SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Sur fond de crise, Elon Musk,
patron de Tesla, devient
l’homme le plus riche du
monde

Avec 188,5 milliards de dollars de fortune personnelle, Elon Musk est devenu l’homme le plus riche du monde grâce à l’explosion des cours de son entreprise Tesla en bourse. Derrière ce milliardaire excentrique se cache en réalité un patron avide de profits, défenseur de l’impérialisme américain et dont le succès illustre les déséquilibres de l’économie mondiale.

 

La crise, mais pas pour tout le monde

Crédit : Brendan Smialowski / AFP

Si la crise sanitaire a eu pour conséquence une énorme augmentation du chômage et de la pauvreté partout dans le monde, dont déjà 1 million en France elle profite quand même à quelques uns.
Avec d’un côté Jeff Bezos, patron d’Amazon, une entreprise qui a tourné à plein régime, a vu son patrimoine enrichi de 24 milliards de dollars supplémentaires pendant le confinement ; et de l’autre Elon Musk, dont la fortune a progressé de 150 Milliards en 2020, on peut dire que
l’année a été particulièrement bonne pour les milliardaires.

Ce dernier, industriel sud-africain et patron de Tesla, Paypal ou Space X, est dès lors devenu l’homme le plus riche du monde, son patrimoine atteignant le montant hallucinant de 188,5 milliards de dollars, équivalent à 150 Milliards d’euros.

 

Elon Musk qui fait fortune pendant l’épidémie, tout sauf un hasard

 

Connu pour ses activités autour de l’innovation, avec l’entreprise de voitures électriques de haute gamme Tesla, c’est surtout l’envolé des titres de l’entreprise en bourse, dont Elon Musk possède 18% des parts, qui explique la fortune du milliardaire, davantage que les résultats réels de l’entreprise. S’il peut d’abord sembler paradoxal qu’on assiste à une telle flambée des actions en bourse et donc des revenus des milliardaires, alors que l’économie est au plus bas et que les prévisions sont très mauvaises, il n’y a en réalité pas de hasard. Le succès de grands patrons comme Musk et Bezos est directement lié à leur volonté de faire tourner leurs activités coûte que coûte, malgré le covid-19. Elon Musk a même été à la pointe du mouvement anti-confinement qui est apparu au printemps dernier aux Etats-Unis. Celui qui ne cachait plus son affection pour Trump a réclamé la réouverture des activités non essentielles , comme il a continué à faire fonctionner ses usines au Nevada et en Californie malgré l’interdiction et la saturation des hôpitaux dans une période où les travailleurs ne disposait d’aucune protection adaptée (masques, distance, tests). Alors qu’il s’est construit l’image d’un ingénieur ayant foi en la science et au progrès, en niant la réalité et la dangerosité du virus, Elon Musk est apparu comme ce qu’il est vraiment derrière sa communication : un patron qui veut assurer ses profits à tout prix. 

 

Derrière une image fantasque, un capitaliste féroce

 

L’image que s’est donnée Elon Musk est en effet importante car le succès en bourse de Tesla est largement du à la communication de son président, laquelle a pu séduire grands investisseurs comme petits porteurs. L’intérêt qu’a suscité Tesla est largement lié aux promesses d’ « innovation » et d’ « écologie » portée par la voiture électrique et appuyée par la personnalité fantasque d’Elon Musk, qui veut construire une ville autonome sur Mars et reverser une grande partie de sa fortune à des charités Derrière ce vernis, on retrouve en réalité le capitalisme sauvage le plus classique. Du point de vue de l’écologie d’abord, la voiture électrique n’implique pas une pollution moins importante. Sa production entraine une émission de C02 50% supérieur à celle d’une voiture classique, et requière notamment des métaux rares, dont l’extraction est très couteuse pour l’environnement, avec de l’eau mélangée à des produits chimiques déversé dans les rivières en Chine notamment, où Tesla fait appel à des sous-traitants et à de nombreux intermédiaires Une fois produite, la Tesla ne tourne en effet pas à l’essence, mais à l’électricité. Or dans de nombreux pays et notamment en Allemagne, l’électricité est produite par combustion de charbon, procédé très polluant. 

