SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
« Va falloir préparer une grève massive ! » Colère au dépôt RATP de Pantin, en soutien à Ahmed Berrahal

Plus de 150 personnes ont manifesté leur soutien à Ahmed Berrahal ce jeudi devant le dépôt RATP de Pantin. Dans une ambiance combative et émouvante, plusieurs salariées ont dénoncé le sexisme dans l'entreprise et pointé le rôle de l'élu CGT pour lutter contre. Une première étape dans la construction du rapport de force pour s'opposer à son licenciement.

Répression syndicale

Crédit photo : Flora Carpentier

Alors que la convocation en entretien disciplinaire est tombée à peine une semaine avant, plus de 150 personnes se sont retrouvées ce jeudi 8 avril pour soutenir Ahmed Berrahal. Délégué CGT sur le dépôt de bus RATP Flandre à Pantin et secrétaire CSSCT, Ahmed est dans le viseur de la direction. Celle-ci l’accuse de harcèlement moral … pour avoir dénoncé l’agression sexuelle d’un chef sur une salariée. La direction n’en est pas à sa première attaque contre Ahmed et l’avait déjà réprimé il y a quelques mois de deux mois de mise à pied pour faits de grève. Cette fois, la RATP pourrait bien aller au bout de ses velléités de licencier le syndicaliste.

Et pour cause, Ahmed dérange. Il a mené de nombreux combats pour défendre les droits des salariés - ces derniers temps face à une direction qui expose les salariés au Covid - mais depuis des années aux côtés de ses collègues femmes victimes de harcèlement ou d’agressions sexistes.

Conductrices de bus et militantes féministes en soutien

La veille de l’entretien disciplinaire, c’est dans une vidéo poignante, cumulant plus de 20.000 vues sur les réseaux sociaux, que 30 conductrices de bus manifestaient leur soutien à Ahmed, revendiquant le rôle qu’il avait pu jouer à leurs côtés. Pour plusieurs d’entre elles, ce rassemblement aura été le lieu de réaffirmer cette nécessaire libération de la parole sur les violences sexistes dans l’entreprise et l’occasion de dénoncer une direction qui cherche à tout prix à étouffer les cas. L’émotion était palpable quand Christelle, machiniste à Nanterre, a pris la parole pour témoigner de l’agression sexuelle subie de la part d’agents de sûreté RATP et du mépris de la direction à son égard.

Nadia et Delphine, machinistes sur le dépôt de Pantin, allaient dans le même sens, rappelant le rôle joué par le militant pour lutter contre les trop nombreuses agressions sexistes, mais aussi pour faire respecter les droits des femmes dans l’entreprise, exposées à la difficulté de combiner leur vie de famille, et pour nombre d’entre elles de mères isolées, avec le travail en horaires décalés.

Flora, militante à Révolution Permanente et au collectif féministe Du Pain et des Roses, était aussi présente en soutien et a abondé : « Oui il y a du harcèlement sexiste à la RATP, oui il y a des violences sexistes et sexuelles et aujourd’hui il y en a marre de se taire. Il faut dénoncer le sexisme en entreprise, le patronat s’en sert pour opprimer toujours plus les femmes. »

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Collègues, militants syndicaux et politiques ont répondu présents

Aux côtés d’Ahmed ce jeudi, de nombreux collègues venus de différents dépôts de région parisienne. Sur place également des cheminots et les grévistes de l’Infrapole SNCF Paris Nord, des agents de la maintenance des voies en grève depuis près de 80 jours. Partant de leur expérience, Anasse Kazib, cheminot syndiqué Sud Rail et militant au NPA s’est exclamé : « Le moment où ils te mettent un cabinet d’avocat, payé des milliers d’euros pour inventer des histoires de harcèlement c’est que derrière ils veulent te virer. Ils savent qu’il y aura du soutien pour Ahmed, mais ce qu’ils entendent vraiment c’est la grève, c’est quand il n’y a plus un bus qui sort du dépôt qu’ils comprennent. A l’infrapole il y a eu 8 procédures disciplinaires et 2 demandes de radiation, 6 blâmes : mais la direction a reculé sur la totalité des entretiens disciplinaires, ils ont reculé parce qu’il y avait grève. L’urgence pour Ahmed c’est de construire la grève. »

Des militant.e.s d’autres secteurs étaient également présents, comme Anissa Amini, aide-soignante en EHPAD, plusieurs enseignants, et une délégation d’étudiants et militants au Poing Levé. Des élus ou militants politiques ont également répondu présents, à l’image de Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, ou d’un militant de La France Insoumise. La veille, les députés de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud et Marie-George Buffet avaient témoigné leur soutien par courriers adressés à la direction de la RATP.

