SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

Après l’adoption en force de la loi de finances 2024, par un nouveau recours au 49-3, le 22 décembre, le Conseil constitutionnel a rejeté ce 29 décembre plusieurs dispositions de la loi. Notamment, celle prévoyant l'utilisation de l'épargne populaire (livret A, livret de développement durable) pour financer l'industrie de la Défense. La CGT avait alors dénoncé, dans un communiqué de presse le 17 novembre dernier, l’utilisation de l’argent populaire pour financer l’industrie de la défense et l’armement.

Cette sage décision du Conseil constitutionnel, pour la deuxième fois (après un premier rejet lors de la loi de programmation militaire à l'été 2023), rejette ce fléchage de l'épargne populaire.
La CGT s’en félicite, même si cette notion peut être introduite de nouveau par le gouvernement via une autre loi.
Pour la CGT, il est urgent que l’État prenne des dispositions pour permettre de dégager des moyens supplémentaires pour le logement, en particulier social, et le financement de la transition écologique.
Sur le reste du budget 2024, la CGT reconnait la juste décision de rejeter sur le fond, les dispositions destinées à attirer en France des fédérations sportives internationales telles que la FIFA. Cette nouvelle niche prévoyait d’exonérer les fédérations de l’impôt sur les sociétés, de la cotisation foncière des entreprises et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) mais, aussi, d'exonérer d'impôt sur le revenu leurs salariés pendant 5 ans. Cela constituerait un véritable paradis fiscal, ce que la CGT combat.
Aujourd'hui, la FIFA dispose déjà d'un régime très favorable en Suisse, avec un taux d'imposition extrêmement faible (à hauteur de 4,25 % des bénéfices nets, 23 millions de dollars d'impôts en 2022 sur un résultat net de 2,4 milliards).
Pour la CGT, la construction d’une fiscalité internationale redistributive et juste est indispensable.
Pour cela, il faut une coordination, afin de lutter contre la concurrence fiscale et mettre fin à tout dispositif de dumping fiscal, réduisant de fait les moyens des États à financer leurs services publics.
Ces deux rejets ne transforment malheureusement pas l’orientation générale du budget 2024. Pour la CGT, le PLF2024 reste toujours élaboré au profit des plus aisés dans une logique capitaliste. La CGT revendique une fiscalité juste et progressive permettant de financer des services publics à la hauteur des besoins et intégrant leur gestion guidée par des critères sociaux, sociétaux, environnementaux et économiques, notamment par l’embauche de personnels garants des missions dans la santé, l’éducation…
La CGT a des propositions en ce sens (
https://www.cgt.fr/dossiers-de-presse/plf-2024-analyse-et-propositions-de-la-cgt-dossier-de-presse) et continuera de les porter, afin de garantir une juste égalité de traitement, en proximité, pour la population sur l’ensemble du territoire.

Montreuil, le 3 janvier 2024

 

Publié par EL DIABLO

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Stef Logistic Vitry. Après la grève, la direction menace des salariés de licenciement

Après que les travailleurs du site de Vitry ont gagné des augmentations de salaire lors d'une grève en novembre, la direction de Stef Logistic contre-attaque. Plusieurs salariés ont été convoqués en commission disciplinaire, avec de possibles licenciements à la clef. Face à la répression syndicale, l’unité de tous les travailleurs est nécessaire !

Répression patronale

Crédits photo : Révolution Permanente

STEF, géant de la logistique et du transport spécialisé dans l’agroalimentaire et dans les produits surgelés, qui a fait plus de quatre milliards de chiffres d’affaires en 2022, avait dû se résigner à lâcher une augmentation de salaire suite à la grève menée en novembre par les salariés du site de Vitry-sur-Seine. Après cette première victoire, la direction du site entame sa contre-offensive, en mettant la pression sur les grévistes les plus combatifs de la grève.

« On est convoqués pour des motifs bidon. Cela fait 9 ans que je travaille dans la boîte, je n’ai jamais été en retard ou commis de faute professionnelle. Et maintenant, au motif que je suis grossier, on me menace de licenciement. Pour un autre collègue, c’est pour une absence qui date de Juin ! » relate Jacques*, un gréviste de novembre. « Une hypocrisie sans nom » pour le salarié qui témoigne des conditions de travail auxquelles il faut faire face chaque jour : « On travaille sous -15 degrés dans les chambres froides, on marche sans arrêt toute la journée, on transporte des colis de 15 kilos parfois ».

Selon Jacques, les représailles s’inscrivent dans une offensive plus large contre les travailleurs du groupe. Pendant la période intense des fêtes de décembre, où le nombre de colis à préparer est au plus haut, les intérimaires du groupe ont subi une pression très importante de la direction. « La direction menace les intérimaires avec le plus faible rendement, de les mettre à la porte du jour au lendemain. Avec le peu de droits et de protection qu’ils ont, les intérimaires sont obligés de rentrer dans ce jeu de compétition morbide », dénonce l’ex-gréviste. « En conséquence, certains se privent d’une pause chaleur, pourtant essentielle, pour être le plus efficace possible. Et tout ça, les bénéfices record enregistrés durant les fêtes, va dans la poche de nos patrons et de Picard. »

Face à ses menaces sans précédent, les syndiqués CGT et des salariés non-syndiqués ont décidé de se réunir la semaine prochaine, pour « discuter d’une stratégie » pour faire face à l’attaque. « La stratégie de la direction est claire : ils veulent nous diviser, isoler et individualiser chaque convocation pour pouvoir mieux nous réprimer. Mais nous n’allons pas nous laisser faire et nous allons organiser une réponse collective » annonce Jacques. Une réaction salutaire pour ne pas laisser le patronat faire régner la peur et diviser les salariés, alors que les attaques contre les syndicalistes et les grévistes se multiplient. Depuis décembre dernier, des milliers de syndicalistes de la CGT sont visés par des procédures judiciaires en raisons d’activités syndicales. Face à la tentative des patrons de couper des têtes et de revenir sur les moindres concessions, c’est l’unité des travailleurs et la solidarité la plus large qui fera reculer les attaques.

*Le prénom a été modifié

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Vol d’argent public : Darmanin aurait fait économiser entre 67 et 224 millions d’euros de taxes au PSG

Médiapart a révélé qu’en 2017, Darmanin, alors ministre des Comptes publics, a fait économiser entre 67 et 224 millions d’euros d’impôts au PSG. Une nouvelle affaire Darmanin, fomentée au service du Qatar avec la complicité de ses « supérieurs », et au détriment des travailleurs, condamnés à l’austérité.

L'austérité pas pour tout le monde

Crédits photo : capture d’écran BFMTV

En 2017, le PSG rachète le joueur brésilien Neymar au FC Barcelone pour la somme de 222 millions d’euros. C’est, à l’époque, le transfert le plus cher de l’histoire du football – un transfert pour lequel la société qatarie propriétaire du club ne versera pas un centime d’impôt au Trésor Public. C’est ce que révèle une enquête publiée ce jeudi par Médiapart, qui pointe le rôle central joué par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Compte Publics, ainsi que par son ex-directeur de cabinet Jérôme Fournel et par l’ex-député macroniste et président de l’Assemblée nationale Hugues Renson.

« C’est le deal sportif du siècle, il ne faut pas qu’il soit tué par l’administration » - Jean Michel Ribes, ex-directeur de communication du PSG, aujourd’hui mis en examen pour corruption et trafic d’influence.

C’est, en substance, la logique qui va diriger les tractations entre le club qatari et le cabinet de Gérald Darmanin. « Je viens de parler à Darmanin. Il dit qu’il a bien le truc en tête et qu’il y travaille », écrit ainsi Hugues Renson au dircom du PSG. En quatre jours, celui-ci va parvenir à obtenir du ministre, par l’entremise de son directeur de cabinet, l’exonération de tout impôt et cotisation sociale pour le rachat de Neymar. Une « affaire » qui selon Mediapart impliquerait aussi les « supérieurs » de l’ancien ministre, à savoir le « président » et son équipe, dont le journal a précisé qu’ils n’ont pas souhaité répondre aux sollicitations des journalistes.

Au total, le non-perçu pour les caisses de l’Etat s’élèverait entre 67 et 224 millions d’euros. Pendant ce temps, sur France Inter, Gérald Darmanin se félicitait de son bon coup, en raison des « impôts qu’il [Neymar] [allait] pouvoir payer en France ».

L’Etat Qatari et la présidence du PSG semblent de fait avoir acquis une certaine confiance dans leur capacité à mobiliser le gouvernement dans le sens de leurs intérêts. Une autre enquête publiée par Médiapart fait état des pressions exercées lors de la tentative d’arrestation de Nasser al-Khelaïfi en juillet dernier. Alors que le président du PSG est visé par une enquête pour enlèvement, torture et séquestration, le secrétaire de l’ambassade du Qatar aurait fait immédiatement prévenir Gérald Darmanin, menaçant les policiers de sanctions de la part de leur ministre de tutelle.

Ainsi, cette nouvelle « affaire Darmanin » – le ministre étant déjà visé dans le cadre d’une enquête pour viol – reste dans la logique de la macronie : faire toujours plus de cadeaux aux milliardaires et au grand patronat, en exonérant d’impôts les plus riches, quand dans le même temps, il part à la chasse à la « fraude fiscale » en visant les travailleurs.

Un deux poids deux mesures qui illustre une nouvelle fois l’hypocrisie du discours dénonçant le « déficit » des finances publiques et montre une nouvelle fois que l’austérité n’est pas pour tout le monde. Pour les travailleurs, l’austérité prime tandis que pour les grands patrons et l’Etat Qatari, ce sont des cadeaux aux frais du contribuable, qui doit de son côté compenser les largesses du pouvoir. Cette fois, c’est l’ancien ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin qui, avec l’assentiment des plus hautes sphères du pouvoir politique, a délibérément fait le choix de ne pas faire entrer plusieurs millions d’euros dans les caisses de l’Etat pour offrir gracieusement des millions d’euros à l’Etat Qatari.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Victoire ! Airbus condamné pour discrimination syndicale contre un militant CGT

Le géant aéronautique a été condamné par la cour d'appel de Toulouse le 22 décembre 2023 pour discrimination syndicale. Une victoire juridique face à une longue tradition d’attaques contre le syndicalisme combatif chez Airbus.

Répression syndicale

Crédits photo : Wikimedia Images

Vendredi 22 décembre, la justice a donné raison à un salarié d’Airbus, militant CGT, qui se battait depuis 4 ans pour faire reconnaître la discrimination syndicale dont il était victime. Ce dernier avait saisi le tribunal des Prud’hommes de Toulouse en août 2019. Il avait obtenu une première condamnation du géant aéronautique en 2021 et la décision a été confirmée par la cour d’appel de Toulouse à la fin d’année 2023. L’avionneur est ainsi condamné à verser 35 000 euros au salarié ainsi que 2 500 euros à la CGT Airbus Toulouse.

Concrètement, le salarié qui était chaudronnier pour Airbus Opérations a exercé différents mandats syndicaux depuis 1993 pour la CGT. Il a été permanent syndical pendant 10 ans à partir de 2007 et donc en « dispense d’activité » sur cette période. Lorsqu’il a dû revenir à un poste dans l’entreprise après avoir arrêté le mandat de permanent, l’entreprise lui a refusé sa progression professionnelle qui lui revenait de droit grâce à son ancienneté. Un élément qui constitue une discrimination envers un salarié jouant un rôle important à la CGT Airbus. 6 ans après le début du litige, le syndicaliste a pu définitivement faire reconnaître le préjudice.

En réalité, cette pratique de discrimination syndicale, particulièrement envers la CGT, n’est pas nouvelle à Airbus. En effet, l’avionneur compte de nombreuses condamnations pour des faits de discriminations depuis le début des années 2000. Dans certains cas, les jugements concernaient des centaines de salariés à l’image d’une affaire jugée en 2003 dans laquelle 181 salariés et 50 retraités étaient concernés par une discrimination syndicale. Plus largement, le secteur aéronautique est connu « comme un laboratoire de la répression » post 68..

Aujourd’hui, la contestation sociale s’intensifie à Airbus comme en témoigne les récentes grèves contre le licenciement d’un peintre ou encore la mobilisation pour les salaires sur la chaîne d’assemblage A320 en octobre 2022. Une dynamique confirmée par les récentes élections professionnelles du groupe ou le syndicat pro patronal FO perd du terrain au profit de syndicats comme la CGT. Face à une telle situation, la direction pourrait être d’autant plus offensive contre un syndicalisme combatif qui gagne du terrain. Dans ce sens, la direction d’Airbus aurait informé ses managers d’un nouveau « management de la grève » par une note lors de la réforme des retraites.