Ensuite, depuis qu’Ellon Musk a annoncé qu’il donnerait la moitié de sa fortune à des œuvres de charité, il n’a fait que reporter cette promesse, expliquant dans un Tweet, en 2018, qu’il ferait « de gros versements dans vingt ans quand Tesla sera stabilisée ».Quand on sait que Tesla n’est rentable que depuis 2020, on voit qu’il s’agit surtout d’un coup de com qui sert à Musk à construire son prestige personnel. On imagine aussi l’intérêt de recourir à la charité plutôt que de payer ses impôts, ce que Musk ne semble pas apprécier, lui qui a quitté la Silicon Vally pour le Texas, ou la fiscalité est moins importante. Aussi, sa gestion cupide de son entreprise montre qu’il est loin d’être un philanthrope, en témoigne son action en soutien au coup d’Etat en Bolivie. 

Alors qu’en octobre 2019 le pays andin a été victime d’un coup d’Etat contre la victoire d’Evo Morales à l’élection présidentielle, Elon Musk n’a pas hésité à soutenir publiquement le putsch provenant de l’extrême droite bolivienne. En effet, la Bolivie possède la plus importante réserve de lithium au monde , métal essentiel pour produire des batteries électriques, et le milliardaire, conscient des meilleures conditions dont il disposerait pour exploiter les boliviens avec un président d’extrême droite, a déclaré « nous menons des coups d’État contre qui nous voulons ! Faites avec. ». En balayant la droite aux élections un an après le putsch, les travailleurs boliviens ont dès lors porté un coup important envers cet allié de l’impérialisme américain. 

 

La réussite de Tesla et la menace d’une bulle spéculative

 

Au delà de la personnalité d’Elon Musk, , l’ascension fulgurante de Tesla en bourse constitue également un signe important de l’état de l’économie mondiale et de l’importance de la spéculation. En effet, si Tesla a réussi à être rentable en 2020 pour la première année, il s’agit d’une entreprise qui a atteint 700 milliards de dollars de valeur boursière alors qu’elle n’a vendu que 500 000 véhicules sur l’année, quand Volkswagen par exemple en a vendu 11 millions. 
Grâce à une augmentation hallucinante de ses titres avec près de + 740% , Tesla a désormais un montant en bourse supérieure à celui des 11 plus grosses entreprises automobiles réunies. 
Un tel déséquilibre entre sphère productive et sphère financière laisse présager la menace d’une bulle spéculative, d’autant que le succès de la côte Tesla s’explique largement à sa présence dans des ETF pour « exchange-traded funds » , un type de placement très risqué et abusivement utilisé dans la finance, et
qui pose de gros problème de spéculation. La réussite de Tesla apparait dès lors comme très fragile, est illustre bien les déséquilibres financiers actuels. 

Conséquence des contradictions d’une économie menacée par la spéculation, l’immense fortune qu’a acquis Elon Musk, en exploitant les travailleurs en dépit de la crise sanitaire et en soutenant des coup d’Etats impérialiste, constitue une preuve de plus qu’il faut en finir avec ce système absurde et inégalitaire qu’est le capitalisme. 

 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
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Des faits et une propagande récents qui illustrent cette donnée à l'encontre de la caractérisation de la Chine comme société capitaliste :

contrairement au monde capitaliste occidental où la propriété privée des moyens de production rend intouchables les grands propriétaires privés et consacre l'état comme instrument à leur service contre le monde du travail,

les grands capitalistes chinois doivent eux rendre des comptes à la puissance publique et se soumettre aux objectifs de la politique économique définie comme relevant de l'intérêt général.

Une lecture des faits qui fait litière de la prétention occidentale à identifier la liberté d'exploiter sans entraves avec la liberté du peuple à vivre dignement !

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REPRIS du site Initiative Communiste

 

Avec cette belle unanimité qui la caractérise, la presse pluraliste du monde civilisé nous invite désormais à pleurer sur le sort de , célèbre  mystérieusement disparu. Le malheureux homme d’affaires va-t-il reparaître un jour, ou sombrer dans les oubliettes d’un régime totalitaire prêt à tout pour asseoir sa domination ? Va-t-il finir dans un camp de concentration, triste compagnon d’infortune des pauvres  qui n’ont pas encore été mangés tout cru ? Est-il en train de sarcler les pommes de terre dans une exploitation agricole, de manier la pelle à charbon dans une centrale thermique, ou bien, peut-être, de se préparer une infusion de chrysanthème dans une obscure maison de retraite pour capitalistes récalcitrants ?

