Les syndicats de Cargill Haubourdin, concernés eux par un plan social économique, étaient venus en soutien aux Agfa qui rencontraient le préfet du Nord sur la fermeture de l’usine de Pont-à-Marcq, le 11 septembre 2020.
Le 21 novembre 2019 était brutalement annoncée la suppression de 183 postes sur 314 à l’usine Cargill d’Haubourdin (Nord), spécialisée dans les produits à base d’amidon. Les salariés de l’usine font les frais d’une réorganisation à l’échelle du groupe. Démarré il y a presque un an, leur combat continue.
Absence d’évaluation de la charge et des conditions de travail pour ceux qui resteront, insuffisance du plan de prévention des risques… Le 29 septembre, le tribunal de grande instance de Lille s’est à nouveau penché sur le plan de licenciement de l’usine Cargill à Haubourdin (Nord), spécialisée dans les produits à base d’amidon.
Avant le confinement, les salariés et leur avocat, Fiodor Rilov, avaient d’abord attaqué le contenu lui-même du PSE. Action retoquée par le tribunal, qui s’est déclaré incompétent. Désormais, c’est l’homologation du PSE par la Direccte, intervenue mi-août, qui est contestée.
« Une surcharge de travail »
Dorian Vallois, délégué syndical CGT à l’usine, prend un exemple précis, les « tournées de vigilance des opérateurs ». Imposées dans la nouvelle organisation de travail, elles consistent à relever un certain nombre de paramètres sur les machines. La direction assure que le processus existait déjà, mais qu’il est tombé en désuétude.
« Cela n’a plus rien à voir, rétorque Dorian Vallois. Désormais, cela prend deux fois une demi-heure à une heure, au début et à la fin de chaque poste. Sur un poste de huit heures, cela entraîne une surcharge de travail, alors que certains salariés n’arrivent même pas à prendre une pause casse-croûte d’une demi-heure. »
Alors que les premières lettres de licenciement pourraient partir dès la mi-octobre, le tribunal a fixé son délibéré au 3 novembre. Mais à Cargill Haubourdin, la lutte a démarré depuis longtemps, il y a presque un an. Le 21 novembre 2019 exactement, jour de l’annonce brutale de 183 suppressions de postes sur 314.
Au nom de la « nécessaire sauvegarde de (sa) compétitivité » et « des difficultés du secteur de l’amidonnerie de Cargill en France », la direction de l’usine explique alors qu’il faut fermer la ligne de production d’amidon d’Haubourdin… Laquelle devait faire l’objet d’un investissement de 15 millions d’euros venant juste d’être bouclé. Dans le même temps, le géant américain Cargill (155 000 salariés dans 70 pays) vient de servir à ses actionnaires un dividende de 1,13 milliard de dollars, en hausse de 76 %.
« C’est la pérennité industrielle même du site qui est interrogée »
L’argument des « difficultés » de Cargill a d’ailleurs été balayé par une expertise du cabinet Progexa, qui évalue à 5,9 millions d’euros le résultat du site d’Haubourdin en 2019. « Où sont les pertes abyssales ? », interroge le cabinet, qui ajoute : « Au final, c’est la pérennité industrielle même du site qui est interrogée. […] S’agit-il d’un plan européen [du groupe Cargill] supporté par le seul site d’Haubourdin ? »
Et le groupe est pressé. Il préfère ainsi laisser au chômage partiel la quarantaine de salariés de l’amidonnerie et acheter l’amidon dont il a besoin à son concurrent Roquette, à Lestrem (Pas-de-Calais). Quant aux silos de stockage du maïs qui servait à produire l’amidon, ils sont presque vides. « Le contenu a été vendu à d’autres sites Cargill », assure Dorian Vallois, qui prédit que la destruction de ces silos ne devrait pas tarder.
Alors que Paris a basculé en zone d'alerte maximale, de nombreuses images circulent sur les réseaux sociaux montrent des transports en communs bondés. D’un côté, le gouvernement annonce de nouvelles restrictions en fermant notamment les bars signe, s’il en fallait, de l’urgence sanitaire. De l’autre, les transports en communs sont bondés, faute de moyens, empêchant toute distanciation physique, et faisant prendre des risques importants de contamination.
Un lundi comme un autre ? Oui, enfin presque. Alors que Paris vient de passer en alerte maximale, de nombreux incidents ont eu lieu dans les transports en commun ce lundi matin. Des incidents qui ont touché plusieurs lignes du métro et du RER empêchant les usagers de respecter les règles de distanciation physiques.
Tôt le matin, la ligne 13 a vu ce matin d’importantes perturbations avec la panne d’un train qui a causé une interruption de trafic Invalides et Saint Lazare entre 7h30 et 8h30 en pleine heure de pointe. Des perturbations qui selon le Parisien ont duré deux heures en direction d’Asnières et Saint-Denis avec un retour à la normale peu après 10 heures.
Alors que Paris fermait les bars signe que la deuxième vague continue sur fond d’augmentation de l’occupation des lits de réanimation, plusieurs internautes se sont scandalisés de ces images qui montrent que les mesures prises sur le plan sanitaire ne sont pas suffisantes. Comme le note le journal l’indépendant : « Alerte Maximale pour les bars et restaurants ! Mais pas pour la ligne 13 à Paris ». Ce lundi matin, le hashtag #Ligne13 était le sujet le plus évoqué sur Twitter devant les images de cette ligne de métro qui traverse Paris du nord au sud.
Mais c’est aussi la ligne 14 qui a été interrompue pendant quelques minutes, en raison d’incidents avant un retour normale à 8 h 30. De même, toujours, selon Le Parisien, une panne de signalisation a occasionné une coupure du trafic sur la ligne 8, entre Concorde et Reuilly-Diderot, mais aussi sur la ligne L. Des perturbations ont aussi touché le sud du RER C, ou encore le T4 interrompu un rail cassé.