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« Moi je n’ai pas de gilet pare-balles, donc il va falloir préparer une grève massive ! »

C’est dans une ambiance combative et émouvante, très entouré, qu’Ahmed est rentré pour son entretien disciplinaire, pendant que les personnes présentes s’activaient à prendre des photos de soutien pour inonder la toile. A sa sortie, il a pu rendre compte de la « mascarade » de cette nouvelle procédure à son encontre, racontant les faits qui lui étaient reprochés, soi-disant constitutifs de harcèlement moral à l’encontre d’un chef : avoir refusé de lui serrer la main pendant la dernière grève (!), avoir déclenché des procédures de DGI (danger grave et imminent) face au Covid19, et avoir transmis la main courante pour agression sexuelle d’une salariée... à des membres de la direction.

Un dossier bien fébrile, donc, qui démontre une fois de plus la détermination de la RATP à se débarrasser d’un syndicaliste qui dérange. « La réalité c’est qu’ils ne veulent plus voir un syndicaliste combatif qui défend les femmes, les hommes, qui dénonce le harcèlement sexuel... », insiste Ahmed, appelant ses collègues à se mobiliser pour le soutenir face à une direction qui a déjà engagé des milliers d’euros pour se payer une enquête à charge contre lui et ne va pas s’arrêter en si bon chemin. « Tout ça montre bien que la tôle n’a aucun scrupule et ne va pas stopper cet acharnement, et moi je n’ai pas de gilet pare-balles, alors on attend quoi ? Si on nous dégomme nous, qui va vous défendre ? Donc il va falloir préparer une grève massive ! »

Alors que la RATP a un mois pour se prononcer sur la suite et une très probable convocation d’Ahmed Berrahal en conseil de discipline, la construction d’un mouvement de grève solide doit en effet être la prochaine étape, déterminante, de la construction du rapport de force.

 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Suppression de l'ENA. Mais le vieux monde pourri de l'argent-roi est toujours là!

Une révolution avec la suppression de l'ENA, proclament les adeptes de l'ex-banquier d'affaires posé à l'Elysée par le capital et ses soutiens. La preuve: Emmanuel Macron en était sorti en 2004 pour devenir haut-fonctionnaire, puis rejoindre en 2008 la banque d'affaires Rothschild & Cie dont il fut associé-gérant en 2010.  Et donc, couic de l'ENA.

 

Mais en fait de révolution, -comme si les factotums du capital pouvaient en être les auteurs-, le roi élu de la Ve République annonce un simple coup de bluff en ordonnant la mise à mort d'une caste dont il reste l'un des purs produits.

En 2022, l'ENA deviendra donc pompeusement l'Institut du Service public.

Mais quand on sait combien les présidents de la république de droite et socialistes, jusqu'à Jupiter, ont rabougri le service public au profit du privé ? Et injustice la plus flagrante, combien d'enfants d'ouvriers, d'employés, de petits artisans et paysans accèdent à l'enseignement supérieur? Et puis, pour ceux qui ont survécu aux inégalités sociales en matière d'éducation, combien ont accédé à l'ENA?

En pleine vague du covid, quand le peuple est appauvri et surexposé au virus mortel, alors que les inégalités sociales et le mépris scandaleux des riches battent leur plein, au bout de 4 années de règne absolu, qui peut croire le monarque édictant qu'avec la suppression de l'ENA et la création de l'ISP plus "aucun gamin dans notre République se dise : ce n’est pas pour moi"?

