La CGT, la CFDT et la CFE-CGC prennent la parole ensemble alors qu'un comité social et économique est prévu ce mercredi 27 octobre à l'usine Alsa de Ludres. Des syndicats qui s'inquiètent pour la pérennité de l'usine dont la production doit baisser l'an prochain.
Quel avenir pour l'usine agroalimentaire Alsa à Ludres, dans le Grand Nancy ? Le site qui emploie une centaine de salariés et produit notamment de la levure chimique dans son petit paquet rose, serait menacé selon les syndicats. Un comité social et économique est prévu ce mercredi 27 octobre avec la direction de l'usine, rachetée en 2018 par Dr Oetker. Selon les syndicats, la direction prévoirait une forte baisse de la production l'an prochain, alors que le marché se porte bien.
"Le marché n'est pas morose"
Depuis le rachat à Unilever par Dr Oetker, son concurrent avec la marque Ancel, l'usine de Ludres est sur une mauvaise pente, selon Joël Blumenfeld, délégué syndical CFDT :
"On se rend compte que, petit à petit, les tonnages fuient le site de Ludres. Pour l'avenir, on nous annonce presque 50% de tonnage en moins. Nous n'obtenons pas de la part de la direction les documents justifiant une baisse du marché. Pendant la crise du Covid, on a tourné un maximum, jour, nuit, samedi et dimanche. Nous pensons que le marché n'est pas morose mais qu'il y a une volonté de produire ailleurs, à Strasbourg et en Allemagne".
Résultat : des lignes de fabrication de plus en plus souvent arrêtées, une production qui diminue. Guillaume Mathieu est délégué CGT et secrétaire du CSE, il tire la sonnette d'alarme avant qu'il ne soit trop tard :
"L'année prochaine, on va fêter les 125 ans de la marque Alsa, les 50 ans de l'usine à Ludres. Je pense que c'est un peu les dernières années. On s'est battu pour que la marque en arrive là. C'est compliqué pour nous".
Un dialogue de sourds
Il y a trop peu de communication avec la direction, dénoncent les syndicats qui craignent que l'usine ne devienne une coquille vide. C'est la crainte de Pascal Jamis, délégué syndical CFE-CGC :
"Le petit sachet rose est parti principalement en Allemagne. C'était notre coeur de métier. On nous laisse quelques miettes. Beaucoup de lignes s'arrêtent. On n'a jamais vu ça en 35 ans."
Une rupture conventionnelle collective serait en discussion avec une trentaine de départs soit près d'un tiers des effectifs. Contactée par France Bleu Sud Lorraine, la direction de Dr Oetker n'a pas répondu à nos sollicitations.
Publié par Francebleu.fr
Il y a 3 ans cette marque appartenait au groupe Unilever.