SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI
Syndicat CGT Unilever HPCI France
La loi travail est destinée entre autre à contourner les syndicats majoritaires dans l'entreprise.
A contourner l'opposition de la CGT en particulier à l'imposition des reculs sociaux, le plus souvent à partir d'un chantage à l'emploi et aux délocalisations.
C'est le rôle du referendum d'entreprise en permettant aux minoritaires soutenus par les directions et le patronat de mettre en oeuvre leur politique de collaboration et de soumission aux grands intérêts.
Pour cette fois en tout cas, leur coup a raté et le désaveu est de taille !
Les travailleurs viennent ainsi de balayer cette tentative et de désavouer massivement la CFDT et la CGC dans leur tentative de diviser les personnels
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SOURCE : Les Echos
Ils ont choisi, et ils ont massivement dit non. A 70,8 %, les salariés de la Direction maintenance de RTE ont rejeté par référendum l'accord d'entreprise déjà contesté par la CGT, le syndicat majoritaire, mais sur lequel la CFDT et la CFE-CGC, représentant plus de 30 % des salariés, avaient demandé un vote direct. Une possibilité offerte par la loi Travail adoptée l'an dernier, et qui s'applique notamment aux accords signés depuis le début de l'année et portant sur les questions de temps de travail. Avant la loi Travail, la signature d'organisations représentant plus de 30 % suffisait pour adopter un texte, mais les syndicats majoritaires disposaient d'un droit d'opposition.
Au total, 76,3 % des 4.258 salariés de la maintenance (soit la moitié des effectifs de RTE) ont participé au vote. « La direction de RTE prend acte du choix exprimé et voit dans cette large participation le succès d'un nouvel outil du dialogue social en entreprise », a réagi l'entreprise. « Le référendum va dans le sens de l'adaptation des corps intermédiaires à la défiance des salariés. L'important est que les salariés soient informés et se prononcent en connaissance de cause, expliquait en début de semaine Guy Marchetti, délégué syndical central CFDT de RTE. La CGT marche au rapport de force et nous estimons que l'entreprise ne peut plus se le permettre ». Le résultat montre que le rapport de force reste favorable à la CGT, très fortement implantée à la direction de la maintenance (58 %), alors qu'elle perd des points sur l'ensemble de RTE (38 % aux élections professionnelles de fin 2016).
L'accord d'entreprise visé par le référendum portait sur une réforme des « chantiers à délais contraints », comme la réparation urgente d'avaries mais aussi certaines interventions en dehors des horaires habituels de travail. Selon la direction de RTE, il n'aurait concerné qu'une trentaine de chantiers par an et visait à« harmoniser » les pratiques entre régions, notamment en matière de rémunération. « On cherchait une équité de traitement », expliquait Didier Bény, DRH de RTE.
La CGT critiquait plusieurs points de l'accord, notamment la désignation de salariés en cas de volontariat insuffisant, le délai de prévenance ou le niveau de rémunération. Mais elle contestait plus fondamentalement le périmètre de la consultation. « Le vote des salariés non concernés par l'accord a fait courir un risque d'instrumentalisation et de division au sein du personnel », a ainsi critiqué la fédération CGT Mines-Energie dans un communiqué publié après le résultat, se félicitant d'un « véritable camouflet pour la loi travail et la direction de RTE ». La CGT envisageait auparavant de déposer une QPC (Question prioritaire de constitutionnalité), « notamment sur la question de l'égalité dans l'organisation du référendum », selon son délégué syndical central Francis Casanova. Une procédure qui pourrait être renvoyée à une autre consultation, dans une autre entreprise.
Dernière proposition de la direction Duppi 1/2 :
Augmentation générale 0,9%
Prime de 150€ et 30€ rétroactif
Revalorisation de la Prime de transport à 1,5€ par jour
+2€ sur la prime d'équipe
Face aux différents échanges, la direction a préféré de ne faire aucune proposition et qu’elle préférait prendre plus de recul pour faire le point.