En fait, rien de tout cela. Sa famille a déjà annoncé qu’il était chez lui, bien portant, et qu’il préférait faire profil bas un certain temps vu les circonstances. Voilà, inutile de pleurer devant le poste de télé, Jack s’est simplement fait remonter les bretelles. Pourquoi ? Parce qu’il est trop gourmand. La firme qu’il a créée est en train de conquérir une position monopolistique et elle a tendance à assujettir ses partenaires à des règles exorbitantes. Révélés à l’automne dernier, les démêlés du groupe avec l’autorité régulatrice des marchés financiers sont la conséquence de cette attitude conquérante, confrontée à une politique antitrust dont le gouvernement chinois ne se prive pas de réaffirmer à cette occasion la pertinence.

Nous sommes tellement accoutumés, en Occident, à voir les multinationales faire la pluie et le beau temps, que l’intervention de l’État est présentée comme une violation des droits de l’homme. Mais l’économie chinoise est une économie mixte où, depuis les réformes, un puissant secteur privé coexiste avec le secteur public. Outre un appétit démesuré, Jack Ma a alors commis une deuxième erreur : il a ouvertement critiqué la politique des banques chinoises. Or le secteur bancaire, en , appartient majoritairement au secteur public. Il n’est pas le tiroir-caisse de ses actionnaires privés, mais l’instrument privilégié des politiques publiques.

Faire le procès des banques, c’est donc porter le fer contre la politique économique du gouvernement. Lorsqu’on s’appelle Jack Ma, et qu’on détient la deuxième fortune du pays, on doit savoir rester à sa place : celle d’un puissant opérateur privé, certes, mais qui n’a aucune légitimité pour intervenir dans la détermination de la politique économique. La seule autorité détentrice de cette légitimité, c’est le parti communiste, auréolé de sa victoire historique, fort de ses 90 millions d’adhérents et comptable des résultats qu’il a obtenus dans le développement du pays.

La Chine contemporaine dérange nos habitudes de pensée, et tenter d’en élucider la complexité en appliquant des catégories inadéquates est le plus sûr moyen de s’abuser sur le sens des événements. Les réformes lancées par Deng Xiaoping ont injecté dans l’économie chinoise une dose massive de capitalisme, et les inégalités sociales, de revenu et de patrimoine, se sont envolées. En Chine, les odes au communisme côtoient la saga des nouveaux milliardaires, et l’exaltation des valeurs socialistes la consécration de l’enrichissement privé.

Réalité complexe, contradictoire, mais il s’avère que cette contradiction permanente est le moteur d’un développement qui vaut aujourd’hui à la Chine le titre de première puissance économique en parité de pouvoir d’achat, de première puissance exportatrice mondiale, de premier investisseur dans les énergies renouvelables, sans compter un système éducatif qui occupe le premier rang dans les dernières évaluations internationales et une espérance de vie moyenne désormais supérieure à celle des États-Unis. Ces performances ne font pas de la Chine un eldorado, les contradictions sociales y sont palpables, et la montée de l’individualisme y menace la cohésion de la société. En attendant, l’amélioration continue des conditions d’existence de la population, parce qu’elle est une priorité politique, assoit la légitimité du pouvoir exercé par le parti communiste.

Indéchiffrables tant qu’on applique les catégories occidentales, les paradoxes de la Chine actuelle nécessitent aussi une mise en perspective historique. Sur le drapeau de la République populaire de Chine, la grosse étoile représente le parti communiste, investi d’un rôle dirigeant qui n’est pas négociable. Les quatre petites étoiles figurent les classes sociales qui participent au développement du pays : la classe ouvrière, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale. Ce pacte fondateur a connu bien des vicissitudes depuis 1949 : la Chine maoïste était beaucoup plus pauvre et nettement plus égalitaire. Ce qui n’a pas varié, c’est le pilotage de l’économie chinoise, qui a toujours été confié à la main de fer de l’État, et non à la main invisible du marché. La modeste affaire Jack Ma rappelle que la Chine post-maoïste a des milliardaires, mais que ces derniers n’y exercent pas le pouvoir.

