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Casse sociale : Audi annonce 7 500 suppressions de postes en Allemagne
En début de semaine, Audi a annoncé 7 500 suppressions de postes d'ici à 2029. Une casse sociale scandaleuse qui vise à faire payer le coût de la concurrence aux travailleurs pendant que les actionnaires, eux, engrangent des profits vertigineux.
Ce lundi, Audi a annoncé la suppression de 7 500 emploi en Allemagne d’ici 2029, soit 13,5 % de ses effectifs outre-Rhin. De son côté, la direction assure que ces 7 500 emplois détruits sont « socialement acceptables » et que cela n’entraînera pas de licenciement économique. Un discours cynique quand on sait qu’en 2024, Audi a déjà fermé son usine de Bruxelles et mis 3 000 travailleurs à la porte. Depuis 2019, le constructeur allemand a déjà supprimé 9 500 postes dans le domaine de la production.
Pour justifier ces suppressions de postes, Audi dit faire face à des difficultés face à la concurrence alors que ses ventes ont reculé de 11 % sur le marché chinois en 2024. Cette offensive permettrait ainsi au groupe d’économiser 1 milliard d’euros par an. Pourtant, dans les faits, le constructeur allemand a réalisé des bénéfices de 4,3 milliards en 2024 et continue de verser des centaines de millions d’euros à ses actionnaires. En réalité, il s’agit surtout pour le groupe de conserver ses marges et de faire payer le coût de la concurrence sur les travailleurs.
Cette offensive s’inscrit dans la crise profonde de l’industrie automobile européenne face à la concurrence des entreprises chinoises. En décembre dernier, c’est Volkswagen, dont Audi est une filiale, qui avait annoncé 35 000 suppressions de postes d’ici 2030. Une hécatombe sociale validée par les directions syndicales alors que près de 100 000 travailleurs du groupe menaçaient d’entrer en grève. IG Metall, plus grand syndicat sectoriel au monde, avait alors signé un accord actant la suppression de deux tiers des effectifs et enterré toute perspective de mobilisation. Plus récemment, c’est Porsche qui vient d’annoncer 3 900 suppressions de postes d’ici à 2029.
Sous couvert de lutte contre la concurrence chinoise, les géants de l’automobile allemands entreprennent une casse sociale sans précédent. Aux Etats-Unis, la même rhétorique protectionniste avait conduit à un ralliement de l’UAW, principal syndicat automobile, à Trump. Dans ce contexte de retour des nationalismes et de la concurrence exacerbée entre les puissances impérialistes, seule la solidarité internationale des travailleurs peut renverser la situation et s’opposer aux projets délétères d’un patronat qui ne protège que les intérêts du capitalisme mondial.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE