Le traitement des déchets et l’enlèvement des ordures est un secteur critique. Son importance est telle que la grève des éboueurs à Marseille, comme celle des personnels des usines de traitement des déchets de la région parisienne est de plus en plus nettement au coeur d’une offensive médiatique et politique.
Crédit photo : Pauline Guigou/FTV
Appel à la responsabilité, mise en place d’un service minimum, réquisition des grévistes et évocation de la possibilité d’une intervention de l’armée pour faire le ramassage, tous les moyens sont bons pour essayer de couler une grève qui fait mal.
La réforme des retraites en cours veut attaquer tous azimuts les travailleurs et les éboueurs ne sont pas épargnés. C’est la reconnaissance de la pénibilité de leur travail qui est menacée alors que l’espérance de vie d’un éboueur est de 7 ans inférieure à la moyenne nationale. Si les autorités hurlent à propos des risques liés à l’insalubrité des rues, c’est pour mieux masquer le fait qu’elles nient celle d’un travail qui use les corps et qui mériterait davantage de protection encore, comme de nombreuses professions usantes et dangereuses. Ce ne sont pas les grévistes qui mettent en danger la population ce sont les autorités politiques et médiatiques qui menacent à long terme l’intégrité des travailleurs en leur volant leur existence et leur santé.
Pour l’heure, ce sont quelques 3000 tonnes de déchets qui s’amoncellent dans les rue de la cité phocéenne. L’efficacité d’une grève peut souvent se mesurer au degré d’hostilité des médias et des pouvoirs en place. Les éboueurs sont ainsi copieusement traités comme des preneurs d’otages, et leur droit de grève est menacé. Alors qu’un service minimum est instauré, on commence à parler de réquisition et certains vont même jusqu’a mentionner la possibilité d’avoir recours à l’armée pour effectuer le ramassage des ordures. Sarkozy avait lui aussi eu massivement recours aux réquisitions lors du mouvement contre la précédente réforme des retraites à l’automne 2010, réquisitions dénoncées par l’Organisation internationale du travail à l’époque. Les grèves des travailleurs sont combattues farouchement et par tous les moyens par le patronat et les pouvoirs politiques. Il s’agit pourtant de l’arme la plus décisive que possèdent les travailleurs, c’est pourquoi il faut soutenir les grévistes et défendre, aussi férocement qu’ils l’attaquent, le droit de grève.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE