La filiale indienne du géant de la consommation Unilever a trouvé un accord avec des centaines d'anciens employés qui accusaient le groupe de les avoir empoisonnés au mercure dans l'une de ses usines du sud du pays.
Hindustan Unilever Limited (HUL) avait été contraint de fermer son usine de fabrication de thermomètres dans le Tamil Nadu en 2001 après que les autorités eurent établi que l'entreprise contaminait l'environnement en rejetant des tonnes de déchets toxiques dans la nature.
HUL a annoncé mercredi soir avoir trouvé un accord avec l'association des anciens employés de l'usine de Kodaikanal, représentant 591 d'entre eux et leurs familles.
«Nous avons travaillé dur pendant des années pour régler cela et avons trouvé la bonne solution pour nos anciens employés. Nous, et toutes les parties impliquées, sommes heureux d'avoir trouvé une issue à cette ancienne affaire», a dit le responsable juridique d'HUL Dev Bajpai dans un communiqué.
L'entreprise a accepté de verser une indemnisation non précisée aux anciens employés, selon ce texte. L'association a accepté de retirer sa plainte vieille de dix ans, examinée par la Haute cour de Madras (Chennai), après cet accord.
L'association des employés n'a pu être jointe par l'AFP. Elle estime que 45 employés et 18 enfants sont morts des rejets toxiques de l'usine, ce que l'entreprise nie.
Elle demandait une indemnisation pour les troubles rénaux et neurologiques qui sont dus, selon ces employés, à l'exposition au mercure.
L'usine avait été transférée de l'Etat de New York en Inde en 1984 avant d'être fermée en 2001 à la suite de la découverte de 7,4 tonnes de verre brisé et de boues contaminées par le métal toxique, enterrés dans les environs.
L'an dernier, des défenseurs de l'environnement ont lancé une campagne pour forcer Unilever à dépolluer le site, proche d'une réserve naturelle.
«Nous sommes heureux mais nous allons vérifier qu'Unilever va débarrasser le site de ses déchets toxiques», a dit Nityanand Jayaraman, l'une des militantes engagées dans cette campagne, à l'AFP.
Un clip baptisé «Kodaikanal Won't!», inventé par une militante indienne de 27 ans Sofia Ashraf sur la musique d'«Anaconda», de Nicki Minaj, a connu un énorme succès l'an dernier avec plus de 3 millions de vues sur Youtube, donnant un coup d'accélérateur à la campagne des anciens de l'usine.
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(afp/nxp)