Recul sur l’assurance-chômage : Borne lâche du lest pour mieux attaquer nos retraites
Ce mardi, le gouvernement a annoncé le retrait temporaire de la mesure annoncée le 23 décembre dernier, prévoyant la réduction de l’indemnisation chômage de 40% dans le cas où le chômage passerait sous les 6%. Une manœuvre prudente à la veille de lancer l’offensive contre nos retraites.
Le 23 décembre dernier, à la veille de Noël, le gouvernement jouait les pères fouettards en annonçant un arbitrage surprise sur la réforme de l’assurance-chômage. Au menu, la possibilité de réduire de 40% la durée d’indemnisation des chômeurs dans le cas où le chômage passerait en dessous des 6%. Une annonce qui avait provoqué une levée de bouclier unanime des centrales syndicales.
Aussi, alors que s’ouvraient hier des concertations sur la réforme des retraites, la Première ministre a annoncé mardi matin faire machine arrière sur la mesure. Au micro de France Info, Élisabeth Borne a expliqué le retrait de la mesure en pointant que « ce point n’a pas fait suffisamment l’objet de discussions ».
A la veille de la clôture de l’ultime cycle de concertations sur les retraites avec les organisations syndicale, et à une semaine de la présentation de ladite réforme, l’annonce témoigne de la volonté d’éviter de froisser les syndicats réformistes. En cédant sur ce point, le gouvernement, isolé et affaibli, espérait rendre une discussion sur la réforme des retraites possible, notamment avec la direction de la CFDT, pour tenter d’affaiblir le front syndical contre la réforme à venir. La manœuvre semble avoir fait pschitt, comme en témoignent les déclarations de Laurent Berger et de la CFDT ce mardi, qui restent vent debout contre la réforme.
Cependant, celle-ci ne saurait pour autant être confondue avec une victoire. A rebours de certains déclarations comme celle des députés LFI Mathilde Panot et Manon Aubry qui n’ont pas hésité à affirmer que « la mobilisation paie » sur leurs réseaux, le recul du gouvernement est d’abord une manœuvre limitée et temporaire. Comme l’a souligné elle-même Elisabeth Borne, le scénario d’une baisse de 40% de l’indemnité dans la configuration d’un chômage à moins de 6% (aujourd’hui dans les alentours de 7,4%) n’est pas mis aux oubliettes. Au contraire, l’intention du gouvernement « est transparente : si le chômage est à moins de 6%, alors on pense que c’est la bonne règle » prévient Élisabeth Borne dans le même interview.
En outre, difficile de célébrer quoi que ce soit alors que la majeure partie de la réforme de l’assurance-chômage adoptée en novembre dernier, qui consiste à moduler la durée d’indemnisation en fonction de la situation économique pour contraindre à accepter n’importe quel emploi, verra ses premiers effets se concrétiser dès le 1er février prochain. A cette date, la durée d’indemnisation des chômeurs sera réduite de 25% : une amputation d’ampleur. Dans le même temps, le gouvernement lance en cette rentrée l’expérimentation du RSA conditionné, une mesure anti-pauvre particulièrement violente.
En d’autres termes, si Borne manœuvre, l’offensive contre les chômeurs suit son cours. A quelques encablures du lancement du combat contre la réforme des retraites, les directions syndicales feraient bien de s’en rappeler : seule la préparation d’un plan de bataille à la hauteur et la crainte de la rue peuvent faire reculer le gouvernement. Une logique contraire à la politique de dialogue social et de participation aux concertations menée par les directions syndicales à propos de la réforme de l’assurance-chômage et jusqu’à aujourd’hui pour les retraites.
C’est dans la rue et par la grève qu’il est possible d’obtenir une « victoire » sur la réforme de l’assurance-chômage comme pour les retraites.
Victoire ! Fin décembre, les salariés de GRDF ont remporté leur bras de fer avec la direction. Après 6 semaines de grève, ils ont arraché une augmentation de salaires de 200 euros bruts mensuels minimum. La CGT, majoritaire dans l’entreprise, demandait une augmentationde… 4,6%. Soit beaucoup moins que l’inflation, qui devrait encore exploser à 7% en janvier selon l’INSEE.
La direction ne voulait pas céder sur l’augmentation des salaires, alors même que, « en même temps », GRDF avait distribué 518 millions d’euros de dividendes en 2022. Un pognon de dingue pour les actionnaires, même pas 18 millions d’euros de miettes pour les travailleurs ? Les grévistes ont tenu tête et n’ont rien lâché pour obtenir cette victoire. Cette nouvelle donne du baume au cœur en cette rentrée. Dans le rapport de force capital / travail, la lutte paie. Notre brève.
+ 200 euros brut mensuels minimum pour les salariés de GRDF : une victoire après un bras de fer de 6 semaines avec la direction
Voilà une belle victoire obtenue par les salariés de GRDF, appuyé par la FNME-CGT (Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie de la CGT,ndlr). Ils étaient en grève depuis début novembre 2022. Un mouvement social visible partout dans le pays : Toulouse, Saint-Étienne, Saint-Brieuc, Marseille, Villeneuve-la-Garenne… La revendication principale ? Une hausse de salaires, face à une inflation qui crève le plafond.
Le mouvement était parti pour durer. Le 1er décembre, au plus fort de leur mobilisation, les salariés ont reconduit le mouvement social jusqu’au 3 février. La CGT, majoritaire dans l’entreprise, demande une hausse de 4,6% des salaires. Pas des primes de fin d’année ou des primes classiques, des S.A.L.A.I.R.E.S. De quoi vivre dignement alors que les prix continuent de flamber.
Cette revendication de hausse des salaires est à mettre en parallèle avec les dividendes générés par GRDF, filiale d’Engie : 518 millions d’euros. «Si l’on soustrait à ce montant la somme que représenterait une augmentation de salaires de 4,6 %, il resterait tout de même 500 millions d’euros.Engie prend tout l’argent et ne redistribue rien aux salariés, malgré des résultats exceptionnels», expliquait laCGT. Les salariés en lutte n’ont rien lâché. Fin décembre, ils ont gagné et obtenu 200 euros mensuels minimum d’augmentation de salaires.
La lutte paie
Il est très difficile de tenir une grève 6 semaines. Le seul revenu des salariés en lutte était la caisse de grève, durant les fêtes de fin d’années. Forts des liens tissés pendant leur combat, conscients du symbole de leur lutte, obligés par une inflation qui ne désemplit pas et les affecte durement, les grévistes n’ont rien lâché. Jusqu’à la victoire.
Il ont du également « tenir bon, tenir tête » face à la boue déversée par les médias mainstream. Comment délégitimer la grève des salariés de GRDF auprès des Français ? En laissant entendre que 1 500 foyers d’Île-de-France seraient privés de gaz à cause de la grève. Il fait froid chez vous ? « C’est à cause des grévistes », tenaient de faire croire les médias traditionnels. Les responsables du blocage des dirigeants de GRFD, et non pas ceux qui luttent pour un salaire plus digne alors que les prix flambent.
Après 6 semaines de mobilisation, les salariés en lutte chez GRDF se sont offerts une belle victoire. Ils ont fait mentir ceux prédisaient dans un ronflant refrain l’essoufflement du mouvement social. Les grévistes ont gagné leur bras de fer avec la direction en la faisant plier devant une revendication légitime : une augmentation de salaires de 200 euros brut mensuels minimum, dans une période d’inflation historique. Ce, alors que l’entreprise verse des fortunes à ses actionnaires. Cette victoire donne du baume au cœur. La lutte paie.
Tous les mois, franceinfo fait les courses et suit l'évolution de 37 produits du quotidien, alimentaires et d'hygiène, département par département, pour mesurer au plus près l'inflation sur le ticket de caisse.
Les produits premiers prix en très forte hausse
Cent euros et soixante-dix centimes : c’est le prix moyen en novembre 2022 du panier que lancent lundi 5 décembre franceinfo et France Bleu, en partenariat avec NielsenIQ. Il affiche une inflation de 14% sur un an, soit +12 euros sur les douze derniers mois.
Cela confirme que l'inflation du ticket de caisse est bien plus forte que l'inflation générale donnée par l’Insee (+6,2%).
Au global, notre panier, composé de 37 produits représentatifs des courses des Français, coûtait en moyenne 100,72 euros début novembre en France.
(Et en janvier 2023, la hausse de ces prix s'est encore accentuée !)
En douze mois, selon les données fournies par NielsenIQ, son prix a augmenté de 14,4%. Soit 12 euros en plus sur le ticket à chaque passage en caisse.
Pourquoi la hausse des prix des produits du panier franceinfo est supérieure à l'inflation ? Pourquoi les marques premier prix et distributeurs, a priori celles que les Français les plus modestes achètent, sont celles qui augmentent le plus ?
Ces chiffres, que Emmanuel Macron a oublié de citer au cours de son intervention télévisée du 31 décembre, montrent une dégradation du niveau de vie des Français.
Pas de ceux qui tirent leurs revenus de dividendes en permanente progression. Ils ne savent même pas ce qu'ils dépensent pour leur bouffe, avec les restaurants de luxe qu'ils fréquentent, les parties fines auxquelles ils participent, leurs complets à 10.000 euros, chez Giorgio Armani.
C'est dans ce monde-là, qu'Emmanuel Macron évolue, et ces pour le profit de ces gens-là qu'il gouverne.
Alors pour l'Elysée et pour les millionnaires qui ont choisi leur président, parlez douzaine d'oeufs, de pâtes Lustucru, de produits à vaisselle, c'est d'un mauvais goût, indigne de l'élite dans laquelle, ils se situent.
Pour eux, le peuple, c'est leurs chauffeurs, leurs valets de pied, leurs cuisiniers.
Nous sommes revenus à l'époque des castes, des aristocrates, (aujourd'hui de l'argent), des taxes frappant les manants, d'une corruption généralisée...
Comme à Versailles en janvier 1789... Quand "prendrons-nous la Bastille" ?
Les fermetures de boulangeries aux quatre coins de l'hexagone, dans les villes et villages sont devenues une vague qui dévaste artisans et populations desservies.
Les réactions vives à cette situation comme ce boulanger de l'Oise distribuant dans un rond-point des tracts aux automobilistes de passage à l'instar de la geste des Gilets jaunes de novembre 2018 illustre le caractère profond et grave de ce qui est en train de se passer.
Et le témoignage de cet autre boulanger rural qui lui a déjà fermé sa boutique montre que ce que réclament ces artisans, parfois animateurs du seul commerce de leur village ce n'est pas un chèque, un éphémère bouclier tarifaire, MAIS alors que nous sommes dans la période où se renégocient les contrats énergétiques avec les entreprises " concurrentes" de l'énergie, ce qu'il réclame c'est la négociation sur le niveau du coût de l'électricité.
Car comment tenir durablement quand - comme c'est le cas du boulanger de l'Oise - le tarif du contrat passe d'environ 1000 euros par mois à 12. 000 euros, cela sans remettre en cause les mécanislmes même qui aboutissent à ce résultat ?
Aucun chèque, aucune aide (d'ailleurs parcimonieuse ou totalement absente des aides gouvernementales en direction des PME) n'est en mesure d'assurer la pérenité de l'activité économique de ces entreprises dot l'utilité sociale ne peut par ailleurs être contestée!
Cette exigence s'appliquant, il va sans dire à TOUS les particuliers que nous sommes!
Négocier ce coût, imposer un " juste prix " constituera sans doute une bataille complexe et ardue parce que c'est une politique construite depuis longtemps qu'il faut déconstruire comme il faut s'en prendre également aux choix politiques récents de politique internationale qui sacrifient les intérêts français aux intérêts de l'impérialisme unifié comme le dit notre camarade Delaunay (VOIR sur le site Histoire et Société sur le développement contemporain des forces productives).
Les causes multiples de cette explosion du prix de l'énergie résultant principalement, donc au-delà de causes conjoncturelles comme l'arrêt de plusieurs centrales nucléaires par ailleurs de décisions hiératiques et politiciennes des pouvoirs successifs quant à la place du nucléaire dans la production éléctrique :
De la dérégulation imposée par l'Union européenne et donc l'ouverture à la concurrence , l'entrée dans le " marché de l'énergie ".
En effet, la France a longtemps maintenu un monopole d’Etat sur les énergies électriques et gazières. Les deux entreprises nationales, EDF et GDF, distribuant leurs énergies respectives à des tarifs réglementés. Les règles européennes ont entraîné des changements profonds. Depuis le 1er août 2000, les marchés français de fourniture de gaz naturel et d’électricité ont été progressivement ouverts à la concurrence. La dernière étape est intervenue le 1er juillet 2007 avec l’ouverture à la concurrence du marché des particuliers.
En conséquence, les prix de référence pour le marché français sont basés sur des calculs complexes réalisés par les opérateurs du marché et sont fixés tous les jours par des enchères communes.
Les entreprises entrées dans la concurrence proposant des contrats pour lesquels ils sont libres de fixer les prix.
Avec quels résultats ?
De 50 euros le mégawattheure (MWh) en début d’année 2021, le prix de gros est passé à 222 euros en décembre 2021. Au cours de l'été 2022, il a pu monter jusqu'à 700 euros (source gouvernementale France).
Cette explosion des prix de l'électricité résultant donc de la dépendance et de la primauté du marché étant par ailleurs aiguisée par une absurdité radicale de caractère institutionnel.
Puisque en vertu de ce sacro saint caractère européen de la " libre " concurrence, l'opérateur historique - mis en place à la Libération - depuis la loi NOME (Nouvelle organisation du marché de l’électricité) du 7 décembre 2010, EDF doit vendre un quart de sa production d'électricité aux fournisseurs qui n'en produisent pas.
A un prix fixé par le dispositif dit « ARENH » qui signifie « Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique », qui permet à tous les " fournisseurs alternatifs " de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics qui est actuellement de 42 €/MW.
SAUF que ce dispositif introduit un sûrcroit de spéculation des traders de l'energie que sont en fait ces " opérateurs alternatifs " et qui permet par exemple à Mint Energie (un de ces opérateurs) d'acheter en vertu de l'ARENH le mégawattheure à EDF pour la somme d'environ 46 euros (novembre 2022), et de le revendre ensuite sur le même marché 257 euros ... au MEME EDF.
Comme en témoigne le sénateur communiste Fabien GAY sur le Média ce 7 novembre 2022.
Les mêmes "entreprises" recevant par ailleurs des aides directes de l'état par millions...
Tandis que nos boulangers doivent se contenter des propos sirupeux de Bruno Le Maire, d'Agnès Pannier- Runacher et consorts ... et fermer boutique.
L'autre élément déterminant de cette flambée des prix résultant non-pas de la guerre en Ukraine comme le serinent les médias système,
MAIS du choix politique de l'Union européenne, des gouvernements européens et de Macron, de s'aligner sur les intérêts du suzerain américain à partir du choix de sanctions massives contre la Russie,
En effet, jusqu'il y a peu l'industrie et l'économie européenne avaient accès au pétrole et au gaz russe à des prix relativement bas et la mise en place notamment du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique (donc indépendamment de l'Ukraine et de la Pologne permettait d'entrevoir sur la base de contrats à long terme à des prix relativement bas une stabilité de la founiture énergétique de l'Allemagne et donc de la compétitivité de son industrie.
Depuis des années les dirigeants US - dans la poursuite de leur projet d'hégémonie sur le monde et sur leurs propres alliés - entendaient s'opposer à la mise en activité dudit gazoduc ayant pour conséquence d'assurer l'indépendance européenne et allemande à l'égard des Etats-Unis.
La guerre en Ukraine va leur en offrir l'opportunité, la politique de sanctions à cet égard étant couronnée par le sabotage de l'ouvrage le 26 septembre 2022, ouvrant ainsi la voie à la très onéreuse livraison de gaz naturel liquéfié GNL , dévastateur de l'environnement par ailleurs, " made in USA ".
Dans le silence complice et sans doute embarassé des oligarchies vassales européennes.
Situation contribuant par conséquent de ce seul fait au considérable renchérissement de l'électricité sur notre continent et en France, la dépendance géopolitique venant se surajouter à la dépendance du marché.
Nous en sommes donc là !
La gravité de la situation ne pouvant être niée les propositions pour y faire face ne vont pas manquer qui vont tenter d'opposer les uns aux autres : tailler dans les dépenses publiques, prendre quelque peu aux uns pour " venir en aide " aux autres ... se lamenter de manière poujadiste sur les entraves administratives et fiscales de la France ...
En quelque sorte DIVISER pour mieux masquer les causes profondes de la crise actuelle et les dégâts qu'elle provoque et qu'elle va provoquer.
C'est au mouvement syndical, au mouvement démocratique et révolutionnaire qu'il revient de pointer les véritables causes et les véritables responsables du désastre qui s'annonce et de le surmonter en RASSEMBLANT ses victimes, acteurs potentiels des changements radicaux nécessaires!
