SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
SSCT - Réparation des AT/MP : "Nous avons évité la catastrophe de l’article 39"

Editions Législatives, ActuEL-CSE, édition du 08 juillet 2024.

 

Après neuf mois de négociation difficile, le Comité de suivi de l’accord national interprofessionnel (Ani) sur les AT/MP (accidents du travail et maladies professionnelles) du 15 mai 2023 a accouché d’une "nouvelle architecture générale d’indemnisation des AT/MP". Une formule attachée au compromis de 1898, à travers une réparation forfaitaire et une rente duale, louée par la majorité des partenaires sociaux, mais critiquée par les associations des victimes.


La nouvelle formule proposée par les partenaires sociaux, détaillée dans un relevé de décision du 25 juin, est une "transformation majeure", selon Eric Chevée, vice-président en charge des affaires sociales à la CPME. Invité, avec deux représentants de Force ouvrière et Maître Karim Felissi, avocat conseil de la Fnath, à détricoter ce texte technique par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) le 3 juillet, le représentant patronal des petites entreprises se réjouit d’un "compromis [qui] reste dans l’esprit de celui de 1898". Comprendre : le deal dérogatoire et rare en Europe - qui troque une indemnisation automatique mais réduite pour l’accidenté du travail, contre une double protection pour l’employeur (réparation forfaitaire et immunité civile) - reste le fil rouge de cette "nouvelle architecture".

Ravis d’avoir repris la main, les partenaires sociaux se félicitent à la quasi-unanimité de la copie rendue. Elle est applaudie, selon Eric Chevée, par toutes les organisations patronales qui "vont signer, ça c’est sûr" défendue par Force ouvrière (FO) qui estime "signer la fin d’une injustice" et plébiscitée par la CFTC qui "s’engage pour une meilleure réparation". Eric Chevée assure avoir également eu la confirmation de la CFDT et l’avis favorable de la CFE-CGC. Seule la CGT "réfléchit" encore. Sans doute sensible aux critiques des associations des victimes. "Je tire mon chapeau au patronat français qui est extrêmement malin, a réagi Maître Felissi, pour la Fnath (association des accidentés de la vie). Pour nous, cette réforme est trompeuse. Aujourd’hui, on a un système qui indemnise mal et qui continuera à mal indemniser ou très peu pour ne pas générer plus de charges à la branche AT/MP."

 

  • "L’article 39, c’était déshabiller Pierre pour habiller Paul"

Pour autant, l’avocat de l’association des accidentés de la vie concède une amélioration. "On a évité la catastrophe de l’article 39, assure-t-il. [Ce dernier] déshabillait Pierre pour habiller Paul, en réduisant la part professionnelle pour financer la part personnelle. Ça, ça n’existe plus."

Contrairement à la Cour de cassation, et comme l’exécutif, les partenaires sociaux proposent que la rente AT/MP soit duale, c’est-à-dire qu’elle indemnise le préjudice professionnelle (pertes de gains professionnels et incidence professionnelle de l’incapacité permanente) et le préjudice personnel (déficit fonctionnel permanent ou DFP qui correspond aux conséquences dans la vie courante d’un accident).

Le gouvernement avait proposé une évaluation du préjudice personnel plus ou moins calquée sur celle du préjudice professionnel, qui aurait eu pour effet, selon FO, de ne pas prendre en compte certains pans du DFP et de réduire l’indemnisation des victimes. Raison pour laquelle les partenaires sociaux proposent d’attacher à ce préjudice personnel, grande nouveauté, une évaluation (et une indemnisation) "spécifique [et] distincte" du préjudice professionnel.

"Le changement le plus important est que, désormais, le taux d’incapacité fonctionnelle est évalué de manière totalement autonome par rapport au taux d’incapacité professionnelle", nous explique FO. L’ensemble des composantes du DFP sont ainsi pris en compte par la rente. Ce que ne faisait pas le calcul de l’article 39. Et ce qui n’était pas couvert par la rente depuis le revirement de la Cour de cassation début 2023. "Cette absence d’indemnisation du déficit fonctionnel permanent par la rente AT-MP avait pour les victimes la saveur d’une double peine (financière et morale)", considère FO dans un communiqué du 28 juin.

 

  • "Un nouveau système qui s’approche de celui utilisé en droit civil"

Si aucun changement n’est à prévoir pour le préjudice professionnel, l’incapacité personnelle serait ainsi évaluée selon le barème du concours médical et une nouvelle indemnisation serait calculée selon le référentiel Mornet, utilisé par les juges civils dans le contentieux de la réparation du dommage corporel. "On a créé un nouveau système qui s'approche du système utilisé en droit civil", résume la juriste de FO. À ceci près, que l’évaluation doit être adaptée à la sphère travail et que l’indemnisation civile serait réduite de moitié pour les accidentés du travail. "Sans faute inexcusable de l'employeur, demain, on vous donne 50 % de ce que vous auriez eu le droit d'avoir en droit civil", explique la syndicaliste.

 

" On vous donne 50 % de ce que vous auriez eu le droit d'avoir en droit civil "

 

Une différence de traitement entre un accidenté de la route et un accidenté du travail justifié, selon FO, par le compromis de 1898. "En droit civil, vous avez trois choses à démonter : un fait générateur, un dommage et un lien de causalité. Ensuite, vous allez devant le juge, c’est une procédure longue, onéreuse et émotionnellement compliquée. C’est seulement au bout de 5 à 10 ans que vous obtenez votre indemnisation. Le compromis de 1898 facilite la vie des victimes car à partir du moment où votre AT/MP est reconnu administrativement, vous avez le droit automatiquement à votre indemnisation. Vous n’avez pas besoin de payer un avocat, d’aller pendant 10 ans devant les tribunaux, etc."

Un paradigme donnant-donnant que goûte peu Maitre Felissi. "Le compromis n’est pas une histoire de salaire et de prix, s’emporte-il. C’est une histoire d’indemnisation d’un dommage corporel. Que la branche n’ait pas la capacité d’indemniser totalement une personne tétraplégique qui ne peut se servir que de son petit doigt et qui est obligé d’aller à la MDPH [Maison départementale pour les personnes handicapées]… On ne peut pas faire de compromis social sur des sujets éthiques. Les droits subjectifs sont les droits les plus profonds de la personne humaine."

Ce à quoi, Jean-Marie Branstett, administrateur FO à la Commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT-MP), répond : "On peut toujours s'améliorer mais nous ne sommes tout de même pas complètement à la traîne pour ce qui est de l'indemnisation. On pourrait faire mieux mais c’est toujours un problème de négociation. De temps en temps, il faut admettre avancer petit pas par petit pas."

Notons que FO souhaite que cette nouvelle architecture soit reprise dans le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) pour 2025 mais s'inquiète de la conjoncture politique. "Nous allons proposer le texte au gouvernement qui sera en place mais nous n'avons aucune garantie qu'il soit repris, ou repris tel que nous le souhaitons".

 

  • Vers une réparation "quasi intégrale" en cas de faute inexcusable…

Un autre sujet brûlant a été arbitré par les partenaires sociaux : celui de la réparation du DFP (déficit fonctionnel permanent) en cas de faute inexcusable (FIE). "Tout l’enjeu pour les interlocuteurs sociaux était d’améliorer l’indemnisation des victimes d’AT-MP en réintroduisant le DFP dans la rente, sans léser les victimes d’une FIE", nous résume la juriste de FO.

Le problème étant le suivant : si la rente est censée améliorer la réparation du DFP hors FIE, elle la diminue avec FIE par rapport à la solution apportée par la Cour de cassation début 2023. "La jurisprudence de la Cour de cassation était extrêmement favorable aux personnes, explique Maître Felissi. Elle disait : "Ça suffit maintenant, y’en a marre, quand il y a une faute inexcusable, quand l’employeur est allé trop loin, on indemnise votre DFP". Sur certains dossiers, on est à 300 voire 400 000 € pour la victime. Ce qui n’existera plus avec cette réforme."   