Publié par FSC

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Pro-Trump et Gilets jaunes,
même combat ? Certainement
pas !

 

Alors que les images de militants pro-Trump envahissant le Capitole à Washington se multiplient sur les réseaux sociaux, nombre de journalistes et d'internautes ont comparé cette action aux Gilets jaunes marchant vers l'Elysée. Une comparaison bien loin de la réalité de ces deux mouvements.

 

Envahissement du Capitole

Crédits photo : AFP/Bertrand Guay

 

La classe dominante française compare les trumpistes aux Gilets jaunes

 

« Bravo aux Gilets jaunes de France ! » aurait scandé un milicien d’extrême droite ayant participé à l’envahissement du Capitole à Washington, selon le correspondant aux États-Unis de Paris Match. Le syndicat des commandants de police Synergie se permet le même parallèle sur Twitter, publiant une photo du conspirationniste Jake Angeli, membre de QAnon et fervent défenseur de Donald Trump, paré de cornes et d’un bonnet de fourrure à côté de la photo d’un homme vêtu d’un gilet jaune et portant un casque à cornes.

Les médias s’en sont depuis donnés à cœur joie. Tandis que les journalistes de Radio Classique titrent « Capitole envahi par les pro-Trump : le rêve des Gilets jaunes ? » et concluent en déclarant que « le comportement des trumpistes mauvais perdants et jusqueboutistes pourrait donner des idées » au mouvement des Gilets jaunes, on peut lire sur Atlantico que : « Ces scènes évoquent en partie les manifestations des Gilets jaunes en France et notamment les débordements et les actions violentes menées à l’époque à l’Arc de Triomphe ou au siège du ministère occupé par Benjamin Griveaux. »

C’est la même rhétorique qu’utilisent bon nombre de personnalités politiques, à l’instar de Prisca Thevenaud, porte-parole de LREM à l’antenne de BFMTV.

Même son de cloche du côté de Jean-Louis Gagnaire, ancien membre du PS devenu un fervent soutien de Macron.

Ces analogies s’appuient essentiellement sur le fait qu’en se concentrant sur l’Élysée ou l’Arc de Triomphe, les Gilets jaunes ciblaient des lieux de pouvoir, tout comme les manifestants pro-Trump ayant envahi le Capitole. Mais la comparaison ne peut aller plus loin.

Derrière ce raccourci il faut voir une volonté de réduire le mouvement des Gilets jaunes à des militants d’extrême-droite. Ainsi, Darmanin avait dit que les Gilets Jaunes, « c’est la peste brune qui a manifesté sur les Champs-Elysées ». C’est un moyen également de décrédibiliser les mobilisations, par peur d’un retour de lutte sociale dans un contexte de crise économique et de gestion désastreuse de la crise sanitaire que les macronistes se sont empressé de faire un parallèle qui n’ pas lieu d’être. Du côté de l’opposition c’est aussi un moyen de rappeler à Macron ses échecs et à la contestation qu’il a du affronter.

 

Gilets Jaunes et pro-Trump deux mouvements que tout oppose

 

Ce qui faisait à la fois la force et la limite du mouvement des Gilets jaunes, c’est leur farouche détermination à rester indépendant de toute représentation politique, refusant les leaders auto-proclamés et les rapprochements avec des paris politiques. A mille lieues des trumpistes, défendant corps et âme un milliardaire d’extrême-droite ayant été au pouvoir de la plus grosse puissance impérialiste mondiale durant quatre ans.

Et surtout, les Gilets jaunes scandaient « Macron démission », s’accordant sur le rejet du président et son incarnation du pouvoir, tandis que les militants pro-Trump jouissent du soutien à peine voilé de leur idole qui a déclaré « Nous vous aimons, rentrez chez-vous en paix », justifiant leurs actions en décrétant que c’est « ce qui arrive quand une victoire sacrée absolue leur est retirée d’une manière aussi peu cérémonieuse et violente. »

Si les Gilets jaunes se distinguent notamment par leur hétérogénéité politique, il est important de rappeler que nombre d’entre eux ont défilé au côté du Comité Adama, emblématique de la lutte anti-raciste en France, au sein du « Pôle Saint-Lazare ». En juillet 2019, des milliers de Gilets jaunes ont participé à la marche pour exiger justice et vérité pour Adama, dans plusieurs villes du pays. Outre-Atlantique en revanche, tout sépare les militants d’extrême-droite ayant envahi le Capitole des mobilisations anti-racistes qui ont secoué le pays après la mort de George Floyd. Suprémacistes blancs, néonazis tatoués de croix gammées, les soutiens de Trump sont bien loin de « antifa infiltrés » dénoncés par l’entourage de Trump.

Enfin, la gestion policière des deux mouvements permet de montrer la claire démarcation qui existe, autour du rapport à l’État et à la répression. A un an du mouvement des Gilets jaunes, David Dufresne décomptait parmi les manifestants au moins « un mort, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 315 blessés à la tête ». Du côté des trumpistes, soutenus par le président sortant, c’est un tout autre scénario : les policiers leur ont ouvert les portes du Capitole, certains allant jusqu’à se prendre en selfie avec les manifestants.

Alors que les trumpistes comptent dans leurs rangs les éléments les plus réactionnaires et conservateurs de la population états-unienne, dont l’unique objectif est de défendre l’ordre établi, ils ne peuvent en aucun cas être comparés aux Gilets jaunes qui ont fait tremblé le pouvoir le 1er décembre 2018, obligeant Macron à se réfugier dans son bunker et à préparer sa fuite en hélicoptère. Les premiers incarnent la défense de l’impérialisme américain et ce qu’il entraîne d’oppression et d’exploitation, tandis que les deuxièmes, dans une révolte subversive, remettaient en question les inégalités structurelles qui traversent la société.



 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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REPRIS du site de Nicolas MAURY

 

 

Il l'explique dans le Moustique (magazine) : “Je lie vraiment ça avec mon mandat. (...) c’est la question d’être connecté, de garder les pieds sur terre, d’être en contact sans arrêt avec la base.” 

"Au contact des travailleurs, je fonctionne comme une éponge. C’est la vie des gens, leurs problèmes au boulot, à la maison, ceux de leurs enfants ou de leurs parents en maison de repos. Je prends énormément d’informations.” C'est à partir de là qu'il fonde son travail parlementaire. 

D'ailleurs, note Moustique, "plusieurs députés d’autres partis lui reconnaissent des propos pertinents sur ses thématiques fétiches. L’un d’eux: “ Quand ça parle de la classe ouvrière, on sent qu’il vient du cru”. 

 

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Et ce ne sont pas les choix actuels des pouvoirs de l'oligarchie occidentale en temps de pandémie mondiale qui viendront contredire cette appréciation qui date pourtant du XIXe siècle !

 

 

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SOURCE : http://www.cecilia-zamudio.blogspot.com___________________

REPRIS du site de Danielle BLEITRACH

de notre camarade Cecilia Zamudio, depuis la connaissance chèrement acquise par l’Amérique latine des pseudos alternatives des Etats-Unis voici la mise à nu d’une opération médiatique sur l’aliénation des masses par le racisme, la confusion mentale et les illusions d’un progressisme aux Etats-Unis. Il n’est pas difficile de voir l’équivalent en France quand on voir à travers la palinodie du Capital une pseudo-opposition entre Marine le Pen et autres soutenant Trump et le camp libéral s’indignant pour mener la même politique. (note de Danielle Bleitrach)

1.06.2021

Cirque, propagande et fable de « démocratie » sous la dictature du Capital : pèlerins fanatiques au Capitole

par Cecilia Zamudio

À propos de l’occupation momentanée du Congrès étasunien par les hordes fanatiques du courant Trump, qui ont fait irruption dans le Capitole le 6 janvier 2021 avec une étonnante facilité, il faut avoir en tête que les forces répressives ne laissent habituellement pas entrer les manifestations au Congrès. Les manifestations de masse du “Black Lives Matters” contre les assassinats réitérés de la population afro-descendante par les forces de police étasuniennes, n’ont jamais pu passer le cordon de police. 

