Danemark : Un chômeur peut être arrêté à l’aéroport s’il part sans prévenir
Une enquête de Franceinfo sur le système de contrôle des chômeurs au Danemark, souvent érigé en modèle par les gouvernements libéraux, montre le quotidien très contraignant et humiliant des demandeurs d’emploi. Obligés de postuler deux fois par semaine, les chômeurs sont souvent contraints d’accepter une offre d’emploi non-conforme à leurs qualifications et à leur expérience, et souvent loin de chez eux. Le système de contrôle va jusqu’à remettre partiellement en question la liberté de mouvement puisqu’il est possible de se faire arrêter si l’on tente de partir sans prévenir. Maximiser la disponibilité des demandeurs d’emploi, les pousser à accepter n’importe quelle offre défavorise l’ensemble des travailleurs face à leurs patrons.
Les modernisations réactionnaires des systèmes de prise en charge de la demande de travail
Cette enquête de France Info permet de comprendre à quel genre de modernité Macron fait référence quand il tente de s’en faire le chantre au travers des multiples réformes conservatrices déjà amorcées au courant des six premiers mois de son mandat. En effet, le Danemark et son système de prise en charge de la demande de travail apparaissent aux yeux des gouvernements pro-patronaux de gauche, de droite et de la diagonale comme un modèle. En réalité, la baisse du taux de chômage par ce biais a comme revers une fragilisation de la condition des chômeurs et même des travailleurs, puisque les chômeurs qui retrouvent du travail sont souvent forcés d’accepter des offres qui ne conviennent pas à leurs qualifications ou à leur situation géographique, sans parler des souffrance morales qu’ils endurent pendant leur période de chômage.
Le véritable objectif du patronat : la flexibilité et non le plein emploi
Le contrôle des chômeurs, voulu de longue date par le patronat, n’a pas pour objectif réel de faire baisser le chômage mais d’augmenter la flexibilité, c’est-à-dire la souplesse avec laquelle une personne peut trouver un emploi…mais aussi le perdre. Or il ne faut pas s’y méprendre, augmenter la vitesse de rotation des travailleurs n’est pas à leur avantage. La flexibilité ne sert que de façon très illusoire les intérêts des travailleurs. Le système Danois le montre. Embaucher facilement passe par l’abaissement du niveau de protection des chômeurs. Obligation de candidature, baisse du temps de versement des allocations, plafonnement des indemnités, mobilité forcée en cas d’embauche mais immobilité forcée en situation de chômage etc. L’embauche est fondamentalement un rapport de force, si la patron embauche facilement c’est aussi parce que le travailleur résiste difficilement, faute de garanties, aux conditions scandaleuses d’emploi que proposent les patrons. En définitive la flexibilité de l’emploi fonctionne comme un puissant levier pour détériorer les conditions de travail et faire pencher le rapport de force en la faveur du patronat. Que le chômage baisse ou qu’il augmente n’est pour lui qu’affaire de politique et d’opinion, son seul et unique but est de faire pression sur les conditions de travail pour exploiter au maximum les travailleurs.
C’est dans un article de l’Opinion que certains députés La République en Marche se sont lâchés. Depuis que la « société civile » s’est installé à l’Elysée, certains, notamment un chef d’entreprise a vu son salaire « baissé » de 8000 euros à 5000 euros par mois, de sorte qu’il doit désormais manger pas mal de pates, ou encore devoir déménager… Décidément, le mépris de classe n’a plus de limites pour les partisans de Macron.
