En lutte depuis mardi, les fonctionnaires du nettoyage de la capitale, épuisées, s’opposent à l’augmentation de leur temps de travail et exigent l’embauche des personnels précaires. Elles réclament aussi plus de reconnaissance de leur métier.
Alors que les fonctionnaires territoriaux sont en ébullition contre l’augmentation de leur temps de travail (lire notre édition du 16 mars), les agentes du nettoyage de la Ville de Paris se sont lancées dans un mouvement de grève reconductible depuis mardi pour exiger le maintien des 8 jours de congé qui risquent de disparaître, mais aussi pour demander l’embauche immédiate des personnels contractuels dits saisonniers.« Il y a des agentes qui sont en ASA (autorisation spéciale d’absence – NDLR) pour s’occuper de leurs enfants, d’autres qui partent en retraite, et qui ne sont jamais remplacées. Nous, on n’en peut plus, il faut embaucher »,résume Brigitte, 44 ans, dont vingt-deux passés à l’entretien de la Ville de Paris. Malgré son mi-temps thérapeutique lié à la tendinite qu’elle a développée à cause du travail, la fonctionnaire ne cesse de courir pour assumer la charge de travail de ses collègues non remplacées.« Il y a des vacataires qui sont là depuis dix ans ! On va les chercher trois ou six mois puis, après, on les jette »,s’indigne Djamila, 60 ans, qui travaille depuis 2001 pour la municipalité.
Un mouvement largement soutenu
Au front depuis le début de la crise sanitaire, ces agentes souffrent d’autant plus du manque de reconnaissance de leur employeur qu’elles se sont montrées indispensables.« Je suis diabétique, mais je travaille, même si j’ai peur d’attraper le Covid. Je ne me suis arrêtée que quand je me suis fait percuter par une ambulance en sortant du travail »,explique Djamila.« Certains ont reçu 250 euros de prime pour le Covid, mais pas tout le monde »,regrette Hayet, 56 ans. « Les agents n’arrivent même plus à poser leurs vacances »,alerte Brigitte.
Signe de l’ampleur de la détresse de ces fonctionnaires de la propreté, le malaise atteint jusqu’à leurs supérieurs de catégorie B.« Le mouvement des agentes est largement soutenu »,affirme un inspecteur du nettoyage qui préfère rester anonyme.« On a l’habitude d’être des travailleurs de l’ombre, de réaliser des tâches ingrates. Mais le traitement qui est réservé à ces travailleuses est insupportable. Il y a une véritable urgence à embaucher et à ce que la Ville s’intéresse à cette fonction primordiale qu’est le nettoyage »,précise-t-il.« La moyenne d’âge chez ces agentes, c’est 55 ans. Elles sont bousillées. On pourrait avoir des forces vives si la Ville décidait de pérenniser les contractuels saisonniers sur des statuts fonctionnaires. Mais on a l’impression qu’ils ont programmé de nous flinguer »,dénonce-t-il. Lui non plus n’a pas l’impression d’être reconnu à la hauteur de son investissement dans le service public.« Ce sont les inspecteurs qui ont établi les protocoles sanitaires pendant la crise. C’est nous qui gérons le personnel, mais aussi les commandes de produits, les enveloppes budgétaires »,précise le fonctionnaire.
La privatisation fait son nid
Car, dans l’ombre de l’abandon du service public de la propreté, la privatisation fait son nid.« De 1 200 agents à la régie du nettoyage en 2005, on est passé à moins de 400. Alors, certes, c’est en partie dû au fait qu’il y a eu une déprécarisation des travailleurs à temps partiel, qui ont été titularisés et passés à temps plein, mais la privatisation s’est aussi accélérée depuis une dizaine d’années »,explique le superviseur. L’entretien des bibliothèques, notamment, a été entièrement délégué à des sociétés prestataires. Le résultat :« Une chute de qualité et des salariés qui travaillent dans des conditions horribles »,estime l’inspecteur.
