, 12 centimes filent directement dans les caisses de ces groupes financiers. Et ces acteurs font pression pour accroître encore leur rendement, au prix des emplois. Cela s’ajoute aux pratiques d’optimisations fiscales du groupe Carrefour, qui vole ainsi les contribuables français.
Les syndicats ont appelé à une journée de grève le 8 février.Mais depuis l’annonce ce matin, l’action Carrefour en Bourse a pris 6%.Entre deux sommets « choose France » où il glorifie des prédateurs de la finance et des évadés fiscaux,le président de la République compte-t-il agir concrètement pour sauver les emplois ?
Coca-Cola et son goût zéro droits présents aux Jeux olympiques d’hiver 2018
Coca-Cola est l’un des principaux sponsors des Jeux olympiques d’hiver de cette année, une occasion rêvée pour la plus importante société mondiale des boissons de doper ses ventes et de promouvoir son image et ses marques. Mais depuis mars 2015, Coca-Cola Amatil (CCA), l’embouteilleur exclusif de Coca-Cola pour l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Pacifique-Sud, mène une offensive antisyndicale déterminée. Le régime zéro droits ne devrait pas avoir sa place aux Jeux olympiques.
Depuis 2015, les travailleurs-ses des opérations indonésiennes de Coca-Cola Amatil tentent de former des syndicats indépendants. Lorsque les travailleurs-ses des opérations de CCA du centre de l’île de Java ont formé et officiellement enregistré un syndicat, la direction a suspendu le président du syndicat Atra Narwanto, qui a été par la suite licencié et empêché de se réunir avec les membres du syndicat. Et lorsque les travailleurs-ses d’un autre site dans l’ouest de l’île de Java ont formé et enregistré un syndicat en février 2017, la société a transféré, puis suspendu et formellement licencié le président du syndicat Lutfi Ariyanto à la fin 2017. Des pressions sont exercées sur les travailleurs-ses pour qu’ils et elles retirent leur soutien à leurs organisations syndicales, qui sont par ailleurs exclues du processus de négociation collective.
Près de vingt ans après la chute de la dictature militaire répressive en Indonésie, les travailleurs-ses des opérations indonésiennes de Coca-Cola attendent encore de pouvoir exercer leurs droits sur les lieux de travail.
CLIQUEZ ICIpour envoyer un message à The Coca-Cola Company aux États-Unis et à Coca-Cola Amatil en Australie, leur demandant de respecter les droits, de réintégrer les responsables syndicaux licenciés et de négocier de bonne foi.
Avant le Théâtre de Belleville en mars prochain, la Maison des Métallos accueillait Philippe Durand venu porter la parole des Fralib. Il retrace le long combat qui les a opposés au géant européen Unilever et fait de ces salariés unis, armés de leur seul courage leur permettant de rester debout face à la multinationale, des héros de notre temps qui ouvrent la voie de tous les possibles.
1336 correspond au nombre de jours qui séparent la fermeture de l'usine de Gémenos près de Marseille, à la fin du conflit avec Unilever. 1336 jours, quatre années de lutte pendant lesquelles les salariés du groupe anglo-néerlandais, attachés à leur travail et leur savoir-faire, vont occuper l'usine et, contre toute attente, faire plier leur puissant employeur. Déjouant toutes les logiques d'un capitalisme mondialisé qui délocalise en permanence afin de trouver la main d'œuvre la moins chère permettant de réaliser un maximum de profits, ces femmes et ces hommes sont devenus des héros pour leurs contemporains en montrant que l'utopie peut parfois devenir la réalité. Gémenos rappelle ce petit village gaulois d'Armorique qui seul a tenu tête à nombre d'armées romaines, à ceci près que Gémenos n'est pas une fiction. Seul et attablé face au public, le comédien Philippe Durand va porter la voix des Fralib. Pas de décor, ni de costume ici, il partage avec les spectateurs installés en arc-de-cercle face à lui sur la grande scène de la Maison des Métallos, une lecture mise en voix. L'espace en gradin habituellement dévolu au public est délibérément condamné, abolissant la distance qui sépare traditionnellement ceux qui performent de ceux qui regardent, amenant ces derniers au plus près du récit. De surcroît, l'occupation de la scène permet sa disparition en effaçant l'effet de surélévation de l'orateur par rapport à l'auditeur et rappelle sans doute la configuration des assemblées participatives où se prenaient les décisions collectives pendant les 1336 jours du conflit. Durant plus de quatre-vingt-dix minutes, Philippe Durand va donner corps à la lecture des témoignages des salariés de Gémenos avec pour seul artifice l'accent du sud comme unique indication géographique. Le projet théâtral est né de sa rencontre en mai 2015 avec les ouvriers de l'usine provençale au moment où, après avoir sauvé leur outil de production ils font le choix, quarante ans après les Lip, de l'autogestion d'entreprise. 1336 est désormais aussi le nom de la nouvelle marque de thé qu'ils produisent. Ce nombre emblématique remplace le célèbre pachyderme de la marque Eléphant. Ce symbole du patrimoine local, fabriqué à Gémenos depuis sa création, a quitté la Provence en même temps qu'Unilever qui n'a jamais voulu le restituer.
Le pot de thé contre le pot de fer
L'entreprise d'importation et de vente de thé créée à Marseille par deux frères en 1892 prend le nom de Société des thés de l'Eléphant en 1927. En 1975, elle est rachetée par Unilever qui deux ans plus tard crée une filiale, la Française d’Alimentation et de Boissons (Fralib) afin de regrouper les sociétés Lipton et Eléphant. Tous les produits de la marque au pachyderme étaient entièrement fabriqués dans l'usine de Gémenos. Le célèbre thé Lipton Yellow était quant à lui fabriqué dans l'usine du Havre jusqu'à sa fermeture en 1998, provoquant le redéploiement d'une partie du personnel en Provence. Le 28 septembre 2010, Unilever annonce la fermeture du site dont la production se fera dans leur usine de Pologne. Cette annonce entraine la mobilisation des salariés qui vont occuper l'usine à partir de l'été 2011. La multinationale, pour qui cette fermeture devait être une simple formalité, ne s'attend pas à une telle résistance. Jouant la montre, elle laisse la situation se dégrader, persuadée que les ouvriers partiront d'eux même. La justice s'en mêle en rejetant par trois fois les plans de sauvegarde de la filiale d'Unilever et en obligeant l'entreprise à reprendre la procédure depuis le début avec l'ensemble des salariés. Pour eux, le choc de l'annonce de la fermeture et l'occupation de l'usine marquent une terrible rupture de leur mode de vie, due notamment à l'incertitude de l'avenir. Etonnamment, c'est aussi un évènement fondateur puisqu'il va transformer irrémédiablement leur rapport aux autres, implanter la fierté d'avoir tenu tête à la multinationale, donner l'espoir de tous les possibles, montrer la solidarité créée entre les Fralib mais aussi avec une partie de la population de tout un pays qui leur apporte aide et soutien.
Un théâtre militant
A la naissance du projet, il y a une lecture, celle par Philippe Durand du Parlement des invisibles de Pierre Rosanvallon qui décrit le besoin de réappropriation de vies ordinaires dans une époque troublée par une crise de la représentation et de la compréhension de la société. Se réapproprier ces vies permet de se réapproprier la nôtre et ainsi de la valoriser. Le comédien part à la rencontre des Fralib, récoltant leur parole à la faveur d'entretiens menés dans l'usine, sur leur temps de travail. Ils vont composer autant de récits qui, mis bout à bout, racontent l'incroyable aventure humaine de ces 1336 jours. Le comédien retranscrit et met en scène "ces trésors populaires" en restant au plus près de la parole reçue, gardant les répétitions, la syntaxe hétérodoxe... afin d'en conserver l'oralité. En public, la voix de Philippe Durand devient le transmetteur de celles des ouvriers de Gémenos, racontant une "histoire populaire" du conflit, pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de l'historien américain Howard Zinn. Cette histoire est celle de cette France qui se lève tôt, des petits, des sans-grades, de ceux qui ne sont pas écoutés, pas entendus mais qui, à Gémenos, sont restés debout et n'ont pas voulu céder face aux puissants ici incarnés par Unilever et ses moyens illimités qui devaient mettre à genoux les Fralib. Ces derniers illustrent la condition des travailleurs contemporains, simples marionnettes de multinationales mondialisées, ils sont ballotés en fonction de l'avidité des profits des actionnaires et de leurs serviteurs. Dans un geste désespéré, les femmes et les hommes de l'usine de Gémenos tentent par tous les moyens de conserver leurs emplois et deviennent un exemple pour tous les salariés qui se retrouvent dans la même situation, montrant qu'il est possible de contrecarrer la logique d'un monde des affaires devenu si avide qu'il en est déshumanisé. Les Fralib sont un espoir pour l'humanité. Philippe Durand n'est pas un simple interprète, il raconte leur histoire pour les faire connaitre: "Le pari qu’ils ont fait de reprendre cette usine n’est pas une petite affaire. Unilever n’a pas voulu leur céder la marque marseillaise Élephant. Ils ont donc lancé une nouvelle marque, sans budget de publicité, en s’appuyant seulement sur le réseau militant et leur exemplarité. C’est un sacré défi, un nouveau combat à venir. Mon travail participe aussi à les faire connaître." Alors, les boites de thé et autres infusions de la marque 1336 forment une pyramide sur la petite table installée derrière le comédien qu'il met en vente lui-même au profit de la SCOP à l'issue de la représentation, tout comme le texte des entretiens publié aux Éditions d’ores et déjà. Bien plus qu'un simple passeur de paroles, Philippe Durand s’est fait militant engagé, ambassadeur nécessaire de ces gens d'exception qui tentent, sans exposition médiatique, de faire vivre leur usine. Ces portraits d'ouvriers, qui sont autant de héros ordinaires, incarnent une source d'inspiration pour tous ceux qui se battent chaque jour pour conserver ou se réapproprier leurs outils de production et redonner un visage humain à un monde, celui de l'entreprise, qui semble l'avoir totalement perdu.
AUTEUR DE L'ARTICLE GUILLAUME LASSERRE
1336 (PAROLE DE FRALIBS) une aventure sociale racontée par Philippe Durand production La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national Maison des Métallos du 9 au 13 janvier 2018 Théâtre de Belleville du 7 mars au 31 mai 2018
Et la CFDT qui a laissé faire et accompagne ces contre-réformes va sans doute en appeler à la "conscience" des chefs d'entreprise pour essayer de faire croire qu'elle se soucie du sort des travailleurs frappés par les licenciements.
La clarté doit être faite sur les orientations qui conduisent à livrer les salariés à la loi du profit!
Pimkie, PSA, Carrefour ...
...
***************
Téléperformance menacée par les ruptures conventionnelles collectives
Sous prétexte d'une baisse des activités chez les opérateurs des télécoms, qu'il s'agisse de SFR, Orange ou Bouygues Télécom, Téléperformance, leader mondial des centres d'appel prestataires, a annoncé le 10 janvier dernier l'ouverture de négociations de départ volontaire, en usant de la rupture conventionnelle collective (RCC), issue des Ordonnances Macron. 240 salariés pourraient être concernés. Pour la FAPT-CGT, Téléperformance France profite de la faille offerte par la réforme du Code du travail pour s'éviter un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), ou encore un PDV (plan de départs volontaires) pour éviter de devoir justifier du motif économique.
Avec une RCC, Téléperformance évite ainsi d'en passer par un congé de reclassement. Ce droit, proposé dans le cadre d'un PSE ou d'un PDV, est d'une durée de quatre à douze mois, avec un maintien du salaire à hauteur de 65 % du brut. « Durant cette période, le salarié bénéficie d'un suivi avec une antenne de reclassement pour définir et aboutir à un projet de reconversion professionnelle. » La CGT refuse de négocier une RCC et dénonce l'objectif de la direction de se séparer à bas coût d'une partie de ses salariés. En 2016, Téléperformance enregistrait une année record en réalisant un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros, en croissance de + 7,4 %. À Téléperformance France, les effectifs baissaient de 20 % entre 2014 et 2016.
Carrefour : 10 000 suppressions d’emplois selon la CGT
Malgré un chiffre d'affaire annuel en hausse, la nouvelle direction de carrefour, avec à sa tête Alexandre Bompard, prépare un plan de licenciement massif, dont les détails n'ont pas encore été annoncés. La CGT estime à 10 000 minimum le nombre d'emplois concernés. Le syndicat FO, majoritaire chez Carrefour, a annoncé une grève le 8 février.