Une situation qui fait écho à la répression inédite qui a cours sur ces derniers mois en France avec plus de « 1000 militants » et « 17 dirigeants » de la CGT qui sont visés par des procédures judiciaires en raison de leurs activités syndicales. Une répression face à laquelle les confédérations syndicales doivent opposer une réponse d’ensemble qui dépasse les seuls recours individuel en justice - qui visent à harceler, intimider et décourager les syndicalistes de terrains et permettent seulement d’obtenir quelques indemnités après des années de batailles juridiques - mais reste insuffisante pour mettre un coup d’arrêt à la volonté de réprimer les syndicalistes combattifs.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Milliers d’emplois menacés, casse des conditions de travail : la vente de Casino prépare un drame social

Endetté de plusieurs milliards d’euros, le groupe Casino a été mis en vente par son PDG. La course du grand patronat pour le racheter annonce un drame social pour les dizaines de milliers de salariés du groupe.

Casse sociale

Crédit photo : Wikicommons

Endetté de plusieurs milliards d’euros, Jean-Charles Naouri, PDG du géant de la distribution Casino a annoncé la mise en vente du groupe au printemps dernier, qui comprend également les enseignes Monoprix, Franprix, Spar, Naturalia et Cdiscount. Un consortium d’acheteur - composé du tchèque Daniel Kretinsky et du français Marc Ladreit de Lacharrière, ainsi que du fonds britannique Attestor - devrait finaliser le rachat durant les premières semaines de 2024.

Ces négociations promettent des attaques sociales d’ampleur, et le sacrifice des 50 000 salariés du groupe sur l’autel des intérêts de ces patrons multimilliardaires. Entre licenciement et casse violente des conditions de travail, le démantèlement du groupe Casino annonce un véritable drame social.

Quelques jours avant Noël, le 18 décembre, les groupes Auchan et Intermarché ont déjà annoncé le rachat de 313 hypermarchés et supermarchés du groupe, soit la quasi-totalité des magasins grandes surfaces de l’enseigne mis en vente fin novembre par Casino. Une décision prise après que le consortium d’acheteur ai exercé des pressions sur le groupe, dans l’optique de se débarrasser de la part la moins rentable de l’activité avant le rachat.

Pour les 18 000 salariés concernés par ce premier rachat, il faut s’attendre à des dégradations importantes de conditions de travail, voire à des licenciements. « Pour le moment, ils rajoutent du monde dans les effectifs car ils étaient très bas. Mais il y a toujours des licenciements à la marge. Ce n’est pas quantifiable. Pour les conditions de travail, c’est sûr qu’elles vont baisser. Au bout de 15 mois, les employés de casino vont notamment perdre les avantages des accords d’entreprise » explique Jean Pastor, porte-parole de l’intersyndicale et délégué CGT Casino, interrogé par Révolution Permanente.

Dès le 19 décembre, Casino a annoncé aux syndicats un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dans les bureaux et la logistique. Pour le moment, environ 1 000 personnes sont déjà menacées de licenciement et les négociations doivent commencer début 2024. Le syndicaliste s’attend lui « à ce qu’il y ait bien entendu plus de licenciement » dans cette branche de l’activité du groupe.

Plus largement, c’est une attaque violente contre les conditions de vie des 50 000 salariés du groupe qui s’annonce : « L’ensemble des salariés vont perdre leurs conditions de travail et leurs avantages. Toute la distribution de proximité sera franchisée. Donc chaque patron individuellement va tout faire pour casser les acquis et aura les mains libre pour cela. Et s’il n’y a pas des licenciements collectifs, on doit s’attendre à des licenciements individuels et à des départs forcés » explique le syndicaliste.

Face à cette bisbille patronale et aux drames sociaux qu’il annonce, les salariés ne baissent pas la tête. Des débrayages ont ainsi eu lieu ces dernières semaines dans de nombreux magasins de l’hexagone. Le 23 décembre l’intersyndicale nationale a appelé à une journée de grève dans toute la France durant laquelle une cinquantaine de magasins se sont mobilisés, ainsi que 85% des entrepôts.

Une nouvelle réunion est prévue ce jeudi 4 janvier entre la direction et le consortium d’acheteur. « On attend la mise en place d’un calendrier social avec toutes les échéances, le plan de sauvegarde de l’emploi accéléré, la vente des magasins, les négociations futures. On attend un PSE d’entreprise par rapport au siège social, aux entrepôts, et au magasin qui fermeront également » annonce le porte-parole de l’intersyndicale.