 

" En cas de FIE, on passe à 100 % du référentiel Mornet "

 

Une assertion que FO tient à tempérer. "Je rappelle que l’on compte moins de 2 000 dossiers de faute inexcusable par an, ce qui fait quand même très peu de dossiers par rapport au nombre d’accidenté et de malades du travail, rétorque la juriste du syndicat. En plus, la méthode de calcul que nous proposons permet d’avoir une majoration de rente significative en cas de FIE. On passe à 100 % du référentiel Mornet. Vous arrivez donc à des sommes quasi similaires à une réparation intégrale". Avant de nous préciser que : "Avec la nouvelle architecture, la seule différence pour ces victimes sera que le DFP sera versé sous forme de rente viagère et non pas sous forme de capital." Un choix qui « sécurise » la santé financière de la branche AT/MP. 

"Ça bloque toute évolution de la jurisprudence, souffle l’avocat de la Fnath. Vous voulez lui casser les pattes. C’est pour ça que vous faites cette réforme. Pour que la Cour de cassation ne dise pas un jour que c’est terminé, que vous allez indemniser ces gens [les accidentés du travail] de la même façon que les autres. Ces gens-là ont des droits subjectifs comme toute personne et il n’y a pas de raison objective, morale et juridique de ne pas le faire."

La Fnath, qui a eu accès à un document "réflexions paritaires faisant suite aux groupes de travail 2024 sur la dualité des rentes AT /MP" daté du 16 avril, développe ses inquiétudes dans un communiqué du 30 avril.

 

  • … qui protège les petits patrons

Avec la réintégration du DFP dans la rente, l’employeur fautif, comme souhaité par le gouvernement à l’occasion du PLFSS pour 2024, ne serait plus seul à prendre en charge financièrement le préjudice fonctionnel, le montant correspondant à la rente non majorée étant payé par la mutualisation employeur. La Caisse de la sécurité sociale ne pourra lui demander qu’un remboursement pour la part majorée et il ne supportera, seul, que l’indemnisation des autres préjudices non couverts par la rente (souffrances temporaires, préjudice d’agrément, préjudice esthétique, préjudice sexuel, etc.).

"C’est très important pour les TPE/PME, rend compte Eric Chevée. En cas d’accident du travail, sans le système AT/MP, elles disparaissent. Les dirigeants n’ont pas la possibilité de se planquer derrière une chaîne de décisions ou des délégations de responsabilité qui diluent la responsabilité. Nous marquons une différence avec les grandes entreprises". Réaction de Maître Felissi :  "Sur ces sujets, on a trop laissé les grandes entreprises donner le la, estime-t-il. Elles ont les moyens mais refusent que le prix de l’indemnisation leur coûte plus cher. On aurait pu trouver un système intelligent qui protège les TPE/PME du risque tout en permettant une véritable justice sociale pour les salariés." Note pour plus tard ?

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Mais, pourquoi la CGT n'accepte pas que les salariés soient appelés "collaborateurs"
Échange d'arguments entre une DRH (directrice des ressources humaine) et un inspecteur du travail.
" La DRH : 👩 « Bonjour Monsieur l’inspecteur du travail, je vous présente mes collaborateurs… »
IT : 👨Ah, vous avez des gens extérieurs à l’entreprise, ils ne sont pas déclarés ?
👩 Mais non, bien sûr, ils sont salariés. Ici, dans l’entreprise, bien sûr
👨 Pourquoi vous les appelez collaborateurs ?
👩 Mais on les appelle comme ça, ce sont des collaborateurs…
👨 Mais, Madame, vous savez ce qui caractérise un contrat de travail, c’est un « lien de subordination juridique permanente ». Je parle en droit. Tout salarié est « subordonné ». On ne peut à la fois, être « collaborateur » et « subordonné ».
👩 Monsieur l’Inspecteur on les appelle ainsi, par respect, pour les associer…
👨 Madame, le mot « collaborateur » n’existe pas une seule fois dans le Code du travail, restez donc sur un plan juridique, c’est clair : un « salarié » !
👨 Mais enfin monsieur l’Inspecteur, on a le droit d’appeler nos… nos collaborateurs comme on veut.
👨 Madame, vous faites de l’idéologie. S’il vous plait, pas avec moi.
👩 Comment ça ?
👨 C’est de l’idéologie que d’appeler un salarié « collaborateur ».
Ça peut faire croire, qu’il est sur un pied d’égalité avec vous dans son contrat mais ce n’est pas le cas.
C’est parce qu’il est subordonné qu’il a des droits.
Le code du travail, c’est la contrepartie à la subordination.
Supprimer la notion de subordination, ça enlève la contrepartie.
Ça fait croire que dans l’entreprise, tous ont le même « challenge », le même « défi », sont dans le même bateau.
Jusqu’à ce que le patron parte avec le bateau et que le salarié reste amarré sur le quai au Pôle emploi, et il s’aperçoit alors qu’il n’était pas collaborateur mais bel et bien subordonné…
Le patron et le salarié n’ont pas les mêmes intérêts.
L’un cherche à vendre sa force de travail le plus cher possible, l’autre veut la lui payer le moins cher possible.
👩 Là, monsieur l’inspecteur, c’est vous qui faites de l’idéologie !
👨 Vous croyez ?
Le Medef veut remplacer la « subordination » par la « soumission librement consentie » (« compliance without pressure ») il espère comme ça enlever toute « contrepartie ». puisqu’il y aurait « collaboration » il n’y aurait plus besoin de droit. Il remplacerait le contrat de travail signé entre deux parties inégales par un contrat entre deux parties présumées égales c’est à dire par un contrat commercial. Tous VTC, tous Deliveroo. Tous Foodora. Tous Ryan air.
Bon alors, les mots ont une importance cruciale, je propose d’arrêter tous les deux, Madame la DRH, et pour nous départager, de nous en tenir au droit du travail tel qu’il existe encore, au seul état de droit dans l’entreprise, donc on parle de « salariés » désormais. Uniquement.😉"
👉N'hésitez pas à le rappeler à vos collègues et en instance à vos directions.
🔴Pour la CGT, les salariés doivent être unis pour obtenir des avancées sociales, et ne pas compter sur l'altruisme du patronat.
(Gerard Filoche✊️)

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Embauches, salaires : les grévistes des dépôts pétroliers CIM du Havre font plier la direction

Face aux manques d'effectifs et au terme d'une grève de deux jours très suivie, les travailleurs postés des dépôts pétroliers de la CIM au Havre ont arraché des embauches et des revalorisation d’échelon associées à des augmentations de salaires selon les compétences.

Pétrochimie

C’est une victoire qu’ont obtenue les salariés de la CIM après une grève de deux jours au dépôt de carburants du le port du Havre. Les grévistes ont obtenu l’embauche de personnes supplémentaires, ainsi que des augmentations de salaires, en faisant reconnaitre les compétences des salariés.

Des sous-effectifs chroniques, sans revalorisation salariale de leurs remplaçants, et un manque de personnes qualifiées pour les remplacements

La Compagnie Industrielle Maritime est la compagnie qui gère les terminaux de stockage d’hydrocarbures et de pétrole à l’embouchure de la Seine, au Havre. La CIM alimente les raffineries Total de Normandie, la plus grande de France, celle de Gravenchon, de Grandpuits, la région et les aéroports de Paris. Dans le contexte de montée des tensions internationales, ces dépôts ont aussi une vocation très stratégique puisque le Havre est à l’extrémité de « l’oléoduc de défense commune » de l’OTAN qui va jusqu’à Cambrai, d’où il rejoint le réseau stratégique de l’alliance en Europe.