Le nombre d’emplois menacés par ce plan de licenciement est consternant : sur les 115 000 salariés du groupe, ce sont près de 10% qui sont concernés selon la CGT. La direction, qui n’a toujours pas commenté ce chiffre, garde le silence sur le nombre d’emplois qui vont sauter. Le groupe, pour justifier ce plan de licenciement massif, a invoqué une "année globalement difficile", alors même que le chiffre d’affaires de l’enseigne a augmenté de 3% en 2017, atteignant plus de 88 milliard d’euros.
Alexandre Bompard, est présenté dans la presse comme le sauveur de la Fnac, dont il est l’ancien PDG, et se mettrait maintenant au travail pour "sauver" Carrefour, soi-disant en perdition face à ses concurrents, Leclerc en tête. Mais qu’en est-il réellement ? Quand il était PDG de la Fnac, celui-ci avait licencié près de 850 salariés, le nombre de postes supprimés s’élevant à près de 2000 si l’on compte les départs anticipés, les pré-retraites et les non-remplacements de postes. Les salaires avaient également été gelés, et les cotisations patronales revues à la baisse. Pendant ce temps, Alexandre Bompard, qui recevait déjà un salaire de 1,8 million par mois, s’est vu récompensé d’un "complément de salaire" en 2015, atteignant la somme de 11,6 millions d’euros. Une provocation pour l’ensemble des travailleurs de la Fnac. Médiapart y avait consacré un article, décrivant une situation sociale tendue, avec des burn-out et des départs fréquents.
C’est à une direction capable de licencier des milliers de personnes pour les profits d’un groupe multimilliardaire que les travailleurs de Carrefour vont devoir faire face. Le syndicat FO a déjà appelé à la grève le 8 février.
Pendant que Macron vante ses contre-réformes, la CGT Toyota Onnaing expulsée par la police
Un coup de com’ presque parfait. Avant de recevoir le gotha des multinationales à Versailles, Macron a fait un crochet à l’usine Toyota Onnaing. Son objectif : dérouler un scénario sans anicroche pour y vendre l’industrie made in Macron. Mais pour réaliser ce film de bien mauvaise facture, Macron a coupé une scène au montage : celle des militants de la CGT Toyota Onnaing expulsés et empêchés d’entrer dans leur propre usine par la police…
« Les flics nous repoussent à l’extérieur de l’usine, on ne peut même pas aller travailler alors qu’on était dans notre local ». Bizarrement, la scène n’a pas fait le tour des médias. Plus encore, la scène a même été coupée au montage. Pourtant, pendant que Macron « visite » l’établissement des ouvriers, militants de la CGT, sont interdits et empêchés par la police de rejoindre leurs postes de travail dans leur propre usine. « Nous sommes repoussés par la police dans un coin du parking », est-il postée dans une vidéo partagée plus de 4 000 fois sur la page Facebook de la CGT Toyota Onnaing.
Comme, on peut le voir dans la vidéo, les travailleurs sont bousculés et encerclés de force. « Interdits de travailler par la police » affirme un militant de la CGT. « Il a peur de quoi Macron », interpelle un travailleur ? « Il a peur des ouvriers de la CGT chez Toyota qui prennent leur poste », répond un autre. « On va être en sécurité sur le rond-point », ironise un travailleur. « Ils vont nous mettre en sécurité autour du rondpoint », surenchérit un autre. « Ce n’est pas interdit de filmer » ? « Non pas encore », se rectifie le militant.
Pourtant, le travailleur n’était…pas si loin de la vérité. Des médias, pas forcément anticapitaliste, ont été tout simplement empêchée d’envoyer des photographes, comme la Voix Du Nord. Surement que le président des riches avait peur que les médias relaient des « fake news » ? C’était donc les seuls grands médias à sa botte qui semblaient autorisés à filmer le scénario écrit par avance Bien cadré, la zone est quasi militarisée. Bloqué par les CRS, les manifestants sont interdits d’accéder aux alentours de l’usine. Les huées qui suivent généralement Macron n’ont pas eu lieu. Cela aurait fait tâche.
Mais à l’intérieur de l’usine, l’ambiance est tout autre. Le président des riches, transpirant de son mépris de classe, joue son cinéma. « Si Toyota décide d’investir 300 millions et créer 700 CDI ici, c’est parce que vous êtes bons », a lancé Emmanuel Macron aux salariés de Toyota. Les salariés acquiescent... Le public, semble-t-il, a été trié sur le volet. « C’est tout simplement magnifique ! En France, c’est tellement rare », s’est félicité Philippe Christmann, 56 ans, chef de chantier d’une société sous sous-traitante. Plus que jamais, les scènes sont caricaturales.
Du côté des militants expulsés, la police a quasi interdit le rassemblement, appelé à 13h, ce lundi, par l’UD CGT du Nord, l’UL CGT de Valenciennes, l’UL CGT d’Onnaing et la CGT Métallurgie 59/62 pour s’opposer à la politique antisociale, anti-ouvrière de Macron qui « ne fera qu’engendrer licenciements, fermetures d’entreprises, casse et privatisation des services publics, des retraites, de l’assurance chômage ». Parmi les militants, Eric Pecqueur, secrétaire général de la CGT Toyota Onnaing, déjà très durement réprimé par la direction de Toyota, convoqué pour un tract, menacé de licenciement.
Par ailleurs, il a dénoncé la direction de Toyoto et Macron qui « utilisent les ouvriers et les chômeurs pour s’offrir une campagne de pub gratuite », en manifestant avec une dizaine de militants CGT devant l’entrée de l’usine, entourés de CRS. Il ajoute : « et puis il faut relativiser. Quatre cent millions d’euros pour vous et moi, cela semble beaucoup, mais pour Toyota cela ne représente que neuf jours de bénéfices. Et il en reste après 356. Les 700 emplois, ce sont des promesses pour le moment. Une goutte d’eau dans l’océan du chômage dans la Région Nord-Pas-de-Calais ».
Non, ce lundi, Macron n’a amené aucune bonne nouvelle aux travailleurs de Toyota qui souffrent quotidiennement de l’esclavage moderne et du modèle de la flexibilisation. Tout au contraire, c’est une scène particulièrement éclairante des rapports de classes qui s’est jouée ce lundi. D’un côté, Macron au service de la direction de Toyota, les forces de polices qui répriment, de l’autre, les militants combatifs qui osent relever la tête. C’est classe contre classe.
La Société Générale annonce une nouvelle rupture conventionnelle collective
Alors que PSA signait la première rupture conventionnelle collective vendredi, la Société Générale a annoncé qu’elle entamait elle aussi une telle procédure, afin de supprimer des centaines de postes dans le cadre de sa restructuration.
Après PSA et Pimkie, c’est au tour de la Société Générale de se saisir de l’outil créé par Macron, afin de faciliter les 900 suppressions de postes annoncées en novembre 2017. La Rupture Conventionnelle Collective (RCC) permet de faciliter les licenciements massifs en évitant un coûteux plan de sauvegarde de l’emploi souvent attaché aux licenciements économiques.
Il y a quelques semaines, la procédure lancée chez Pimkie, portant sur 208 licenciements, avait échoué suite à un refus des syndicats. Ces derniers doivent être majoritairement d’accord pour que la RCC puisse avoir lieu, or, dans le cas de Pimkie, même la très pro-patronale CFDT s’est prononcée contre ce plan social déguisé. Du côté de PSA en revanche, la RCC a joué son rôle en entérinant la suppression de 1300 postes vendredi dernier.
Avec trois projets déjà lancés, la Rupture Conventionnelle Collective semble donc correspondre aux attentes des patrons français en termes de facilitation des licenciements. Une harmonie toute naturelle, entre le MEDEF et sa courroie de transmission, le gouvernement Macron.
Al’initiative d’Emmanuel Macron s’est tenu à Paris les 13 et 14 décembre 2017, le « One Planet Summit » pour aborder encore une fois l’avenir climatique de la planète. Cette rencontre qui regroupait chefs d’Etats, industriels, scientifiques, personnalités (représentants qui, sinon eux - mêmes). Tous ont expliqué, une nouvelle fois, que nous sommes tous responsables du réchauffement du climat, qu’il faut nous unir pour sauver la planète terre,que le clivage ne passe plus entre exploiteurs et exploités, que la lutte de classe n’a plus lieu d’être.
Tous cela repeint à la couleur verte, comme ces entreprises (1), ces gouvernants tel Angela Merkel qui après avoir fermé les centrales nucléaires remet en route celles au charbon, voire à la lignite, ce qui fait de l’Allemagne le pays européen le plus pollueur. Aucun engagement pris par les états lors des conférences précédentes n’a été respecté. En revanche les capitalistes sont bien présents pour avancer leurs solutions, sources de nouveaux profits.
Deux forums aux noms significatifs.
Le premier se nomme « French Business Climate Piedge » et rassemble les grands groupes industriels et financiers, le second organisé par le Ministère des finances et la place financière de Paris, Paris Europlace, se nomme « Climate Finance Day », a été salué par Nicolas Hulot.
Leur idée est d’émettre des « obligations vertes », qui sont des dettes en principe destinées à la réalisation de projets environnementaux et achetées par des Etats. Mais qui dit dette, dit intérêts. Le capitalisme ne donne pas, il prête et cela doit lui rapporter.
Le journal « les Echos » ne s’y trompe pas. A la veille de ce sommet il écrit sous le titre « Climat, le formidable pouvoir de la finance » : « Et ils (les financiers) savent désormais qu’ils ont tout à y gagner. Pas seulement pour verdir leur image. Mais parce toutes les études montrent que laprise en compte des critères environnementaux est le gage d’une meilleure performance économique et boursière dans la durée….ce n’est pas seulement la planète qui en profite,ce sont leurs portefeuilles qui affichent les meilleurs rendements». Le journal conclu« L’argument des bénéfices sonnants et trébuchants ne doit pas être le seul. Mais ce n’est évidemment pas le moins porteur ». Tout est dit en quelques phrases.
L’avenir de la planète ne peut pas être laissé dans les mains des capitalistes.
L’inquiétude des peuples est légitime vis-à-vis de l’avenir. D’autant que pour les médias chaque catastrophe naturelle à une réponse toute trouvée : le réchauffement climatique. Alors que les responsables de ce réchauffement sont les capitalistes eux-mêmes par l’exploitation qu’ils font de la planète pour multiplier leurs profits. Aujourd’hui, le pétrolier Total vient, avec un pétrolier russe, d’inaugurer une usine de gaz liquéfié dans l’océan Arctique. Le gaz sera évacué par une flotte de méthaniers brise-glace, chose qui aurait été impossible sans ce réchauffement et le recul de la banquise dont nous serions tous responsables.
Nous pourrions multiplier les exemples. Constatons une fois de plus, qu’aujourd’hui comme hier et demain seul le profit immédiat et maximum guide le capitalisme et les gouvernements à son service.
Les véritables écologistes sont ceux qui ont mis la lutte contre le capitalisme au cœur de leur analyse et de leur action politique. C’est ce que nous faisons. Rejoignez- nous pour donner plus de force à ce combat.
(1) Au cours de ce sommet, l’entreprise Paprec (1,5 milliard de chiffre d’affaire, 8000 salariés en France) s’est distinguée en distribuant une luxueuse brochure sur son activité de ramassage des déchets et leur tri.
Le 18 décembre dernier l’Union départementale CGT de Seine-Saint-Denis appelait à un rassemblement devant le dépôt de La Courneuve de Paprec. La raison ? La réintégration du délégué CGT que la direction veut licencier. Des conditions de travail telles que l’absence de vestiaires pour les chauffeurs, des toilettes indignes, des chauffeurs obligés de conduire des camions en surcharge et sans respect des limitations de vitesse, le tri sur des tapis en marche et pour les salariés qui protestent, la seule réponse de l’encadrement « De toute façon, t’as pas le choix ».
Loïc de Jolie Môme en procès contre le MEDEF ce jeudi : soutenons-le !
Loïc, intermittent du spectacle membre de la compagnie Jolie Môme, fait partie de ces têtes combatives sur lesquelles le MEDEF et la justice de classe ont décidé de s'acharner, pour s'en prendre au mouvement social dans son ensemble. C'est pourquoi nous sommes tous concernés et nous invitons à le soutenir nombreux lors de son procès qui aura lieu ce jeudi 25 janvier au TGI de Paris, après plusieurs reports.