« Anne Hidalgo, qui se revendique de gauche et féministe, devrait s’intéresser au sort de ces femmes qui sont bien souvent dans des situations très difficiles »,pointe Tony Evezard, responsable du Supap-FSU. Aux côtés de la CGT et de FO, son syndicat soutient ce mouvement en réclamant l’embauche immédiate de 300 agents et de 15 inspecteurs, mais aussi une augmentation de la prime pénibilité de 200 euros par mois, la reconnaissance des inspecteurs comme agents de maîtrise et la remunicipalisation des activités privatisées. Les grévistes et les syndicats qui les accompagnent devraient être reçus aujourd’hui par la Mairie.
C'est notre camarade Danielle de Clermont qui nous envoie cette info concernant ce qui se passe dans l'entreprise Aperam
Aperam est un acteur mondial des aciers inoxydables, électriques et spéciaux, avec des clients dans plus de 40 pays. Aperam dispose de 2.5 millions de tonnes de capacités d’acier inoxydable et d’acier plat au Brésil et en Europe. C’est aussi la branche d’inox d’ArcelorMittal. Il est un leader des produits spécialisés à haute valeur ajoutée. Aperam dispose d’un réseau de distribution, de traitement et de services hautement intégré et d’une capacité unique à produire de l’acier inoxydable et des produits spéciaux à partir de biomasse à faible coût (charbon de bois au brésil grâce aux forêts d’eucalyptus). Son réseau industriel est réparti sur 6 sites de production situés au Brésil, en Belgique et en France. La société est organisée en trois principaux secteurs opérationnels : acier inoxydable et acier électrique, services et solutions et alliages et spécialités. Aperam s’est séparé d’Arcelor Mittal à partir de 2011, elle est cotée aux bourses d’Amsterdam, Paris et du Luxembourg.
Les principales usines européennes d'Aperam sont situées en Belgique (Châtelet et Genk) et en France (Gueugnon, Isbergues et Imphy). Les installations européennes utilisent des fours électriques et recyclent des ferrailles d'inox grâce à notamment Recyco présent sur le site d’Isbergues. Les installations brésiliennes d'Aperam correspondent principalement à Acesita, qui a été privatisé par le gouvernement brésilien en 1992, acheté par Usinor en 1998, elle est devenue une filiale en propriété exclusive d'ArcelorMittal en 2007. Il y a 40,83% des actions d'Aperam qui sont détenues par la famille Mittal. L’inox est destiné à tout type d’utilisation : La société APERAM vend l’inox sous forme de bobine complète, ou à la découpe pour de grosse commande.
Aéro. Plus de 8.800 supressions d’emplois dans le Grand Sud-Ouest, le bilan du "dialogue social"
Vendredi 9 avril, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiait une étude sur la filière aéronautique et spatiale dans le Grand Sud-Ouest. Le communiqué de presse livrant le rapport pour l’année 2020 révèle dès son intitulé le chiffre effarant de 8800 suppressions d’emploi dans la région, et cela sans compter les interimaires.
Vendredi 9 avril, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiait une étude sur la filière aéronautique et spatiale dans le Grand Sud-Ouest. Le communiqué de presse livrant le rapport pour l’année 2020 révèle dès son intitulé le chiffre effarant de 8800 suppressions d’emploi dans la région, et cela sans compter les interimaires.
Le Grand Sud-Ouest - comprenant l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine - regroupe l’essentiel des activités du secteur de l’aéronautique, durement touché par la crise sanitaire et économique du Covid-19 qui a provoqué une nette chute du trafic aérien. Selon l’Insee, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine respectivement 6 250 et 2 550 postes ont été supprimés. On observe une concentration particulièrement forte en Haute-Garonne, où sont cumulées 4900 suppressions d’emplois sur les 6250 de la région, représentant 10% de moins d’effectifs salariés, selon une étude de la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) du département et de la Banque de France. En tout, l’Insee recense en 2020 8 800 emplois perdus seulement dans le Sud-Ouest, ce qui correspond à 5,5% des effectifs salariés. En France, pour l’ensemble de la filière aéronautique, plus de 13.000 postes ont été concernés par des PSE. Et cela sans parler des intérimaires et des licenciements collectifs hors-PSE
Ces suppressions massives de postes dans le secteur s’inscrivent dans la droite lignée de la première vague de licenciements initiée par les grands patrons de l’aéronautique, soutenue largement par le gouvernement et enfin accompagnée par les bureaucraties syndicales FO, CFTC et CGC-CFE qui ont validé un PSE historique chez Airbus.
Cherchant à redorer leur image, les grands patrons se félicitent d’avoir « limité la casse »
« On pense qu’on est arrivé à gérer 2020 aussi bien que possible. […] On a limité la casse aussi bien qu’on pouvait. » se félicitait le 9 avril le PDG d’Airbus, Guillaume Faury, sur la plateau de BFMTV. Alors que des milliers de familles ouvrières se retrouvent ainsi frappées de plein fouet par le chômage et précarité, le géant de l’aéronautique, avec un mépris cinglant, renchérit sans attendre pour sauver son image. Ce discours d’autocongratulation, expression d’une insolence inouïe envers les salariés, est diffusé et repris plus d’une fois par le patronat de l’aéronautique. À ce titre, Paolo Del Noce, PDG du groupe de services d’ingénierie aéronautique AKKA Technologies, vantait le 24 mars sur France 3 Occitanie : « Le PSE pour l’aéronautique, n’est réduit qu’à 441 suppressions de poste, dont 360 en Occitanie. C’est un niveau bien plus faible par rapport à ce que nous avions annoncé au départ. ».
Autre manipulation des grands groupes de l’aéronautique pour redorer leur image : se déresponsabiliser d’un nombre conséquent de licenciements en misant sur la distinction des chiffres de suppression d’emplois directement dans leurs structures, et dans les entreprises sous-traitantes. Car si les sous-traitants et prestataires divers sont bel et bien les plus touchés par ces pertes de postes - 7,5% contre 0,9% pour les donneurs d’ordres selon l’Insee - ils ne sont pas moins la manœuvre des donneurs d’ordres qui ne sont autres que les géants de l’aéronautique. Les petites entreprises et autres prestataires sont subordonnés par une dépendance productive à ces grands groupes, les rendant sujettes tant à leur cadence de production qu’à leurs politiques salariales.
Le grand patronat cherche donc une fois de plus, afin de préserver ses intérêts, à faire payer la crise aux travailleurs, engendrant par ses attaques une casse sociale historique, et non sans un appui de taille : le gouvernement est son premier allié.
Au côté des patrons, l’État subventionne massivement la casse sociale
« La filière a tenu » notamment grâce au « soutien exemplaire et sans faille de l’État » déclarait Éric Trappier pour BFMTV ce mardi 13 avril. Le PDG de Dassault Aviation et président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), à juste titre, insistait sur le soutien infaillible du gouvernement qui investit des milliards, entre prêts garantis par l’État et des fonds, tout en laissant ses patrons mener des PSE dévastateurs dans le secteur.
En visite à Toulouse le 22 janvier, Bruno Le Maire, dans un entretien pour France Bleu avait déjà osé affirmer que « la filière aéronautique est la filière la plus touchée par la crise, mais elle peut en sortir plus forte ». Des déclarations qui exprimaient un mépris franc vis-à-vis des nombreux travailleurs de l’aéronautique qui ont été sacrifiés pour le seul bénéfice du patronat par un licenciement ou la perte d’acquis sociaux via des Accords de Performance Collective (APC)
Dialogue social ou lutter pour 0 supression d’emploi ?
La première vague d’attaques patronales dans le secteur aéronautique a été d’une ampleur inouïe comme le montrent les chiffres de l’Insee. Mais cette vague d’attaques est allée de pair avec une certaine usure d’un des principaux outils du patronat pour canaliser la colère des salariés et imposer ses intérêts : le dialogue social.
Pour ne citer que quelques exemples, les salariés ayant subi des APC comme ceux de Derichebourg ou DSI, ou qui ont fait face à une PSE comme AAA, ont averti le danger d’épuiser le temps qui devrait être consacré à la construction du rapport de forces, dans la table de négociations. Les attaques patronales ont aussi montré au grand jour le rôle de certains bureaucrates syndicaux plus soucieux de faire passer les plans du patronat que de défendre les intérêts des travailleurs. C’est le cas de FO Derichebourg ou encore le scandale du délégué CGC-CFE chez AAA. Les attaques contre les travailleurs ne sont pas non plus restées sans réponse. A Derichebourg, Cauquil, Latelec ou Toray, ce sont autant de luttes qui ont exprimés avec des différents degrés la volonté de dépasser la stratégie de « négocier le poids des chaines » défendu par les équipes syndicales pro-patronales.
Au moment où le patronat, la bureaucratie syndicale, les medias et la classe politique essayent de réhabiliter le « dialogue sociale » qui a accompagné et accompagne cette casse sociale historique, il est important de rappeler et revendiquer les expériences récentes qui ont permis d’envisager une méthode de lutte capable de construire un vrai rapport de forces pour défendre l’emploi. C’est le cas des luttes des salariés de Derichebourg de Toray ou de Grandpuits qui elles aussi, à des degrés différents, ont montré l’importance de l’unité entre les travailleurs syndiqués et non-syndiqués, de construire des assemblés de salariés où décider des suites de la mobilisation, de refuser de « négocier le poids des chaines », de lutter par la grève et de se coordonner avec les autres boites pour imposer 0 suppressions d’emploi et 0 baisse de salaire.
Alors là c'est une grosse nouvelle et un scoop !!!!!
Les patrons et le patron d'Amazon
Jeff Bezos n'apprécie pas que " ses" salariés (800.000) s'organisent pour se défendre, faire valoir leurs droits et gagnent des conquis!
Lors que'Amazon a vu récement ses bénéfices multipliés par deux, 175.00 emplois créés au deuxième trimestre : Amazon apparaît comme l'un des grands gagnants de la pandémie mondiale.
Un chiffre d'affaires en hausse de 40% à près de 89 milliards de dollars et un bénéfice net qui double à 5,2 milliards: Amazon apparaît comme le grand gagnant de la pandémie pour le deuxième trimestre 2020.
Ses résultats publiés jeudi, largement supérieurs aux attentes, ont été salués en Bourse, où son titre s'appréciait de 5% lors des échanges électroniques après la clôture
Et c'est par pur hasard que la consultation des salariés concernés qui devait entériner la création d'un syndicat s'est soldé par un échec, la direction de l'entreprise ne se livrant bien sûr à aucune pression ni manipulation !!!!
Bien qu'on apprenne que l'auteur du twitt fameux, largement diffusé,
était une pure création de la direction de l'entreprise pour peser sur la décision des salariés.
RETENONS 3 leçons de l'épisode qui devrait convaincre les travailleurs de ladite entreprise de ne pas se laisser intimider et de s'organiser syndicalement :
1) les patrons , ceux des grandes entreprises en particulier n'aiment pas les syndicats
2) ils utilisent tous les moyens et les outils d'information pour parvenir à leurs fins
3) raisons impératives pour les salariés comme pour les précaires, les sans emploi de s'ORGANISER COLLECTIVEMENT pour se défendre dans l'immédiat et se libérer à terme de la tutelle et de la prédation de l'exploitation capitaliste, la démocratie se limitant pour ses chantres à des votes qui ne remettent pas en cause leur domination!
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SOURCE : TV5 Monde
La mobilisation syndicale au sein d’une usine Amazon du sud des États-Unis (Bessemer, Alabama) a failli aboutir à la création d’un premier syndicat au sein d’un entrepôt américain du géant du commerce en ligne. Si elle s’est soldée par échec, cette mobilisation traduit-elle toutefois un regain syndical chez les ouvriers américains ? Entretien avec Donna Kesselman, professeure à l’Université Paris Est-Créteil, sociologue du travail et spécialiste des droits sociaux aux États-Unis.
Près de 5.900 employés étaient appelés à voter par correspondance fin mars pour élire un syndicat. Le non l'a emporté avec 1.798 voix, contre 738 votes. Un constat en demi-teinte.
TV5MONDE : Même si l'élection s'est soldée par un échec, peut-on voir une victoire dans le fait qu'un vote pour la création d'un syndicat ait été organisé au sein d'une entreprise comme Amazon?
Donna Kesselman: Il s'agit surtout, ici, de l'expression d'un tournant profond vers un renouveau syndical qui remonte à 2012 avec le mouvement du « Fight for Fifteen » (NDLR : campagne du syndicat américain Service Employees International Union (SEIU) pour que les travailleurs dans la restauration rapide et de la grande distribution puissent obtenir une rémunération de 15 dollars de l'heure (12,60 euros) et des droits syndicaux), et qui a traversé la crise sanitaire du Covid. La première usine à avoir fait grève contre le manque de respect des conditions sanitaires était d’ailleurs une usine Amazon, à New York.
TV5MONDE : En quoi est-ce compliqué de créer un syndicat aux Etats-Unis ?
Donna Kesselman :La loi syndicale américaine instaure deux étapes dans le processus de syndicalisation. Il y a d'abord une première procédure qui oblige à« gagner »le droit d'organiser un référendum syndical. Pour cela, il faut que 30% des salariés signent une demande d'organisation. Si on y parvient, l'agence nationale de gestion des relations professionnelles (National Labor Relations Board) organise un second référendum (NDLR : comme celui qui a finit le 29 mars à Bessemer pour Amazon).
Il s'agit ici, de l'expression d'un tournant profond vers un renouveau syndical
Donna Kesselman, sociologue, spécialiste du droit du travail aux États-Unis
Entre le moment où celui-ci est décidé et le vote des travailleurs, l'employeur a tout le droit de s'exprimer. Il peut organiser des réunions obligatoires, faire venir des conseillers antisyndicaux pour faire de la propagande, voire proférer des menaces de licenciement.
Amazon a dépensé 10 000 $ par jour pour qu'une entreprise spécialisée dansl'anti-syndicalismedissuade les travailleurs, en postant par exemple des affiches jusqu'aux toilettes . La direction avait aussi prévu une « boîte à vote »au sein de l'usine, avant d’être enlevée, car elle dissuadait les travailleurs qui avaient trop peur que l’employeur soit informé du vote. La direction est aussi allée jusqu'à monter un site internet qui dénonçait le montant que le syndicat aurait encaissé avec les cotisations.
Unilever a justifié, fin mars, la fermeture du site Knorr dans le Bas-Rhin par une baisse des ventes et un regain d'intérêt des Français pour le fait maison. Les organisations syndicales, qui viennent d'entrer dans les négociations du plan de sauvegarde de l'emploi, y voient une volonté de délocaliser l'activité.
Le site de Duppigheim n'est utilisé aujourd'hui qu'à 40 % de ses capacités. (Unilever)
Publié le 14 avr. 2021 à 12:29Mis à jour le 14 avr. 2021 à 14:19
Le 8 avril, après une réunion de plus de dix heures avec la direction du site Knorr de Duppigheim (Bas-Rhin), les organisations syndicales n'étaient pas plus convaincues qu'au petit matin des arguments déployés par le groupe Unilever (1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2020) pour fermer l'usine de production de soupes, de sauces déshydratées et de Maïzena.
Le 25 mars, la fin de son activité a été annoncée pour le dernier trimestre 2021.261 salariés seront touchés, plus les sociétés extérieures et les intérimaires. Raison invoquée par le groupe dans un communiqué : une « baisse structurelle des ventes depuis dix ans et qui s'accélère depuis cinq ans, les consommateurs privilégiant de plus en plus le fait maison». Suit une liste d'arguments chiffrés, dontune baisse de 26 % du marché français des soupes entre 2012 et 2019, et de 23 % en volume des ventes de soupes du groupe entre 2016 et 2020.
Essor des robots de cuisine
En dépit d'investissements à hauteur de 21,4 millions d'euros sur le site de Duppigheim, celui-ci n'est utilisé aujourd'hui qu'à 40 % de ses capacités. Une porte-parole du groupe rapproche cette situation de l'essor des robots de cuisine et d'une baisse de consommation des entrées dans les foyers français.
Le site produit à 47 % pour les marchés européens et à 53 % pour la France. Unilever envisage de conserver cette part de la production dans l'Hexagone, via un sous-traitant, tandis que d'autres sites en Europe de l'Ouest devront être « consolidés » après la fermeture.
Les organisations syndicales voient plutôt des velléités de délocalisation dans cette annonce, alors qu'en 2007 le service recherche et développement avait déjà quitté Duppigheim pour la Pologne. Martial Schwartz, délégué syndical FO, estime qu'il n'y a depuis « plus eu de réelle innovation sur le site. Les collègues polonais de la recherche et développement nous ont visités un temps puis ont arrêté. Nous ne fabriquions plus que des standards, par exemple les soupes douceur de légumes ou velouté de potiron, et les seules innovations consistaient à enlever du sel, de la crème, du beurre… De quoi réduire les coûts ».
Reclassements
En 2014, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) avait touché 41 personnes, lors du départ de productions déshydratées vers l'Allemagne. Le rapatriement de la production de Maïzena cette même année 2014, soit un volume de 14.000 tonnes par an « avec un investissement de 3 millions d'euros sur la ligne concernée », selon la porte-parole, ne change pas la donne pour les syndicats.
La prochaine réunion de négociations sur le PSE est prévue pour le 26 avril. 70 postes ont été identifiés, selon la direction, pour permettre des reclassements sur d'autres sites d'Unilever en France. Aucun repreneur n'a été trouvé.
Le big pharma Pfizer, contrôlé par des fonds d'investissements US et la banque britannique d'affaires Barclays, prend la tête sur tous ses concurrents dans le marché libre et non faussé instauré par le capital. Du coup, le prix de son vaccin augmente. C'est la Bulgarie qui a vendu la mèche.
Ce pays, état soi-disant souverain au sein de l'UE du capital, s'est fait taper sur les doigts par la Commission de Bruxelles. En particulier par Thierry Breton, ancien ministre de droite et ex-grand patron gaulois, nommé par Macron à la Commission européenne, en charge du Marché. La Bulgarie voulait s'approvisionner en vaccins russes. Non mais, a grondé le Breton de son maître, le mur de Berlin est tombé!
C'est combien le vaccin Pfizer et c'est combien le vaccin Spoutnik V? Secret défense, édicte Bruxelles et le Parlement européen, comme la loi de l'UE du capital l'impose, est aux abonnés absents pour défendre les intérêts des états dits toujours souverains en Europe.
Mais le premier ministre bulgare, Bolko Borissov, a brisé l'omerta: Pfizer au départ à 12 euros est rendu à 19,50 euros. Et ce n'est pas fini! "La Bourse ou la vie", rigole Pfizer qui a choisi impunément la première option.
Et le big pharma privé et gaulois Sanofi, où en est son vaccin anticovid-19? Avec un paquet de pognon public et des suppressions d'emplois en masse, notamment dans la recherche, il a investi 600 millions d'euros à Toronto, au Canada, pour y produire des vaccins contre la grippe.
Et contre le coronavirus? Peut-être à la Saint Glinglin, business is business.
En attendant, Macron est venu cocoricoser dans un société française qui va embouteiller le vaccin Pfizer, en Eure-et-Loir. Quel progrès! La France, 5e puissance économique dans le monde et patrie de Louis Pasteur, rabaissée au rang de sous-traitant?
Les faits sont têtus et les chiffres font mal. L’Unédic a publié, hier en fin de journée, une nouvelle étude d’impactsur la réforme de l’assurance chômage, en prenant en compte ledécretpublié le 31 mars 2020. Celle-ci confirme la première étude de l’organisme paritaire, contestée publiquement à la fois par Bruno Le Maire et par Élisabeth Borne. L’Unédic maintient, en prenant en compte le décret publié le 31 mars 2020, que 1,15 million de demandeurs d’emploi verront leurs allocations mensuelles baisser, après le 1er juillet, du fait du changement de calcul du salaire journalier de référence (SJR). En moyenne de 17 %. Ce sont surtout les jeunes et les chômeurs qui travaillent sur une partie de la période de référence qui en feront les frais.
Dans le détail, 365 000 chômeurs verraient leur allocation passer en moyenne de 885 € à 621 €. Soit 264 € de moins chaque mois. Et 350 000 autres enregistreraient une baisse mensuelle de 178 €, passant d’une allocation de 900 € à 722 €. Enfin, 435 000 perdraient 53 € par mois. Mais la modification du SJR n’est pas la seule mesure de la réforme de l’assurance chômage qui réduira les droits des demandeurs d’emploi. L’augmentation du nombre de mois travaillés nécessaires à l’ouverture de droits devrait produire un retard à l’indemnisation pour un demi-million de chômeurs. Et ce dès que le « retour à meilleure fortune » – des indicateurs sur l’état du marché de l’emploi – lancera l’application pleine et entière d’une réforme, dont la finalité reste une économie de 2,3 milliards d’euros sur le dos des chômeurs. Et ce, en pleine crise sociale.
À moins de mauvaise fois, l’exécutif aura du mal à maintenir sa communication sur une réforme de progrès luttant contre les inégalités. Mais il ne faut jamais sous-estimer la capacité d’un ministre à défendre l’indéfendable.
Dans ce registre, Élisabeth Borne n’a pas hésité à utiliser des arguments lunaires sur l’antenne d’Europe 1 le 30 mars. «Il est faux de dire que des centaines de milliers de chômeurs verraient leurs allocations baisser […], c’est aussi une présentation biaisée de ne parler que du montant mensuel de l’allocation ». Pour elle, une baisse mensuelle de revenu de 53 € à 264 € sur une allocation inférieure à 1000 € n’est pas l’essentiel, puisque l’indemnité est versée plus longtemps avec la réforme. En moyenne de 3 mois supplémentaires (de 11 mois à 14 mois) selon l’Unédic.
Mais en réalité, pas vraiment : de très nombreux chômeurs qui alternent période de travail et de chômage retournent justement dans l’emploi avant la fin de leurs indemnités. D’où les 2,3 milliards d’économies. Ce sont ces « permitants » de l’emploi qui seront les plus percutés par la réforme.
Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com
Bonjour, pouvez-vous brièvement vous présenter, ainsi que le poste que vous occupez ?
Bonjour, je m’appelle Gilles Dejea, j’ai 49 ans. Je travaille chez Bosch Rexroth à Vénissieux depuis maintenant 28 ans et j’ai un poste de technicien métallurgiste dans cette entreprise. Je suis également militant CGT depuis 27 ans et délégué syndical de l’entreprise.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe actuellement chez BOSCH ?