Pour la CGT le message est très clair et au vu des résultats dans les autres usines du groupe Unilever France, ce n’est pas avec 0,9% d’augmentation générale qui apaisera les esprits.
Les salariés attendent un signe fort et à la hauteur de tous les efforts qui ont été fournis.
Donc rendez-vous le jeudi 6 avril 2017
Nous, on est prêt !
Voici le résultat du questionnaire NAO 2017, tant attendu. Veuillez cliquer sur le lien ci-dessous.
Bonne lecture
Revendications CGT
LA CGT
Fin des NAO et aucune signature
Voici le résultat :
0,6% d'augmentation générale
300€ d'abondement sur l'intéressement
200€ de prime
20cts sur le déplacement (transport)
Augmentation de la mutuelle sur la part employeur ainsi que la cantine.
A duppi 1/2 suite aux propositions de la direction concernant les NAO, les salariés ont décidé de débrayer.
Proposition NAO de la direction :
0,4% d'augmentation générale
0,2% d'augmentation individuelle
Mise en place d'un perco
Les salariés en ont ras le bol du Mépris !!!!
Dans peu de temps, vous pourrez prendre connaissance du résultat tant attendu du questionnaire NAO 2017.
Dès que nous aurons fait notre présentation à la direction, celui-ci sera diffusé sur le blog.
A tout à l’heure…
À la demande de deux syndicats minoritaires, CFDT et CGC (représentants seulement 34,37% des suffrages), un référendum sera organisé chez RTE. La CGT syndicat majoritaire, avec une audience de 58,39%, avait pourtant refusé de signer cet accord.
L’accord sur lequel porte le référendum prévoit la fin du volontariat pour les interventions se déroulant dans le cadre d’un « chantier à délais contraints », en dehors des horaires de travail habituels, le week-end, le soir ou encore les jours fériés.
Ainsi la direction pourra désigner des salariés qui devront intervenir sur le chantier. Et pour mieux soumettre la vie des agents à l’entreprise, elle réduit aussi le délai pour prévenir les salariés de ces nouveaux horaires en passant de 7 à 1 seul jour. Le tout avec une harmonisation des rémunérations vers le bas !
Le protocole organisant le référendum, négocié en dehors de la présence du syndicat majoritaire, prévoit de faire voter l’ensemble des 4 250 agents de l’entreprise (bureaux, encadrement, etc.) alors que ce sont uniquement les 2 369 salariés de maintenance qui sont concernés par les servitudes mises en place par avenant.
De façon inédite dans une élection, la direction prend clairement parti. Elle mène campagne aux côtés des syndicats minoritaires et tente par sa communication massive en faveur de l’accord d’instrumentaliser les ingénieurs, cadres et techniciens en déléguant aux managers le soin de convaincre.
Belle preuve de démocratie sociale que de vouloir faire passer « par tout moyen » des mesures régressives !
Les agents des équipes opérationnelles ont toujours démontré leur attachement au service public en se rendant disponibles quand l’état du réseau l’exige. S’il y a de nouveaux besoins de disponibilités dans certaines équipes, la direction peut instaurer une astreinte sans avoir à vouloir imposer toujours plus de flexibilité.
Le vote aura pour résultat de fracturer les collectifs de travail par une division profonde entre les salariés, montant les uns contre les autres. Et tout cela avec les conséquences négatives sur la qualité du travail, sa productivité et, au final, le risque de fragilisation de l’entreprise !
La CGT appelle à voter massivement NON à la question posée par scrutin électronique du 24 au 30 mars. Le syndicat CGT reste, nous le rappelons, disponible pour conclure un accord sur le travail posté qui respecte l’articulation entre la vie privé et la vie professionnelle des salariés.
Au-delà du recours déposé au tribunal d’instance de Puteaux pour fixer le périmètre aux seuls agents des équipes opérationnelles effectivement concernés et sur l’absence de neutralité de l’employeur, la CGT étudie la faisabilité de déposer une question prioritaire de constitutionalité contre le référendum d’entreprise.