Qui peut croire Macron qui diminuerait les inégalités sociales dans notre pays, lui l'instigateur de la suppression de l'ISF, de la réforme antisociale des retraites, de la réforme punitive de l'assurance chômage en juillet prochain, lui qui gère les affaires de la France comme un banquier gère efficacement celles du seul capital?

 

Avec l'ISP, les classes dominantes et leurs progénitures restent toujours au pouvoir. Cela va pour l'ENA comme pour toutes les grandes écoles. A moins de changer ça:

Suppression de l'ENA. Mais le vieux monde pourri de l'argent-roi est toujours là!

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Jean-Michel Blanquer: "Où sont passés les tuyaux..." (air bien connu)

Théoriquement, l'épidémiologique en chef de l'Elysée l'avait décidé, cette semaine de scolarité à la maison doit s'effectuer chez soi par internet. Pour les familles qui n'en disposent pas, voir sur le Bon coin peut-être.

 

En tout cas, c'est un bug généralisé par écrans interposés et ce n'est pas encore terminé. A cause des tuyaux qui manquent et aussi des Ruskofs de Poutine qui ont piraté notre système informatique. Ils croyaient nous piquer la recette pour faire un vaccin français. N'ayant rien trouvé chez Sanofi, ils se sont rabattus sur nos cours scolaires à distance. Et en ce moment, ils les traduisent à Moscou, des fois qu'il y aurait la solution pour un vaccin miracle anti-covid. Ah, les cons!

Mais par bonheur, Jean-Michel Blanquer, ministre émérite de l'éducation nationale, est en train de réparer tout le réseau et de contre-attaquer. On parle de faire sortir le porte-avions Charles de Gaule de Toulon en Méditerranée. A la voile, bien sûr, et quand le vent s'y prêtera, vu qu'on répare depuis un certain temps ses moteurs. On est la 5e puissance économique du monde ou on ne l'est pas!

Jean-Michel Blanquer: "Où sont passés les tuyaux..." (air bien connu)

En même temps, Jean-Michel Blanquer s'est construit une spécialité partout dans le monde. La preuve:

Jean-Michel Blanquer: "Où sont passés les tuyaux..." (air bien connu)

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

 

Un acharnement qui en dit long sur l'enjeu politique !
 
 
L'Union Départementale CGT du Var tient à remercier l'ensemble des organisations de la CGT qui ont permis le plein succès du rassemblement de soutien à Gilles PIAZZOLI, militant de la CGT à la Mutualité Sociale Agricole (MSA).
 
Injustement poursuivi depuis 6 ans par sa direction pour avoir rétabli une vérité historique : Oui, c'est bien Ambroise CROIZAT, ouvrier, ministre communiste du gouvernement de De Gaulle et ex secrétaire général de la fédération CGT de la Métallurgie qui est le bâtisseur de la sécurité sociale. 
 
Ils sont venus de la confédération, de la fédération CGT des organismes sociaux, du comité régional CGT PACA, des unions départementales et locales CGT de la région.
 
Qu'ils soient des miltants ou de simples syndiqués, ils étaient nombreux et déterminés à dire " STOP à l'acharnement et à la désinformation " et " NON, nous ne laisserons pas la vérité être sanctionnée ! "
Merci à toutes et tous, pour ce moment de lutte et de fraternité.
 
Un merci particulier aux camarades des Bouches du Rhône pour le soutien logistique qu'ils ont apporté.
 
 
 
 

MERCI à la MSA !

 

 
MERCI à la MSA de nous avoir permis de rappeler l'Histoire, notre Histoire, celle qu'ont écrit des femmes et des hommes remarquables qui au lendemain de la guerre ont su trouver le chemin pour construire une société plus juste et plus humaine,
 
MERCI à la MSA de nous avoir permis de rappeler publiquement le rôle essentiel joué dans ce contexte par Ambroise CROIZAT, ministre communiste dans le gouvernement du général De Gaulle.
 
Ambroise CROIZAT, ancien secrétaire général de la CGT Métallurgie, nous ne le portons pas comme un Totem.
 