Pour le moment, les syndicats veulent négocier une charte pour appliquer des avantages minimums pour les salariés et sont en discussion pour appeler à de nouvelles journées de grève. Alors que le conflit et d’ores et déjà fortement médiatisé, au point que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a rencontré les syndicats il y a deux semaines, seul le rapport de forces et la grève peuvent permettre aux salariés du groupe de défendre leurs conditions de travail.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
 L'ancienne usine Fralib produit du thé et des infusions sous les marques "1336" et "Scop-Ti" • © Jean-François GIORGETTI / FTV

L'ancienne usine Fralib produit du thé et des infusions sous les marques "1336" et "Scop-Ti" • © Jean-François GIORGETTI / FTV

Il y a près de dix ans, les ex-Fralib devenaient Scopti, après 1336 jours de grève et de lutte contre la multinationale Unilever. Basée à Gémenos, aux portes de Marseille, la coopérative produit toujours du thé et des infusions. Une fierté pour les ouvriers.

Ce n'est pas une usine comme les autres. Située en plein cœur de la Provence, la Scopti produit les thés et infusions sous la marque "1336". Car ici, des salariés ont résisté 1 336 jours pour préserver leur usine. Un conflit social qui a abouti à la création d'une SCOP (Société coopérative ouvrière et participative), une entreprise où tous les employés participent aux décisions et touchent le même salaire par catégories professionnelles. 

Près de dix ans après la lutte, les collaborateurs de la Scopti ont une autre vision du travail : "On est concerné par la vie de l'entreprise, on est concernés par les chiffres, les soucis de frais, les frais d'emballage, les expéditions, on a beaucoup plus de réunions pour sensibiliser sur les coûts", témoigne Fabrice Caillol, technicien de production.

1 336 jours de lutte

L'histoire de l'entreprise remonte aux années 1970. Les thés de la marque "Eléphant" étaient alors fabriqués à l'usine Fralib à Gémenos, depuis 1977. Fralib est à l'époque une société du groupe multinational Unilever. Le 28 septembre 2010, Unilever annonce le projet de fermer l'usine de Gémenos et de transférer la production en Pologne. Les salariés et les organisations syndicales CGT et CFE-CGC se mettent alors aussitôt en grève et occupent l'usine, avec pour objectif de maintenir l’activité et ses 182 emplois.

Le 22 août 2011, lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande vient soutenir les salariés. Devenu président de la République, il reçoit les représentants des salariés à l'Elysée. Au cours de ce long conflit social, l'idée de la création d'une Société coopérative ouvrière et participative germe. Les salariés réclament la cession de la marque "Eléphant" et un accord de sous-traitance avec Unilever.

Finalement, en mai 2014, après trois plans sociaux annulés par la justice et 1 336 jours de conflit, un accord est trouvé. Unilever ne cède pas la marque "Eléphant", mais cède les machines pour un euro symbolique et participe au financement de la création d'une SCOP, la Scopti, à hauteur de 2,85 millions d'euros.

"Un autre monde est possible"

Douze ans plus tard, l'activité de la société se poursuit. Gérard Cazorla a été le premier président de la Scopti. Cinq ans après son départ à la retraite, il vient toujours à l'usine, trois fois par semaine, et se dit fier du chemin parcouru : "On a fait la démonstration qu'un autre monde était possible, que des travailleurs pouvaient gérer une usine, travailler, sortir des productions et mettre une marque sur le marché". 

L'actuel président de la société coopérative gère l'aspect économique tout en privilégiant le côté humain et social dans le quotidien, c'était le principe du départ. "On n'a pas regardé un tableau Excel en se disant : voilà ce qu'on a mis en argent et voilà ce qu'il faut sortir, a déclaré Olivier Leberquier, président de la Scopti. On a d'abord mis au cœur du projet les hommes et les femmes qui ont lutté".

De nouveaux projets pour 2024 

Aujourd'hui, la vente par Internet de toutes les références de 1336 représente 15% du chiffre d'affaires. Après des moments difficiles, la société coopérative devrait, en 2024, voir son volume décoller grâce à un contrat passé avec un opérateur commercial important. 

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
La CGT et l'affaire Gérard Depardieu

Lors de son interview dans l’émission C à vous du 20 décembre 2023, le président Macron a dénoncé la chasse à l’homme dont est victime Gérard Depardieu depuis la diffusion du reportage de Complément d’enquête.