Ces images de ligne bondées montrent une fois de plus que la réponse du gouvernement et de la région Ile de France sur le plan sanitaire est loin d’être à la hauteur. Pendant qu’il ferme les bars à Paris, les travailleurs se retrouvent dans des métros bondés pour aller au travail, leur empêchant même s’ils sont masqués de maintenir un semblant de distanciation physique impossible. Une multiplication de panne qui montre aussi la vétusté du réseaux de transports en commun parisien, ainsi que le manque d’investissement et de moyens. Encore une fois l’expression que pour le gouvernement seul l’économie compte. Nos vies pas leurs profits.
Il y a urgence face à l'épidémie qui enfle dans toute la France, notamment dans les grandes concentrations de population. Se joignent à cet appel: Sud Santé, les urgentistes de l'Amuf, les infirmiers du Snpi, les collectifs Inter-urgences et Inter-blocs. Aucune de ses organisations n'a paraphé le "Ségur de la santé" du gouvernement Macron.
Le préavis de grève, déposé par la CGT, revendique:
- Un véritable plan Emploi – formation, reconnaissance des qualifications.
- La titularisation et la résorption des emplois précaires.
- L’amélioration des conditions de travail et de vie, le respect des droits et libertés.
- Les moyens de protection ainsi que le matériel et les outils nécessaires pour exercer en toute sécurité.
- Des augmentations salariales, de reclassements, de reconnaissance des qualifications et responsabilités.
- L’abrogation des journées de carence, •le financement à la hauteur des besoins de la sécurité sociale, •la défense et maintien des avantages acquis statutaires, conventionnels et locaux, etc...
- Des embauches massives de personnels qualifiés.
- L’ouverture massive de lits pour désengorger les Urgences, en psychiatrie, dans les services de soins et les structures du médico-sociales et du sociales partout cela est nécessaires.
- La reconnaissance sans condition en maladie professionnelle de tous les personnels de santé et d’action sociale atteint par le covid-19.
- L’arrêt de la déréglementation possible sur le temps travail prévu par le protocole d’accord du« Ségur de la santé » et la baisse de temps de travail pour nos métiers pénibles.
- L’abrogation du décret sur les licenciements dans la fonction publique hospitalière.
- Un départ anticipé à la retraite pour tous et de meilleure pension de retraite.
- Un Projet de loi de financement de la Sécurité sociale répondant aux besoins des professionnels de la santé et de la population.
En revanche, les signataires dudit Ségur de la santé font bande à part. L'Unsa est aux abonnés absents. La Cfdt dépose un préavis de grève pour le 12 octobre sans concertation aucune. Quant à Fo, elle mise sur le Saint Glinglin, pardon, le 5 novembre.
Ah que c'est dur de faire du "syndicalisme rassemblé" entre syndicats français tous membres de la Confédération européenne de syndicats présidée par Laurent Berger patron de la Cfdt. Mais c'est là une tout autre histoire. Non ?
Face à l’enfumage du « dialogue social » qui durait depuis 3 mois sans que cela change quoi que ce soit à l'ampleur de l'énorme plan de licenciement, la CGT Daher avait décidé de faire un pas en avant en appelant pour la première fois à la grève ce jeudi 1er octobre. Mais à la dernière minute, sous la pression des autres organisations syndicales, l'appel à la grève a été annulé.
Daher a été la première entreprise aéronautique à annoncer en avril un PSE. L’annonce s’est concrétisée lors du CSE du 25 juin où la direction du groupe confirmait son intention de supprimer jusqu’à 1.300 postes en CDI et de ne pas renouveler les 1.400 contrats d’intérimaire. Suite à la crise sanitaire, pour les salariés c’est la double peine comme témoignait un travailleur du site Air Log1 à Cornebarrieu : « l’entreprise n’a pas fermé, alors qu’on est en période de confinement la direction nous dit vous pouvez travailler. On vient au travail la boule au ventre parce qu’on a peur d’être contaminé. Et ce qu’on récolte c’est des licenciements »
Après 3 mois de négociations, la situation n’a pas bougé et la direction reste sur un plan de licenciement qui vise à supprimer presque 3000 emplois sur les 8000 que compte l’entreprise. En conséquence la CGT Daher avait appelé à une grève ce jeudi 1er octobre mais a finalement reculé au dernier moment sous la pression d’un tract contre la grève des syndicats FO, CFE-CGC,CFDT et CFTC (voir ci dessous). L’appel à la grève a donc été malheureusement annulé à la dernière minute, alors même que quelques salariés avaient répondu à l’appel. Quelques soutiens d’autres entreprises s’étaient rendus sur les lieux dans le but de diffuser un appel à se coordonner entre toutes les boîtes de l’aéronautique, face aux attaques patronales. Ils ont pu rencontrer quelques salariés amers et remontés dont certains doutaient dès la veille que la grève serait annulée...
Les syndicats FO, CFE-CGC,CFDT et CFTC se contentent d’une « promesse » de la direction (une semaine plus tard !) sur l’élargissement du périmètre de l’APLD (activité partielle de longue durée). Ce même dispositif qui permet aux entreprises de mettre en chômage partiel les salariés en payant moins de la moitié du salaire (60 % est pris en charge par l’état). Le récent décret du gouvernement concernant l’APLD vise d’ailleurs à faciliter les licenciements dans le cadre du dispositif. Les quatre syndicats se bornent à défendre un plan de licenciement plus modeste, plus acceptable (?) et l’élargissement d’un dispositif de chômage partiel qui baisse la rémunération des salariés concernés et ne donne aucune garantie qu’ils ne seront pas licenciés par la suite. Pourtant les trois mois de négociations passées prouvent bien que la direction de Daher n’est pas prête à lâcher du terrain.