Dans un article, l’Opinion revient sur la rémunération des élus de la République En Marche. L’article tente de donner la voix à ceux qui n’en ont pas : les députés… Pauvres d’eux-mêmes. Nombre d’entre eux ont dû, selon l’article, accepter un salaire moins important qu’auparavant. Par mois, ces élus empochent la modique somme de 5.000 euros net, dont le montant sera malheureusement fiscalisés à 100 % dès 2018. A cause des changements opérés par Emmanuel Macron, nombre d’entre eux verront leur niveau de vie à la baisse. « Je vais moins souvent au restaurant, confie une députée LREM à l’Opinion. Je mange pas mal de pâtes, j’ai ressorti des vêtements de la cave et je vais devoir déménager. » Auparavant, elle gagnait 8.000 euros par mois pour son poste de chef d’entreprise. Tel est la « société civile » made in Macron, peuplée de chef d’entreprise.
Dépitée par sa situation financière, la députée n’est pas optimiste quand elle pense à l’avenir dans l’Assemblée nationale. « Pour beaucoup, la question de tenir jusqu’au bout va se poser », lâche-t-elle. Et ce n’est pas une exception : « Je n’ai jamais autant bossé pour si peu », s’agace un élu. Mais certains tiennent tout de même à tempérer leurs propos. "Face à une aide-soignante, on sait que l’on ne peut pas dire ça, explique un député. Je ne vais pas me plaindre de gagner 5.000 euros par mois !". Selon l’opinion, ces « gagnants du Loto » restent une exception.
En définitive, cette article de L’opinion sonne comme un appel à donner voix aux députés inaudible de l’Assemblée Nationale. Plus encore, le journal ajoute : « Pour faire face à cette baisse de leur train de vie, certains de ces nouveaux élus ont choisi de continuer à temps partiel leur activité professionnelle. En contradiction avec la promesse de campagne du candidat Macron, qui s’était engagé à faire élire des députés qui se consacreraient uniquement à leur mandat… ». L’indécence et le mépris de classe n’ont vraisemblablement pas de limites, d’autant que ce sont ces mêmes députés qui votent et imposent aux exploités et aux opprimés, la précarité et le chômage pour tous.
C’est avec près de deux heures de retard sur l’horaire initialement annoncé que la vente de thés et infusions a débuté, ce mardi, au cinéma Gérard-Philipe situé au cœur des Minguettes. Mais ils ont été nombreux à patienter avant de pouvoir acheter, en signe de solidarité, des produits commercialisés par la Scop Ti, la société coopérative créée en 2014 par les ex-Fralib.
Organisée à l’initiative du syndicat autonome de la Ville de Vénissieux, la soirée s’est poursuivie avec la projection du film relatant la longue lutte, 1336 jours, menée par les salariés de l’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône) contre la décision de leur employeur, Unilever, de délocaliser l'activité en Pologne.
Présent à Vénissieux, le réalisateur, Claude Hirsch, se voulait rassurant quant à la pérennité de la Scop Ti qui emploie 41 salariés : «Après avoir racheté leur usine, les ex-Fralib n’ont pu conserver la marque Elephant, Unilever ayant décidé de la conserver dans son giron. Ils ont donc dû repartir à zéro et créer leurs propres marques : 1336, comme le nombre de jours de lutte, et Bio Scop Ti. La situation financière était compliquée durant le premier semestre 2017 mais les ventes se sont sensiblement redressées durant cet automne. Le déficit mensuel qui s’élevait à environ 100 000 € par mois est ainsi tombé à 30 000 €. L’équilibre est en vue.»
Unilever acquiert Sundial Brands, spécialiste américain des cosmétiques ethniques
« Depuis sa création en 1991, Sundial s’est fait le champion de la beauté inclusive et a répondu aux besoins non satisfaits des consommateurs de couleurs grâce à sa solide gamme d’innovations, ses offres de produits. Grâce à son modèle de Community Commerce, à ses certifications B Corp et Fair for Life, l’approche de Sundial complète le Sustainable Living Plan d’Unilever (USLP) dont l’objectif est de booster la croissance de l’entreprise tout en améliorant son impact social », a déclaré le groupe dans un communiqué.
Sundial deviendra une filiale à part entière d’Unilever mais gardera son autonomie et conservera son fondateur et dirigeant Richelieu Dennis.