La grève des travailleurs postés part de deux problèmes de longue date, en lien avec le sous-effectif chronique : le refus de la reconnaissance des compétences liées à certains postes que les salariés devaient exercer sans revalorisations salariales équivalentes, et le manque d’effectifs formés pour remplacer les travailleurs en service de quart.

Ce « sous-effectif fonctionnel » n’est pas nouveau : « Moi ça va faire dix ans que je suis dans la boîte et j’ai toujours connu ça » raconte Lilian Lemoine, secrétaire général de la CGT CIM, qui évoque les départs en retraite non remplacés, qui ont participé à alourdir la charge de travail des salariés et le manque de personnes dans le pôle sécurité.

Le combat part de la fin 2023, où la CGT s’est aperçue au cours d’une réunion que les cadres touchaient « cinq fois plus » qu’eux dans le cadre des retraites supplémentaires. Comme l’entreprise ne voulait pas les mettre au même niveau, elle a accepté de négocier avec le syndicat l’ouverture d’une négociation sur la revalorisation de la grille des coefficients, comme la CGT CIM le demandait en vain depuis au moins 20 ans.

Lilian Lemoine, secrétaire général de la CGT CIM, explique qu’à partir de là « on faisait face à une politique de pourrissement », avec une direction qui fait mine d’approuver le constat du syndicat mais qui, « par ses propositions, fait tout le contraire de ce qu’on dit : pas de reconnaissance des compétences, pas de revalorisation des entrées de poste alors que leur niveau de responsabilité a explosé ».

La construction du rapport de force : une grève votée à la quasi-unanimité, avec 100% des équipes postées en grève pendant deux jours

Depuis des mois, les CSE [Comité Social et Économique, réunions entre la direction et les délégués du personnel chargés de représenter les intérêts salariés et de défendre leur sécurité et la justesse des rémunérations] se passent « très mal ». Le secrétaire général de la CGT CIM évoque une « ambiance complètement délétère ». « Face à ça on a alerté nos syndiqués et on leur a dit qu’on pensait qu’il fallait augmenter le rapport de force et partir en grève. ».

Rassemblés en assemblée générale le mardi 25 juin, les travailleurs de quart votent alors à la quasi-unanimité des voix (et une unique abstention) de se mettre en grève si la réunion de négociations du jeudi suivant se passait mal. « Là on retombe sur des propositions qui allaient encore plus dans le sens inverse de ce qu’on demandait. Il n’y avait aucune revalorisation des postes mais en plus ils rajoutaient des charges de travail à chacun » raconte le secrétaire général de la CGT.

Lilian raconte aussi comment la grève a débuté : « Quand on est arrivés le dimanche soir dans l’entreprise, face à l’équipe de quart qui était présente on a refait un vote et ça a été voté à 100 % aussi ». La grève a débuté à 20 heures 20 le dimanche soir et elle a duré 44 heures jusqu’au mardi après-midi. Elle a été suivie par tous les travailleurs des trois équipes de quart qui se sont relayées pendant sa durée, équipes qui ont chacune revoté la grève à l’unanimité.

Cette grève s’est soldée par 16 heures de négociations en faveur des grévistes qui ont obtenu plusieurs de leurs revendications. « On a ramené la direction à une vraie table des négociations grâce au rapport de force. Force est de constater que ça fonctionne ! Sans ça, se mettre autour d’une table et discuter, sans rapport de force, tu vois que c’est une politique de pourrissement, puis t’arrive à rien. » explique le secrétaire général CGT.

Pour la première fois depuis longtemps, la grève arrache des embauches ainsi que des revalorisations salariales selon les compétences, dans un groupe tourné vers les profits des actionnaires

Les grévistes ont obtenu la création d’un « pôle briseur », c’est-à-dire l’embauche de cinq remplaçants pour les travailleurs. Actuellement, en quart en cas de maladie ou de blessure, ce sont souvent des personnes qui n’ont pas les compétences qui les remplacent. « Avant on était remplacés par des salariés qui sont pas du tout du métier, en étant en effectifs minimes » explique Lilian.

Lilian raconte : « C’est une victoire car ça fait très longtemps que l’entreprise n’a pas augmenté le nombre de salariés, donc cinq ça paraît ridicule mais c’est une PME à la base la CIM, qui fait beaucoup d’argent. La part des actionnaires ces dernières années n’a fait que grossir. Avant, ils prenaient 33 % des bénéfices. Maintenant ils tournent à 40 %. Donc la masse salariale ne fait que diminuer et les investissements dans l’entreprise aussi ».

En effet, les 234 travailleurs des dépôts havrais de la CIM ont produit, en 2023, plus de 143 millions d’euros de chiffre d’affaire net (+11% par rapport à 2022) d’après le compte-rendu de l’assemblée générale d’avril dernier. Toujours d’après ces chiffres, les actionnaires ont payé les salariés 20,3 millions d’euros au total et ils ont dégagé 47,7 millions d’euros de bénéfices.

C’est près de la moitié de cette somme que les actionnaires, des supermarchés financiers de la banque et de l’assurance ont voté « à l’unanimité » de s’approprier, à titre de dividendes et en un quart d’heure de réunion entre 17h30 et 17h45 le 2 avril dernier. Cela représente plus de 25,7 millions d’euros pour l’année 2023 seulement (+16% par rapport à l’année dernière). Dans le détail, 10,3 millions d’euros reviennent à la filiale assurance du Crédit Agricole, 6,3 et 5,8 millions respectivement pour la holding Infra-Invest dirigée par CNP Assurance et la banque-assurance SwissLife et enfin 3,4 millions pour la filiale assurance de la Société Générale. L’assemblée était présidée par Erwan Keromest, dirigeant du Noven Group Infra, lui-même salarié de toutes ces « bancassurance ».

Outre les gains sur les effectifs, les grévistes de la CIM ont obtenu des reconnaissances de compétences et des revalorisations salariales en lien avec les compétences des salariés. Lilian en décrit les changements : les postes à responsabilité (chefs de quart, de groupes, remplaçants, opérateurs de salle de contrôle) sont passés agents de maîtrise. « Ce sont eux qui gèrent des équipes, qui s’occupent des plannings, qui ont des responsabilités en cas d’incident et qui font sorte que les quarts se déroulent bien ». Des revalorisations qui concernent également les postes « d’en bas » : « on est tous passés au pallier au-dessus ! »

Les grévistes ont notamment obtenu la levée des quotas pour chaque pallier salarial, et le fait qu’un travailleur qui doit, à cause des sous effectifs, effectuer des tâches dévolues à un salarié bénéficiant de la grille de l’échelon supérieur, soit revalorisé. « Une fois que t’es formé, s’il y a validation des acquis, tu prends ce coefficient de poste là. Qu’on te demande ou pas de remplacer la personne, maintenant t’es payé au même niveau. » explique Thomas, qui constate les avancées de cette conquête.

« Les gens se rendent compte que le rapport de force de force est utile » : le combat pour l’ensemble des travailleurs de la CIM doit se poursuivre à la rentrée

Si, pour l’instant, ces mesures ne s’appliquent qu’aux travailleurs postés, la CGT ne compte pas s’en tenir là : « Les équipes de jour ne nous ont pas remplacées mais elles n’ont pas non plus fait grève, du coup là on n’a pas pu parler pour elles, mais on s’est mis d’accord avec la direction et, en septembre prochain, on y revient pour parler du reste des salariés dans l’entreprise ». D’après l’accord de sortie de grève, à la rentrée, la direction devrait participer à des négociations dont elles sait par avance que tous les salariés auront en mémoire le souvenir frais de la victoire de leurs collègues au début de l’été et, peut-être, l’envie de l’imiter.