Aucune illusion dans les négociations, l’urgence est à construire le rapport de force
A l’heure ou les plans de licenciements et les APC se multiplient dans l’aéronautique, les cadres de négociations seuls ne peuvent que donner une issue défavorable pour les salariés. La force des salariés se trouve dans leur nombre, leur capacité à s’allier entre différentes entreprises et à stopper la production par des actions de grève ou de blocage : les oreilles des patrons se trouvent dans leurs portefeuilles. Et de ce point de vue, les salariés de Daher disposent d’une force de frappe importante, le ralentissement ou l’arrêt de la plate-forme logistique Airlog pouvant fortement impacter les lignes d’Airbus. Aucun de ces éléments en faveur des salariés ne se trouve dans les réunions de dialogue social (si tant est qu’on puisse parler de dialogue et de social avec un couteau sous la gorge de 1300 licenciements), dans les salles de réunions feutrées où tout se joue selon les règles du patron. L’urgence est à construire un rapport de force par la grève sans aucune illusion dans le dialogue social comme nous l’as montré la lutte exemplaire des travailleurs de Derichebourg.
Les salariés de Daher disposent d’une grande force qui pourrait faire plier la direction. Pour s’en convaincre, il faut commencer par se réunir, faire des assemblées générales, que tous les collègues s’emparent du sujet et qu’il ne soit pas sous-traité à quelques élus qui s’enferment pour discuter avec le patron à l’abri des regards. Des milliers de suppressions d’emplois, c’est le problème de toutes et tous, tout le monde doit être acteur de la résistance. Une première journée de grève aurait permis de se compter, d’aller chercher les collègues plus hésitants et de commencer à exprimer le refus de tout licenciement et de toute baisse de salaire : à négocier qui sera licencié et comment, on en arrive forcément à diviser les salariés et à abandonner la lutte avant même de l’avoir commencée. Les salariés de Daher ne sont pas responsables de la crise qui frappe aujourd’hui l’aéronautique, ce n’est pas à eux de la payer !
Cela fait 10 ans, le 28 septembre dernier, que le groupe Unilever annonçait la fermeture de l’usine Fralib à Gémenos. Les salariéset la CGT ont lutté et gagné la coopérative Scop-Ti qui est toujours en activité avec 41 salariés coopérateurs. Avec leurs marques 1336 et Scop-TI bio, ils continuent de démontrer qu’un autre modèle économique, sans actionnaires, est possible.
Trois ans et huit mois de mobilisation, de lutte et de résistance, c’est ce qu’il a fallu aux anciens salariés de Fralib pour arracher à l’un des géants de l’agroalimentaire, la multinationale Unilever, un accord leur permettant de mettre en œuvre un projet alternatif : la société coopérative ouvrière provençale de Thés et Infusions, Scop-Ti.
Le 28 septembre 2010, en effet, les 182 salariés et leurs représentants syndicaux apprenaient que la multinationale, prétextant la compétitivité du site, la baisse du marché, la surcapacité de production, les coûts, etc., allait les mettre à la porte et délocaliser la production en Belgique.
Une bataille à tous les niveaux
« à l’intérieur, il y a un outil de travail, il n’est pas à eux, il est à nous. Les machines outils qu’il y a là nous appartiennent à nous. Il n’y a pas un boulon qui va sortir d’ici », annonçait alors sur le ton de la colère Olivier Leberquier, ancien délégué syndical CGT et actuel président du conseil d’administration de Scop-Ti, à la sortie de la réunion où la direction leur annonçait la fermeture de l’usine.
« Ce jour-là, nous avions annoncé ce que nous allions faire et nous avons fait ce que nous avions dit », lâche Gérard Cazorla, ancien secrétaire CGT du comité d’entreprise et président fondateur de la Scop. « On a dit "pas un boulon ne sortira de cette usine", et pas un boulon n’est sorti. On a dit qu’on allait se battre sur les plans juridique et économique. On a mené une bataille à tous les niveaux : sociale, économique, juridique, médiatique et politique pour mettre en échec tous les plans d’Unilever pour se débarrasser de nous. »
Convaincus que la question de coûts avancée par Unilever ne tenait pas debout puisque la multinationale allait transférer 80 % de la production en Belgique, les salariés et leurs représentants syndicaux CGT se sont mobilisés contre cette décision. Ils ont entamé une bataille qui allait durer 1 336 jours.
La première étape de cette lutte a été le lancement de la bataille économique et juridique avec la proposition d’un projet alternatif à la fermeture, porté en CE dès le 3 janvier 2011. Un projet alternatif qui prenait le contre-pied d’Unilever en proposant de revenir aux arômes naturels plutôt qu’artificiels.
Autre proposition du projet : développer les circuits courts et travailler avec le secteur de l’agriculture sur des plantes aromatiques locales. « Déjà, la marque Scop-Ti d’infusions est à base uniquement de matières premières françaises », confie Olivier Leberquier. « Aujourd’hui, on contribue et on est moteur avec d’autres sur la relance des plantes aromatiques, notamment le tilleul, mais également d’autres plantes, verveine, camomille, menthe, mélisse... », souligne-t-il.
Le combat des Scoptistes aujourd’hui est de pérenniser leur activité. Pour cette année 2020, la coopérative prévoit une progression qui se situera entre 7 et 8 %. « Notre situation financière est toujours fragile même si on progresse régulièrement. On est toujours dans la résorption des déficits. On espérait boucler cette année 2020 au moins à l’équilibre, malheureusement avec la crise sanitaire, il y a beaucoup de choses qui ont été bloquées et donc la progression sera moins importante. On a encore beaucoup à travailler pour y arriver », explique Olivier Leberquier.