Dans toutes les entreprises, nous invitons les salariés à s’unir pour mettre en échec la loi travail en portant des revendications de progrès social visant la réduction du temps de travail, les embauches , l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et de son organisation …
Montreuil, le 28 mars 2017
SOURCE:
Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) : Le comité de suivi confirme le gaspillage d’argent public
Suite à une demande du Comité de suivi du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE), le rapport 2016 du Comité a fait l’objet de plusieurs travaux complémentaires.
Les enseignements de ces travaux viennent d’être rendus publics par France Stratégie.
Ces travaux « ne conduisent pas à remettre en cause » les résultats précédemment obtenus.
Ils confirment l’absence d’effets du CICE sur la création ou la sauvegarde d’emplois, les exportations, l’investissement, la recherche-développement…
Seul, l’objectif initial porté par le gouvernement et le patronat de « l’amélioration sensible des marges des entreprises » apparaît « un peu plus nettement qu’auparavant ».
Ces travaux viennent aussi démentir que le CICE n’est pas utilisé pour baisser le pseudo « coût du travail » mais augmenter les marges notamment des grandes entreprises. Nombre d’entre elles n’ont pas hésitées à détruire en masse des emplois et à distribuer de confortables dividendes aux actionnaires.
Transformer le CICE en exonérations générales de cotisations sociales, comme proposé par certains responsables politiques entraînerait non seulement la disparition de toute évaluation de l’impact du CICE notamment sur l’emploi, mais surtout vise, à maintenir les cadeaux en tout genre fait au patronat et à remettre en cause le salaire socialisé et la protection sociale.
Concernant les bénéfices du CICE sur l’emploi, l’effet « probable (…) est de l’ordre de 50 000 à 100 000 emplois créés ou sauvegardés sur la période 2013-2014 », effet « d’ampleur relativement modeste », identifié par une seule équipe de recherche, est de nouveau mis en avant.
100.000 emplois au maximum pour 29 milliards d’euros, soit 290.000 euros par emploi créé ou sauvegardé !
La CGT revendique au contraire que :
- l’ensemble des aides publiques soient évaluées dans le comité de suivi des aides publiques ;
- la suppression des aides publiques qui n’ont pas démontré leurs effets sur l’emploi, les salaires et l’investissement dans la recherche et l’outil de production ;
- la mise en place de comités régionaux de suivi et d’évaluation des aides régionales ;
- le droit pour les comités d’entreprises de suivre, d’évaluer et de suspendre le cas échéant les aides publiques, exonérations de cotisations perçues par l’entreprise.
Ce sont pourtant les législations encourageant la rentabilité financière, court-termiste qui ont entrainées les crises et la déqualification économique et sociale française principalement dans les industries manufacturières et européenne qui sont à l’ordre du jour des programmes politiques. A l’inverse, la CGT place l’amélioration de l’emploi, des salaires, de l’investissement, et le progrès social au premier plan de ses objectifs.
Par El Diablo
SOURCE : France Bleu
Des militants de la CGT ont démonté le compteur électrique du Medef dans la nuit de lundi à ce mardi à Montpellier. Des actions de ce genre sont organisées tous les mardis à travers toute la France.
Les "mardis de la colère" : c''est ainsi que les salariés CGT de l'énergie des Industries électriques et gazières ont baptisé les actions qu'ils organisent depuis janvier à travers toute la France.
Ce mardi, ce sont ceux de Montpellier qui ont agi. Ils ont démonté le compteur électrique du Medef dans la zone de Tournezy. Ils ont également déposé les plaques d'immatriculation d'une cinquantaine de voitures de service dans le secteur de la Croix d'Argent.
Une manière pour eux de se faire entendre auprès de la direction nationale qui, selon la CGT, refuse de négocier. Le syndicat dénonce une déstructuration du service public. Il réclame le maintien des emplois et la revalorisation des salaires, gelés depuis le début de l'année.
