PAS D'ILLUSION :
Le premier ministre change de ton et de méthode parce qu'il y est contraint.
En raison des circonstances exceptionnelles que nous vivons et parce qu'ils craignent les luttes qui déjà ont entravé leurs projets (Gilets jaunes, grèves sur la contre-réforme des retraites ...).
Ils sont à la recherche d'un consensus en donnant des gages notamment à la CFDT ( séparation du principe même de la contre-réforme des retraites de son financement) pour tenter de faire accepter par l'opinion et les travailleurs la poursuite de leurs contre-réformes.

Leur report ne signifie donc absolument pas un renoncement à les mettre en oeuvre : il s'agit pour eux de gagner du temps en attendant le moment propice pour prendre l'initiative.
Et n'oublions pas que c'est au 49-3, à la veille du confinement, sans même un passage au parlement qu'ils ont fait passer la loi sur les retraites qui demeure une épée au dessus des droits des salariés et des pensionnés!
Le " dialogue sociale" qu'ils brandissent à tout bout de champ n'est pour eux que le moyen de parvenir à leurs fins en tentant d'obtenir de la part des organisations syndicales l'approbation de leur politique en utilisant en particulier le cheval de Troie qu'est la CFDT dans le monde du travail.
Ce qui est à l'ordre du jour ce n'est donc pas de conjuguer dialogue social et mobilisations comme l'indique le communiqué ci-après de la direction confédérale, pour la bonne raison que le dialogue social est essentiellement un outil de démobilisation et d’institutionnalisation des organisations.
SEULE l'action, la lutte sont en mesure de stopper les contre-réformes et de renouer avec les CONQUIS sociaux.
plus que jamais donc :

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La déclaration confédérale de la CGT :
Conférence sociale : des premiers reculs à confirmer grâce à la mobilisation sociale
PUBLIÉ LE 17 JUIL 2020 TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.
Conformément à ses engagements, le Premier ministre a reçu ce jour les organisations syndicales et patronales pour une « Conférence du dialogue social », confirmant ainsi les propos de son discours de politique générale qui placent le dialogue et la démocratie sociale aux cœurs des enjeux sociaux, économiques et environnementaux de la période.
Sur la forme, la CGT note un changement de méthode et une meilleure considération des organisations syndicales comme actrices incontournables sur les sujets du travail, de l’emploi des jeunes, de la lutte contre le chômage et de la relance de l’économie.
Sur la méthode de travail présentée, la CGT prend acte avec satisfaction des engagements du Premier ministre concernant les projets de réformes de l’Assurance Chômage et des retraites. Au-delà d’un « simple » report de calendrier, c’est le contenu même de ces réformes qui sera ouvert à discussions/négociations.
Assurément, les mobilisations sociales de 2019 et 2020 ont lourdement influencé ce choix politique qui n’est en rien du seul fait de la crise sanitaire. C’est bien la démonstration que seul le dialogue social conjugué à un rapport de force permet des avancées pour le monde du travail.
La construction inédite de réunions de « suivi et d’évaluation » au plan national et en territoire est aussi à saluer. Les organisations syndicales territoriales auront en ce sens un rôle prépondérant.
La CGT s’inscrira dans l’ensemble des rendez-vous nationaux comme en territoire et organisera, autant que de besoin, les mobilisations sociales les plus larges afin de réellement peser sur chacun des dossiers.
Mais ces premières avancées ne peuvent cacher l’obstination gouvernementale et patronale qui considère le salaire comme l’ennemi de l’emploi.
Le Premier ministre refuse toute augmentation du smic et des minima sociaux !
Avec en plus un patronat bien plus prompt à recevoir des aides et des exonérations sans contreparties, à verser des dividendes aux actionnaires qu’à augmenter les salaires, le retour à la croissance via la consommation des ménages est impossible.
Plus que jamais, la mobilisation sociale doit se faire entendre pour une politique publique d’investissement, pour l’emploi, pour les salaires et la diminution du temps de travail, pour notre système de protection social et nos retraites... C’est tout le sens de l’appel à la mobilisation et à la grève du 17 septembre prochain !
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Castex donne des gages aux partenaires sociaux sur les retraites et l'assurance chômage 17/07/2020
La ministre du Travail Elisabeth Borne et le Premier ministre Jean Castex, sur le perron de Matignon le 17 juillet 2020 à ParisLa ministre du Travail Elisabeth Borne et le Premier ministre Jean Castex, sur le perron de Matignon le 17 juillet 2020 à Paris ( Bertrand GUAY / AFP )
Après avoir clamé sa foi dans le "dialogue social" lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Jean Castex a donné des gages vendredi aux partenaires sociaux en acceptant de "détendre le calendrier" sur les réformes des retraites et de l'assurance chômage.
"En détendant les calendriers, cela permet d'éviter les sujets qui fâchent", a commenté le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, au sortir de cette "conférence du dialogue social" qui succède à des rencontres bilatérales la semaine dernière.
Première satisfaction pour les syndicats et le patronat qui avaient tous repoussé l'idée de reparler rapidement du dossier des retraites: les concertations sur ce thème sont repoussées "au moins jusqu'à la fin de l'année".
Comme réclamé par le Medef notamment, M. Castex a annoncé aux participants qu'il saisirait de nouveau le Conseil d'orientation des retraites (COR) à la rentrée afin d'évaluer la situation financière des régimes actuels en distinguant la partie liée à la crise en cours du déficit structurel.
Selon une estimation provisoire du COR dévoilée en juin, le déficit pourrait approcher les 30 milliards d'euros cette année, un chiffre mis en avant par l'exécutif pour justifier la nécessité de prendre des mesures.
Croissance françaiseCroissance française ( AFP / AFP )
"Nous continuons de croire qu'un système universel est plus juste mais la priorité n'est pas celle-ci aujourd'hui", a redit le patron de la CFDT Laurent Berger qui veut se concentrer sur "la lutte contre le chômage, le maintien de l'emploi, la lutte contre la paupérisation" et a vu "une vraie sincérité du Premier ministre dans sa conviction du dialogue social".
Autre satisfaction: le report jusqu'au début 2021 de la totalité de la réforme de l'assurance chômage, y compris les mesures déjà entrées en vigueur le 1er novembre qui durcissent les conditions d'ouverture de droits (avoir travaillé six mois pendant une période de 24 mois, au lieu de 4 mois sur 28) et de leur rechargement.
Jean Castex s'était dit prêt, la semaine dernière, à "décaler" cette réforme dont les syndicats réclament l'abandon pur et simple alors que l'Unédic pronostique la destruction de 900.000 emplois d'ici à la fin de l'année.
"En train de changer"
Les syndicalistes sortent de la réunion à Matignon avec les partenaires sociaux et le Premier ministre, le 17 juillet 2020 Les syndicalistes sortent de la réunion à Matignon avec les partenaires sociaux et le Premier ministre, le 17 juillet 2020 ( Bertrand GUAY / AFP )
Le Premier ministre, arrivé à Matignon avec une réputation de négociateur, a salué "le sens des responsabilités des partenaires sociaux" et "la qualité du dialogue", alors que ceux-ci s'étaient sentis largement marginalisés pendant les trois premières années du quinquennat.
"Tout cela ne préjuge pas d'un accord global. Il y aura, on le sait, des divergences (...) mais il faut d'abord savoir nous parler, nous respecter, et fixer des voies et des chemins pour l'avenir", a-t-il plaidé, promettant sur les retraites "une nouvelle méthode".
"Il semble que quelque chose soit en train de changer dans la méthode du gouvernement", a même lancé le président de la CFE-CGC François Hommeril, qui a habituellement la dent très dure envers l'exécutif. "C'est un discours de gaulliste social qui rompt avec Macron, c'est déstabilisant", a commenté le numéro un de FO, Yves Veyrier, auprès de l'AFP.
Le Premier ministre a garanti un "calendrier extrêmement exigeant", d'abord sur l'emploi et également "pour arrêter et finaliser le plan de relance" auquel les partenaires sociaux seront étroitement associés.
Des concertations auront lieu dès la semaine prochaine au ministère du Travail sur l'emploi des jeunes, dont 700.000 sont attendus sur le marché du travail à la rentrée.
Il s'agit de fixer les modalités de la réduction annoncée du coût du travail de 4.000 euros par an (prime ou exonération de cotisations) qui doit concerner chaque jeune de moins de 25 ans employé par une entreprise. Le Medef a demandé que cette mesure ne soit pas limitée à 1,6 Smic, une question en suspens. Les syndicats sont hostiles par principe aux exonérations qui affaiblissent le financement de la Sécurité sociale, et craignent des effets d'aubaine.
Pour les nombreuses concertations à venir (financement de la protection sociale, dépendance, assurance chômage, travailleurs détachés, partage de la valeur, etc), dont certaines seront déclinées territorialement (plan de relance, transition écologique), un agenda sera envoyé aux partenaires sociaux en début de semaine prochaine.
La CGT, qui avait annoncé dès la semaine dernière une journée de mobilisation et de grève le 17 septembre, a dans un communiqué, fait rare, "pris acte avec satisfaction des engagements" du Premier ministre sur les retraites et l'assurance chômage, notant "un changement de méthode et une meilleure considération des organisations syndicales".
Publié par FSC