Le tribunal de grande instance de Marseille ne demande pas l’expulsion des salariés de Fralib sur le site de Gémenos.
MM. Llovera et Cormier, respectivement directeur général et DRH de Fralib, auront pris, une fois de plus, leurs rêves pour des réalités. Leur plainte pour entrave à la liberté du travail émise à l’encontre de six salariés de l’entreprise n’a pas abouti, de la part du tribunal de grande instance de Marseille, à une décision d’expulsion des occupants du site. « C’est pour nous, souligne Olivier Leberquier, délégué syndical CGT, la reconnaissance explicite, de la part de ce tribunal, de la légitimité d’une occupation qui a été décidée par 98% du personnel de l’entreprise. »
Et si cette cour ordonne aux salariés de « cesser les entraves à la liberté du travail » en autorisant l’accès à l’entreprise, elle n’a pas pour autant donné raison aux termes outranciers employés par les plaignants à l’encontre des salariés, qualifiés purement et simplement de « talibans ».
De nombreuses manifestations de solidarité
Un jugement dont se félicitent Olivier Leberquier et ses camarades. Qui d’ailleurs ont toujours contesté tout à la fois l’atteinte à la liberté du travail qui leur a été reprochée, puisqu’il n’y a plus aucune activité à l’intérieur de l’entreprise, ainsi que celle à la libre circulation des personnes qui n’a fait l’objet d’aucune plainte de la part des salariés. « L’assistante sociale peut elle-même témoigner du fait qu’elle n’a eu aucune difficulté à pénétrer dans l’enceinte du site. »
Pas contestées non plus par la cour, les nombreuses manifestations de solidarité exprimées par des élus ou des responsables de formations politiques qui se succèdent sur les lieux. Dès lundi d’ailleurs, ce sont des salariés de toute la France qui viendront témoigner à ceux de Fralib leur solidarité et leur soutien à leur projet alternatif de reprise de l’activité.
Une vigilance toujours de rigueur
Pour les Fralib, pas question donc, à l’heure où nombre d’élus de toute la nation se prononcent favorablement pour ce projet, de laisser la direction d’Unilever « sortir le moindre boulon de l’entreprise », comme ils l’ont maintes fois exprimé. La vigilance est toujours de rigueur et la présence des salariés sur le site plus que jamais d’actualité.
Tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter l’entreprise ont pu constater de leurs yeux l’excellent état de propreté des locaux ainsi que le parfait entretien de machines que les salariés font découvrir, non sans fierté, à tous les visiteurs. Des machines dont certaines sont ardemment convoitées par Unilever, mais qui sont essentielles au développement d’une activité future et au maintien de la production du thé Eléphant en terre provençale.
La partie est donc loin d’être gagnée par Unilever et les salariés, réunis hier après-midi en assemblée générale, ont accueilli avec satisfaction la décision d’un tribunal de grande instance qui n’a pas fléchi devant le portrait caricatural des salariés brossé par les plaignants. Et pour cause, leur dossier ne reposait que sur du vent.