Crédits photo : Capture Vidéo
SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI
Syndicat CGT Unilever HPCI France
Plus de 200 travailleurs ont débrayé ce mardi 15 avril à l'usine de Poissy du géant automobile Stellantis. Un début de mobilisation qui commence à se structurer contre la menace qui pèse sur les travailleurs de la fermeture programmée d'ici 2028.
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Ce mardi 15 avril, près de 200 travailleurs de l’usine Stellantis de Poissy ont débrayé mettant la production à l’arrêt. Mobilisés contre les suppressions de nombreux postes qui attendent le site du géant automobile, les grévistes anticipent les conséquences de l’arrêt de la production du modèle Opel Mokka qui devrait être stoppé en 2028. Une colère plus que légitime face à une direction incapable de donner des perspectives aux travailleurs sur « l’après Mokka ».
Jean-Pierre Mercier, délégué syndical SUD, note un fait inédit dans les colonnes d’Actu.fr : « Pour la première fois, même les sous-traitants nous ont rejoints : GSF, Derichebourg, Forvia, Geodis, Trigo, Veolia… Ils sont inquiets aussi. Ce sont des personnes que l’on connaît depuis plus de 30 ans pour certains. Si la production s’arrête, eux aussi sont en danger ».
Ainsi, 120 grévistes de l’équipe du matin, ont arrêté le travail ce mardi, suivis par 70 autres de l’équipe du soir. Une assemblée générale des grévistes s’est également réunie durant les débrayages. « Aujourd’hui on est sans doute à 18 mois de la fin. C’est ça qu’il faut qu’on se mette dans la tête les camarades (…) On commence à avoir le feu aux fesses. C’est quand eux ils disent qu’il faut attendre que justement il ne faut pas attendre » affirme Jean Pierre Mercier dans sa prise de parole.
L’assemblée générale a également décidé de mettre en place un comité de grève « indépendant des syndicats » qui permettrait aux non syndiqués de construire le mouvement. L’assemblée générale a aussi donné jusqu’au 29 avril à la direction pour répondre aux attentes des salariés, soit la date à laquelle doit se réunir le CSE. Si d’ici là les revendications ne sont pas entendues alors les travailleurs reprendront la grève.
En plus de garanties sur le maintien de l’activité, les grévistes réclament la garantie d’un congé senior plus long que les trois ans prévus actuellement et une meilleure indemnisation que les 70 % du dispositif actuel. Ils revendiquent aussi la garantie d’avoir un CDI pour ceux qui devront continuer à travailler et une prime supralégale en cas de licenciement dont le montant doit être décidé collectivement entre les grévistes.
Comme l’expliquait déjà Jean Pierre Mercier dans nos colonnes en octobre 2024, « Ce qui motive la direction à fermer l’usine de Poissy ce n’est pas du tout que Stellantis est au bord du gouffre, bien au contraire. Ça regorge de milliards. C’est une raison purement financière. Les constructeurs automobiles se livrent une guerre à mort pour se partager les parts d’un marché qui ne grandit plus. Et pour maintenir leurs profits, cette guerre se fait sur le dos des travailleurs, en menant une guerre sociale non seulement contre les travailleurs des usines donneurs d’ordre, comme Renault ou Stellantis, mais aussi chez les équipementiers et les sous-traitants MA France, Novares, Valeo, etc ».
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Plus largement, la casse sociale, avec comme pointe avancée l’automobile, prend un tournant ces derniers mois : pour le seul quatrième trimestre 2024, près de 100 000 emplois ont été détruits en France, du jamais vu depuis le cœur de la pandémie Covid. L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) prévoit 200 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2026, avec un taux de chômage à 8,3 %. Une projection qui ne prend même pas en compte les hausses de droits de douane engendrées par la guerre commerciale en cours et les plans sociaux qui se multiplient depuis des mois. Ainsi, perdre son emploi dans un tel contexte, c’est prendre d’autant plus le risque de ne pas en retrouver.
Face au carnage social en cours, il devient urgent d’opposer une réponse d’ensemble pour défendre le maintien de tous les emplois. L’ensemble des directions syndicales, à commencer par la CGT, doivent se mettre à l’initiative d’une mobilisation unitaire, par la rue et la grève. Pour cela, il nous faut des mots d’ordre clairs et offensifs pour répondre à l’urgence : Interdiction des licenciements et embauches en CDI de tous les intérimaires et CDD ! Augmentation et rattrapage des salaires de 400 euros pour tous ! Nous ne paierons pas la crise !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
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Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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