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Pour empêcher la syndicalisation, Amazon quitte le Québec et licencie 1 900 travailleurs
Ce mercredi, la multinationale américaine a annoncé la fermeture définitive de ses sept entrepôts québécois entraînant la perte d’emploi de près de 2000 travailleurs. Une décision scandaleuse suite à une intense lutte anti-syndicale dans ses centres logistiques.
La direction d’Amazon a décidé ce mercredi 22 janvier de fermer ses sept installations de la province québécoise et de licencier 1700 salariés et environ 250 employés temporaires. Selon le ministère du Travail et de la Solidarité sociale, ce serait même 3500 travailleurs qui vont perdre leur emploi en comptant les entreprises sous-traitantes d’Amazon. Dans un contexte de récession, de nombreuses familles se retrouvent en grande précarité, alors même que la firme américaine engrange des bénéfices record et multiplie les stratégies pour éviter les impôts et lutter contre les droits des travailleurs. Le groupe américain va désormais s’appuyer sur des sous-traitants pour assurer les livraisons au Québec, augmentant encore plus la pression sur les travailleurs de ces entreprises.
La multinationale américaine acte son retrait après seulement 3 ans de son installation au Québec. Une décision scandaleuse, et « difficile à comprendre d’un point de vue business », comme l’écrit Libération. En effet, elle répond plutôt à la vague de syndicalisation en cours depuis le printemps 2024 dans un des entrepôts de l’entreprise. En mai 2024, un groupe d’employés de l’entrepôt DXT4 de Laval avait créé un syndicat dans le but d’obtenir une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail. Amazon avait contesté la création de ce syndicat et mené une campagne de harcèlement pour éviter à tout prix une syndicalisation des employés des autres centres logistiques.. Dans une déclaration du 22 janvier, la présidente de la CSN (Confédération des Syndicats Nationaux) avait dénoncé les manœuvres du groupe : « C’est une gifle pour tous les travailleuses et les travailleurs du Québec. Depuis le début de notre campagne il y a trois ans, Amazon a tout fait pour empêcher la syndicalisation de ses employé-es : campagne de peur, messages antisyndicaux, contestation du Code du travail, congédiements déguisés… Et aujourd’hui, on apprend que la multinationale préfère se retirer du Québec plutôt que de respecter son obligation à s’entendre sur une convention collective ? C’est totalement inacceptable. »
Cette répression antisyndicale s’inscrit dans une stratégie menée par Amazon dans ses entrepôts à l’échelle internationale pour freiner l’extension des mouvements de lutte, un mois seulement après la plus grande grève dans l’histoire d’Amazon aux Etats-Unis. En outre, ce retrait arrive aussi suite à l’annonce par Trump de l’augmentation des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits importés du Canada et du Mexique, si ces pays n’endiguaient pas le « flot de drogues et de migrants » vers les États-Unis. Face à l’exacerbation de la guerre commerciale, ce sont les travailleurs et leurs familles qui risquent d’en payer les frais, à l’instar des milliers de travailleurs qui perdent leurs sources de revenu en raison des caprices répressifs du multimilliardaire Jeff Bezos, qui s’affichait récemment aux côtés de Donald Trump lors de son investiture. Contre cette offensive, seule une mobilisation large du monde du travail pourra permettre de lutter contre les répressions syndicales et la précarisation des travailleurs.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE