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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

« Lead » : Le plan d’Airbus pour faire payer sa mauvaise gestion aux travailleurs

Début juillet, la direction d'Airbus a annoncé un plan d'austérité nommé « LEAD ». Alors que les carnets de commandes d'Airbus sont remplis, la direction justifie cette attaque par des difficultés de production qui sont, en grande partie, dues à ses choix stratégiques qui ont conduit aux suppressions massives d'emplois de la période Covid.

 
« Lead » : Le plan d'Airbus pour faire payer sa mauvaise gestion aux travailleurs

Crédits photo : Metronews Toulouse, assemblage A350, 2013 (CC BY-NC-ND 2.0 Deed)

Un plan d’austérité qui marque un tournant sur les embauches

Jeudi 11 juillet, Christian Scherer, directeur général d’Airbus Avions, annonçait la mauvaise nouvelle aux travailleurs du géant aéronautique : un plan nommé « LEAD » va être appliqué dans les prochains mois. Si le syndicat FO Airbus le présente comme un « projet d’optimisation des coûts », c’est en réalité un plan d’austérité important qui se dessine pour les travailleurs d’Airbus.

En effet, la direction annonce d’ores et déjà le gel des embauches pour les cadres (principalement les ingénieurs) et une « adaptation du recrutement » concernant la production. Elle a aussi évoqué la perspective d’un arrêt de « projets internes non critiques » et « d’engager des mobilités internes vers les activités essentielles » selon un porte-parole du groupe cité dans La Tribune.

Les mesures seront précisées lors du prochain CSE (comité économique et social) en septembre, mais d’ors et déjà, elles présagent d’une attaque importante contre les travailleurs de l’avionneur. Cette austérité cible à priori les embauches, mais pourrait également imposer des transferts forcés de salariés d’une branche à une autre. «  Ce n’est pas un plan social au sens classique du terme, mais les effectifs vont être regardés à la loupe, il y aura des transferts. Concrètement, ce n’est pas clair », déplore Patrice Thébault, coordinateur CGT Airbus, au journal Actu Toulouse

Une orientation qui constitue un tournant par rapport aux deux précédentes années marquées par un recrutement record, après que le patronat de l’aéronautique ait réduit brutalement ses effectifs avec l’arrivée du covid.

Des difficultés de productions en cause, mais qui sont les responsables ?

La direction d’Airbus justifie ces économies sur le dos des travailleurs par la révision à la baisse de ses livraisons pour 2024. En effet, le 24 juin, Airbus annonçait qu’il n’arriverait à produire « seulement » 770 avions au lieu des 800 promis. Cette différence de 30 avions produits peut paraître plutôt anodine, mais pour la direction c’est un élément central car l’entreprise gagne surtout de l’argent au moment de livrer l’avion.

« Ces annonces ont provoqué une chute de l’action Airbus (revenue au niveau de l’an dernier), ce qui affole les dirigeants du groupe alors même que les indicateurs économiques (chiffre d’affaires, commandes, trésorerie) sont en croissance et sans commune mesure avec Boeing » explique un communiqué syndical de la CGT Airbus. Cette pression à l’austérité est donc surtout le fait des actionnaires qui voient leurs perspectives de dividendes moins élevées que prévu.

Ce plan austéritaire vise donc à maximiser les profits alors que la situation économique de l’entreprise est au beau fixe. Avec 3,8 milliards d’euros de bénéfices nets pour l’année 2023 soit le troisième profit le plus important de son histoire, après les 4,2 milliards d’euros dégagés en 2022, le géant aéronautique se porte à merveille. A cela s’ajoute un carnet de commande (8 600 avions fin 2023) qui n’as jamais été aussi rempli et des perspectives d’un marché aéronautique, certes très optimistes, qui prévoient un besoin pour les compagnies aériennes de 42 000 avions neufs d’ici à 2040.

Sur cette base, la CGT Airbus dénonce « un plan injustifié et dangereux » affirmant que les « difficultés de production sont réelles mais provoquées par les décisions managériale ». L’avionneur connaît donc des difficultés de production mais qui sont liées aux difficultés de la montée en cadence prévue car Airbus produira 35 avions de plus qu’en 2023 et 110 de plus qu’en 2022.

Mais si Airbus n’arrive pas à atteindre les objectifs fixés, c’est non seulement dû à « la décision désastreuse en 2020 de supprimer des dizaines de milliers d’emplois dans le groupe et dans la sous-traitance » comme le dénonce la CGT, mais aussi à l’organisation extrêmement complexe qu’a développé la multinationale avec un recours massif à la sous-traitance pour baisser ses coûts de production. Une « chaîne d’approvisionnement » fragile et complexe qui fait défaut aujourd’hui à Airbus, notamment au niveau de la production des moteurs.

Ce n’est pas aux travailleurs de payer

Quoi qu’il en soit, ce sont les travailleurs d’Airbus qui subiront les conséquences du plan d’austérité « LEAD ». Le patronat de l’aéronautique a déjà montré tout le mépris qu’il porte à ses salariés ces dernières années. En effet, l’arrivée du Covid avait donné lieu à une casse sociale massive supprimant des dizaines de milliers d’emplois en France chez les donneurs d’ordre mais aussi chez les sous traitants.

Après une reprise importante du secteur et des bénéfices records pour Airbus en 2022, les travailleurs ont vu aussi leur salaires réels baisser. Comme le note la CGT Airbus, le groupe aéronautique a pratiqué une « politique de gel du salaire moyen : le salaire moyen dans le groupe fin 2023 était inférieur à celui de 2018, malgré une inflation à deux chiffres pendant la période ».

A cela s’est ajouté une dégradation des conditions de travail avec le projet « Reload » qui a cassé de nombreux acquis par une refonte des différents accords d’Airbus. De plus, l’augmentation des cadences s’est faîte sans embauches à la hauteur entraînant une surcharge de travail pour certains secteurs. La politique de frein à l’embauche annoncé par le plan « LEAD » ne fera que renforcer cette contradiction et ne peut promettre aux travailleurs de l’avionneur qu’une dégradation accrue des conditions de travail.

Face à cette situation, c’est par la mobilisation qu’il sera possible d’imposer le retrait du plan « LEAD » mais aussi une amélioration des conditions de travail et de meilleurs salaires. Les travailleurs de l’aéronautique n’ont pas à payer les conséquences de la casse sociale engendrée par le patronat de l’aéronautique ou encore de la voracité toujours plus exacerbée des actionnaires. C’est au patronat et aux actionnaires qui se gavent des profits records engendrés ces dernières années de payer la facture.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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