Mai et juin sont des mois bénis pour les actionnaires. C’est au cours de cette période que se tiennent la plupart des assemblées générales qui décident des dividendes. C’est aussi durant ces deux mois qu’est distribué l’essentiel des coupons annuels promis aux investisseurs. Et cette année, la moisson s’annonce abondante, puisque les sociétés du CAC 40 s’apprêtent à distribuer à peu près 47 milliards d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2017, contre 44,3 milliards l’an dernier. À ce montant, il convient d’ajouter 6,5 milliards d’euros de rachats d’actions, qui constituent aussi un retour direct à l’actionnaire.
Fait exceptionnel, toutes les sociétés du CAC 40 distribuent un coupon. Trente-quatre d’entre elles ont prévu de l’augmenter, souvent à travers une progression à deux chiffres des sommes versées. Cet assaut de générosité s’explique par le très net redressement des profits des grandes sociétés françaises (+ 26,5 % l’an dernier, à 97 milliards d’euros, selon les calculs du cabinet PWC) et par l’amélioration de leur situation financière. Leur endettement a ainsi été divisé par près de deux en dix ans, ce qui laisse de plus en plus d’argent disponible pour récompenser la fidélité des actionnaires.
Contrairement à une idée répandue, le dividende n’est pas l’ennemi de l’investissement: 53 % du cash issu du résultat d’exploitation ont été réinvestis dans les entreprises pour financer leur développement et renforcer leurs fonds propres.
La fixation du montant du dividende est aussi l’expression d’une certaine confiance dans l’avenir, qui permet de s’autoriser à procéder à un retour aux actionnaires plus important qu’en période de disette. Après de longues années médiocres, au début des années 2010, la croissance est de retour, notamment en Europe, et les perspectives d’évolution des résultats des entreprises (+ 12 % en moyenne cette année pour les sociétés du CAC 40) ne cessent d’être révisées à la hausse par les analystes financiers.
Avec près de 50 % du capital des grandes sociétés françaises détenus par des actionnaires non résidents, les directions des grands groupes se trouvent face à des investisseurs internationaux exigeants, notamment les fonds anglo-saxons qui attendent des rémunérations élevées. Il est important de s’assurer de leur fidélité et, ainsi, de stabiliser le capital de l’entreprise. Dans cette optique, le montant du dividende et sa capacité à progresser régulièrement dans le temps constituent un élément important de la valorisation des actions.
Sur la base des coupons attendus cette année, les sociétés françaises dégagent un rendement moyen de 3,2 % supérieur à celui des sociétés américaines de l’indice S&P 500, alors que leurs profits augmentent moins vite. Le niveau du dividende dépend souvent des activités des entreprises: plus elles sont matures, plus elles dégagent des marges confortables sans avoir à soutenir un important effort d’investissement, plus la société peut se permettre d’être généreuse à l’égard de ses actionnaires.
Les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis le début de la crise, au détriment des investissements et des salariés, indique un rapport publié lundi par les ONG Oxfam et Basic. «La France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires», assure le rapport intitulé «CAC 40: des profits sans partage», réalisé par Oxfam et le Bureau d’analyses sociétale pour une information citoyenne (Basic).
"Ca n'empêche pas, Nicolas"
Mais de ces profits exorbitants et des taxes à imposer aux bénéficiaires pour couvrir les besoins essentiels des citoyens en difficulté, le pouvoir macronien se refuser à en discuter...
Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com