Depuis quelques jours, avec un ensemble saisissant, l'ensemble des médias, presse écrite, télés, radios, nous sortent de la boite le scandale des Paradise Papers.
"Le Monde" en est l'exemple parfait : sa UNE depuis trois jours dénonce le fait que les grands groupes industriels et financiers, comme à titre personnel leurs dirigeants, recherchent dans les paradis fiscaux " l'optimisation" de leurs impôts. Comme si ce scandale venait juste d'éclater grâce au flair et au professionnalisme de journalistes enquêteurs...
En fait, ce n'est pas la première fois que la pratique des paradis fiscaux par les détenteurs des grandes fortunes fait la UNE des médias. Et à chaque fois, la gente politico-médiatique feint de s'émouvoir et jure que le "scandale" doit cesser et que ces fameux paradis, dûment répertoriés, doivent fermer boutique. Déjà, en 2009, le Président de l'époque, Nicolas Sarkozy, était catégorique :
Le 23 septembre sur TF1 et France 2, lors de son entretien face à Laurence Ferrari et David Pujadas lors des JT de France 2 et de TF1, Nicolas Sarkozy justifie son action depuis le G20 sur Londres, en avril.
Sur le sujet des paradis fiscaux, il rappelle qu’«à Londres, la France s’est battue pour que les paradis fiscaux, le secret bancaire, la fraude organisée, ça soit terminé». Le Président est ensuite allé plus loin, n’hésitant pas à dire : «On y était arrivé. Les paradis fiscaux, le secret bancaire. C’est terminé.»
IL Y A HUIT ANS DE CELA ...
Et aujourd'hui, les médias publics et privés jouent l'innocence...Comme s'ils découvraient la chose...Et comme si le fait de planquer profits d'entreprise et fortunes personnelles à l'abri du fisc relevait d'un fait divers, d'une escroquerie individuelle, d'une tricherie illégale.
Pas du tout : le recours généralisé aux paradis fiscaux découle normalement de la législation européenne et de son axiome : la libre circulation des capitaux. Son application pratique sur le terrain, c'est "l'optimisation fiscale", c'est-à-dire la recherche des moyens et des lieux où les taxes et impôts sur les profits et les fortunes sont les plus bas.
Et les Etats et leurs dépendances feutrées de se faire concurrence en la matière. Pour éviter toute publicité tapageuse, le secret bancaire et les destinations improbables de ces paradis permettent une confidentialité de bon aloi, entre gens du même monde, celui des affaires.
Alors pourquoi cette campagne à la UNE des médias ?
Pour montrer la probité des journalistes et leur "rigueur morale" ?
Allons donc : les principaux journaux appartiennent tous à des milliardaires, ceux justement qui utilisent à leur profit les loi, ces lois qu'ils font voter par leurs hommes de paille...Alors, quelle motivation ont les médias : se donner le masque de l'impartialité pour faire gober au public le reste de leur production journalistique ? Certes, mais aussi, face au mécontentement général, ouvrir partiellement quelques vannes et promettre - promis, juré - que ces pratiques sont en voie de règlement, et que la morale va enfin triompher. Nul doute que l'ex-banquier de chez Rothschild, en gîte provisoire à l'Elysée, va nous promettre que grâce à lui, foi de Macron, les banques et la finances ne feront plus dorénavant la loi...
Cependant, il n'est pas indifférent que notre bon peuple pressuré et exploité à plein régime, tire de cette vaste escroquerie légale la conscience que nous vivons dans un empire où les Dassault, les Arnaud, les milliardaires du CAC 40 font la loi. Chacun doit comprendre que cette loi permet aux entreprises de licencier comme Whirlpool pour quérir un salariat encore plus corvéable à l'étranger tout en s'exonérant des impôts et taxes au détriment de leur propre pays, trahissant ainsi l'intérêt national. Les infos en donnent le prix : 20 milliards d'euros l'an ainsi escroqués au budget de la France.
Et ce sont les mêmes qui ordonnent la chasse aux chômeurs, accusés de fraudes !
Et que ce sont les mêmes qui sont aux manettes de l'Etat pour imposer les lois dures aux miséreux, bénéfiques au Capital...
Tirons-en les leçons : est-ce logique que les puissants, fort de leur argent, dirigent à leur profit un Etat comme le nôtre, par Macron interposé ?
N'est-il pas temps que notre peuple réagisse et vite, et comme en 1789, rompe brutalement avec le règne, hier de l'aristocratie, aujourd'hui de l'oligarchie financière, qui