"Il ne s’agit pas seulement d’empêcher l’adoption et la mise en place d’un dispositif injuste, il s’agit également de redonner à la Nation, confiance dans la réalité et la vigueur de sa démocratie et de maintenir une cohésion sociale menacée."
Les unes après les autres depuis la réforme Balladur en 1993, les réformes des retraites participent à nous faire travailler plus longtemps et au final, à percevoir des pensions plus faibles. C’est la double peine…
L’urgence, c’est d’augmenter le pouvoir d’achat, pas de reculer l’âge de départ à la retraite.
Avec la réforme des retraites défendue par le gouvernement d’Elisabeth Borne, tous les salariés.es vont prendre deux ans fermes, mais ce n’est pas tout. Le projet de loi veut non seulement réduire la durée espérée passée à la retraite, mais en plus, il va entraîner une baisse du niveau des pensions.
C’est la seule réforme qui joue à la fois sur l’âge légal de départ et sur le nombre d’annuités à cotiser.
« Combien de salarié.es pourront répondre à ces conditions de plus en plus inatteignables pour vivre dignement leur vie de retraités ? », interroge Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale CGT, en charge, avec Catherine Perret et Sandrine Mourey du dossier retraites.
La plus brutale et violente des réformes
De tous les coups de butoir contre le système des retraites, la réforme Dussopt est la plus brutale et la plus violente !
Pourquoi ? Parce qu’avec le recul de l’âge de départ à 64 ans et l’augmentation accélérée du nombre de trimestres à valider (42 puis 43 annuités en 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein), nous allons devoir travailler plus longtemps pour au final, gagner moins d’argent.
Le cumul de ces deux mesures est d’une extrême violence sociale.
Quelle femme de ménage, quel ouvrier du bâtiment, quel aide-soignant, quelle infirmière, quelle ouvrière du textile, quel chauffeur routier travaille 43 années cumulées, jusqu’à 64 ans et va réussir à avoir une pension complète à taux plein ? Avec l’intensification du travail en France, quel cadre sous pression peut y arriver aussi ?
On va augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres
Dans les faits, très peu de salariés peuvent atteindre ce but, surtout avec les multiples ruptures de contrats de travail des seniors avant 60 ans… La moitié des actifs de plus de 60 ans ne sont plus au travail aujourd’hui parce qu’ils sont au chômage, en maladie ou au RSA.
Avec la réforme Dussopt, on va créer un sas de précarité entre la vie active et le moment où on peut faire valoir ses droits à la retraite. Et augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres.
Et une fois à la retraite à 64 ans, celles et ceux qui n’auront pas réussi à valider tous leurs trimestres ou qui auront de longues périodes avec de faibles salaires pour le calcul des 25 meilleures années de carrière seront soumis.es à une décote et percevront une pension encore plus faible. Cumulés, tous ces phénomènes nous conduisent à travailler plus et à gagner moins.
La CGT demande le droit de partir à la retraite à un âge raisonnable. Nous défendons le retour de la retraite à 60 ans, aucune pension en dessous du Smic parce qu’aujourd’hui, des millions de retraités touchent moins de 1 100 euros par mois !
Baisses de production, actions de blocage : les grévistes d’EDF « prêts pour la France à l’arrêt »
3000 MW de baisse de production cette nuit dans les centrales nucléaires, plusieurs opérations de barrage sur les sites de stockage de gaz et des actions dans les centrales hydrauliques : les grévistes d’EDF continuent de préparer le durcissement de la mobilisation avec le 7 mars dans le viseur.
Les agents d’EDF, en grève contre le projet de la réforme des retraites, ont procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à de nombreuses baisses de production d’électricité, d’un peu plus de 3000 MW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, selon la CGT et EDF. Les centrales nucléaires de Saint-Alban (Isère), Paluel (Seine-Maritime), Tricastin (Drôme), Flamanville (Manche), Gravelines (Nord) et la centrale thermique de Martigues ont procédé à des baisses de charge. Dans la production thermique, selon un communiqué de la CGT Mines et Energie, 20 % du réseau de la production hydroélectrique a été « retiré » mercredi.
Mercredi, les travailleurs d’EDF avaient également rendu indisponibles pour le réseau de nombreuses centrale hydrauliques, jusqu’à 4000 MW selon la CGT, avant de lever la plupart des piquets de grève dans la soirée. L’action au barrage de Grand’Maison (Isère), la plus puissante centrale hydroélectrique de France (18000 MW), était toujours en cours ce jeudi matin. A la centrale du Cheylas (Isère), les grévistes ont « non seulement coupé la production mais ils ont fait tourner la centrale en pompe pendant l’heure de pointe », et donc entraîné une consommation d’électricité, a indiqué Fabrice Coudour, secrétaire général de la branche énergie de la CGT.
Les actions ont également concerné la partie gaz. En effet, six sites de stockage ont connu ce jeudi des opérations de blocage et de barrages filtrants de la part des grévistes de Storengy, filiale d’Engie, notamment le site de Gournay-sur-Aronde (Oise) qui dessert toute la région des Hauts de France et auquel les grévistes ont interdit l’accès aux sociétés et prestataires chargés des opérations de maintenance.
« On a fait la démonstration qu’on pouvait être partout et donc on est prêts pour la France à l’arrêt » a expliqué Fabrice Coudour en référence aux appels au durcissement le 7 mars, prochaine date de mobilisation nationale convoquée par l’intersyndicale. Un tour de chauffe donc et un appel à durcir la mobilisation qui va dans le bon sens, mais qui devra être accompagné d’un plan de bataille alliant élargissement des revendications et auto-organisation à la base pour faire de la reconductible une véritable perspective.
Pendant le conflit de 2004, quand EDF-GDF a changé de statut, on les avait appelé les « Robin des bois" : des grévistes qui offraient de l’électricité pas chère aux usagers. Cette action peut coûter cher en répression. La fédération CGT de l’énergie assume. Ce reportage est paru dans Mediapart le 12 février 2023. Les Robins des bois de la CGT EDF-GDF récidivent contre la réforme des retraites à la sauce du capital.
Dans la région de Marseille, Mediapart a suivi Paul* et Marcel*, techniciens gaz à GRDF qui enchainent les journées de grève et les manifestations. Mais ce n’est pas tout. Ils trafiquent des compteurs de gaz pour que les usagers ne payent que la moitié de leur consommation, voire rien du tout.
Marseille (Bouches-du-Rhône).– Habillés de noir, masqués, gantés et discrets, ils annoncent le programme, les yeux rieurs : « Aujourd’hui, c’est opération gaz gratuit ! »
On appellera le premier Paul, le second Marcel. « Comme Paul Marcel, notre modèle », s’amusent les deux gaziers, en référence au ministre communiste de la production industrielle, à l’origine de la création d’EDF-GDF et de la nationalisation de l’énergie en 1946. Il est aussi celui qui créera les œuvres sociales d’EDF-GDF, chères à Marcel et Paul. « C’est lui qui nous a légué le statut dont on jouit encore aujourd’hui et que le gouvernement ne cesse d’attaquer. » Pour rappel, la réforme des retraites prévoit la fin du régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières.
Le rendez-vous est fixé à 6h15 du matin ce dimanche 12 février, devant le café fermé d’une toute petite place, comptant à peine un autre commerce et une pharmacie, dans la région de Marseille.
Les deux gaziers arrivent dans une voiture qui n’est pas la leur, le coffre plein de stickers CGT, drapeaux et autres mégaphones. « Les gens nous prêtent leur voiture quand on fait ces actions pour pas qu’on vienne avec nos propres véhicules et qu’on soit reconnus directement », affirme Paul, tout en essayant d’éviter au maximum les caméras du quartier… Tâche plutôt aisée pour les deux gaziers qui connaissent très bien les allées, les cités, les coffrets gaz du coin puisque c’est aussi là qu’ils travaillent.
En cas de doute, pas de GPS non plus. Lors des actions « Robin des bois », chacun laisse son téléphone portable à la maison.
Opération – 50% sur le gaz dans les quartiers populaires
Sûr qu'ils vont hurler à la violence et que Laurent Berger chouchou des médias qui le voient déjà comme candidat à la présidentielle de 2027 (écouter YaëlGooszsur France Inter de ce jour) ne va sans doute apprécier tant il faudrait donner de gage à la bienpensance bourgeoise pour se faire admettre dans son cercle de la raison!
Quid de la violence de classe contre les travailleurs en permanence ?
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SOURCE : 20 minutes
Une centaine de syndicalistes de laCGTse sont rassemblés mardi àMarseilledevant la permanence d’une députée du parti présidentiel pour mettre « la pression » sur le gouvernement et le forcer à abandonner son projet deréforme des retraites.