S'ils ne sont pas entendus, ils menacent de couper le courant de manière ciblée dans les semaines qui viennent.
Par FSC
Où en sont les Fralibs ? Les anciens salariés du groupe Unilever se sont battus quatre ans pour empêcher la fermeture de leur usine puis ont créé leur coopérative, Scop-Ti. Alors qu’ils amorcent leur 3e année d’activité, Olivier Leberquier fait le bilan.
On a gagné notre première bataille contre Unilever. Les salariés dont l’usine est menacée de fermeture savent qu’ils peuvent s’appuyer sur notre histoire. Rien que ça, c’est une victoire. Mais on a encore beaucoup de boulot.
On a entamé un deuxième combat en créant la Scop [Société coopérative et participative]. Scop-Ti existe depuis bientôt trois ans. On a créé nos propres marques : 1336, notre gamme conventionnelle, et Scop-Ti pour nos infusions bios et locales. On a signé quatre contrats avec la grande distribution pour fabriquer des marques distributeurs, ce qui nous assure des volumes de production réguliers pour pérenniser l’activité de l’entreprise. Mais notre équilibre est encore très fragile.
On est dans le dur. Comme pour toutes les entreprises, la troisième année est une étape. Pour le lancement, on a eu des aides. Aujourd’hui, on paie plein pot les cotisations sociales – on ne dit pas les charges, mais les cotisations sociales – et c’est lourd pour une structure comme la nôtre.
On a fait le choix de faire rentrer tous les coopérateurs pour lesquels les droits au chômage s’arrêtaient en priorité, même sans avoir suffisamment d’activité. Aujourd’hui, on n’a toujours pas assez de rentrée d’argent pour tout le monde, mais c’est un choix qu’on a fait et on assume. Pendant la lutte, on a toujours dit :
« – On est dans la bagarre ensemble, on lutte ensemble, on perd ou on gagne ensemble. »
Au sein de la Scop, c’est pareil : on y arrivera tous ensemble, ou on perdra tous ensemble, mais quoiqu’il arrive ce sera toujours une victoire.
2010 : Unilever annonce délocaliser la production du thé Lipton et de l’infusion Éléphant en Pologne. 182 salariés travaillent alors dans l’usine de Gémenos, près de Marseille.
Mai 2014 : Les Fralib signent un accord de fin de conflit avec le groupe Unilever pour monter leur Scop. Elle s’appelle Scop-Ti : la Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions. Sur les 182 salariés, 76 ont tenu les 1.336 jours de lutte et refusé les accords de départ proposés par la direction : 90.000 euros, en plus de l’indemnité de licenciement. 58 ont choisi de devenir coopérateurs et d’investir au capital de la Scop.
Septembre 2015 : Les premières boîtes de thé fabriquées par la coopérative débarquent dans les supermarchés.
Il n’y a pas d’actionnaires chez Scop-Ti. Les coopérateurs ont tous versé au capital et ont décidé que celui-ci ne serait pas rémunéré. Donc peu importe la somme que nous avons chacun mis au départ, nous ne sommes pas rémunérés dessus, parce que c’est ce qui nous permet de faire tourner l’entreprise. Ce qui est rémunéré, c’est le travail des ouvriers. La répartition du résultat chez Scop-Ti, c’est 50% pour les travailleurs, 35% en réinvestissement dans l’entreprise et 15% en réserve. Tout reste dans la Scop.
Sur les 76 salariés qui ont lutté jusqu’au bout, 58 ont fait le choix de donner au capital. Nous avions reçu 100 000 euros chacun en plus de nos indemnités de licenciement, ce qui nous a permis de nous lancer. Ensuite, 46 ont la volonté d’être un jour salariés de Scop-Ti. 42 le sont aujourd’hui. On en est fiers. On espère que l’on va pouvoir aller au bout de ce projet et garantir aux quatre derniers d’être salariés. Là, on pourra ouvrir la bouteille de champagne.