Le président du conseil d’administration de Scop-Ti annonce « une nouvelle étape de développement » de la coopérative avec la transformation du site en pôle de l’économie sociale et solidaire, avec le rachat probable des locaux par une société civile immobilière (SCI), Coop Mut, ce qui permettrait de diminuer les coûts de loyer.
« Un collectif de 10 mutuelles s’apprête à acheter le bâtiment. Il est prévu de rénover le site et d’y intégrer d’autres structures de l’économie sociale et solidaire. »
M.C.
Les grandes dates
2010
Le 28 septembre, le groupe Unilever annonce la fermeture de l’usine Fralib de Gémenos et sa délocalisation en Belgique et lance un plan de licenciements pour les182 salariés. Ces derniers élaborent un projet alternatif.
2012
La communauté urbaine de Marseille préempte l’usine avec l’acquisition de ses 12 000 m² et la cession des machines pour1 euro symbolique. Soutien aussi des collectivités (Région, Département, agglo du pays d’Aubagne).
2014
Le 28 mai, les 76 salariés restés dans le combat pendant 1 336 jours, après avoir fait reculer Unilever, signaient un accord de fin de conflit qui leur permettait de créer leur coopérative.
2017
L’équipe fait appel au financement participatif et mobilise plus de 3 000 contributeurs qui ont participé au financement de la coopérative pour un montant proche de 380 000 euros.
2020
Le chiffre d’affaires de la coopérative ouvrière continue à progresser, passant de 467 000 euros en 2015 à près de 4,3 millions en révisionnel pour l’année 2020.
C'est à dire, pour des raisons financières, à la fois réduire le nombre de médecins et augmenter le remplissage des lits. En 153 pages, la dite Chambre des comptes régionale "a contrôlé la gestion du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse à compter de 2012 jusqu’à la période la plus récente."
Pauline Salingue, de la CGT du CHU de Toulouse, s'indigne contre "ces préconisations abjectes": "Les objectifs sont clairement affichés : supprimer des lits et des postes de médecins. En pleine crise du Covid, c'est affligeant. Ce rapport est l'illustration d'une logique financière ne prenant jamais en compte les questions de santé. Le problème est que c'est cette logique financière qui nous amène à cette situation de crise." Ce rapport a d'autant plus de mal à passer que le ministre de la santé, Olivier Véran, a promis lors du Ségur de nouveaux lits et de nouveaux effectifs pour les hôpitaux français. Et s'il mentait, il irait droit en enfer!
Rappel, FO, CFDT et UNSA ont paraphé deux fois plutôt qu'une le célébrissime Ségur de la Santé qui devait justement améliorer le sort de la Santé publique. Ségur de la Santé présidée par Nicole Notat, ex-patronne de la CFDT et soutien affiché de Macron président. Est-ce que vous suivez? Cela dit, le CHU de Toulouse est le 4e établissement hospitalier en France.
Devant le tollé suscité, la Chambre régionale des comptes a supprimé la publication de son rapport sur les réseaux sociaux. Mais elle l'a présenté à la direction du CHU de Toulouse, assurant que pour faire face à la concurrence -libre et non faussée, ceci ajouté par ma pomme- de l'offre privée, les 153 pages de son cru restent "pertinentes". Quant au patron du CHU, il déclare ce 1er octobre que ce rapport n'a "aucune incidence sur le nombre de personnel et celui des lits" et d'ajouter avoir même procédé à "500 recrutements depuis le début de la crise du Covid". Ben voyons!
Faux, rétorque la CGT: "En comparaison de l'an dernier sur la même période, 475 personnes ont été embauchées selon les données de la direction. En réalité, il y a eu 25 embauches supplémentaire par rapport à l'année dernière"
Autre rappel, lors du fameux Ségur de la Santé, en plus de Fo, Cfdt et Unsa, signataires, 3 syndicats majoritaires de médecins hospitaliers ont donné quitus à Olivier Véran, ministre de la Santé et toubib hospitalier qu'il était dans le civil. CQFD.
Comme quoi, les bons comptes font toujours les bons signataires.
Dernière info: le sieur Olivier Véran est venu faire un petit coucou dans la ville de Mantes-la-jolie, administrée conjointement par son maire du parti Sarkozy-Fillon et le président du conseil départemental du 78, de même métal. Eh bien, figurez-vous que ledit ministre n'a pas visité l'Hôpital public de Mantes. Mais peut-être qu'en lisant un rapport, il croyait que celui-ci avait été rayé définitivement de la carte. Non ?
L'été dernier, le groupe PSA annonçait la suppression de 25.000 emplois comme conséquence de la crise économique alors même que le groupe avait réalisé 595 millions de bénéfices net au premier semestre 2020. Aujourd'hui, le groupe recrute sur des centaines de postes en France et en Espagne. Le seul hic, ce sont plusieurs centaines d'intérimaires qui rentrent dans les rangs productifs du groupe !
Dans le journal patronal Challenges, le journaliste Alain-Gabriel Verdevoye nous accroche avec un article qui a de quoi nous choquer. Le groupe PSA vient d’embaucher 250 intérimaires pour reconstituer une quatrième équipe de week-end sur le site de Sochaux dès début novembre pour répondre aux impératifs productifs de l’entreprise qui compte sur une relance du SUV contact Peugeot 3008. Toujours selon cet article, le site du groupe automobile tournait déjà à 90% de son rythme du début d’année 2020 en septembre dernier. Les 250 nouveaux intérimaires du site feront partie des quelques 2000 travailleurs temporaires, auxquels s’ajoutent les 7,300 CDI du site.
Sochaux n’est pas l’unique site à se voir affecté de la main d’œuvre intérimaire, malléable et précaire. Sur le site d’Ille-et-Villaine, proche de Rennes, 500 nouveaux contrats intérimaires ont été signés cet été pour former une équipe de nuit, s’ajoutant aux 3000 salariés de l’usine. Dans le Nord, à Hordain, site qui compte 2500 salariés, 340 intérimaires ont rejoint les rangs de la production. En Moselle, c’est 200 intérimaires qui se sont agglomérés aux 4200 salariés du site de Tremery. Ces chiffres ne comptent que les embauches réalisées sur le sol français (30% de la production est réalisée en France), mais du côté de l’Espagne, c’est 600 nouveaux intérimaires qui forment une quatrième équipe du week-end à Vigo dans le province de Pontevedra.
L’embauche des intérimaires chez PSA : une hypocrisie qui ne dit pas son nom
Cette multiplication d’emplois précaires relève davantage du scandale que d’une opportunité d’emploi pour des centaines de salariés dans une période où les chiffres du chômage sont en forte hausse (augmentation de 24,5% ce dernier trimestre). En effet, même si les ventes du groupes en Europe sont en baisse de 42,5%, les pertes du groupe sont à relativiser en raison de la prise en charge par l’État des salaires des employés.
Ensuite sur le bilan financier de la branche automobile, nous écrivions ceci en juillet dernier : « Le résultat opérationnel courant (ROC) du groupe est de 517 millions d’euros. Certes moins qu’au premier trimestre 2019 avec 3,3 milliards. La branche automobile a atteint 731 millions, en baisse de 72,5% sur un an. Mais cela reste très élevé. Ces résultats ne remettent pas en cause le fait que PSA va dépenser plusieurs milliards pour réaliser la fusion Fiat-Chrysler et conserve plus de 10 milliards accumulés depuis des années. Par ailleurs, le bénéfice net de PSA au premier semestre 2020, malgré la crise, est estimé à 595 millions d’euros ! ».
Malgré ces réserves conséquentes de liquidités, le groupe PSA n’hésite pas a annoncer des plans de suppression d’emplois, comme nous l’évoquions cet été avec les 25.000 emplois supprimés ou encore à Valenciennes avec une annonce de 180 postes de travail tout simplement supprimés. On peut déceler dans ces embauches d’intérimaire une démarche qui va dans le sens de fluidifier l’accès des patrons aux licenciements en se fournissant une variable d’ajustement pour préparer une période incertaine où la crise du covid continue de frapper.
En ce sens, la mise en place de l’APLD (Activité partielle de longue durée), dispositif signé par le gouvernement et les organisations syndicales est du pain bénie pour le patronat qui, selon le décret rectificatif du 30 septembre, peut éviter les sanctions liées aux licenciements si ce dernier justifie d’une « dégradation des perspectives d’activité ». Il s’agit d’une dénomination floue laissant la porte ouverte à des licenciements répressifs pour fait de grève.
Un plan de bataille pour des embauches massives et le passage de tous les intérimaires en CDI
Il n’est pas acceptable que pendant que Carlos Tavares, PDG du groupe PSA, et ses associés dégustent des petits-fours en signant les statuts du conseil d’administration de Stellantis, groupe automobile qui naîtra de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler au premier trimestre 2021, les salariés de ces groupes subissent les conséquences de la crise économique qui reviennent aux capitalistes. En effet, les milliards d’euros que détiennent ces entreprises devraient servir à un plan d’embauche massif pour répondre à l’augmentation du chômage.
Dans un contexte de crise économique où les mesures gouvernementales et patronales cherchent à faire payer la crise aux travailleurs et à utiliser les plus précaires comme variable d’ajustement pour maximiser les profits capitalistes, nous ne pouvons pas rester la fleur au fusil. Il est nécessaire que les organisations syndicales appellent à lutter contre les suppressions d’emplois et les licenciements dans les entreprises où cela se présente comme à PSA Valenciennes, et surtout préparent un plan de bataille conséquent pour l’intégration en CDI des milliers d’intérimaires présents dans l’industrie automobile tout en refusant les licenciements annoncés.
Le Secours populaire alerte les responsables politiques sur les ravages de la crise sanitaire sur la précarité et met en garde contre une flambée de pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
Pendant les deux mois du confinement, 1 270 000 personnes ont sollicité l’aide du Secours populaire dans ses permanences d’accueil, contre 3,3 millions sur toute l’année 2019.
« Beaucoup de mères célibataires sont contraintes d’avoir recours à l’aide associative parce que leur ancien conjoint, subitement sans ressources, n’a pas pu régler la pension alimentaire. », peut-on lire dans le dossier de presse communiqué par l’association.
Des inégalités scolaires accentuées
« Un chiffre absolument énorme », s’alarme Henriette Steinberg, secrétaire générale de l’association. « Mais j’ai bien peur que ce soit encore en train d’augmenter », explique-t-elle à l’AFP.
« Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence », affirme la responsable associative.« Beaucoup n’avaient jamais demandé d’aide à personne. Et là, non seulement ils n’ont plus de quoi se nourrir, mais ils ne peuvent plus payer leur loyer ni l’électricité ».
Le confinement a aussi accentué les inégalités scolaires, avec le « manque de matériel informatique (ordinateurs, imprimantes) et d’accès à internet pour suivre l’école à distance, des logements exigus ne permettant pas de s’isoler pour étudier dans le calme », souligne l’association, rappelant que 500 000 enfants auraient décroché scolairement.
Fermeture des PME
Familles monoparentales, personnes âgées, étudiants, mais aussi intérimaires, ou travailleurs indépendants : personne ne semble plus à l’abri de la précarité, selon le Secours populaire.
« Ce qui nous inquiète particulièrement, c’est la fermeture de petites entreprises, comme celles du bâtiment ou de la restauration qui représentent beaucoup d’emplois et qui sont obligées de licencier », poursuit Mme Steinberg. « Des gens qui vivaient modestement et discrètement mais qui subvenaient à leurs besoins et qui aujourd’hui n’ont plus de quoi manger ».
En France, la forte hausse du chômage déjà enregistrée en 2020 risque de continuer, avec 800 000 suppressions d’emplois attendues cette année selon la Banque de France.
Selon l’ONU, à l’échelle mondiale, la pandémie de Covid-19 pourrait faire basculer plus de 130 millions de personnes supplémentaires dans la faim chronique d’ici à la fin de l’année.
Les étudiants concernés par la précarité
En France, les étudiants, nombreux à occuper de petits boulots pour financer leurs études, sont eux aussi durement touchés par la crise, note l’association.
Kab Niang, responsable de l’antenne du Secours populaire à l’université Paris-8, n’en revient toujours pas, lui qui a fait livrer plus de 1 800 colis alimentaires à ses camarades durant le confinement.
« D’habitude on fait une cinquantaine de colis par mois. Mais en 24 heures, j’ai reçu 250 demandes. Et chaque semaine, les demandes étaient plus nombreuses », explique cet étudiant en master de littérature française. « Beaucoup d’entre nous n’avaient plus aucune source de revenus, c’était la galère, même pour payer un loyer de 300 euros en coloc ou en chambre universitaire », dit-il.
Les distributions, là encore, ne sont pas prêtes de s’arrêter même si les demandes sur le campus « ont un peu diminué », selon lui. « Certains étudiants ont arrêté leurs études, après avoir perdu leur appart et leur boulot, ils sont découragés ».
Quant aux patrons, « ils ne veulent pas renouveler leurs CDD, car c’est trop incertain, si demain on reconfine
Selon le pouvoir en place, la mission de la police est de protéger ce pouvoir et son système contre le peuple, si celui-ci conteste leur hégémonie et leur politique.
ENTRETIEN AVEC DAVID DUFRESNE : « LES VIDÉOS DES GILETS JAUNES PRENNENT LEUR FORCE SUR GRAND ÉCRAN »
À l’occasion de la sortie du film Un Pays qui se tient sage,Le Vent Se Lève a rencontré David Dufresne. Journaliste, écrivain et réalisateur, il met en lumière les actes de violence commis à l’encontre des manifestants depuis son Twitter, « Allô Place Beauvau ».
Plus qu’une simple compilation, cette recension pointe du doigt les dérives du maintien de l’ordre. Son film permet aujourd’hui de questionner la violence physique légitime, en articulant des vidéos de manifestations et les perspectives d’universitaires comme de personnes mobilisées.
À l’écran s’affiche une double violence : violence de la matraque, mais aussi violence des politiques libérales qui resserrent progressivement leurs étaux sur ceux venus protester dans la rue et remettre en cause la légitimité du pouvoir gouvernemental.
Le Vent Se Lève – En plus du film Un pays qui se tient sage, vous avez également écrit le roman Dernière sommation et recensé les violences et les mutilations perpétrées par les forces de l’ordre pendant les différents « Actes » des Gilets jaunes. Comment se complètent ces formes de création ou d’information ? Comment l’idée de faire un documentaire a-t-elle fini par s’imposer ?
David Dufresne – « Allô Place Beauvau », c’était avec d’autres, au fond. C’était une façon de provoquer le débat. Le roman, c’était une façon de raconter comment moi j’avais vécu tout ça intérieurement, dans ma chair, dans ma tête, dans mon cœur, dans mes tripes. Le film, lui, c’est une réflexion collective pour nourrir le débat. Donc il y a : provoquer le débat, le raconter et le nourrir.
Cependant, je ne l’ai pas envisagé comme un triptyque. C’est venu naturellement. Mais, après le roman, je me suis dit qu’après les mots, il y avait peut-être quelque chose à faire avec les images pour leur rendre leur caractère documentaire, historique. Pour ça, il fallait aller au cinéma, le montrer en grand écran.
LVSL – Vous faites le choix de vous appuyer sur des vidéos. Elles ont été filmées, pour la plupart, par des gilets jaunes pendant les manifestations. Pour le spectateur, cela implique une grande violence, à l’image de celle qui a pu être éprouvée pendant les « Actes ». Dans votre film c’est une accumulation, une surenchère qui met mal à l’aise et ne peut pas laisser indifférent. Ce choix a-t-il été évident quand vous avez pensé au film ?
D. D. – Pour être sincère, quand je faisais le montage, j’étais parfois sidéré, bouleversé. Je pensais l’être parce que derrière chaque image, je savais qui était la personne qui avait filmé, ce qui lui était arrivé ou encore dans quel état elle se trouve aujourd’hui. Certains s’en sont sortis mais pour d’autres, leur vie est brisée. Je plaquais donc sur ces images des émotions. Je n’avais jamais imaginé qu’en fait, même sans ces émotions, ces images allaient produire ce qu’elles ont produit. En d’autres termes, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi viscéral pour certaines personnes.
« Je vois très bien que lorsque la lumière se rallume, on ne peut pas reparler tout de suite. »
Nous avons tout monté de la manière la plus sobre possible. Nous avons par exemple privilégié les plans-séquences. Nous n’avons absolument pas accéléré ou, au contraire, mis des ralentis, zoomé, ajouté de la musique… En ce sens, nous avons enlevé tous les artifices possibles pour que le rendu soit le plus en retenue possible.
Maintenant, ce sont des images de violences, de violences réelles. Donc effectivement, elles peuvent provoquer quelque chose de très fort. Dans les débats, il est vrai que je vois très bien que lorsque la lumière se rallume, on ne peut pas reparler tout de suite. Mais c’est aussi pour cela qu’on est allé au cinéma : c’est à la fois le lieu de l’émotion et du débat, de la réflexion. On va davantage au cinéma accompagné, plutôt que seul parce qu’on débat par la suite de ce qu’on a vu, on parle de ces images.
