Naissance du syndicalisme et acquis sociaux
La révolution française instaure le libéralisme économique et refuse aux ouvriers le droit de se regrouper pour défendre leurs intérêts.
21 novembre 1831 :
Révolte des canuts de Lyon. Les canuts réclament un "tarif", au-dessous duquel aucun fabricant ne pourra les rémunérer. Le préfet réunit une commission de conciliation. Un tarif est établi et un accord signé. 104 patrons sur 1400 refusent l'accord et font appel au gouvernement. Manifestations, des incidents éclatent avec la garde nationale. Les canuts s'emparent d'armes et tiennent la Croix Rousse. Le cri : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant" est repris par toute une population.
C'est la première insurrection ouvrière. Le gouvernement envoie 20000 hommes de troupe. Le tarif est annulé, le préfet destitué, la révolte noyée dans le sang.
28 septembre 1864 : création de l'Association Internationale des travailleurs à Londres (L’internationale)
Les statuts en sont écrits par Karl Marx. Sa revendication essentielle est les 3x8 (8 heures de travail, 8 heures de détente, 8 heures de repos)
La commune de Paris, 18 Mars-27 Mai 1871
La répression qui s'en suit est extrême ( 25000 à 30000 victimes). Le mouvement ouvrier qui n'a plus de leader est plongé dans des années de silence.
1872 : suppression du droit de grève
1er mai 1886 aux Etats Unis 5000 grèves sont enregistrées et 150 000 ouvriers obtiennent les 8 heures.
3-4 mai 1886 massacre de Haymarket (Chicago) Une grève, le 1er mai, entraîne un affrontement entre "jaunes", grévistes, et la police privée de l'usine Mac Cormick. Le 3, l'intervention de la police fait 4 morts et de nombreux blessés parmi les grévistes. Le 4 mai, lors d'un meeting de protestation autorisé par le maire, une bombe explose dans les rangs de la police : 7 morts, 59 blessés. S'ensuivent arrestations, condamnations. Les 5 organisateurs du meeting sont arrêtés, condamnés à mort et pendus. D'autres resteront emprisonnés. Ces événements seront à l'origine du choix du premier mai comme journée de lutte et de revendications ouvrières.
18 avril 1904 : Jean Jaurès fonde le quotidien socialiste "l'Humanité"
1er mai 1906, un événement considérable : C'est la 1ère campagne nationale de la CGT pour la journée de 8 heures. Clemenceau craint une montée révolutionnaire et fait investir Paris par l'armée. Griffuelhes est arrêté, de nombreuses perquisitions ont lieu. Il y eut 100000 grévistes, chiffre considérable car cela entraînait souvent le renvoi. Le mouvement révolutionnaire craint par Clemenceau n'eut pas lieu, mais de violentes bagarres se produisirent dans le quartier de la République et durant 24 heures, la France a été paralysée par la grève générale.
1906 : création du Ministère du travail
13 juillet 1906 : loi généralisant le repos hebdomadaire. II a fallu dix-huit mois de lutte syndicale ininterrompue. La semaine de travail n'est plus que de six jours et la semaine de 60 heures (versus 7 jours de 12 heures soit 84 heures par semaine)
1907 : lutte des carriers de Vïlleneuve-Saint-Georges. Ils sont mitraillés par la police; on dénombre 8 morts. La CGT placarde une affiche condamnant ce "gouvernement d'assassins".
1er mai 1909 : lutte pour la retraite des vieux travailleurs
18 octobre 1910 : Grève de l'ensemble des cheminots et des postiers
II y aura 3300 révocations chez les cheminots et 500 révocations chez les postiers
1910 : 1ère édition du Code du travail
1932 : droit de se syndiquer pour les fonctionnaires
5 mai 1936 : victoire de la gauche au second tour des législatives permettant la mise en place d'un gouvernement de Front populaire,
2 juin 1936 : grève générale, début juin 1936 : les grèves atteignent leur apogée Les usines sont occupées; la France est paralysée.
Instauration des premiers congés payés (2 semaines)
Augmentations de salaire, la semaine de 40 heures. Ces acquis, cependant, furent de courte durée, car ils furent révoqués dès le retour de la droite au pouvoir
cliquez sur l'image
En 1949, instauration de convention collective
Le 25 novembre 1949, arrêt de travail de 24 heures pour obtenir le retour à la libre discussion des salaires dans le cadre des conventions collectives, la fixation d'un salaire garanti et l'avancement de tranches de reclassement pour les fonctionnaires. La grève qui est un succès est suivie de résultats. Le 11 février 1950, le parlement vote la loi autorisant l'établissement de conventions collectives nationales, régionales et locales.
Février 1950 : création du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti)
1952 et 1953 : des grèves très dures et fortement réprimées (7 morts le 13 juillet 1953) font suite aux arrestations de représentants syndicaux CGT importants ainsi que des députés communistes.
En août 1953 a lieu une grève dans le secteur public avec plus de 2 millions de grévistes.
En février 1956, suite aux accords chez RENAULT, la 3ème semaine de congés payés est acquise
1967 : Grève générale pour la défense de la Sécurité sociale. CGT-CFDT-FO-FEN
En 1968, l'agitation étudiante qui dure depuis le mois de février déclenche, le 1er mai, grosse manifestation CGT à Paris (la première depuis 1954). La répression policière envers les étudiants bat son plein et finit par indigner la population. Le 13 mai, manifestation nationale à l'initiative de la CGT qui regroupe la CGT, la CFDT, FO, la FEN et l'UNEF. Le mouvement continue et la grève générale éclate le 20 mai (10 millions de grévistes). Le 27 mai sont signés les accords de Grenelle. Les acquis sociaux sont importants :
• 40 heures de travail hebdomadaire définitif;
• 4ème semaine de congés payés;
• et surtout l'entrée du droit syndical dans l'entreprise
1981 : François Mitterrand est élu président de la république.
1982 : En janvier, ordonnances sur les 39 heures et la cinquième semaine de congés payés, en mars, ordonnance sur la retraite à 60 ans. En août, octobre et novembre, lois sociales (lois Auroux), sur les libertés dans l'entreprise, le développement des institutions du personnels, les négociations collectives, les CHS-CT, le droit d'expression des salariés
1988 : création de SUD (solidaires, unitaires, démocratiques) par des militants de la CFDT
1991 : loi instituant les Conseillers du salarié
1992 : éclatement de la FEN et création de la FSU
Février 1993 : création de l'UNSA
En février 1993, la FEN avec plusieurs autres organisations syndicales autonomes, comme elle, depuis la scission de 1947, crée l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes). Peu à peu, une partie des compétences, exercées auparavant par la FEN, est transférée à l'UNSA (Fonction publique, économique et social, international).