ace à une Direction de La Poste déterminée, les facteurs d’Ajaccio ont tenu bon. Ce conflit, exemplaire par les valeurs de solidarité, d’humanité et de responsabilité affichées par les grévistes, qui durait depuis 93 jours a connu un épilogue positif.
Cette grève avait pour but de s’opposer à une ré-organisation de travail imposée par la Direction de la Poste, plus connue, sur le continent, sous le nom de « Facteur d’Avenir », tout en proposant un projet alternatif viable et positif pour les salariés et les usagers de la Poste.
Le projet de la direction, quant à lui, prônait la sécabilité. Un point majeur du « Facteur d’avenir » de la Direction, qui obligeait les postiers à partager leurs tournées. Exit, la traditionnelle tournée du facteur, chaque trajet devait être partagé avec pour ambition cachée la suppression de 3 postes.
62 facteurs sur 90 étaient en grève. La Direction ne craignait pas de s’engager dans un long conflit et avait prévu une stratégie de « combat » : Huissiers postés aux portes de centre de tri, CDD engagés pour assurer la distribution du courrier, rien n’avait été laissé au hasard.
Les grévistes ont, quant à eux, adopté une stratégie particulière. Rassemblés sous la bannière CGT, les syndiqués de tous bords ont formé une intersyndicale pour le moins inhabituelle : Une union de tous les facteurs en grève de France a été créé, un site internet pour partager informations stratégies et soutiens, a été mis en ligne.
Face à un mouvement organisé et uni, soutenu par plusieurs associations Corses extérieures à l’entreprise la Direction a lâché prise et les facteurs ont, après un long combat, remporté la victoire.
La CGT et les salariés grévistes ont obtenu après 93 jours de lutte, une nouvelle organisation du travail qui sera mise en place dans le courant du premier trimestre 2015. Au lieu de 3 postes supprimés se sont 3 nouveaux postes qui seront créés.
L’accord trouvé pour sortir du conflit limite grandement les dérives possibles, réduit fortement la flexi-sécabilité et pérennise l’emploi sur une période de 5 ans, ce qui est unique et qui donnera, à coup sûr, courage et espoir aux postiers de France encore en lutte.