Ce qui est étonnant, c’est que ces images prennent, de mon point de vue, leur vraie force sur grand écran. Pour autant, elles n’ont pas du tout été filmées comme ça. En effet, tout d’un coup, et c’est la magie du cinéma, notre regard ne peut pas s’échapper, à moins de fermer les yeux ou de les baisser. Ce n’est pas comme les réseaux sociaux, Twitter ou Facebook où vous faites défiler, où vous pouvez effacer. Là, l’idée, c’est de regarder pour ne pas effacer.
LVSL – Pendant les gilets jaunes, les spectateurs ont été exposés à la violence qui était montrée dans les médias. Vous vous intéressez également à la répression plus qu’aux scènes sur les ronds-points. Pourtant, la violence que vous montrez n’est pas tout à fait celle qu’on a pu voir sur les chaînes d’information…
D. D. – Il faut tout d’abord préciser qu’il ne s’agit pas d’un film sur les gilets jaunes. Il y en a eu d’autres, certains sont en préparation. C’est un film sur la question de Max Weber : « L’État revendique à son propre compte le monopole de la violence physique légitime. »
Pendant le film, nous réfléchissons aux questions suivantes : qu’est-ce que la violence ? Qu’est-ce que la contrainte physique ? Quand est-elle légitime ? Qu’est-ce que la revendication ? Le monopole ? L’État ? Quel est le rôle et quelle est la place de la police ? Il se trouve que les gilets jaunes ont fait éclater cette question-là. C’est pour ça qu’il y a tant d’images de gilets jaunes. Mais il n’y a pas que ça pour autant.
« C’est un film sur la question de Max Weber : « L’État revendique à son propre compte le monopole de la violence physique légitime. » »
Donc effectivement, la fraternité des ronds-points n’est pas racontée dans le film parce que ce n’est pas le sujet du film. Dans Effacez l’historique (de Benoît Delépine et Gustave Kervern), il y a un moment où l’on voit ce genre de choses racontées. Dans ce dernier film, elle est abordée à deux reprises, on comprend qu’il a tenu un rond-point.
Dans mon roman, il y a la question des ronds-points, mais le film porte vraiment sur ces questions posées par Max Weber. Ceci dit, c’est vrai que je n’ai jamais vu d’images de bulldozers conduits par des forces de l’ordre pour démolir des cabanes sur les ronds-points alors que c’est aussi extrêmement violent. Ce n’est pas non plus un film sur la police dans les quartiers populaires même si le titre évoque directement Mantes-la-Jolie – cette séquence absolument sidérante qu’on ne peut pas laisser passer.
LVSL – Concernant les intervenants que vous avez choisis, comment les avez-vous sélectionnés ?
D. D. – Je trouve que le terme « sélectionner » est un peu fort. Il y a des gens que je connais depuis très longtemps, avec qui je suis ami et d’autres que j’ai presque rencontrés au moment du tournage. Mélanie par exemple, cette dame d’Amiens-Nord, je la rencontre sur le tournage. Taha Bouhafs, je le connais depuis deux ans par l’intermédiaire de son travail. L’idée, c’était de mettre ensemble des gens qui ont envie de parler, qui croient encore dans le dialogue. C’était le prérequis : ce que chacun a comme désir.
Moi je savais pour la plupart à peu près ce qu’ils pensaient. Pour autant, c’est une conversation, ce ne sont pas des gens qui répondent à un réalisateur, mais plutôt des personnes qui discutent entre elles. Je savais sur quelles lignes ils étaient. Je n’avais toutefois aucune idée de comment la rencontre se passerait. Certains se connaissaient, d’autres non. C’est par exemple le cas de Jobard et Damasio. Pourtant dans le film on a l’impression que cela fait des mois qu’ils discutent.
L’idée centrale était de parler et de s’écouter. Et pour moi, tout se résume dans cette belle phrase de Monique Chemillier-Gendreau qui termine le film : « La démocratie, c’est le dissensus. » Ces personnes acceptent de discuter de manière profonde, parfois même grave et radicale. Ils exposent leur point de vue, mais on n’est pas du tout dans le clash, dans la culture des journaux télévisés. C’est réellement une tentative de compréhension.
LVSL – Pour finir, aviez-vous, à la genèse de ce film, une idée de l’institution policière que vous vouliez transmettre au spectateur ?
D. D. – La République seule ne suffit pas. La République c’est un idéal, mais ça peut être aussi la guerre d’Algérie ou encore la guerre faite aux pauvres. Je veux dire qu’avec la République, tout est possible, tout est faisable, dès qu’elle sert de prétexte aux dirigeants. Qu’est-ce que ça veut dire, aujourd’hui, « la police républicaine » ? Une police dite « républicaine » est-elle nécessairement une bonne police ? Je voulais vraiment réfléchir à la place, à la nature, à la légitimité, au rôle de cette dernière. Dans les débats il y a des gens qui veulent réformer, révolutionner, supprimer la police ou encore fraterniser.
L’idée du film, c’est davantage de nourrir le débat que de dire : « Voilà comment devrait fonctionner la police. » On ne doit pas laisser ces questions-là uniquement aux policiers ou aux politiques, puisque la police dit être au service de tous. En tout cas c’est ce qu’on lit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. On voit bien qu’on a une police de plus en plus en roue-libre, qui est aujourd’hui façonnée par un sentiment, voire une garantie, d’impunité. C’est à cela que le film permet de réfléchir.
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En pleine crise sanitaire et alors que la crise sociale se poursuit et s’approfondit, Macron et son gouvernement ont décidé de mettre à l’ordre du jour (et à la Une des médias) la « lutte contre le séparatisme ». Nous dénonçons cette offensive islamophobe et relayons le communiqué du NPA.
En pleine crise sanitaire et alors que la crise sociale se poursuit et s’approfondit, avec plus de 800 000 emplois déjà supprimés et des menaces qui pèsent contre des centaines de milliers d’autres, Macron et son gouvernement ont décidé de mettre à l’ordre du jour (et à la Une des médias) la « lutte contre le séparatisme ».
Il n’aura fallu que quelques minutes de discours pour que les masques tombent : pour Macron, « séparatisme » = « islamisme ». S’en est suivie une longue litanie au cours de laquelle le président, tout en prétendant refuser de se laisser entraîner par « le piège de l’amalgame », a aligné les poncifs racistes et islamophobes, sur un ton catastrophiste, jetant la suspicion sur l’ensemble des musulman·e·s.
Après avoir expliqué que l’un des principaux terreaux de l’« islamisme radical » était le sentiment de relégation chez des populations vivant dans « des quartiers où les promesses de la république n’ont pas été tenues », Macron a dégainé une longue liste de mesures répressives : obligation de neutralité étendue aux salariéEs du privé assurant des délégations de service public ; renforcement du contrôle des associations et des possibilités de les dissoudre ; ingérence accrue de l’État dans le culte musulman, au nom de la volonté de « bâtir un islam des lumières » (sic)… Ce n’est qu’à la toute fin de son discours qu’il a évoqué la question de la relégation spatiale et sociale, se contentant d’exhiber son bilan et de promettre qu’il allait continuer sur la même voie.
Comble de l’arrogance et de la provocation, Macron a expliqué que sa lutte contre le « séparatisme islamiste » reposait sur « cinq piliers » – référence à peine voilée aux cinq piliers de l’islam. Pas à une outrance près, Macron a dénoncé les conducteurs de bus qui refuseraient des passagères en raison de leur « tenue indécente »… devant un parterre de ministres parmi lesquels Jean-Michel Blanquer, pourfendeur des shorts et des tee-shirts trop courts des jeunes filles.
Alors que pas un jour ne passe sans une nouvelle attaque islamophobe, qu’elle soit physique – agressions, incendies de mosquée – ou verbale – dans les grands médias ou sur les réseaux sociaux –, Macron n’a même pas employé une seule fois le terme « islamophobie ». Pire : son discours et les mesures annoncées vont renforcer encore un peu plus la stigmatisation et les discriminations contre les musulman·e·s.
Le NPA condamne cette islamophobie d’État revendiquée, et se joindra à toutes les mobilisations en préparation, notamment à l’initiative du Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie, contre le projet de loi « séparatisme ». Nous refusons le renforcement des discriminations et des attaques contre les musulman·e·s et affirmons que nous ne nous laisserons pas diviser face à ce gouvernement au service des riches qui pave chaque jour un peu plus la voie à l’extrême droite.
Veolia, le géant mondial du traitement de l’eau et des déchets, souhaite racheter 29,9% des parts de Suez que possède le groupe Engie. Ce rachat met en péril près de 10 000 emplois !
Le groupe énergétique Engie a mis en vente les parts qu’elle possède dans l’entreprise de traitement de l’eau et des déchets, Suez.
Fin août, Suez fait donc l’objet d’une Offre Publique d’Achat (OPA) par son concurrent Veolia. Initialement, le groupe Veolia proposait de racheter 29,9 % des parts de Suez détenus par Engie à 15,5 euros par action, c’est-à-dire un total de 2,9 milliards d’euros. Dès lors, Veolia n’a cessé de répéter que cette offre n’était valable que jusqu’au 30 septembre. Cependant, le conseil d’administration d’Engie s’est réuni ce mercredi 30 septembre et le racheteur potentiel de Suez a accepté de revoir sa proposition à la hausse mais également de laisser un délai à Engie.
En effet, le conseil d’administration d’Engie s’est réuni ce mercredi 30 septembre, et bien que le groupe n’ait pas officiellement voté en faveur de la nouvelle offre de de Veolia, c’est-à-dire, la cession du groupe Suez pour 3,4 milliards d’euros, celui-ci l’a accueilli « favorablement ».
Le groupe énergétique a également demandé un délai jusqu’au 5 octobre pour donner son accord définitif en faveur de cette proposition, ce que le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a immédiatement accepté.
Veolia souhaite par cet achat faire fusionner les deux géants mondiaux en matière de gestion de l’eau courante et des déchets dans le but de créer « un champion français de taille mondiale ». Ainsi, même si Veolia prévoit de céder les activités de Suez liées à l’eau à la société d’investissement Meridiam, le grand groupe deviendrait tout de même un groupe privé qui aurait le monopole dans ce domaine.
Veolia était jusqu’à maintenant le seul acheteur potentiel, cependant, ce jeudi, les dirigeants de Suez, Philippe Varin et Bertrand Camus, qui rejettent depuis le début le rachat d’une partie de leur entreprise par leur concurrent direct, se sont associés à la société d’investissement française Ardian (ex-AXA Private Equity). Ardian veut créer un consortium d’investisseurs (c’est-à-dire un regroupement d’investisseurs) et devra donc au moins égaler la proposition de 3,4 milliards d’euros de Veolia.
Par ailleurs, le monopole de Veolia mènerait à une augmentation du prix de l’eau. Ainsi, une fois de plus, les classes populaires seront les premières impactées par les décisions du grand patronat, à coup de licenciements, de baisse d’acquis sociaux et de précarisation. De plus, on voit bien avec l’exemple de Veolia et Suez que les caisses des grandes entreprises ne sont pas vides en période de crise économique, contrairement à ce qui est relayé quotidiennement. L’accès à l’eau est une ressource essentielle qui ne doit pas être soumise à la course aux profits. C’est pourquoi il paraît important d’imposer l’expropriation des activités vitales comme l’eau à toute logique financière et que leurs gestions soient remises entre les mains des travailleurs et travailleuses.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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