La grosse actualité du moment à lieu sur le site de Rodez ou la direction de BOSCH a annoncé 750 suppressions d’emplois. Pour rappel, le site de Rodez travaille essentiellement dans la division diesel de Bosch.
Par décision politique du groupe Bosch, ce site n’a plus d’avenir : Bosch a décidé de ne pas industrialiser à nouveau le site comme il devrait. En effet, Bosch a des projets dans l’hydrogène, qui est développé aujourd’hui en Allemagne.
L’hydrogène est d’ailleurs en pourparlers actuellement avec le syndicat de Rodez, la direction de Bosch et Agnès Pannier-Runacher la ministre déléguée chargée de l’industrie. Aujourd’hui cela n’avance pas trop : ils sont sur le volet social et non le volet industriel. Actuellement, les salariés de Rodez sont donc en lutte.
Dans les 750 départs prévus par BOSCH, il y aura des départs volontaires négocier avec la direction, mais également des départs en préretraite pour les salariés qui sont dans un dispositif de longue carrière.
Les emplois qui vont être supprimés vont-ils être délocalisés à différents lieux du monde ? Comme on le voit de plus en plus d’année en année ?
Certainement, même les productions en fins de vie risquent d’être délocalisées dans différents pays comme la Turquie par exemple ou dans les pays de l’Est. Nous l’avons vécu à Rex Roth en 2016 quand nous étions en difficulté (voir l’interview réalisée en 2016 par IC), nous avons vu une partie de notre production partir vers la Turquie. C’est de la politique classique, les productions partent progressivement vers les usines à bas coups.
Comment vous battez-vous actuellement ?
Le 19 mars, nous avons mené une grande action avec la CGT BOSCH France. Nous avons tous manifesté notre soutien aux camarades de Rodez, avec des débraillages ou d’autres actions. On dénonce aussi la casse de l’emploi d’une manière générale chez Bosch France. Cela fait plus de 15 ans qu’il n’y a pas eu d’investissement en France : c’est une volonté politique du groupe. Pourtant BOSCH touche de l’argent public ! Ils ont de l’argent pour la recherche et ont eu les aides de l’Etat pendant la crise. Les délocalisations continuent. Nous luttons alors, nous n’avons pas le choix, sinon on fait comme les autres : on se met autour d’une table et on négocie notre propre disparition.
Au PRCF nous sommes pour une nationalisation de l’industrie française. Qu’en pensez-vous ?
C’est clair qu’il faudrait. En tant que militant, il faudrait nationaliser la production et il faut continuer la lutte qui va avec, et ce n’est pas une mince affaire.
Vous pensez que l’Union Européenne a un impact sur tous ces plans sociaux qui frappent de plein fouet les grandes entreprises ?
Bien sur, et on le voit dans la politique de BOSCH et d’autres très grande multinationales. Si on prend le cas de PSA par exemple, ils vont migrer vers l’électrique, avec toute l’affaire du « dieselgate » : ce secteur a prit un grand coup. Toutes ces décisions sont prises au niveau de l’UNION EUROPEENNE ; Elle impulse toutes ces décisions.
Comment voyez-vous la suite des événements de votre côté ?
A Vénissieux BOSCH REX ROTH, nous ne sommes pas impactés par ce qu’il se passe à Rodez. Nous avons lutté en 2016, nous étions en grande difficulté mais depuis notre combat plus rien : on a au contraire à nouveau beaucoup de travail et au contraire on arrive à embaucher. A Rodez je vois la population lutter ! Si on supprime BOSCH à Rodez, cela aura un très gros impact sur le bassin de l’emploi local ! Il y a eu des mobilisations du département, de la région, des députés de circonscription et aussi de la population locale ! De nombreux commerces seront impactés et toute la région ! Il ne faut pas lâcher et lutter jusqu’au bout.
Merci de votre temps monsieur De Gea, on vous soutient à fond dans votre lutte !
Merci à vous pour l’écoute et le partage ! On se tient au courant pour la suite des événements !
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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