SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

700 intérimaires virés, baisse de salaires : à Batilly, Renault lance sa guerre contre les travailleurs

La direction de Renault mène une offensive sans précédent à Batilly : 700 intérimaires virés, baisses de salaires et suppression des horaires de nuit. Une attaque brutale au nom de la rentabilité, alors que Renault engrange des milliards.

Casse sociale

Crédit photo : capture d’écran

Après un arrêt de la production sur le site de Batilly en Meurthe-et-Moselle, entre décembre et janvier, la direction a annoncé le 30 janvier dernier une série de mesures visant à accompagner la baisse d’activité de 740 à 445 véhicules par jour. Ainsi, sur les 1 139 intérimaires que l’usine employait au 24 décembre, plus de 700 sont mis à la porte. Au micro de France 3 Grand Est, Joseph Lauciello, secrétaire général CGT dénoncer la situation : « Ils vont pas retrouver du boulot comme ça, ça c’est sûr. Et après est-ce qu’ils voudront revenir à SOVAB si ça redémarre un jour ? Ça on sait pas, puisqu’il y en a beaucoup qui sont écœurés de la situation ».

Si la situation est dramatique pour les intérimaires non renouvelés, elle est également inquiétante pour les salariés en CDI. En effet, la suppression des horaires de nuit et le passage des 3 - 8 aux 2 - 8 pour une durée d’au moins un an aura un impact sur l’organisation de la vie de dizaines de salariés ainsi que sur leur salaire. Jérôme Dulac, salarié depuis 26 ans, explique qu’il a « de la chance d’être ancien, donc j’aurai un dégressif sur 24 mois. Il y a des personnes qui ont été embauchées récemment, eux ils vont avoir le salaire d’un 2 - 8 directement, donc ils vont perdre 400 - 500 euros sur le salaire qu’ils ont actuellement ». Pour le Républicain Lorrain, Nathalie, maman d’une petite fille, explique que « c’était un mode de fonctionnement idéal pour moi. D’autant que je gagne plutôt bien ma vie (2 000 € nets par mois) et que le rythme de mon enfant est préservé ». Comme elle, des personnes qui avaient adapté leur organisation et celle de leurs proches à leur travail voient leur vie chamboulée sans qu’on leur demande leur avis.

Cette baisse de production, estimée à 11% pour 2025 par la SOVAB, aura également des conséquences sur les travailleurs des sous-traitants, alors que le site implique indirectement entre 11 000 et 12 000 emplois dans la région d’après l’intersyndicale.

De son côté, la direction du site de Renault justifie cette catastrophe sociale par une baisse du nombre de commandes des Trafics dans un contexte d’une diminution des ventes de véhicules utilitaires sur le marché européen (-9,2% en janvier). Une rhétorique éculée qui sert de prétexte à une offensive sans précédent contre les travailleurs. Et pour cause, l’entreprise a réalisé de très bons résultats en 2024 (2.8 milliards d’euros de bénéfices nets).
Des résultats qui semble-t-il ne suffisent pas de sorte qu’une légère baisse de rentabilité, passant de 7.9 % en 2023 à 7.6 % en 2024, permet de justifier la casse sociale qui va briser la vie de centaines de travailleurs. Pour rassurer les actionnaires, Renault propose ainsi une stratégie de réduction des coûts qui se fait sur le dos et les conditions de travail de salariés considérés comme des variables d’ajustement. Les récentes annonces de reprise d’activité en cours d’année sans annonce d’embauche vont dans ce sens.

L’intersyndicale a critiqué la politique de l’entreprise et a annoncé qu’elle pourrait passer à l’action si les choses ne bougeaient pas. Une réaction timorée et des menaces qui seront loin de faire reculer la direction de Renault, bien déterminée. Pour contrer les mesures brutales de la multinationale, il est crucial que les salariés agissent de manière organisée. La réduction des effectifs, la suppression des horaires de nuit et la baisse des salaires sont des offensives sociales qui frappent directement la vie des travailleurs. Pour y répondre, il est essentiel d’engager un rapport de force avec la direction qui passe par la grève. De cette manière, les salariés peuvent exiger le maintien de tous les emplois, l’embauche en CDI de tous les intérimaires et obtenir des garanties sur les conditions de travail. Une telle mobilisation, accompagnée de manifestations et d’une caisse de grève, peut permettre de faire reculer la direction et de préserver les acquis des travailleurs.

Plus largement, une stratégie de lutte à long terme doit être mise en place, en coordonnant les efforts des différents sites du groupe Renault, comme à Sandouville, et même au-delà, avec d’autres secteurs industriels. Cela pourrait inclure des revendications claires, telles que l’interdiction des licenciements, la titularisation des intérimaires et une revalorisation des salaires pour compenser les pertes dues aux changements d’horaires. Il est essentiel de souligner que la victoire passera par l’unité et la solidarité entre les travailleurs, du privé et du public. Ce n’est pas aux salariés de payer !

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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