« Ce qui est sûr c’est qu’ils ont de nombreuses attentes, parce qu’ils ont se sont rendus compte que c’était possible. C’est un élargissement du champ des possibles. Ils se rendent qu’on compte qu’on peut aller chercher de la reconnaissance et des bonnes conditions de travail. Les gens se rendent compte que le rapport de force de force est utile. » conclut le secrétaire général Lilian Lemoine, qui assure que la CGT revendiquera la reconnaissance des compétences et la mise à jour de la grille des coefficients pour l’ensemble de l’entreprise.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Publié par EL DIABLO

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Jeudi 4 juillet à Compiègne

Les avancées sociales pour les travailleurs ne sont jamais tombées du ciel. Elles n’ont jamais été un cadeau du patronat ou de l’État à sa botte. Elles n’ont jamais été offerte par un tribun arrivé au pouvoir de n’importe quelle manière.
Les progrès, que ce soit en terme de salaires, de repos, de garanties pour leur santé ou leur retraite, ont toujours été acquis par l’organisation des travailleurs. Le rapport de force qu’elle crée permet de faire plier le patronat, soit directement par de grandes grèves, soit par la peur de celles-ci.
Sans nous, aucune richesse n’est produite, sans nous, ils ne sont rien. Ils le savent et manœuvrent continuellement pour nous empêcher de nous organiser, pour nous diviser, nous empêcher de gagner de nouveaux droits et nous reprendre ceux durement acquis.
Pour un meilleur avenir, pour nos enfants, recommençons à nous unir, préparons-nous, pour à nouveau frapper fort et reprendre ce qui nous appartient !

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Législatives 2024: "Au feu les pompiers, il y a la maison qui brûle. Au feu, les pompiers, sera-t-elle brûlée"

En couleur la plus foncée, les circonscriptions dans lesquelles l'extrême droite est en tête ou élue dès le 1er tour. C'est dire l'étendue de l'incendie en France et en Outre-mer!

 

Inscrits: 40 332  732. Abstention: 33,29%. Blancs: 1, 77% sur les votants. Nuls: 0,82% sur les votants.

Votants, (blancs et nuls pas comptabilisés):  32 911 123 ( 66,71%)

Députés élus au 1er tour (plus de 50% des suffrages exprimés et au moins 25% des inscrits):

Nouveau Front populaire: 32

Extrême droite: 40

Macronistes: 4

Droite LR: 1

Divers droite: 3

Divers gauche: 1

496 sièges restent à pourvoir lors du 2e tour, avec l'extrême droite en tête dans plus de 330 circonscriptions.

L'ex-gérant d'un grande banque d'affaires internationale, réélu à l'Elysée, a subi la défaite que lui promettait ses renseignements généraux avec la dissolution de l’Assemblée nationale.

Relégués au troisième rang de la vie politique, ses commis se divisent entre, ouvrez les guillemets, "un barrage républicain" ou Hitler plutôt que le Front populaire, pardon plutôt l'extrême droite que le Nouveau Front populaire, dimanche prochain. C'est dire que le Capital n'a aucun souci à se faire.

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Manifestation et grève à Compiègne jeudi 04 juillet 2024 à 18H00

Camarade

 

L’extrême droite n’est pas du côté des travailleuses et des travailleurs !

 

Notre République et notre démocratie sont en danger. Les droits sociaux et les libertés syndicales sont menacés.

Venez nombreux

Jeudi 04 juillet 2024 à Compiègne cours guynemer, à 18H00.

 

Venez avec vos chasubles et drapeaux CGT

VENEZ NOMBREUX MANIFESTER AVEC VOS BANDEROLES,

VOS PANCARTES ET VOS DRAPEAUX

 

 

Bien fraternellement

L’union locale CGT Compiègne

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Publié par Luttesinvisibles

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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