Nous le mettons en avant parce que, à travers lui, et comme le démontre toute l'Histoire sociale de notre pays,  le progrès social n'est pas le fruit du hasard.
 
C'est bien parce qu'il était imprégné de valeurs humanistes, qu'il agissait dans un contexte politique et social inédit, qu'il a trouvé la force d'imposer ce choix de société qui aujourd'hui encore protège la population. 
 
MERCI à la MSA de nous avoir permis de rappeler publiquement que la Sécurité Sociale, depuis sa création, a été combattue avec constance par le patronat et les forces réactionnaires.
 
MERCI à la MSA d'avoir, par son acharnement judiciaire, démontré que le combat pour la défense des "conquis sociaux" est un combat permanent. Ceux qui prétendent,  aujourd'hui encore, être du côté du progrès social, ceux qui prétendent être attachés aux valeurs de solidarité et de justice incarnées par notre système de protection sociale, en sont, en fait, bien souvent les fossoyeurs sournois.
 
Ils vendent à l'opinion publique leur attachement aux principes de solidarité et organisent à coup d'exonérations de cotisations sociales son dépeçage. 
 
Merci enfin à la MSA, de nous avoir permis, dans un contexte difficile, de démontrer que, pour la CGT, la solidarité n'est pas qu'un vain mot. Elle se traduit dans l'action.
 
A très bientôt, mobilisés, et chaque fois que nécessaire !
 
L'intervention décapante de Gilles PIAZZOLI à la sortie du tribunal... ci-après 
 
 
 
ICI
 
 
 
 

La Sécu au Panthéon


Signez la pétition !

 
Parce que la Sécurité sociale est un bien commun qui nous accompagne tout au long de notre vie, une pétition demande que son bâtisseur, Ambroise Croizat, rentre au Panthéon.
Un symbole face aux attaques qu'elle subit.
 
Un point d'appui pour la développer et la renforcer afin de répondre aux enjeux économiques et sociaux du XXIe siècle.
 
Signez la pétition en ligne...
Par ce geste symbolique, il s’agit d’« entretenir et développer » ce bien commun qu’est le système français de protection sociale.
 
 
ICI
 
 
 
 
La lutte vue par les médias...
 
Depuis 2015 et le début de l'affaire, la CGT s'est largement exprimée dans les médias pour dénoncer l'acharnement de la MSA contre Gilles PIAZZOLI.
Des occasions de développer l'analyse de la CGT :
En sanctionnant et en s'acharnant à santionner Gilles, la MSA veut, avant tout,  faire taire tous ceux qui résistent. La tentation est grande d'effacer l'oeuvre des ouvriers dans l'Histoire.
La MSA a perdu devant le tribunal des prud'hommes en première instance (à l'unanimité des juges).
Aujourd'hui, l'institution s'acharne en appel. A noté que la cour d'appel n'a pas débattu pour "raisons sanitaires".
Le jugement sera rendu le 11 juin.
 

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Plusieurs syndicats du site de Knorr de Duppigheim dans le Bas-Rhin en Alsace organisent ce jeudi matin une action devant l'usine de soupes. Usine qui doit fermer. Unilever estime qu'elle n'est plus rentable, les salariés ne sont pas de cet avis

Mobilisation devant l'usine Knorr à Duppigheim en Alsace - Martial Schwartz - FO

Mobilisation devant l'usine Knorr à Duppigheim en Alsace - Martial Schwartz - FO

Les salariés de Knorr à Duppigheim, dans le Bas-Rhin se mobilisent ce jeudi matin. A 8h, ils se sont réunis pour planter symboliquement des dizaines de croix devant leur usine. Un cercueil était aussi visible.

Car le site doit fermer, 261 emplois seront supprimés. Le groupe Unilever estime que l'usine qui produit des soupes industrielles n'est plus rentable et met en avant une baisse durable de la consommation de ces soupes.

Mais le syndicat FO par exemple n'est pas de cet avis. Il estime au contraire que le site est tout à fait viable. Que d'autres usines tournent à plein régime en Pologne et en Roumanie. Et que l'usine manque surtout d'investissement avec des machines vieillissantes. 