Dans le cadre de l’accord, Unilever et Sundial créent le New Voices Fundavec un investissement initial de 50 millions de dollars. L’objectif est d’autonomiser les femmes entrepreneurs de couleur avec en ligne de mire la volonté de faire passer le Fonds à 100 millions de dollars en attirant l’investissement d’autres parties prenantes.
« L’équipe de Sundial a créé des marques haut de gamme différenciées et tendances qui s’adressent aux consommateurs de toutes origines et aux millennials et qui améliorent notre portefeuille actuel », explique Kees Kruythoff, président d’Unilever North America.
De plus, Unilever a nommé Esi Eggleston Bracey au poste de Vice-Présidente et Chief Operating Officer d’Unilever North America Personal Care. Elle travaillera en étroite collaboration avec Richelieu Dennis pour accélérer la croissance, la mission et la relation de Sundial Brands ave les consommateurs.
Les dépenses totales de santé annuelles s’élèvent à 257 milliards d’euros, 12% du Produit Intérieur Brut de la France(PIB). La consommation de soins et de bien médicaux est évaluée à 198,5 milliards d’euros en 2016.
C’est un marché fabuleux, une source de profits que les entreprises capitalistes veulent s’approprier. Leur livrer totalement fait partie intégrante de l’objectif de Macron de soumettre l’ensemble de la société française aux exigences du capitalisme : le service public de santé soumis entièrement à la loi du profit et l'hôpital géré comme n'importe quelle entreprise privée. Le service public hospitalier, les soins et les traitements ne sont en définitive qu’une marchandise et la santé un vaste marché que le capitalisme veut entièrement dominer.
Depuis plus de 30 ans tous les gouvernements ont mis en place la politique exigée par le capital, une politique de recul de la Sécurité Sociale et de privatisation du système de santé :
Exonérations de cotisations sociales (salariales et patronales), laCSG , instaurée en 1991 par Rocard, premier ministre socialiste de Mitterrand, un impôt qui n'a cessé d'augmenter : 97 milliardsen 2016,99 milliardsen 2017, 120 milliardsen 2018. Avec l'augmentation de la CSG de 1,7% pour les retraités, Macron poursuit la fiscalisation de la Sécurité sociale. Ajoutons, les économies imposées à hôpital public, leur obligation de rendement, la baisse des prestations sociales en matière de santé par toutes sortes de franchises, de participation forfaitaire, de forfait hospitalier, multiplication des déremboursements, etc., c'est ladisparition de la Sécurité Sociale programmée.
Toutes les mesures de la Loi de Financement 2018 de la Sécurité Sociale livrent au secteur privé capitaliste tout ce qui peut être rentable au niveau de la santé (cf. Hebdo n° 531 et Journal n° 126 décembre 2017).
Macron étend la suppressions des cotisations patronales (aujourd’hui jusqu’à 1, 6 SMIC) à 2,5 smic! En programmant 4,2 milliards d'économie pour la Sécurité Sociale. En multipliant les déremboursements de médicaments, en augmentant le forfait hospitalier, en faisant payer de plus en plus les dépenses de santé par les malades, le gouvernement poursuit le désengagement de la Sécurité Sociale au profit des mutuelles complémentaires qui sont appelées à contribuer de façon décisive à la politique de santé : " la mutualité se doit d'assumer un rôle de leadership et être le centre de gravité de la protection sociale en France" (Thierry Beaudet, président la Fédération nationale de la Mutualité Française).
Le montant des cotisations des complémentaires santés est estimé à 5 milliards d€, détournés pour le privé et en moins pour la sécurité sociale !
La voie est ouverte aux assurances privées. Déjà en 1977, Yvon Chotard, vice président du CNPF[1]voulait "abolir, cette machine anonyme [la Sécurité Sociale] qui fait s'effondrer l'économie sous les charges et rendre rapidement l'édifice à une assurance privée efficace".