« On ne vit plus, on survit » : William Saurin met 800 salariés au chômage technique
L’entreprise Cofigeo, géant industriel de l’agroalimentaire français, a mis à l’arrêt la moitié de ses usines à partir d’aujourd’hui et pendant au moins tout le mois de janvier, en invoquant la hausse des prix de l’énergie.
Le groupe, « leader français des plats et produits cuisinés appertisés, possède notamment les marques Panzani, William Saurin ou Zapeti. Depuis le 2 janvier, quatre sites sont à l’arrêt : Capdenac-Gare (Aveyron), Pouilly-sur-Serre (Aisne), Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Les salariés de ces sites se retrouvent donc au chômage technique pour un mois sans être sûrs de pouvoir reprendre le travail en février. Un accord d’activité partielle de longue durée, comme celui qui a été signé dans ce cas, peut être décidé pour deux mois tous les six mois. Pour l’instant, la décision ne concerne que le mois de janvier.
C’est donc 800 salariés de l’entreprise qui sont concernés. Payés à 77% de leur salaire brut, la perte de revenu est lourde : pour les petits salaires cela représente une perte de 150 euros par mois alors que le panier de courses a déjà augmenté de 14,6% cette année. En plus de subir la hausse du coût de l’électricité et du gaz dans leur foyer, la hausse des produits quotidiens, les salariés de Cofigeo perdent encore de leur salaire.
M. Girard, délégué syndical CGT Raynal et Roquelaure Provence sur le site de Camaret, qui produit les conserves Raynal et Roquelaure, explique : « On touche 77% du salaire brut, ce qui représente une perte de 150 euros pour les petits salaires. Pour des gens qui touchent 1400 c’est une grosse perte, surtout dans la conjoncture actuelle. » Car en effet, la hausse du coût de l’énergie aux côtés de celle des matières premières sont à l’origine de cette mise à l’arrêt. La facture énergétique de l’entreprise est passée, selon la direction, de 4 millions d’euros sur l’ensemble des sites à 40 millions. 36 millions d’euros de plus donc, à mettre en regard avec les 224 millions de bénéfice de l’entreprise en 2021.
« La hausse des prix elle va aussi se ressentir dans les grandes surfaces et c’est encore les petits salaires qui vont être impactés. On ne vit même pas, on survit. Les gens sont inquiets parce que tout le bassin est impacté, tous ceux qui nous livrent leurs produits, l’usine qui produit les boîtes de conserve… Pour les couples qui travaillent à l’usine ce n’est plus 150 euros en mois tous les mois, c’est 300 euros », continue le syndicaliste.
De la même façon que chez Duralex ou Arc International c’est pour payer la « crise énergétique » que les travailleurs se retrouvent au chômage technique. Une double peine pour les travailleurs, qui se voient amputés de leur salaire, tout en devant payer de surcroit des factures d’énergie 15% plus élevées. Une fois de plus, ce sont les salariés qui se retrouvent à payer la crise, face à des groupes industriels qui continuent à accumuler les bénéfices.
Nous adressons à tous nos amis lecteurs nos vœux les plus chaleureux pour que, tout au long de 2023, leur santé et celle de leurs proches ne connaissent aucune défaillance et qu'ils gardent - ou retrouvent - la forme au plus haut niveau possible.
Nous souhaitons également à nos lecteurs fidèles, à notre peuple et à toutes les nations, paix et vie heureuse.
Mais pour que ces vœux deviennent réalité, il ne suffit pas d'attendre passivement l'apparition subite d'un arc-en-ciel dans un ciel d'orage.
Nous sommes exposés en France et en Europe, voire dans le monde, à une menace de guerre généralisée. Celle-ci n'est pas le fruit d'un complot fomenté par quelques âmes noires, mais la conséquence des contradictions d'intérêts, fruit d'un système économique, le capitalisme. Arrivé à bout de souffle, à un stade de contradictions faites de crises de plus en plus profondes, la guerre semble être sa seule dernière cartouche.
La mèche est allumée en Ukraine.
Macron et son pouvoir - qu'il tient de son clan financier - attise le brasier en fournissant armes et spécialistes aux oligarques ukrainiens et à leur clown de service.
En cela, ils font de la France un état co-belligérant aux côtés des États-Unis dans la guerre que ceux-ci mènent contre la Russie.
La France et les Français n'ont rien à faire dans cette guerre !