Même colère de la CFTC, qui évoque des bénéfices "de milliards d'euros" pour le groupe et des "licenciements de confort" pour "augmenter le profit des actionnaires".

Maintenir du travail sur place

Un CSE devait se tenir à 9h ce jeudi matin. Mais les salariés sont très inquiets expliquait sur France Bleu Alsace Martial Schwartz, délégué FO. "Il y a de la tristesse, il y a de la haine, c'est tout un mélange. Y'a un mélange de tristesse et de colère" dit-il.

Fo dit en tout cas qu'il fera tout pour le maintien des emplois sur le site car le syndicat rappelle qu'Unilever a fait plus de 6 milliards d'euros de bénéfice net l'an dernier. "On espère que le site sera sauvé, on veut le maintien du travail sur place chez Knorr et que l'usine ne fermera pas" dit Martial Schwartz.

Car le syndicaliste rappelle que selon lui, le site est bien rentable : "on externalise le Made in France et on délocalise, j'ai un doute sur un repreneur. On espère beaucoup. C'est pour cela que l'on fait une action aujourd'hui" explique Martial Schwartz.

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE / Initiative communiste

En première ligne pour assurer la distribution au cœur de la pandémie de covid-19 mais avec toujours des salaires de misère malgré les profits records de la multinationale, les travailleurs de  ont fait entendre leurs revendications pour de meilleurs salaires et conditions de travail ce samedi 3 avril. À Carrefour , le PRCF69 était à leur coté pour leur apporter le soutien communiste, et donner la parole, dans une  vidéo, à Antoine, délégué CGT de Carrefour Vénissieux.

La fédération CGT du  au coté d’autres syndicats de la CGT, par exemple l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône ou la CGT santé, la CGT Cheminots, de la CGT énergie ou encore la CGT services publics, appelle à un journée de grève et  ce jeudi 8 avril

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Quant au fond cette résistance à la levée des brevets n'est pas l'absence de volonté politique!

A l'inverse c'est l'expression politique de l'oligarchie  de faire prévaloir les principes mêmes de fonctionnement de l'économie capitaliste : d'abord le profit et la domination des intérêts d'une caste minoritaire .

L'objectif du mouvement populaire et du syndicalisme de classe étant de soustraire le domaine de la santé (comme de biens d'autres secteurs stratégiques) à la loi du profit et au calcul "des eaux glacées" !

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SOURCE : Bastamag

 

par

 

Même en pleine pandémie, les entreprises pharmaceutiques décident seules du prix des vaccins et de qui les produit. Cette course aux profits menace l’accès aux soins. Entretien avec Olivier Maguet, auteur de La Santé hors de prix.

L’épidémie de Covid repose la question de la toute puissance des grandes entreprises pharmaceutiques quand il s’agit de décider à quel prix et à qui elles vendent leurs médicaments et vaccins. Dans son livre La santé hors de prix : l’affaire Sovaldi, paru fin 2020, Olivier Maguet, chargé de mission bénévole à Médecins du monde, donne à comprendre le pouvoir des labos à partir de l’exemple du médicament contre l’hépatite C qui a été mis sur le marché en 2014 à un prix tel — 41 000 euros la cure en France— que le gouvernement français avait alors décidé de le rationner. Entretien.

Basta ! : Qu’est ce qui vous a poussé à vous intéresser aux prix des médicaments ?

J’ai longtemps travaillé sur la prise en charge des usagers de drogues, qui sont touchés par des infections au VIH et au virus de l’hépatite C. Quand le traitement du Sovaldi est arrivé contre l’hépatite C, son prix constituait un obstacle pour l’accès aux soins des populations vulnérables. Je me suis intéressé à la question des prix des médicaments via cette situation sanitaire concrète.

En quoi le cas du Sovaldi est particulièrement emblématique ?

Quand le Sovaldi est apparu en 2014, il a posé aux pays du Nord, à hauts revenus, un problème que les pays du Sud connaissaient de longue date, celui de la barrière financière dans l’accès aux soins. Ce problème avait été très visible pour le VIH, avec même un procès intenté par 39 groupes pharmaceutiques contre le gouvernement sud-africain quand ce pays a décidé d’introduire des versions génériques des traitement contre le VIH [le procès a eu lieu en 2001, les entreprises ont finalement retiré leur plainte au cours du procès, ndlr.]. Des sociétés civiles et des ONG se sont alors fortement mobilisées. Mais personne ne regardait encore ce qui se passait au Nord où on continuait à payer le prix fort. Il y a bien eu une petite alerte en France en 1996 quand sont arrivées les trithérapies, qui étaient assez chères. Le Conseil national du sida a eu l’idée de proposer un tirage au sort aux malades du sida pour pouvoir en bénéficier, en disant "on ne pourra pas tout payer". Il y a eu une levée de boucliers, et finalement, tous les malades ont pu avoir accès à la trithérapie. Puis la question du prix des médicaments a de nouveau été enterrée [1].

En 2014, quand arrive le Sovaldi, c’est une vraie révolution thérapeutique, puisque ce traitement guérit toutes les hépatites C. Mais il est vendu à 41 000 euros la cure en France. Donc, la ministre de la Santé d’alors, Marisol Touraine (PS), a pris des arrêtés pour mettre en place un rationnement du médicament et le réserver aux personnes les plus gravement atteintes par le virus de l’hépatite C. C’était un rationnement administrativement organisé. Pour la première fois dans l’histoire de la Sécurité sociale depuis 1945, le gouvernement exclut de l’accès à un traitement la moitié des malades. Cela n’était jamais arrivé avant. On savait qu’il y avait des pratiques de rationnement dans les hôpitaux, en particulier sur certains traitements anti-cancéreux. Mais cela restait de la responsabilité de l’équipe soignante, même si elle était contrainte par le budget. Le Sovaldi représente ce point de bascule où les économies du Nord n’ont plus été en mesure de se payer des traitements hors de prix. Le combat pour l’accessibilité aux médicaments est alors aussi devenu celui de pays riches.

La manière dont le prix extrêmement élevé du Sovaldi a été fixé, que vous décryptez dans l’ouvrage, est-elle révélatrice de ce qui se passe dans l’ensemble de l’industrie pharmaceutique ?

Le moment Sovaldi a été un révélateur puissant de la dérive de l’écosystème du médicament. Une dérive qui prend ses origines dans les années 1970 et 1980. Le secteur du médicament n’a pas échappé à la financiarisation de l’économie et à la recherche de profit le plus rapide possible. Les industriels pharmaceutiques sont devenus complètement dépendants des brevets, et les brevets sont devenus des actifs financiers objets de spéculation extraordinaire.

 

« La fin inéluctable de ce système sera de se retrouver avec deux ou trois grandes entreprises pharmaceutiques d’un côté, et la faillite des systèmes de sécurité sociale de l’autre »

 

Les groupes pharmaceutiques se sont coupés de leur propre recherche — Sanofi en est l’exemple en France. Le seul moyen qu’ils ont de se développer est d’acheter des brevets, au prix fort. Pour le Sovaldi, le groupe Gilead a acheté un brevet pour des milliards de dollars. Avec le Sovaldi, pour la première fois, nous avons des preuves de tout cela. Car le Sénat états-unien a engagé une commission d’enquête sur le prix. Les États-Unis, en raison d’une politique extrêmement restrictive vis à vis de l’usage des drogues, connaissent une sur-incarcération des usagers. Or, les systèmes de santé des prisons fédérales ont l’obligation de prendre en charge les coûts des soins de leurs détenus.

C’est dans ce contexte que le Sovaldi est autorisé aux États-Unis en décembre 2013. Quelques mois après sa commercialisation, début 2014, les budgets de santé des prisons fédérales sont déjà épuisés. Le Sénat et sa commission des finances voient bien qu’il y a un problème. La commission d’enquête sénatoriale rend son rapport en décembre 2015. Grâce à ce rapport, nous avons pu avoir accès à des documents qui normalement restent inaccessibles car protégés par le secret industriel. Pour la première fois, nous avons eu les preuves de ce que nous, les ONG, avancions depuis des années.