Le système de santé français repose sur la place centrale conférée à l’hôpital. Les multiples lois qui se sont succédées (Loi Hôpital Patient Santé Territoire, Loi Santé, etc.) vont toutes dans le même sens : des économies drastiques qui mettent en péril le système de santé, aggravent l’accès aux soins des plus précaires, réduisent l’offre de soins dans le service public et permettent au Privé de s’engouffrer dans le Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) par le biais de partenariat favorisés par l'Agence Régionale de Santé. L'ARS joue un rôle déterminant dans le financement des hôpitaux, dans l'organisation des soins, décide de fermer des services ou des établissements et impose des partenariats Public-Privé.
Le gouvernement met à la direction des hôpitaux des gestionnaires qui gèrent l'hôpital comme une entreprise privée. Exiger que les hôpitaux augmentent leur "rendement", réduire drastiquement leur budget c’est interdire l'accès à des soins de qualité pour tous, c’est la casse programmée de l’hôpital public.
Macron veut livrer la santé au capitalisme, à la recherche du profit maximum.
Il ne faut pas les laisser faire. Le système français de santé, avec la Sécurité Sociale est une conquête du peuple. "Seule la gestion par les travailleurs de leur système social garantira le droit à la santé pour tous" (A. Croizat, Ministre du travail à la Libération).
Seule la lutte unie des salariés de notre pays permettra le maintien d’un système de santé pour tous. Les moyens existentpour développer un système public de soins répondant aux exigences du 21ème siècle, une Sécurité Sociale solidaire qui réponde aux besoins vitaux de la population de notre pays.
Il faut récupérer les richesses produites par les travailleurs er accaparés par le patronat capitaliste..
[1]. Conseil National du patronat Français, en 1998 devient le Mouvement des Entreprises de France (Medef).
À Givors, petite ville près de Lyon, depuis la fermeture de l’usine de verrerie, les anciens ouvriers meurent d’une épidémie de cancers. Une enquête publiée en 2009 révèle que 100 des 208 ouvriers interrogés ont été atteints d’un cancer, soit dix fois plus que dans reste de la population française. Face à cela, les ouvriers ont décidé de se battre et pointer les véritables responsables : les multinationales et l’Etat.
Non à la répression syndicale au ministère du travail
Philippe Poutou sera présent le 14 décembre 2017 au rassemblement intersyndical des agents du ministère du travail, mobilisés à l'occasion du conseil de discipline auquel est convoquée une inspectrice du travail suspendue de ses fonctions depuis un mois pour avoir osé parler dans la presse, pourtant sous couvert syndical, et risquant la révocation.
En multipliant depuis son arrivée les sanctions et les procédures disciplinaires contre des syndicalistes, la ministre du travail se comporte vis-à-vis de son personnel comme le font ses amis patrons dans leur entreprise : elle exige de lui qu’il travaille sans broncher, et en l’occurrence applique ses ordonnances au garde-à-vous.
Désormais, au prétexte d’un code de déontologie écrit par Myriam El Khomri, il est interdit pour un agent de l’inspection du travail de parler des dégâts provoqués par les contre-réformes successives du droit du travail, de témoigner de ses conditions de travail de plus en plus dégradées, d’exprimer une opinion critique.
Pire, Muriel Pénicaud entend dicter aux syndicalistes ce qu’ils ont droit de dire et de revendiquer, et dans quel cadre. C’est-à-dire pas grand chose et nulle part, tant le seuil de tolérance est bas : dans son interview, l’inspectrice du travail se contentait de dénoncer l’ampleur des suppressions de postes prévues au ministère du travail en 2018 (-239 postes) et le management mis en place pour les faire accepter !
