Olivier Leberquier, délégué CGT sur le site de l'usine, à Gémenos. p.magnien / 20 minutes
social Nouvelle audience sur le troisième PSE
Ils sont une trentaine dans la salle d'audience du tribunal. Une autre moitié patiente à l'extérieur. Les salariés de Fralib, usine de thé et d'infusion de Gémenos menacée de fermeture par le groupe Unilever, ont la peau dure. Depuis plus de 550 jours, ils se battent becs et ongles pour sauver leurs emplois. Pour la troisième fois, ils ont attaqué mercredi devant le juge des référés le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
«Regarder la réalité en face»
«Si Unilever pense qu'ils nous auront à l'usure, ils se fourrent le doigt dans l'œil», assène Olivier Leberquier, le délégué CGT. De son côté, la direction met en avant les motifs économiques «Après 18 mois de discussions, il faut que les salariés voient la réalité, elle est difficile mais il faut la regarder en face, estime-t-elle. Le site est en surproduction, la réalité économique est là.» Mercredi matin, pendant l'audience, l'avocat des salariés a justement remis ce motif en question. «Les raisons économiques invoquées ne sont plus d'actualité, il y a eu un renversement de tendance», plaide Amine Ghenim. «Nous ne sommes pas là pour débattre du projet de fermeture mais ce n'est pas sérieux de dire que le marché du thé a explosé», rétorque l'avocat d'Unilever, Laurent Deschaud, citant une décision de la cour d'appel d'Aix de fin 2011 confirmant les raisons économiques. Le conseil a aussi balayé les arguments de l'avocat des Fralib sur le reclassement, jugeant «pertinents» les postes proposés. «Pourtant, Unilever propose 11 postes à Amora alors qu'il reste encore 72 salariés de l'entreprise sur le carreau après un plan social», affirme Amine Ghenim. Pour lui, la procédure légale de consultation du CE est entachée d'irrégularités, notamment à cause du manque d'information transmise aux salariés. Le juge devrait rendre sa décision le 20 avril.