On voit dans ces documents que la stratégie de Gilead a été de payer très cher un brevet. Ensuite, l’entreprise voulait vendre très vite et très cher le traitement, car la concurrence allait arriver. Une des pièces produites par cette commission d’enquête est la reproduction d’un powerpoint présenté lors d’une réunion du comité spécial de fixation du prix du Sovaldi, mis en place par Gilead en 2013. On y voit des fourchettes de prix avec un code couleur du vert au rouge qui détermine quel prix serait acceptable du côté des acheteurs. C’est comme cela que le Sovaldi est commercialisé à 84 000 dollars la cure de trois mois aux États-Unis, parce que c’est le seuil à partir duquel tous les indicateurs d’acceptabilité passaient au rouge. Dans ce tableau, il n’y a aucune référence aux dépenses réalisées pour développer le traitement, ni aux dépenses de recherches et développement.

 

« Dans la philosophie des brevets telle qu’elle est formulée par les révolutionnaires états-uniens et français au 18ème siècle, c’est un outil de progrès social »

 

Le Sovaldi a explosé les taux de rentabilité de l’industrie du médicament. Mais 85 % des bénéfices nets ont été réinjectés dans cette machine folle pour acheter d’autres brevets. Le reste, 15 %, ont été distribués aux actionnaires. On est dans une spirale inflationniste où il faut disposer de toujours plus d’argent de plus en plus vite pour acheter des brevets de plus en plus cher. La fin inéluctable de ce système sera de se retrouver avec seulement deux ou trois grandes entreprises sur le marché pharmaceutique d’un côté, et la faillite des systèmes de sécurité sociale de l’autre. Et des systèmes de santé à deux vitesses partout dans le monde : des gens qui pourront se payer des traitements hors de prix et d’autres non. Les leçons de l’histoire du Sovaldi sont plus que jamais d’actualité. Nous sommes toujours dans le même système, qui ne cesse de se renforcer. Il y a certes eu des annonces des nos dirigeants sur la Covid, mais pour l’instant, rien n’a changé.

Aujourd’hui, des pays, des élus, des ONG, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, demandent de lever les brevets sur les vaccins contre la Covid. Faut-il totalement en finir avec le système de brevets ? Une industrie pharmaceutique continuerait-elle à inventer de nouveaux médicaments sans le système des brevets ?

Il n’y a pas que le brevet, l’histoire a montré qu’il existe d’autres mécanismes d’incitation à l’innovation. Il y a les primes, les concours publics. Sans même aller sur des mécanismes alternatifs, le brevet lui-même a des règles. Aujourd’hui, on voit que le brevet est utilisé avant tout comme une arme commerciale pour acquérir des positions dominantes sur les marchés et des positions de force dans les dialogues avec les payeurs, qui sont les pouvoirs publics. La négociation sur le prix du médicament ne se fait pas sur les vertus thérapeutiques, elle se fait avec l’arme du brevet : si l’État ne donne pas l’argent demandé par l’entreprise qui détient un brevet, l’entreprise répond : « Je commercialise ailleurs et personne d’autre ne pourra te proposer ce médicament, parce que tu m’as accordé un brevet ». Mais les États peuvent reprendre la main sur les brevets.

Beaucoup de médicaments qui obtiennent un brevet ne respectent pas le critère de l’inventivité, obligatoire pour un brevet. Donc, de nombreux médicaments ne méritent pas ces brevets. En plus, si un brevet même mérité est détourné de son principe, l’État peut agir. Dans la philosophie des brevets telle qu’elle est formulée par les révolutionnaires états-uniens et français au 18ème siècle, c’est un outil de progrès social. La contrepartie, c’est que l’inventeur met à disposition du plus grand nombre son invention. Quand un industriel du médicament refuse de fournir un médicament parce qu’un État ne paie pas assez cher, c’est contre l’esprit des brevets. Les États ont des outils à leur disposition pour s’opposer à cette mauvaise utilisation. La France a, par exemple, associé à sa loi sur les brevets de 1959, reprise dans la loi de 1968, un dispositif dit de « licence d’office », qui consiste à casser le brevet pour ouvrir la voie à un concurrent si l’industriel qui détient le brevet vend son médicament à un prix anormalement élevé qui en empêche l’accès aux plus grand nombre.