Pour le gouvernement, ce qui est à l’ordre du jour, c’est la liquidation des syndicats combatifs, dans le public comme dans le privé. C’est aussi la liquidation de l’inspection du travail, jugée encore trop encombrante pour un patronat qui a les mains de plus en plus libres grâce aux ordonnances ou au "droit à l’erreur". A quoi peut bien servir un service public de contrôle pour un gouvernement qui, par le reversement de la hiérarchie des normes, enlève à l’Etat l’élaboration du droit du travail pour le confier directement aux patrons ?
Le NPA soutient sans faille les agent-es de l’inspection du travail dans leur mobilisation. La répression est le corollaire de la politique de casse des droits des travailleurs du gouvernement Macron. Une riposte unitaire est indispensable chaque fois qu’un-e militant-e est attaquée et le NPA en sera toujours partie prenante.
Arrêt maladie : le Sénat instaure 3 jours de carence pour les fonctionnaires
Toujours plus loin, toujours plus fort. En fin d’examen du budget 2018, le Sénat a voté pour instaurer 3 jours de carence pour les fonctionnaires durant lesquels leurs arrêts maladie ne sont pas rémunérés. Pour clôturer le bouquet final, il a également enlevé aux agents de la fonction publique une partie de la compensation de la hausse de la CSG. Quand la politique de Macron donne des ailes à la droite.
Ce lundi, lors de l’examen du budget 2018, les sénateurs ont voté une nouvelle attaque des plus brutales contre les salariés de la fonction publique. Alors que le gouvernement avait déjà rétabli le jour de carence, les sénateurs ont alourdi la mesure en instaurant 3 jours de carence pour les fonctionnaires. Le jour de carence avait été mis en place en janvier 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et supprimé par François Hollande en janvier 2014. Macron l’a rétabli, le Sénat l’a aggravé. Reste à l’Assemblée de le confirmer.
« Il convient d’aller plus loin en termes d’harmonisation entre les salariés du secteur public et du secteur privé, qui sont soumis à trois jours de carence », a expliqué l’élu d’Eure-et-Loir. « Si près des deux tiers des salariés du secteur privé bénéficient d’une prise en charge des jours de carence par leur complémentaire santé au titre des conventions collectives, un tiers des salariés ne bénéficie d’aucune prise en charge », a-t-il souligné. On voit bien la logique : s’aligner sur les salariés du privé, toujours par le bas, évidemment et la lutte contre « l’absentéisme », pour la stigmatisation.
Dans le même temps, les sénateurs ont voté une augmentation de 40% de la rémunération des maires des grandes villes et des présidents de région et de département, durant l’examen du budget 2018. Le deux poids deux mesure devient tel que ça en devient caricatural. Prochaine épisode du démantèlement de la sécurité sociale et des acquis sociaux des travailleurs : ce 12 décembre lorsque le Sénat votera sur l’ensemble du budget 2018.
Pour procéder à 288 licenciements en France, la direction du groupe évoque des difficultés sur ses marchés historiques des cartes SIM et des cartes bancaires à puce.
Et pour rétablir ses marges explique que « Gemalto est donc contraint d’étendre les efforts de rationalisation à ses activités en France afin de rester compétitif sur ses marchés historiques".
C'est sur ce point que les ordonnances Macron viennent lui faciliter la tâche contre la possibilité de se défendre des salariés.
Alors que le groupe continue d'être globalement bénéficiaire et rentable (d'où sans doutes les fortes convoitises de l'ancien ministre de droite du budget, Thierry Breton) il peut à présent en raison du périmètre défini permettre d'apprécier les circonstances économiques du licenciement sur le seul espace national
AVANT les ordonnances Macron :
"l’activité des groupes internationaux ne s’embarrassant pas des frontières, pourquoi s’en tenir aux seuls résultats dégagés sur les sols nationaux ? Il fallait, au contraire, s’adapter aux stratégies globales de ces groupes en faisant le choix d’agréger les résultats de toutes les filiales, y compris étrangères, relevant d’un même secteur d’activité."
On voit donc bien à partir cet exemple brûlant et concret comment les nouveaux textes laissent les mains libres aux dirigeants d'entreprise et aux actionnaires pour procéder en fonction de leurs seuls intérêts en laissant les salariés sans protection juridique efficace.
Il reste bien sûr la résistance et la lutte que les salariés de Gemalto ont engagé mais on ne peut s'empêcher de se demander dans une entreprise largement dominée par des cadres et les syndicats réformistes si il y a quelques semaines ils n'auraient pas eu avantage eux aussi pour leur propre intérêts à s'engager dans la lutte contre les ordonnances
AVEC LES AUTRES TRAVAILLEURS ?
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Les salariés de Gémalto ont lancé un mouvement de grève, ce lundi après-midi, à l'issue de l'assemblée générale initiée par l'intersyndicale constituée par FO, la CFDT, l'UNSA et CFE-CGC.
Les employés protestent contre le plan social, annoncé par la direction lors du comité d'entreprise qui s'est tenu au siège social de Gémalto France, vendredi dernier, et des 288 suppressions de postes prévus sur les sites de Meudon, Gémenos et La Ciotat. Le centre de recherche et développement ciotaden du leader de la sécurité numérique est le plus fortement impacté avec 126 licenciements secs sur 700 employés. "Les conditions de départ sont ridicules" ont fustigé les représentants syndicaux, "qu'adviendra-t-il du site lorsque 1 salarié sur 6 sera mis à la porte" interrogent-ils. Le plan social sera "détaillé" par la direction lors d'un prochain CE prévu le 12 décembre. Les syndicats annoncent une série d'actions dans les prochaines semaines. S.F.
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Près de 300 salariés de Gemalto, le numéro un français des cartes à puces, se sont rassemblés devant le site de production de la Ciotat ce matin. Ils protestent contre le plan social de la direction, menaçant près de 300 emplois.
Par GM avec AFP
Le plan social de Gemalto ne passe pas auprès de ses salariés. Ce matin, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées à La Ciotat devant l'un des trois sites de production du groupe, pour dénoncer le plan social prévu chez le spécialiste français des cartes à puces. Les salariés, rassemblés sur le parking du site de La Ciotat, se sont ensuite rendus sur le rond-point à la sortie de l'autoroute vers La Ciotat pour distribuer des tracts.
300 millions de bénéfice, non aux licenciements boursiers
pouvait-on lire sur une pancarte. D'autres actions étaient prévues dans l'après-midi sur le site de Gémenos, également dans les Bouches-du-Rhône, d'où partent les camions transportant les cartes à puces. Gemalto, dans une passe difficile, a annoncé fin novembre la suppression de 288 emplois, soit près de 10% de ses effectifs en France.
Près de 300 emplois menacés
Selon Brice Barnier, responsable UNSA sur le site de La Ciotat, 126 suppressions d'emplois sont prévues à la Ciotat, 62 à Gemenos (Bouches-du-Rhône) et 60 à Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine), sur un total de 2.800 emplois en France. Le titre Gemalto s'envolait de 33% mardi matin à la Bourse de Paris, au lendemain de l'annonce d'une offre de rachat pour 4,3 milliards d'euros de la part du groupe français Atos sur son compatriote. Atos veut faire du groupe "un leader mondial en cybersécurité, technologies et services numériques". Gemalto, victime d'une baisse des ventes de cartes à puce et de cartes de téléphonie, a pris acte dans un communiqué de l'offre de rachat "non sollicitée et conditionnelle" d'Atos et indiqué qu'il prendrait position d'ici le 15 décembre, date-limite de validité de cette offre. Gemalto a déjà réduit ses effectifs depuis avril, avec la fusion de deux usines en Chine, des réductions de capacité sur le marché américain et une restructuration engagée à l'été dans sa filiale Netsize (paiement paLe groupe, dont le siège social est à Amsterdam, compte quelque 15.000 employés dans le monde.r SMS) à Meudon.
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Le groupe, dont le siège social est à Amsterdam, compte quelque 15.000 employés dans le monde.
