Le gouvernement cubain a autorisé le géant néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever à créer une coentreprise avec l'entreprise publique Intersuchel.
Neuf entreprises étrangères ont désormais reçu le feu vert des autorités cubaines pour s'installer à Mariel, une zone spéciale de développement située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de La Havane.
Le groupe néerlandais Unilever détiendra 60% de la coentreprise baptisée Unilever Suchel et formée avec l'entreprise publique cubaine Intersuchel, pour un investissement de 35 millions de dollars.
L'usine qui va être construite dans la zone spéciale de développement du port de Mariel et pourrait être opérationnelle à partir de 2017. Elle produira des shampoings, des déodorants, de la lessive ou encore du dentifrice, a indiqué le groupe.
Unilever avait quitté Cuba en 2012 car l'île lui refusait le contrôle de la joint-venture. Le gouvernement communiste préférait alors garder la majorité des parts face aux entreprises étrangères. La Havane a assoupi sa politique depuis l'ouverture de la zone spéciale de développement de Mariel il y a deux ans et avec une nouvelle loi qui favorise les investissements étrangers depuis 2014. Ces derniers mois, La Havane a opéré des rapprochements spectaculaires avec l'Unio européenne et les Etats-Unis, alors que son principal soutien économique, le Venezuela, se trouve dans une situation politique et économique incertaine.
L'annonce de la création de la joint-venture a été annoncée à l'occasion de la visite dans le pays de la ministre néerlandaise du Commerce extérieur Lilianne Ploumen lundi 11 janvier. La Haye est le sixième partenaire commercial de La Havane, avec des échanges évalués à 575 millions de dollars en 2014, notamment dans le secteur touristique.
Les Pays-Bas exercent aussi actuellement la présidence tournante de l'UE, et le déplacement de Lilianne Ploumen est également l'occasion d'essayer de faire avancer les discussions en vue d'établir un accord cadre de dialogue politique et de coopération entre Cuba et Bruxelles. Dans ces négociations lancées en avril 2014, Cuba souhaite que l'UE abandonne sa position, qui conditionne la coopération européenne avec le régime communiste à des avancées démocratiques depuis 1996. Lors du sixième round des négociations, en décembre dans la capitale belge, l'UE et La Havane n'étaient pas parvenues à trouver "une identité commune" sur la question des droits de l'Homme. Le prochain round de négociations doit se dérouler à La Havane début 2016.