Rappelons que Gérard Depardieu est visé par plusieurs plaintes pour viol et agressions sexuelles et que plusieurs autres témoignages attestent de violences sexistes et sexuelles depuis des décennies notamment sur les lieux de tournage. Rajoutons que les propos de Gérard Depardieu dans le reportage sont non-équivoques et choquants, sexualisant notamment une petite fille de 10 ans qui fait de l’équitation.

Le soutien affiché du président de la République est extrêmement grave et envoie un message aux victimes clairement inquiétant. Ce message renvoie à leur dire que leur parole et leurs témoignages sont des chasses à l’homme et donc qu’elles devraient se taire.


Ceci est inacceptable et ne peut être toléré. Il y a bientôt 10 ans, la France a ratifié la convention d’Istanbul qui établit un cadre général pour lutter contre les violences à l’égard des femmes et les violences domestiques. Il y a quelques mois, la France a également ratifié la convention 190 de l’OIT pour éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Ces conventions de progrès ont été ratifiées grâce au travail sans relâche de la CGT notamment.


Le président de la République, premier représentant de l’État, est garant du respect de ces conventions. Et ne peut se targuer de faire de la cause des femmes « la grande cause du quinquennat » en remettant en doute leur parole.

Les violences sexistes et sexuelles sont encore massives dans le monde du travail. Et le monde du spectacle n’en fait pas exception notamment dans le spectacle vivant et sur les lieux de tournage. Comment, dès lors, interpréter la tribune parue dans le Figaro moins d’une semaine après les propos du Président si ce n’est comme la conséquence prévisible et déplorable de son inconséquence !

Plus globalement, 80% des femmes disent être victimes de sexisme au travail, 30% de harcèlement sexuel au travail, 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour, en France, sur un lieu de travail. 70% des victimes disent ne pas en avoir parlé à leur supérieur. Quand elles l’ont fait, 40% d’entre elles estiment que le règlement leur a été défavorable (elles ont été mutées, placardisées, voire licenciées). Alors même que l’employeur est garant de la santé et de la sécurité de tou.tes ses salarié.es.

Pour cela, il faut :

  • la mise en place de sanctions pour toutes les entreprises et établissements qui n’ont pas de plan de prévention des violences sexistes et sexuelles et de dispositifs de signalement négocié ;
  • des droits pour protéger les victimes de violences conjugales : abrogation des jours de carence en cas d’arrêt maladie, interdiction de licenciement, droit à absences rémunérées pour effectuer les démarches, droit à la mobilité géographique et fonctionnelle ;
  • l’obligation de formation des personnels des ressources humaines, personnels encadrants, élu·es dans les instances représentatives du personnel (comité sociaux…) ;
  • des moyens pour que les référent·es harcèlement/violence et les élues VDHA (violence, discrimination, harcèlement, agissement sexiste) puissent jouer leur rôle syndical :  prérogatives clairement définies, temps de délégation, formations… ;
  • l’obligation annuelle d’une sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles auprès de l’ensemble des salarié·es sur leur temps et lieu de travail ;
  • l’obligation de mise en place de dispositifs de prévention spécifiques pour les travailleuses et travailleurs les plus vulnérables et notamment les jeunes, les précaires, les personnes LGBTI+,  les travailleuses de nuit ou en milieu non mixte… ;
  • des droits pour que les victimes de violences sexistes et sexuelles travaillant dans des entreprises sans représentant·e du personnel puissent être défendues et accompagnées par un syndicat face à leur employeur ;
  • un accès aux soins garanti, avec le remboursement à 100 % des consultations en psycho-traumatologie pour les victimes.

Les propos du président de la République vont à l’encontre de la libéralisation de la parole des victimes et sont dangereux.

Monsieur Macron voulait s’inscrire dans l’Histoire. Nous retiendrons de sa gouvernance la protection des plus forts et des plus riches, le sexisme et, depuis la loi immigration, du racisme et de la xénophobie assumés par l’application de la préférence nationale.

Montreuil, le 28 décembre 2023

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
2024, ALERTE AU TRIO TOXIQUE : HAUSSE DES PRIX, SERVICES PUBLICS DÉLABRÉS, INÉGALITÉS ...

Publié par Info'Com-CGT

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
BONNE ANNE 2024

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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