Gemalto est une entreprise multinationale, de droit néerlandais, spécialisée dans le secteur de la sécurité numérique. Elle est notamment le premier fabricant mondial de cartes SIM, et fournissait environ 450 opérateurs de téléphonie mobile en 2014
ET en ce moment même
Atos a annoncé lundi soir un projet d'OPA qualifiée d'amicale à 4,3 milliards d'euros sur Gemalto. L'offre en numéraire propose d'acquérir l'action Gemalto à 46 euros, soit une prime de 42 % par rapport au dernier cours de l'entreprise.
La SSII française dirigée par Thierry Breton pourrait ainsi prendre le contrôle du poids lourd de la carte à puce. Une entreprise aux racines françaises qui traverse depuis plus d'un an une période de crise en raison du recul de son marché historique de la carte SIM pour téléphones portables et des puces pour cartes de paiement.
Au lendemain de cette annonce, le titre Gemalto s'envolait en Bourse. A la mi-journée, il atteint 45,08 euros, en hausse de 33% dans un CAC 40 en légère hausse de 0,13%.
...
Fin novembre, le groupe avait annoncé qu'il allait devoir lancer un plan de réduction de ses coûts qui passerait par le départ de 10 % de ses effectifs en France (soit un peu moins de 300 postes). Le groupe qui en début d'année prévoyait encore un bénéfice opérationnel de 660 millions d'euros avait révisé à la baisse ses objectifs dans une fourchette comprise entre 293 et 323 millions d'euros.
L'avenir du groupe passe par la cybersécurité et les marchés de l'identification numérique. Adossé à Atos qui a prouvé sa capacité à intégrer ses nombreuses acquisitions, il serait incontestablement plus solide.
Les syndicats CGT du groupe Pasquier avaient bien préparé, cette année, les négociations annuelles obligatoires (NAO). Avec les salariés, il avaient listé une série de revendications, ramassées dans un seul cahier de doléances. Entre autres, les salariés réclamaient une augmentation générale des salaires de 5%, l'instauration d'une prime d'ancienneté, une amélioration de la prime de départ à la retraite et une augmentation de la participation aux bénéfices.
Le 28 novembre dernier, lors d'une première réunion de NAO, la direction n'avait pas donné suite à ces revendications. Un premier site, celui d'Etoile (26), à l'appel des syndicats CGT et FO, avait alors décidé de se mettre en grève. Parallèlement, les syndicats CGT des sites de Vron (80), du Cerqueux (49), et d'Aubigny (62) menaient plusieurs initiatives avec les salariés.
Trois jours après le début du mouvement social, la direction a cédé et est retourné à la table des négociations. Une augmentation des salaires de 50 euros est obtenue, la renégociation des critères de la participation, une prime de départ à la retraite pouvant aller jusqu'à cinq mois de salaire contre deux auparavant, des primes, bons d'achat, et le paiement de 50% des jours grevés.
Action à Langueux (Côtes-d’Armor) contre l’ouverture des magasins Carrefour le dimanche. David Ademas Photopqr/ouest France
Distribution. Le syndicat appelait jeudi à un rassemblement devant le siège du groupe, qui a touché 1,2 milliard d’euros de fonds publics en trois ans. Il dénonce les projets « destructeurs » de la direction, dont l’annonce a été différée après les fêtes.
Chez Carrefour, premier employeur privé de France, des restructurations d’ampleur se préparent. L’occasion de leur annonce pourrait être la présentation du plan stratégique en janvier par le nouveau PDG qui a pris les rênes du groupe cet été, Alexandre Bompard. C’est en tout cas la conviction de la CGT, qui appelait les salariés à un rassemblement, jeudi, devant le siège de Massy (Essonne). « Alexandre Bompard s’apprête à dire des choses qui ne vont pas faire plaisir aux salariés, explique Franck Gaulin, délégué syndical national CGT des hypermarchés Carrefour. C’est pour cela qu’il a reculé la date de présentation de son plan après les congés de Noël, pour éviter tout risque de mouvement social pendant les fêtes. »
Carrefour s’était en effet engagé en octobre à annoncer un « plan de transformation du groupe » d’ici à la fin de l’année, avant de différer l’échéance à l’an prochain. Pour la CGT, ce report vise à cacher le projet de supprimer de 3 000 à 5 000 emplois sur les quelque 60 000 que compte le groupe dans l’Hexagone par le passage en location-gérance d’hypermarchés, la cession de magasins jugés non rentables, la robotisation des entrepôts et des stations de carburant, l’abandon de rayons non alimentaires remplacés par des enseignes spécialisées, ou encore une vaste restructuration du siège.
« Ce n’est pas le problème des salariés de satisfaire les actionnaires »
La direction de Carrefour espère ainsi enrayer la tendance à la baisse de ses profits (environ 900 millions d’euros de bénéfice net en 2016 contre 1,1 milliard en 2015) en dépit d’un chiffre d’affaires qui se maintient (– 0,4 % en 2016), voire progresse (+ 6 % au premier semestre 2017). En France, le groupe met en avant « un contexte concurrentiel très disputé » malgré, là aussi, des ventes en hausse (+ 0,8 % au premier semestre). Carrefour entend ainsi centrer son action « sur l’amélioration de la performance du groupe et sur son adaptation aux évolutions rapides et profondes en cours dans le secteur ».
Pour la CGT, aucune de ces raisons, et surtout pas celle d’engranger davantage de profits, ne peut justifier un plan de suppressions d’emplois massif chez Carrefour. « Ce n’est pas le problème des salariés de satisfaire les actionnaires », rétorque Franck Gaulin. Ces derniers ont d’ailleurs été bien servis ces dernières années, captant de 16 à 18 % du résultat net en 2013 et 2015, et même jusqu’à 36 % en 2014, soit 200 à 500 millions d’euros par an. Un examen attentif des comptes fait aussi apparaître le poids des coûts de restructuration, à hauteur de 150 millions d’euros en 2016. Et, surtout, le groupe a touché 1,2 milliard d’euros de fonds publics de 2013 à 2015 en Cice et exonérations de cotisations sociales.
Les « efforts » demandés continuent pourtant, avec l’ouverture prévue tous les dimanches à partir de 2018 d’une trentaine d’hypermarchés dans un premier temps. Après une bataille animée par la CGT pour empêcher la signature de l’accord, FO, la CGC et la CFDT se sont finalement laissé convaincre par une direction qui « a bombardé le personnel de sa propagande catastrophiste sur le devenir des magasins », explique Franck Gaulin. L’élu CGT dénonce des garanties octroyées qui ne sont que de la poudre aux yeux, comme celle du respect du « volontariat » : « Quand tu es payé à peine le Smic ou que tu es en CDD en attente d’un CDI, le travail du dimanche n’est plus une question de volontariat. » Quant à l’embauche promise de salariés, « la direction nous a déjà fait le coup par le passé : elle pose des objectifs qu’elle ne songe pas du tout à atteindre par la suite… ».
Autre motif de mécontentement : l’annonce, officialisée celle-là, du passage en location-gérance de nombreux hypermarchés devrait se traduire pour le personnel qui sera repris par la perte des primes et avantages contenus dans l’accord d’entreprise en vigueur chez Carrefour. « La direction parle de “seulement” 1,17 mois de salaire perdu par an pour chaque salarié, mais ce sera bien plus », dénonce Franck Gaulin. Les syndicats se sont cette fois unis pour dénoncer le saccage social. De quoi justifier, pour la CGT, outre « l’arrêt immédiat de tous les projets destructeurs d’emplois », l’ouverture de « négociations au niveau du groupe pour mettre en place un statut collectif unique » qui inclut les salariés des franchises et des locations-gérances.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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