Alain Jope, directeur général du géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques depuis janvier, a averti que la croissance des ventes en 2019 et 2020 serait inférieure aux objectifs fixés par son prédécesseur.
Unilever appelle à la patience. Le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques a averti ce mardi qu'il revoyait à la baisse ses prévisions de croissance pour l'exercice 2019 et le début du suivant.
Dans un communiqué , le groupe indique que la croissance de ses ventes cette année sera « légèrement inférieure à son objectif pluriannuel d'une croissance située dans la fourchette de 3 % à 5 % ». Pour le premier semestre 2020, la progression des ventes est attendue en dessous des 3 %, a-t-il ajouté. « En raison des défis rencontrés sur certains marchés, nous nous attendons à manquer de peu notre objectif de croissance annuelle de nos ventes », a commenté Alan Jope, directeur général du groupe.
Le groupe indique avoir dû faire face « au ralentissement économique en Asie du sud, un de ses plus gros marchés, et un contexte difficile de négoce en Afrique de l'ouest ». Une « reprise totale » de l'activité en Amérique du Nord devrait « prendre du temps », en dépit des « premiers signes » d'amélioration, précise-t-il également.
Mais, à quelques jours du premier anniversaire de son arrivée à la tête d'Unilever , Alan Jope affiche sa confiance : « Croître demeure notre première priorité et nous sommes certains d'avoir la bonne stratégie et les investissements nécessaires pour améliorer notre performance ».
Unilever, qui possède 400 marques dont Knorr, Lipton, Magnum, Dove ou encore Ben & Jerry's, avait enregistré en 2018 une baisse de 5,1 % du chiffre d'affaires, à 51 milliards d'euros. Le groupe a opéré un virage stratégique à l'arrivée de l'Ecossais, après dix années sous la direction de Paul Polman, parti après un désaccord avec les actionnaires sur le déménagement du siège londonien du groupe à Rotterdam.
Objectif : se démarquer de ses concurrents, en privilégiant les produits durables ou bien de niche. « Notre modèle centenaire consistait à proposer des produits de masse à des masses de consommateurs. Il a vécu », avait lâché Alan Jope à Davos cette année.
Après l'annonce des nouvelles prévisions du groupe ce mardi, le titre a chuté à la Bourse d'Amsterdam. Vers 13 heures, il s'affichait en recul de près de 6 % à 51,70 euros.