C’est cette assemblée qui est souveraine, qui décide de la politique commerciale ou encore de celle des salaires. À ce sujet, par exemple, le processus de discussions a duré neuf mois. On hésitait entre plusieurs systèmes de rémunération et on a choisi un salaire unique par catégorie socioprofessionnelle : 1600 euros nets sur 13 mois pour les premiers ouvriers, 1670 euros pour les techniciens et les agents de maîtrise, et pour les cadres (deux aujourd’hui) un peu moins de 2000 euros.
Dès qu’on le pourra, on augmentera avant tout les deux premiers collèges et on réduira les écarts de salaire. Puis, on poussera un peu plus tous les salaires vers le haut pour que les camarades puissent vivre mieux. On ne veut pas pour autant gagner 5.000 ou 6.000 euros par mois, ça ne nous intéresse pas. Si l’usine prospère, on souhaite surtout réduire le temps de travail et embaucher d’autres salariés pour répartir les richesses avec un maximum de personnes.
On a élu un conseil d’administration de 11 membres – le comité de direction de l’entreprise – qui a décidé que trois personnes s’occuperaient de l’entreprise pour la faire fonctionner au jour le jour, au-delà de la pure production. Gérard Cazorla, le président, Marc Decugis, le directeur général, et moi, directeur général délégué, constituons le comité de pilotage.
J’ai les mandats des coopérateurs pour m’occuper de la partie marketing, commerciale et qualité. Avec le président, on s’occupe de la gestion du personnel et lui gère, de son côté, la partie finance, la comptabilité, la sécurité et l’environnement. Le directeur général s’occupe de la maintenance et de la production. C’est comme ça que l’on s’est réparti le travail.
Aujourd’hui par exemple, j’avais deux rendez-vous à Paris avec des clients. Les 58 coopérateurs ne peuvent pas se déplacer à chaque fois. S’il y a une décision importante à prendre pendant un rendez-vous, je la prends parce que l’on m’en a donné la responsabilité, mais surtout je vois ensuite avec le conseil d’administration et les 58 collègues si la décision qui a été prise est validée par tout le monde. Jusqu’alors – je touche du bois – il n’y a pas de décision prise en amont qui n’a pas été validée par les coopérateurs. Le jour où ça arrivera, il faudra détricoter la décision qui a été prise. Pour éviter cette éventualité, on essaie au maximum de prendre les décisions après une réunion de coopérateurs.
C’est un des points qui nous pose le plus problème. On n’a pas besoin de ces titres de président ou de directeur général délégué. Moi, le titre de coopérateur, ça me suffit. Il a fallu distribuer ces rôles pour répondre aux codes d’un système capitaliste qui fonctionne avec le principe de la représentation. Le client que j’ai rencontré cet après-midi, un responsable de la grande distribution, avait besoin de s’adresser au directeur général délégué de Scop-Ti. C’est justement ce que l’on aimerait casser. Ce qui prime pour nous, c’est l’humain, ce sont les femmes et les hommes qui font le travail. À quoi ça sert d’avoir un titre ?
Ça nous pèse. On n’a pas besoin de ça. Pendant la lutte et même avant, on a tous pris nos responsabilités. Certains journalistes avaient besoin de désigner des leaders et demandaient tout le temps : « Qui sont les porte-paroles ? ». On s’est toujours refusé à ça. Si quelques-uns ont été un peu plus médiatisés, comme Gérard Cazorla et moi, tout le monde a évolué et s’est exprimé.
L’exemple le plus concret c’est celui de Rim, la plus jeune, qui dit qu’elle n’est plus la même. Elle était tout timide, elle ne parlait pas. Aujourd’hui, elle fait du théâtre et voyage aux quatre coins de la France pour défendre notre projet. Le fait d’avoir mené la lutte de cette manière fait que l’on ne pouvait pas nous donner d’étiquette, à l’inverse d’autres conflits sociaux où l’on stigmatise un délégué syndical en particulier. On a tous les mains dans le cambouis depuis le début.