 

« La France pourrait changer la donne en tapant du poing sur la table avec une licence d’office bien sentie, tout en recadrant la recherche publique »

 

Les États peuvent aussi agir en amont. L’État est le premier incubateur du secteur pharmaceutique, en finançant les startups et via la recherche publique, qui bénéficie directement à ces startups. L’homme qui a créé la startup Pharmasset – celle qui a vendu le brevet du Sovaldi – est ainsi un pur produit de la recherche universitaire aux États-Unis. Quand l’État met de l’argent dans une startup, il peut prendre des participations dans son capital pour avoir des minorités de blocage. L’État peut aussi inscrire très clairement dans les conventions de subvention des obligations de prix quand le produit final sera commercialisé. Ces leviers sont déjà à disposition des gouvernements. Ils pourraient les utiliser tout de suite.

Mais le gouvernement français n’a jamais utilisé la licence d’office ?

Jamais. Il en a un agité la menace sur le cas de la pilule abortive à la fin des années 1980. Quand sort la pilule abortive [dite RU 486], les mouvements anti-avortement intégristes s’y sont opposés. Le laboratoire producteur [Roussel-Uclaf] a pris peur et renoncé à la produire. Le ministre de la Santé d’alors, Claude Évin (PS), a menacé de recourir à la licence d’office pour ouvrir la production à un concurrent même si celui-ci n’avait pas le brevet. Car il y a deux motifs à l’utilisation de la licence d’office pour un médicament : être vendu à un prix anormalement élevé, ou être mis à disposition du public dans des quantités insuffisantes. La menace avait rapidement poussé le labo à relancer ses lignes de production [2]. En 2014, au sujet du Sovaldi, Marisol Touraine a publiquement dégradé la valeur de la licence d’office, en refusant catégoriquement de l’utiliser et en la comparant à une "arme atomique". Elle porte une responsabilité politique dans le retard pris dans l’utilisation par les pouvoirs publics des outils à disposition pour garantir l’accès aux médicaments.

Jusqu’en 1959, les médicaments étaient exclus du régime des brevets en France. Revenir à cette situation est-il inenvisageable aujourd’hui au vu de l’internationalisation du secteur pharmaceutique ?

C’est compliqué. Le marché est aujourd’hui extrêmement encadré par des conventions internationales. Un pays tout seul ne peut pas s’extraire des brevets, car la norme juridique économique du brevet s’impose aux États signataires des accords de Marrakech, ceux qui ont institué l’Organisation mondiale du commerce [en 1994]. Mais rien n’empêche nos dirigeants politiques de porter dans un cadre diplomatique, par exemple à l’OMC, la revendication de l’accessibilité des médicament à tous, la revendication d’un monde où la santé publique prime sur la propriété privée. La parole d’un président français, d’une chancelière allemande, ou d’un pape, a encore du poids. La France pourrait aussi changer la donne en tapant du poing sur la table avec une licence d’office bien sentie, tout en recadrant la recherche publique.

L’Inde et l’Afrique du Sud mènent une initiative au sein l’Organisation mondiale du commerce pour lever tous les brevets sur les vaccins, traitements et outils de diagnostics contre la Covid. La France, l’Allemagne, les États-Unis, la plupart des pays riches s’y opposent. Quel regard portez-vous sur ce positionnement ?

Je trouve ça lamentable mais ça ne m’étonne pas. Nous n’avons pas aujourd’hui la classe politique qui a la volonté, le courage, d’engager ce débat. Or, tant que les lignes ne bougent pas dans les pays du Nord, ça ne marchera pas. Le combat politique sur le sujet doit être mené dans nos parlements, lors de nos élections, dans les pays riches, pour placer cette question au cœur des discussions politiques et faire en sorte qu’on ait bientôt une nouvelle génération d’élus qui changent de braquet.

Recueilli par Rachel Knaebel

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Se syndiquer CGT ?

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