Et contre la mise en condition de l'opinion par les médias des milliardaires, acquis aux désirs de Washington, pour l'entrainer ce conflit, il faut, sans attendre, réagir en s'informant dans les médias libérés, tels les blogsCommun Communeet Réveil Communiste.
Mais la guerre ne rôde pas seule autour de nous.
La misère étend son drap noir sur la France.
Qu'est devenu « le bon vieux temps » où les salaires, par la lutte, rattrapaient les prix, où congés et vacances ne faisaient qu'un, où nos trains arrivaient à l'heure dite, avec des gares ouvertes où montaient les voyageurs, des écoles qui faisaient des enfants de petits érudits à côté d'aujourd'hui, où nos hôpitaux faisaient la gloire de notre pays, et la santé ne rimait pas avec profit.
La France n'était pas un pays de cocagne.
On se battait contre le Capital. Pour avoir plus de droits, de meilleurs salaires, pour vivre toujours mieux. Et si des retours en arrière ont malheureusement eu lieu, c'est du fait de Pétain et de Vichy, et de leurs amis nazis.
Ce fut alors la Résistance.
Et la victoire et la Libération
Certes, depuis ces temps reculés, il a fallu d'abord combattre pour garder les conquêtes sociales.
Mais depuis près de quarante ans, un commerce planétaire et sans frontière, avec Maastricht et l'Union européenne, la loi du marché imposée, les profits explosés, les crises économiques qui se sont succédé, le capital et ses commanditaires, qui n'ont pas de patrie - la Maison Blanche et Wall Street pour bases - voudraient étendre leur patte vers l'Est, la Russie et l'Asie.
Alors dans les pays conquis par cette idéologie, les oligarques ont pris les rênes. Ils sont aux manettes, tels en France, Macron et ses financiers. Ils tiennent le haut du pavé sur la route toute tracée par Sarkozy, Hollande et toute sa bande.
Au nom de ses valeurs, cotées en Bourse, cette caste veut s'approprier les biens de la collectivité, les services publics, pour en tirer encore plus de milliards à leur escarcelle, destinés.
Et pour ce faire, avec l'arbitraire et le fouet, si nécessaire, servis par les médias et leurs propriétaires.
C'est pourquoi nous souhaitons, en plus des vœux d'entrée, une République populaire et laïque, dans une France indépendante, dirigée par le peuple souverain.
Et donc, une France sans grands patrons et sans Macron.
Avec ses vœux pour 2023, Macron annonce la couleur : c'est le Père Fouettard qui, en guise de souhaits, sort de sa besace sa loi sur les retraites, ou plutôt celle du MEDEF, qui correspond aux directives de Bruxelles, notre loup déguisé en Mère Grand...
Les laisserons-nous nous dévorer ?
Pour le reste, comme à l'accoutumée, Macron a débité les mêmes propos dont il a le secret : avec lui à l'Elysée, tout va de mieux en mieux pour les Français.
Les privés d'emploi apprécieront. Et les salariés qui n'ont plus un rond pour faire face à l'inflation. Comme les ouvriers des raffineries - qui des semaines durant, ont fait grève sur le tas - ont fait plier « le monde raffiné des grands raffineurs », selon l'expression de Jacques Prévert, notre regretté poète prolétaire.
Et pour les retraites comme pour les salaires, il faudra les imiter. Pas seulement en défilant le 21 janvier avec la CGT et les autres syndicats, mais localement agir en coordination entre toutes les professions, non seulement ce jour-là mais en continuant le combat sous les formes décidées par les salariés, réunis en Assemblée Générale.
C'est ainsi que pourra se développer la grande bataille sociale tant espérée, qui fera de 2023 une année de combat, une année de lutte dont on se souviendra.
ET MAINTENANT à 2023 car s'il est un enseignement de tout cela :!
C'est que la lutte paye !
Bilan 2022
Raffineries, centrales nucléaires, logistique, SNCF… Ces 15 grèves qui ont marqué l’année 2022
Au cours notamment d’un automne particulièrement agité, le mouvement social s’est mis en branle à l’échelle des entreprises comme des secteurs entiers. Et a pu capitaliser sur un certain nombre de succès.
Manifestation du monde de l'Education nationale le 13 octobre à Paris.(Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Même si les chiffres du nombre de conflits sociaux seront publiés plus tard par le ministère du Travail, l’année sociale 2022 a été particulièrement chargée. Portées notamment par l’inflation etles pénuries de main-d’œuvrequi ont souvent fait infléchir le rapport de force, de nombreuses contestations se sont soldées par des victoires des salariés mobilisés. On fait le tour de cette année sociale avec 15 grèves qui ont marqué les esprits.
Le monde de l’Education nationale ouvre le bal social
C’était l’un des premiers conflits sociaux de l’année. Une grève présentée comme «massive», «historique» ou encore «jamais vue depuis vingt ans». Ce qui s’est traduit dans les chiffres, avec une mobilisation record depuis 2003 :62 % du personnel des collèges et lycées a débrayéle 13 janvier pour dénoncer le protocole sanitaire mis en place par le gouvernement selon le Snes-FSU. 75 % de grévistes dans le premier degré et une école fermée sur deux selon le Snuipp-FSU. Soumis à des protocoles sanitaires stricts et changeant sans cesse, les CPE, principales, assistants d’éducation, profs du premier et du second degréexpliquaient être à bout.
Manifestation à Paris du monde de l'Education nationale, le 13 janvier.(Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Plusieurs grèves interprofessionnelles pour les salaires
Pour la première fois depuis vingt ans,un mouvement de contestation a eu lieu en juin au sein du ministère des Affaires étrangères. L’objet de leur courroux : la réforme de la haute fonction publique qui menace de faire vaciller le Quai d’Orsay. A partir de 2023, deux des plus prestigieux grades du personnel diplomatique français disparaissent en effet pour fusionner au sein du corps des «administrateurs de l’Etat», qui regrouperont désormais l’ensemble des hauts fonctionnaires. Cent postes supplémentaires ont depuis été annoncés, en décembre, une forme de réponse du gouvernement à une contestation inédite et qui a débouché surla création d’une association.
La promotion 2021-2022 de l’ENA, la première à expérimenter la réforme de l’école voulue par Emmanuel Macron,a elle aussi protesté en juincontre une «scolarité mal préparée» et une liste des postes à la sortie «extrêmement différente» de celles des années précédentes.
Assemblée générale devant la raffinerie Notre-Dame-de-Gravenchon, le 12 octobre.(Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
La Bibliothèque nationale de France sens dessus dessous
La réorganisation des services de la BNF annoncée par sa direction a été combattue toute l’année par des salariés et des lecteurs.Dans un mouvement de grève entamé le 10 mai, l’intersyndicale CGT-FSU-SUD a par ailleurs réclamé plus de moyens et de meilleures conditions de travail. En septembre, le site historique de Richelieu avait même connu une journée de grève…le jour de sa réouverture après douze ans de travaux.
Le piquet des sans-papiers à la Poste depuis plus d’un an
Une quarantaine d’ex-intérimaires de Chronopost et DPDcampent depuis fin 2021 sur deux sites franciliens de ces filiales de la Poste. Embauchés par le sous-traitant Derichebourg, ces travailleurs étrangers ont dénoncé en juin auprès de Libération des conditions de travail dignes de l’«esclavage moderne». Selon eux, ces dernières années, la Poste est devenue de plus en plus dépendante de l’exploitation de travailleurs sans papiers. Plus d’un an après le début du mouvement,SUD PTTexpliquait le 26 décembre qu’«aucune réponse n’a été donnée» aux personnes mobilisées.
Marche des sans-papiers en grève à la Poste, à Nanterre le 23 juin.(Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
Les courtiers font le siège de la Banque de France
C’est la première manifestation de ce genre dans l’histoire de la profession. Le 20 septembre, une grosse centaine de courtierss’est rendue devant le siège de la Banque de Franceafin d’exprimer un «ras-le-bol général». Le mouvement a par ailleurs permis d’illustrer les difficultés de la filière causée parle mécanisme du taux d’usure,dans un marché de l’immobilier plombé par la hausse des taux. «On a prouvé que la mobilisation a payé et que, sans rapport de force, rien n’avance», a résumé Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’Union des intermédiaires de crédit.
Les centrales nucléaires à l’arrêt et la panique chez EDF
C’est un conflit qui a effrayé jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. En pleine préparation face à la crise énergétique de cet hiver,les agents EDF des centrales nucléaires ont su user de leur rapport de force pour obtenir gain de cause. Au fil de l’automne, la FNME-CGT a fait s’arrêter la production et la maintenance des réacteurs un à un, dans toute la France. A tel point qu’il n’aura fallu quedeux petits jours de discussionpour que la direction accède aux revendications du syndicat : 2 NR (niveaux de rémunération dans les grilles de salaire des agents), l’équivalent de 200 euros minimum d’augmentation pour tous les agents. Un montant qui servira de canon de discussion pour toutes les entreprises de la branche des industries électriques et gazières (IEG) par la suite.
Le secteur de l’énergie multiplie les victoires sociales
Dans le sillage d’EDF, la puissante Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME)-CGT a mis sur la table ces 200 euros minimum comme indispensable. Certains n’ont pris qu’une journée, d’autres ont nécessité davantage de temps mais les succès se sont succédé. En particulier dans deux entreprises symboles en France, en charge de la distribution de l’énergie : Enedis et GRDF, soit les enfants d’EDF-GDF. Après le blocage de nombreuses agences,les pros de l’électricité ont réussi à avoir leur augmentation début novembre. Chez GRDF, la situation s’est en revanche enlisée. Mais alors que la situation semblait inextricable, la direction et la CGT se sont de nouveau mises autour de la table. Et si les 2 NR n’ont pas été officiellement été entérinés, on apprenait à quelques jours de Noël que tous les agentsobtiendront bien, minimum, 200 euros par mois en 2023.
Les agents d’accueil de la Philharmonie de Paris coupent le son
Pendant plus d’un mois, une quinzaine de jeunes chargés de l’accueil de l’établissement culturel parisien, sous-traités à une grande entreprise d’intérim, se sont mobilisés pour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Libération racontait fin novembrecomment c’était pour certains le tout premier contact avec le militantisme.
Les services de transports en plein marasme social
Pénurie de main-d’œuvre, salaires atones, conditions de travail compliquées… Le secteur des transports collectifs a vu se multiplier partout en France des mouvements et des crises sociales.La maintenance RATP, grâce à sa nouvelle grève perlée pointue, a eu un impact considérable avec en ligne de mire la remise en cause du système de rémunération et la dégradation de leurs conditions de travail. Mais toute l’année,des conflits ont éclaté, sans que la plupart ne semblent avoir débouchés sur des revendications satisfaites. Ce qui présage d’une année 2023 tout aussi agitée, sur fond de dysfonctionnements du réseau francilien et de préparation à l’ouverture à la concurrence.
Assemblée générale des agents de la SNCF le 18 octobre à gare du Nord.(Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
Les salariés du géant pharmaceutique Sanofi veulent partager les profits
Une quinzaine de sites du géant pharmaceutique français se sont mobilisés pendant plusieurs semaines à l’automne. Ils exigent alors des revalorisations salariales dignes des énormes bénéfices générés par Sanofi.A Val-de-Reuil (Eure), des salariés expliquaient le 8 décembre leurs revendications alors que «la fatigue pren[ait] le dessus». Certains syndicats, majoritaires, ont signé un accord salarial avec la direction au bout d’un mois, même si d’autres salariés et la CGT souhaitaient poursuivre le mouvement. Depuis, CGT et Solidaires fustigent des procédures disciplinaires qui auraient été engagées contre des salariés mobilisés.
Devant le site Sanofi de Val-de-Reuil (Eure), le 7 décembre.(Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Chez Geodis, la logistique réclame sa part
Les employés de la plateforme de distribution et de transport ont cessé le travail pendant un mois.A Gennevilliers, plusieurs représentants syndicaux et politiques ont défilé, notamment le 25 octobre, pour soutenir ces salariés invisibles, qui exigeaient des revalorisations salariales, alors que l’entreprise a affiché des profits records en 2021.
Et mi-novembre, un accord signé prévoyait que les salariés bénéficieraient notamment d’une augmentation de 4 % et d’une prime de fin d’année de 300 euros bruts. «La grève, on sait quand ça commence mais on se sait jamais quand ça finit. On se battra jusqu’à ce qu’on obtienne gain de cause», assurait à Libération Idris, 35 ans, membre de la CGT Geodis. Dont acte.
Résultat : des centaines de trains supprimés pendant le week-end de Noël, des usagers en colère et un gouvernement qui a multiplié les sorties médiatiques. Et pour sauver le réveillon du Nouvel An, la direction a remonté sa proposition d’augmentation de salaire, accord qui a été signé par les syndicats.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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