Armés de drapeaux et de chasubles rouges siglés CGT, les manifestants ont collé quelques autocollants sur les murs de la permanence de Claire Pitollat, députée Renaissance de la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, absente car en déplacement à Paris pour participer aux débats à l’Assemblée nationale, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Faire savoir que nous ne lâcherons rien »
« Nous voulons interpeller les députés et leur dire que la mobilisation continue. Nous ne sommes pas là pour les convaincre mais pour leur mettre la pression et leur faire savoir que nous ne lâcherons rien », a indiqué Jessica Jadé, de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône.
« Ces initiatives ponctuelles permettent de rester mobilisés avec des actions sous des formes diverses et variées entre deux journées de mobilisation », a-t-elle ajouté, deux jours avant une nouvelle journée de mobilisation nationale, la cinquième depuis le début du mouvement de contestation.
« Face à un gouvernement qui reste sourd, il faut passer un cran et frapper là où ça fait mal, au porte-monnaie, en bloquant l’économie », a embrayé Yann Manneval, secrétaire de l’UD 13.
Un rappel de l’influence grandissante des cabinets de conseil dans la gestion des affaires publiques en France. En 2021, en pleine pandémie, le médiaLe Nouvel Obsavait fait une révélation de taille sur le sujet
« La République des consultants ». Telle est l’expression utilisée par les journalistes du Nouvel Obs pour décrire le recours excessif de l’Etat français aux cabinets de conseil privés pour la gestion du pays. Constamment sollicités par l’Etat, ces cabinets ont fini par se substituer aux fonctionnaires publics relégués désormais au second plan.
Mais, ce n’est pas le seul problème souligné par l’enquête du Nouvel Obs. En effet, d’après le journal français, l’Etat, sous Macron, a dépensé un pognon de dingue pour obtenir les conseils de cabinets privés internationaux dont McKinsey, dont le rôle dans la campagne de vaccination a soulevé une vive polémique en France.
Ainsi, d’après les données fournies par Le Nouvel Obs, en 3 ans, plus de 500 commandes ont été passées. Un phénomène qui va s’accélérant et qui ne manque d’indisposer de hauts fonctionnaires de l’Etat. Le phénomène va en s’accélérant. Il s’accompagne d’un dysfonctionnement profond de nos services publics, qui ont perdu leur sens pour les fonctionnaires et sont en totale déconnexion avec les besoins des gens, s’insurge le magistrat Arnaud Bontemps
Les données sont hallucinantes. En effet, d’après le Nouvel Obs, « dans une note publiée en avril, un groupe de hauts fonctionnaires estime à 163 milliards d’euros les services que l’Etat externalise sous forme de délégation de service public (120 milliards) ou d’achats de prestations intellectuelles (43 milliards). 43 milliards d’euros, près de 6 % du budget de l’Etat et des collectivités locales !
Le média français poursuit : « cette donnée, si spectaculaire soit
Ainsi, d’après les données fournies par Le Nouvel Obs, en 3 ans, plus de 500 commandes ont été passées. Un phénomène qui va s’accélérant et qui ne manque d’indisposer de hauts fonctionnaires de l’Etat. Le phénomène va en s’accélérant. Il s’accompagne d’un dysfonctionnement profond de nos services publics, qui ont perdu leur sens pour les fonctionnaires et sont en totale déconnexion avec les besoins des gens, s’insurge le magistrat Arnaud Bontemps
Les données sont hallucinantes. En effet, d’après le Nouvel Obs, « dans une note publiée en avril, un groupe de hauts fonctionnaires estime à 163 milliards d’euros les services que l’Etat externalise sous forme de délégation de service public (120 milliards) ou d’achats de prestations intellectuelles (43 milliards). 43 milliards d’euros, près de 6 % du budget de l’Etat et des collectivités locales !
Voilà l'accord passé entre la France et les marchés financiers, et évoqué par Alain Minc sur LCI : des taux d’intérêt à 3 % contre deux ans de plus au boulot. Pour s’attirer les bonnes grâces des marchés financiers, le gouvernement perclus de dettes consent à durcir les régimes des retraites.
Une faveur faite par la City et Wall Street à la France du passif que le trio Macron-Borne-Le Maire entend sauvegarder à tout prix. AFP
Réforme des retraites : sous le projet, la peur des marchés
Avertissement. La phrase suivante risque de heurter la sensibilité du lectorat traditionnel de Marianne : Alain Minc a raison. L’homme de la « mondialisation heureuse » toujours placé au centre du « cercle de la raison » voit juste quand, interviewé sur LCI, il donne le principal mobile d’Élisabeth Borne : sa réforme de la retraite vise à satisfaire les marchés. Les calculs d’apothicaires sur les déficits de l’assurance-vieillesse, les milliers d’amendements retoqués, les coups de menton et de com adressés à l’opinion publique remontée comme un coucou contre le report de l’âge légal… Toutes ces considérations de haute ou de basse politique tiennent en fait à un petit chiffre, à un vulgaire pourcentage, à un taux d’intérêt plus exactement. Celui payé par le Trésor Français à ses créanciers, souvent fonds de pension américains et banques d’affaires anglo-saxonnes. Avec une ardoise publique de 3 000 milliards d’euros, l’État doit aujourd’hui rémunérer à 2,80 % l’argent prêté à dix ans par ce beau monde. « On ne paye que 0,5 % de plus que l’Allemagne […] Ce qui est une espèce de bénédiction peut être imméritée », estime Alain Minc. Une faveur faite par la City et Wall Street à la France du passif que le trio Macron-Borne-Le Maire entend sauvegarder à tout prix.
Comme le lait sur le feu, l’Élysée, Matignon et Bercy surveillent ce fameux taux d’intérêt des emprunts français, plus précisément l’écart, le « spread » dans le sabir des marchés, par rapport au voisin allemand, réputé le plus vertueux. Et pour obtenir des prix corrects sur les marchés, il faut donner des gages austéritaires aux investisseurs, leur dire combien la France, cette grosse cigale, peut se changer en petite fourmi. Sous peine de rejoindre la cohorte des débiteurs de malheur peuplée d’Espagnols, d’Italiens ou de Grecs forcés de s’endetter entre 3,3 % et 4,2 %. L'accord entre la France et les marchés tient donc en une poignée de mots : moins de 3 % d’intérêt sur les marchés contre plus de deux ans à travailler. Mon royaume pour un taux. La souveraineté française se mime au Parlement, se chante dans les manifestations mais se joue sur les marchés.
Alors évidemment, Alain Minc et ses épigones néolibéraux semblent s’accommoder fort bien de cette mise sous surveillance. Pardi, sans la corde de rappel des fonds de pension, la France – sous l’effet de sa fibre révolutionnaire – se laisserait aller à la facilité, au mépris de sa dette et de ses traites. Une vieille rengaine déjà chantée sous la Restauration. Pour sauvegarder l’épargne des possédants, la charte de 1815 stipulait même dans son article 70 : « La dette publique est garantie. Toute espèce d'engagement pris par l'État avec ses créanciers est inviolable ». Aujourd’hui, pas besoin d’une Constitution : une loi suffit.
Lors d'une conférence de presse, les syndicats se sont dits prêts à « mettre la France à l'arrêt» le 7 mars si l'exécutif restait sourd aux mobilisations de la rue contre la réforme des retraites, alors que se déroule une quatrième journée d'action.
Les huit principaux syndicats français se sont dits prêts ce 11 février à « mettre la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars» si le gouvernement et le Parlement «restent sourds» à la mobilisation contre la réforme des retraites.
Alors qu'une quatrième journée de manifestations est en cours, les syndicats ont confirmé lors d'une conférence de presse leur appel à un cinquième acte le 16 février, demandant à l'exécutif de « retirer son projet de loi » et aux parlementaires de « rejeter massivement ce texte».
« Si malgré tout, [ils] restaient sourds à la contestation populaire, l'intersyndicale appellerait [...] à durcir le mouvement en mettant la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain», ont prévenu les huit organisations, dans un communiqué lu par le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot.
La date du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, est également envisagée « pour mettre en évidence l'injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes».
Pour le leader de la CGT, Philippe Martinez, «la balle est dans le camp du président de la République et du gouvernement pour savoir s'il faut que le mouvement s'amplifie, se durcisse ou s'ils prennent en compte les mobilisations actuelles ».
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, estime pour sa part que cette annonce «d'un durcissement le 7 mars, ça laisse un peu de temps s'ils veulent réagir», et renvoie la faute sur «la position ferme et définitive du gouvernement» sur le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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