Les "négociations" de l'assurance chômage sont de grands moments de théâtre :
Le MEDEF, qui co-dirige l'UNEDIC avec la CFDT ou FO depuis des années, fait semblant de "négocier" avec l'ensemble des syndicats. En réalité, il se contentera d'un accord avec ses "partenaires" de toujours.
Souvent, la CFE-CGC signe aussi. La CFTC se cale sur la position de la CFDT.
La CGT, seul syndicat qui organise les chômeurs, a une autre analyse que le MEDEF et ses partenaires, qui considèrent que c'est aux chômeurs de payer la crise : Au lieu de baisser les droits des chômeurs, la CGT propose de faire payer ceux qui abusent du système, c'est-à-dire les patrons qui abusent des contrats pourris (intérim, CDD, temps partiel avec salaire de misère).
De fait, un salarié en CDI temps plein ne coûte rien à l'assurance chômage tant qu'il est sous contrat.
Il ne coûte à l'assurance chômage que si il est licencié.
En revanche, un salarié sous contrat intérim, CDD, ou temps partiel, va forcément, et rapidement, se retrouver au Pôle emploi, et donc être indemnisé.
Les patrons qui abusent des CDD, intérim, et autres temps partiels payés une misère, devraient donc, vu qu'ils coûtent cher à l'assurance chômage, contribuer plus à l'assurance chômage.
Ce n'est pas le choix qui a été fait par les signataires de l'accord de l'assurance chômage du 14 avril 2017 qui s'applique - en plus grande partie - le 1er novembre 2017. Pour ces signataires, il est urgent de faire quelque chose concernant la dette cumulée de l'assurance chômage, soit 30 milliards d'euros, un an de budget de l'assurance chômage.
Et c'est aux victimes de la crise de payer la note.
Les intérimaires : Une baisse d'allocation jusqu'à -28%
Les intérimaires qui subissaient une intense précarité - illégale - liée à des contrats à la semaine, seront ceux qui subiront la plus forte baisse de leur allocation.
Cas-type : Un allocataire qui cumulait un contrat par semaine pendant 4 mois, et qui travaillait 5 jours par semaine, était indemnisé, à l'issue de ses contrats, sur la base suivante :
Salaire journalier de référence : Revenu brut hebdomadaire / 5
Mais ça, c'était avant !
A partir du 1er novembre, il sera indemnisé sur cette base :
Salaire journalier de référence : Revenu brut hebdomadaire / 7
Sur une semaine, la perte est de 28%. Les intérimaires au "contrat à la semaine" vont donc voir leur allocation baisser de 28%.
L'argument avancé par les signataires de la convention (MEDEF, CGPME, U2P, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) ? L'équité !
Il est donc, pour ces signataires, "équitable" que ce soient les intérimaires, victimes de la précarité, qui subissent une baisse de leur allocation, pour renflouer les caisses de l'Unedic.
Pour les intérimaires, ce sera donc la TRIPLE PEINE : précarité, surmortalité au travail, baisse d'allocation. Encore bravo aux signataires de la convention.
Vous avez entre 50 et 53 ans ? Vous perdez un an d'allocation
Les précédentes conventions assuraient aux allocataires de plus de 50 ans une allocation pendant 3 ans maximum (cas où l'allocataire avait cotisé au moins 3 ans).
Mais ça c'était avant.
Désormais, la règle est la suivante :
Pour les moins de 53 ans, ce sera 2 ans maximum.
Pour les allocataires qui auront au moins 53 ans au moment de leur ouverture de droit, ils pourront bénéficier de 2 ans et demi d'assurance chômage.
Les allocataires qui auront au moins 55 ans au moment de leur ouverture de droit pourront, eux, bénéficier de 3 ans d'allocation.
Les signataires de cette convention trouvent normal que, au regard du report de l'âge de départ en retraite (signé aussi par la CFDT), il faut repousser l'âge qui fait bénéficier d'une durée plus longue d'assurance chômage.
Or un pensionné sur deux démarre sa vie de pensionné en étant au chômage. Ce phénomène se développe. Les patrons aiment se "débarrasser" des "gros salaires" avant qu'ils n'arrivent en retraite, pour embaucher des "petits salaires".
De plus en plus d'allocataires de plus de 50 ans basculeront donc plus vite aux minima sociaux (ASS, RSA...). Double peine pour eux donc : Virés car "coûtant trop cher", puis réduction de la durée de l'assurance chômage.
Vivement la disparition de l'assurance chômage ?
En Angleterre, l'allocation d'assurance chômage est au niveau du RSA, la même pour tout le monde, et si vous êtes ingénieur, et qu'il n'y a pas de boulot dans votre branche, le "Pôle emploi anglais" peut vous obliger à prendre un emploi d'agent de nettoyage.
C'est ce que souhaite Macron, avec son projet de "nationalisation" de l'assurance chômage : Fin des allocations d'assurance chômage. Tout le monde au "forfait RSA".
Si les bandits gestionnaires de l'assurance chômage s'acharnent à diminuer les droits des allocataires, convention après convention, ce n'est pas une raison pour jeter le bébé avec l'eau du bain.
L'assurance chômage en France est un droit acquis par un rapport de force.
Les syndicats "réformistes" ne sont que des larbins au service du patronat.
Les cotisations des travailleurs ne doivent pas être détournés des travailleurs.
Et ce n'est pas en réduisant les droits des chômeurs qu'on crée des emplois.
En revanche, il serait peut-être temps de s'intéresser aux milliards versés aux entreprises tous les ans, sans aucun contrôle.
Source : IGAS
Nota : Ce tableau ne tient pas compte du CICE, ni du "pacte de compétitivité" qui ont déversé encore 60 milliards supplémentaires aux patrons. Ce pognon n'a en rien servi à l'investissement ou pour embaucher, mais au contraire pour débaucher, et remplir les poches des actionnaires, les vrais parasites de notre société.
Les 6,7 millions de chômeurs inscrits au Pôle Emploi, eux, ne sont pas des assistés, des parasites, des tire-au-flanc. Les 44% des chômeurs qui sont indemnisés touchent en moyenne 1010 euros par mois. Ce qui veut dire que de nombreux chômeurs touchent moins que ça.
Rappel : Les chômeurs ne demandent qu'à avoir un emploi décent à salaire décent. Avec le progrès technique (ordinateurs et robots), il suffit de PARTAGER, aussi bien le travail que les richesses produites par les travailleurs. Et... Ca urge !
En Bretagne, il faut être inscrit 8 ans en moyenne au Pôle Emploi avant de décrocher un CDI
Le calcul est vite fait : 300.000 inscrits au Pôle emploi en Bretagne, 9807 ont signé un CDI en trois mois !
source : Pôle Emploi
Rappel : Une offre sur deux dîte "raisonnable", c'est-à-dire utilisable pour RADIER les chômeurs est carrément... Illégale !
Il est temps d'inverser la vapeur, les parasites doivent passer à la caisse
Ca suffit de faire des cadeaux à la classe dirigeante.
1% de la population touche plus de 7500 euros par mois.
Ils ont les moyens, ils ont profité de la crise.
A eux de payer maintenant.
source : Observatoire des inégalités
Pour se mobiliser, pour connaître ses droits, pour défendre son bifteck, syndiquez-vous.
N'attendez pas que Macron et ses petits copains fassent, comme Sarkozy le rêvait, travailler les chômeurs de force pour le RSA.
Ne restez pas seul, relevez la tête, rejoignez la CGT, le seul syndicat qui organise les chômeurs
"Celui qui combat peut perdre, celui qui ne combat pas a déjà perdu". B. Brecht