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Syndicat CGT Le Meux
SOURCE : La Marseillaise
Le maire LR Gérard Gazay refuse clairement d’héberger associations et syndicats. Une nouvelle mobilisation citoyenne est prévue jeudi 16 mars à 17h30.
« C’est une chasse aux sorcières ! What else ? », ironise un militant en écho à la promesse de ne pas s’y livrer claironnée par Gérard Gazay (LR) dans son discours d’investiture. Or force est de constater qu’à Aubagne, ça y ressemble quand les associations les plus populaires et les syndicats les plus à gauche sont devenus persona non grata. Après avoir cherché des noises à la MJC et au Secours populaire français, déjà priés de déménager, c’est maintenant les hébergés de la Bourse du travail (l’association Loisirs sports et retraites, l’association des ex-Fralib Force et bon thé, l’Union locale CGT Aubagne et sa région, le syndicat CGT des retraités, les sections locales CGT des retraités cheminots et Fapt ainsi que la FSU d’Aubagne) dans le cadre d’une convention avec la municipalité, qui doivent déguerpir.
Depuis juillet 2016, la Ville refuse de payer le loyer au Cercle de l’Harmonie, propriétaire des lieux, estimant qu’il revenait aux hébergés de le régler, tout en leur promettant un relogement dans d’autres locaux, moins salubres et plus étroits. Le dialogue coince et, sans doute pour le relancer, l’eau chaude et le chauffage sont coupés à la Bourse du travail. Chacun des courriers des organisations syndicales et associations reste « lettre morte ». Mais leur intervention en plein comité paritaire technique le 28 février finira par déboucher sur un rendez-vous... hier.
Hostilités déclarées
Entre temps, le propriétaire a saisi les tribunaux, qui ont rendu leur verdict le 3 mars : la mairie est condamnée au paiement du loyer et de ses arriérés. « Je suis optimiste, confiait Rolland Zanganelli, responsable FSU avant de monter au rendez-vous municipal, on est en démocratie, non ? » Mais le maire d’Aubagne en fait une interprétation toute singulière. Et c’est la mine totalement défaite que la délégation a redescendu les marches de l’hôtel de ville. « Il n’y a pas de dialogue possible ! Le maire se refuse catégoriquement de maintenir la Bourse du travail sur le territoire aubagnais, rapporte Dominique Maccary, pour l’UL CGT Aubagne, ce sont donc tous les travailleurs de la ville qui sont ainsi sanctionnés. Et il va même demander l’expulsion, j’applique la loi a-t-il justifié. Il paiera le loyer jusque-là mais il n’est plus question de relogement. »
« C’est une déclaration de guerre ! », proteste une voix dans le rassemblement. C’est en effet le coup de massue qui tombe alors que le blocage idéologique semblait dépassé. « On tombe des nues, ne se remet pas Rolland Zanganelli, on devait signer une convention le 15 septembre pour de nouveaux locaux ! Il y a une volonté manifeste de détruire la bourse du travail. » « Avec une mauvaise foi caractérisée, complète Cynthia Sanchez-Martin, représentante CGT, il nous accuse de rompre le dialogue alors qu’il ne répond pas à nos lettres. Et on lui a fait valoir que les syndicats CFDT et FO allaient être relogés et que l’équité n’était pas respectée. Il a répondu que si tel est le cas, les autres non plus ne seraient pas logés. » à Aubagne, on nivelle par le bas.
L’affaire immobilière tient le rôle de prétexte. « Je suis venu en solidarité et en convergence. Le maire dégage tout ce qui n’est pas son électorat », est maintenant convaincu Jean-Jacques Maly, président de la MJC, qui a déjà fait les frais d’un combat pour exister sur Aubagne, la convention, qui liait la structure à la Ville pour une mise à disposition de locaux qui arrive à terme le 31 mai, n’a pas été renouvelée. La résistance s’organise : « Nous organisons une AG avec un rassemblement le jeudi 16 à 17h30. »
Myriam Guillaume
PAR FSC