La fermeture de l'usine Fralib du groupe Unilever à Gémenos (Bouches-du-Rhône), annoncée pour la fin avril, a de nouveau été dénoncée lundi par les syndicats et les pouvoirs publics, à l'occasion de la remise de deux rapports sur l'avenir du site.
Le préfet du département, Hugues Parant, a regretté qu'Unilever refuse d'envisager des alternatives à la fermeture, au terme d'une médiation qu'il avait mise en place le 26 novembre sous le patronage de la direction départementale du travail (au sein de la Direccte), et qui a fait l'objet d'un rapport remis le 9 décembre.
"Il ressort de ce document que toutes les pistes proposées ont été de nouveau écartées par la direction d'Unilever. Le groupe a réaffirmé qu'il n'entendait pas modifier sa stratégie", a déclaré le préfet dans un communiqué.
M. Parant, "très conscient des dégâts occasionnés par cette décision, regrette que l'opportunité créée par cette initiative n'ait pas été utilisée par Unilever", a-t-il ajouté.
Le syndicat CGT, de son côté, a qualifié la fermeture, présentée comme "inéluctable" par Unilever, d'"escroquerie intellectuelle", en s'appuyant sur le rapport de l'expert mandaté par le comité d'entreprise, remis lundi après-midi.
"Depuis cinq ans, la tendance a été d'enlever des volumes de production à Gémenos" au profit de deux autres usines du groupe en Belgique et en Pologne, a déclaré à l'AFP Olivier Leberquier de la CGT.
Unilever présente le site de Gémenos, le seul en France à produire les thés Lipton et les infusions L'Elephant, comme la moins compétitive de ses usines par rapport aux trois autres situées en Belgique, en Pologne et au Royaume-Uni, plus productives et moins coûteuses.
Il s'est engagé à reclasser l'ensemble du personnel et à recréer 182 emplois sur place, pour autant de supprimés.
La CGT, qui s'oppose depuis neuf mois à la direction, dénonce une stratégie d'investissements au profit des seuls sites polonais et belges, destinée à condamner celui de Gémenos.
"Les machines qui tournent le moins vite sur l'ensemble du parc et sont vouées à l'extinction, sont surtout chez nous, alors qu'ailleurs on a mis des machines qui tournent beaucoup plus vite: 2,6 fois en moyenne en Pologne et deux fois en Belgique", a souligné M. Leberquier.
"Donc il n'est pas étonnant que les volumes de production y soient supérieurs aujourd'hui", a-t-il ajouté.