La mise en scène du pouvoir peut dans le même temps se déployer : Macron interrompt ses chères vacances à la neige pour participer à une cellule de crise et avant même que la toute fraîche "loi anti-casseurs" ne soit entrée en application annonce des décisions fortes pour en finir avec la violence.
- en mai 2016 sous Hollande / Cazeneuve et lors des manifestations contre la loi El Khomri :
http://www.frontsyndical-classe.org/2016/05/loi-travail-un-nouveau-policier-accuse-le-gouvernement-d-avoir-laisse-faire-les-casseurs.html
- et le 7 décembre 2018 où dans l'Humanité un CRS accuse : "on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire"
La pratique de manipulation des casseurs n'est pas nouvelle.
Elle devient récurrente.
Il s'agit de permettre au pouvoir confronté à une montée de la contestation sociale dangereuse pour les intérêts de l'oligarchie et la poursuite de ses contre-réformes scélérates de tenter de se tirer d'affaire en plaçant la question de la sécurité au centre.
Pour le mouvement social il s'agit de son côté de déjouer ce piège : les casseurs, les blacks- blocs ne sont pas des alliés mais des instruments du pouvoir !
Comme ils l'avaient été contre le mouvement syndical au moment des batailles contre les lois travail et la contre réforme de la SNCF!
Ce ne sont pas contrairement à ce que susurrent les médias les violences qui ont fait reculer Macron en décembre mais la conjonction d'un puissant mouvement populaire, disruptif et audacieux très largement soutenu par l'opinion public.
Et c'est au détricotage de cette conjonction que depuis le début Macron et ses chiens de garde se sont consacré : organisation du "grand bla-bla", mise en scène de la macronie " à l'écoute", mise en valeur des violences urbaines en assimilant progressivement les gilets jaunes eux-mêmes aux casseurs désignés comme complices du pire du fait même de se trouver dans les manifestations qui dégénèrent.
L'heure est donc à la vigilance, au maintien de la visibilité dérangeante du mouvement des Gilets jaunes, à la convergence des luttes avec les syndicats qui appellent à l'action ce mardi 19 mars, à ne pas laisser tranquille un MEDEF qui dort sur ses deux oreilles encore - pour pas longtemps espérons le - à l'abri de la contestation sociale!
Publié par FSC