Le géant britannique des produits d’hygiène, cosmétique et alimentation Unilever a annoncé jeudi 13 février un bénéfice net part du groupe en baisse de 11% à 5,7 milliards d’euros (5,9 milliards de dollars US), pénalisé par des "pertes" liées notamment à son départ de Russie et par son plan de restructuration.
Avec des ventes sous-jacentes en croissance de 6,5% en valeur et une croissance en volume de 5,1%, l’activité Beauty & Wellbeing a été la plus dynamique du groupe. L’activité Personal Care a progressé de 5,2% avec une croissance du volume de 3,1%, grâce à une forte croissance des ventes de déodorants.
Unilever, qui a dévoilé il y a un an un plan stratégique pour relancer sa performance, avait annoncé en octobre la cession au groupe Arnest, le plus grand fabricant russe de cosmétiques, de ses actifs en Russie.
Le groupe connu pour les savons et produits de douche Dove, les déodorants Axe ou les soupes Knorr, a en revanche vu son chiffre d’affaires augmenter de presque 2% l’an dernier, à 60,8 milliards d’euros.
Il met en avant également une augmentation de sa marge brute et annonce un programme de rachat d’actions de 1,5 milliard d’euros ainsi qu’une hausse de son dividende.
Mais "la croissance du marché a ralenti tout au long de 2024" et "nous prévoyons un début d’année 2025 ralenti", avant une amélioration de l’activité par la suite, a-t-il prévenu.
Le directeur général Hein Schumacher s’est félicité de cette "année d’activité significative". "Nous nous sommes concentrés sur la transformation d’Unilever en une entreprise constamment plus performante", a-t-il fait valoir.
Sous pression pour améliorer les performances, notamment de la part de l’investisseur activiste et milliardaire américain Nelson Peltz, qui siège au conseil d’administration depuis 2022, Hein Schumacher avait dévoilé il y a un an un plan pour se focaliser sur 30 marques "motrices" représentant conjointement 70% des recettes de l’entreprise.
En mars, Unilever avait annoncé que le groupe allait scinder sa division des glaces (qui compte les marques Ben & Jerry’s ou Magnum notamment) et lancer pour doper ses marges un plan d’économies prévoyant 7.500 suppressions d’emplois, soit près de 6% des effectifs.
Malgré le démarrage poussif attendu par l’entreprise en 2025, "Unilever a fait un bon travail en augmentant ses volumes de ventes, ses marges et ses flux de trésorerie, ce qui implique que l’entreprise retrouve enfin le dessus après une période difficile", estime Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Mais si son plan de transformation "est en avance" sur les prévisions, il pèse sur le résultat : "les coûts de restructuration, y compris le programme d’accélération de la productivité, ont augmenté à 850 millions d’euros, soit 1,4% du chiffre d’affaires du groupe en 2024", a précisé Unilever.
L’entreprise mentionne également que ses cessions l’an dernier se sont traduites par une perte de plus de 400 millions d’euros, citant la sortie de Russie, mais aussi la vente d’Elida Beauty, une entreprise de beauté et de soins personnels, et de deux filiales spécialisées dans les purificateurs d’eau.
La séparation de sa division glaces devrait "être achevée d’ici la fin de 2025". La nouvelle entité restera basée à Amsterdam et sera cotée séparément, après scission, à Amsterdam, Londres et New York, comme Unilever.
Son patron a précisé jeudi, lors d’une conférence d’investisseurs, que la cotation primaire serait à Amsterdam, ce qui ravive dans la presse britannique les inquiétudes au sujet de la Bourse de Londres, qui a perdu en attractivité ces dernières années, notamment depuis le Brexit.