Près de 3000 personnes à Compiègne, un millier dans le sud de l’Oise, des blocages à Beauvais et dans le Valois… La mobilisation contre la réforme des retraites semble fonctionner alors qu’une manifestation est prévue à 14 heures, à Beauvais.
« Retraite à points, point de retraite »; « Retraite à poing »; « La retraite, oui, mais avant de mourir » Les slogans ne manquaient pas ce jeudi matin, à Compiègne, au départ de la manifestation contre la réforme des retraites.
Selon les chiffres de la police, « 2 400 » personnes étaient rassemblées au départ du cours Guynemer. « Il faut remonter aux manifestations contre la fermeture de Continental, en 2009, pour retrouver de tel niveau de mobilisation », avance un policier. La CGT avance, de son côté, le chiffre de « 3 000 » personnes.
À Compiègne, un record depuis les manifestations des Conti, en 2009
De mémoire de manifestants, on n'avait jamais vu ça. « On arrive rue d'Amiens et on voit encore des gens sur le pont Solférino », apprécie Georges, cégétiste. Parmi eux, il y a Robert, 56 ans. Le Compiégnois qui travaille de nuit dans une tuilerie ne s'est pas couché pour venir grossir les rangs de la manifestation. « J'ai fini à 5 heures et je suis venu ici, confie-t-il, les yeux rougis. Dans 4 ans, je dois être à la retraite. S'ils passent leur reforme de m…, j'en prends pour deux ans en plus. »
Dans le cortège, quelques lycéens sont également présents. Comme Jules, qui a marché avec quelques camarades et enseignants depuis Pierre-D'ailly. « Je suis surtout là en soutien à mes professeurs, glisse le jeune homme. Mais, plus globalement, c'est un ras-le-bol général. Et puis la retraite nous concernera nos aussi, tôt ou tard… »
Les gendarmes déployés pour débloquer la N330 dans le Valois
À quelques kilomètres de là, dans le Valois, des grévistes ont également bloqué la N330 entre Ermenonville et Le Plessis-Belleville, dès 10h30. Des pneus et des palettes ont été posés sur la chaussée pour empêcher les véhicules de passer. La circulation étant intégralement interrompue, des gendarmes s'apprêtaient à intervenir en milieu de matinée.
« Des paillettes dans ma retraite » ; « Macron, les comptes ne sont pas bons », a-t-on pu entendre dans le sud de l'Oise. Depuis 10h30, près d'un millier de personnes selon les organisateurs, 800 selon les forces de l'ordre, défilent dans les rues de Nogent-sur-Oise et de Creil.
Des syndicalistes en nombre (CGT, FO, FSU…), des membres d'Attac, des adhérents de la France Insoumise et du Parti communiste ont marché côte à côte, mais aussi des particuliers peu habitués aux manifestations. Des associatifs ont également rejoint le cortège, comme le comité local de Femmes solidaires de Montataire, qui entendaient protester contre une réforme des retraites « qui risquent de pénaliser encore un peu plus les femmes ».
Publié par www.leparisien.fr