Quand un coopérateur vient me voir pour un problème, j’ai toujours tendance à lui demander :
« – Qu’est-ce que tu proposes, toi ? »
Pourquoi ce serait à moi d’amener la solution ? Alors on cherche tous ensemble. Il peut y avoir un salarié en désaccord, ou quelques-uns, mais c’est impossible que ce soit le cas pour la majorité, puisque c’est elle qui prend les décisions. On n’a pas encore notre syndicat Scop-Ti, mais les salariés qui étaient CGT Fralib le sont toujours ; c’est plus de 80% du personnel.
On apprend tous à gérer cette nouvelle vie, comme on peut. Et parfois on manque de recul. J’ai appris un truc important dans le cadre d’une formation à Montpellier de dirigeant en économie sociale et solidaire. Après le bilan de l’entreprise, on m’a très vite demandé quels étaient mes objectifs personnels…
J’ai dit :
« – Non, moi dans le cadre de la Scop, je n’ai pas d’objectif personnel. »
On a tourné en rond comme ça pendant un moment, parce que pour moi, il ne pouvait y avoir que des objectifs collectifs au sein de notre projet.
Et puis, j’ai réfléchi et je me suis demandé ce que je pourrais faire pour que mes propres intérêts soient en ligne avec les valeurs que je porte pour le collectif. Je me suis fixé de mieux apprendre à déléguer, de mieux apprendre à répartir le travail et de pouvoir récupérer du temps personnel que je n’avais plus. La lutte des Fralib m’a déjà pris énormément de temps. Depuis que l’on a créé la Scop, c’est pire en terme de temps de travail.
Avant, je vivais autour de trois piliers : ma vie personnelle et familiale, ma vie professionnelle avec l’activité syndicale et ma vie sportive. J’étais éducateur dans un club de foot. J’ai complètement arrêté. Si ces heures-là s’étaient réparties à 50-50 sur les deux premiers piliers, ça irait, mais non, elles sont toutes passées du côté de la Scop. Et on pourrait en ajouter quelques-unes encore. J’ai encore moins de temps qu’avant pour ma vie personnelle. C’est ce qui m’a poussé à mieux réfléchir à la répartition du travail qui est une valeur très forte pour nous. Il faut pouvoir s’effacer. C’est dur, mais notre objectif à chacun est de retrouver un équilibre.
On souhaite que le lieu Scop-Ti devienne aussi un lieu d’émancipation pour les travailleurs et pour tous ceux qui aimeraient découvrir l’usine. On veut créer un lieu culturel, un vrai lieu de vie. On a un projet de circuit de visite de l’usine et du labo, où l’on ferait découvrir les plantes que nous travaillons. Les gens feraient leurs propres mélanges, un peu comme une université du goût.
Il y a eu tellement de projets réalisés depuis le début sur notre lutte : le film de Claude Hirsch (link is external) qui raconte notre victoire contre Unilever [sorti au cinéma le 22 mars], 2e volet d’une série de trois documentaires, une pièce de théâtre, un one man show, « Paroles de Fralib » (link is external), où Philippe Durand met en scène les échanges qu’il a eus avec nous, à Gémenos. C’est pas Hollywood, mais tout ça c’est du temps qui est aussi important que le temps de travail. On aimerait vraiment développer cette idée dans notre usine.
Comme il ne peut y avoir plus de 30 pourcents de coopérateurs non salariés, l’association est devenue la 59e coopératrice de l’entreprise. Symboliquement l’adhésion est de 13,36 euros. « Quand on adhère à Fraliberthé, on est donc un petit peu coopérateur de Scop-ti », comme le dit Olivier Leberquier. Pour adhérer à l’association ou commander les infusions et thés des Fralibs, direction le site de Fraliberthé (link is external) et réclamez du thé.
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Se syndiquer CGT ?
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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