Illustrations : Gil
Nous publions ci-dessous la vidéo de son intervention au meeting du Front Social ce samedi au théâtre de la compagnie Jolie Môme à Saint-Denis : « Si on y va jeudi matin c’est évidemment pour demander ma relaxe, ça m’arrangerait bien parce que sachant que je suis innocent, je ne vois vraiment pas pourquoi je serais condamné, même à quelque chose d’infime, de ‘symbolique’ comme ils disent parfois. Non, aucune condamnation n’est symbolique, toute condamnation est réelle et n’est pas acceptable. Donc c’est non seulement pour demander ma relaxe mais aussi parce que grâce à vous, on dispose d’un large soutien et on veut en faire profiter tous les camarades (…). Tous les militants, toutes les personnes poursuivies aujourd’hui par la justice, par le patronat, pour faits de grève, de manifestation, d’actions, de rébellion, pour avoir relevé la tête… oui ils ont raison d’avoir relevé la tête, aucun d’entre nous ne doit être condamné ».
Loïc Canitrot est poursuivi suite à l’occupation du MEDEF du 7 juin 2016. Il est faussement accusé de « violences en réunion » par un cadre du syndicat patronal.
Avril 2016 : syndicats de salariés et d’employeurs du spectacle sont parvenus à un accord sur l’assurance chômage pour les intermittents, artistes et techniciens. Seuls la CFDT et le MEDEF refusent de ratifier son entrée en vigueur. Juin 2016 : une centaine d’intermittents et d’opposants à la Loi
Travail-n°1 s’invitent au siège du MEDEF. Propositions en main, ils réclament un régime d’indemnisation mieux adapté à leurs métiers et des allocations décentes pour tous les chômeurs. Loïc, membre de la Compagnie Jolie Môme, militant syndical, co-fondateur de Nuit Debout, est parmi eux.
Il est mobilisé depuis des années pour les droits des sans papiers, des élèves de Seine Saint Denis, et ceux des intermittents du spectacle. Figure emblématique des luttes, Loïc est connu pour son sang froid, sa détermination et sa sérénité en toute occasion.
ACCUSATION
Entrés sans difficulté par la porte principale, les manifestants sont aussi déterminés que calmes. Le directeur de la sécurité du MEDEF, quant à lui, « pète les plombs ».
Il injurie les manifestants, puis frappe Loïc d’un coup de pied aux testicules, s’enferme dans son bureau, appelle la police et porte plainte au motif mensonger d’un coup de poing de Loïc contre lui…
Arrêté, Loïc passe de victime à suspect, puis présumé coupable, au cours de ses 48 heures de garde à vue.
SOUTIEN
L’appel de la Compagnie Jolie Môme, de la CGT Spectacle, de la Coordination des Intermittents et Précaires d’IDF et de l’UD-CGT-93, ce procès, qui a fait l’objet de multiples reports, mobilise de nombreuses organisations syndicales et politiques, des personnalités du mouvement associatif et du spectacle, et des milliers d’individus qui ont signé l’appel “Le Medef nous les brise”.
Frédéric Lordon, Denis Gravouil et Arlette Laguillier viendront témoigner à l’audience.
EN VÉRITÉ
Personne n’a porté de « coup de poing » à ce monsieur malgré ses insultes et sa violence. Le Medef ment, le Medef frappe,
le Medef se croit tout permis, y compris de tenter d’instrumentaliser la police et la justice pour réprimer et intimider ses opposants politiques. Mais surtout, le Medef est le premier coupable des violences sociales qui s’exercent quotidiennement contre les chômeurs et les travailleurs !
Un an et demi plus tard, le soutien s’est élargi et la détermination à lutter et gagner est tout aussi vive.
CRIMINALISATION DU MOUVEMENT SOCIAL
Des procès très politiques visent des militants suite au mouvement du printemps 2016, et suite au soutien apporté aux réfugiés ou à la tension croissante dans les quartiers populaires. Toutes ces intimidations et répressions ne sont que des attaques contre les libertés d’opinions et d’expressions.
Nous manifestons et manifesterons une solidarité sans faille envers tous ces inculpés.
Pour la relaxe de Loïc accusé par le Medef, contre les répressions politiques, pour la séparation du Medef et de l’Etat :
RENDEZ-VOUS JEUDI 25 JANVIER A 8H devant le tribunal correctionnel de Paris, M° Cité.
Compagnie Jolie Môme – CGT spectacle – Coordination des Intermittents et Précaires Idf – CNT Spectacle – UD CGT93
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
Recherche
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.