Les manifestations contre les guerres impérialistes, ni aucune des manifestations remettant en cause d’une manière ou d’une autre le système établi, n’ont pas non plus pu franchir la barrière policière ; mais c’est par contre avec une étonnante facilité que sont entrées les hordes fanatiques de la droite la plus aliénée, qui n’ont évidemment aucune revendication de fond, structurelle, contre le système établi.

Les assaillants tolérés dans le Congrès, représentent la population la plus aliénée par ce système, leur action, en appui d’un magnat capitaliste face à une autre candidature également fonctionnelle pour le pouvoir économique, s’est déroulée avec passion car ils croient vraiment que soutenir un magnat capitaliste face à un autre c’est “lutter pour la liberté” (évidemment leur concept de “liberté” est l’escroquerie imposée par ce même système). C’est pour cela qu’ils les ont laissés entrer. Ce n’est qu’après le déploiement d’un spectacle de selfies et d’images rocambolesques que les forces répressives sont intervenues pour expulser les “pèlerins”.

Parmi les occupants du Congrès, fanatiques religieux, nationalistes, militants de l’aberrante “suprématie blanche” et autres aliénations, s’est distingué par sa tenue un homme portant un couvre-chef en fourrure à cornes et la poitrine découverte, remplie de symboles contradictoires, qui s’est même fait photographier à la tribune du Congrès et pendant des échanges verbaux avec la police inhabituellement “aimable”.

Dans une interview d’il y a quelques mois, le sujet, du nom de Jake Angeli, exprimait la pensée anticommuniste et saturée de confusion que l’appareil d’aliénation du capitalisme a réussi à répandre chez de nombreux individus. Angeli déclarait que son objectif était : «récupérer notre nation face aux communistes et des mondialistes qui ont infiltré notre gouvernement jusqu’au plus haut niveau pour le détruire de l’intérieur et créer un nouvel ordre mondial»[1].

Dans la pensée confuse que les moyens d’aliénation de la bourgeoisie sont arrivés à imposer à des esprits comme celui d’Angeli, il y a une incohérence destinée à empêcher toute possibilité d’analyse et de compréhension de la réalité. L’idée est de semer la confusion pour exalter le fascisme fonctionnel à la bourgeoisie, le fascisme qui feint de remettre en question l’injustice tout en la renforçant. Cette confuse pensée fascistoïde ne comprend pas que l’ordre mondial actuel c’est le capitalisme, que le capitalisme est transnational et qu’il opère son pillage au niveau mondial, qu’il augmente chaque jour l’exploitation et le pillage. Cette pensée confuse ne comprend pas qu’il n’y a aucun “nouvel ordre” dans l’augmentation de l’exploitation mais que c’est l’évolution logique du système actuel, que le caractère “mondialiste” est consubstantiel de l’expansion capitaliste et que le magnat Trump lui-même, perpètre le pillage capitaliste au niveau local et mondial alors même qu’il se gargarise avec un discours “protectionniste” pour tromper ses hordes ; que le communisme auquel ils vouent tant de haine n’a justement rien à voir avec le capitalisme. Les sujets à ce point aliénés ne comprennent pas que ce qui les opprime dans le système actuel ne sera pas changé par un “messie” ni par un magnat capitaliste, au contraire. Il faut remettre en question ce système à la racine pour apporter des changements en faveur de l’émancipation humaine et de la nature, et non défendre le fascisme systémique.

L’ignorance est le terrain fertile du fascisme ; l’ignorance est favorisée par le capitalisme, un système de profonde injustice sociale dans lequel la classe dominante maintient son hégémonie par l’aliénation et la violence répressive; le fascisme est l’outil de choc de la bourgeoisie pour perpétuer le capitalisme. Ainsi la bourgeoisie s’assure, au travers de l’aliénation, que ce soient les opprimés eux-mêmes qui défendent avec ferveur leurs oppresseurs.

Après tout le cirque, le Congrès a rendu effective la présidence de Biden, une autre carte du capitalisme. Nous ne devons pas nous leurrer, quel que soit le caractère répugnant de Trump et de ses hordes, sur le caractère tout aussi impérialiste et prédateur de la nouvelle présidence des États-Unis.

Tout ce cirque sert aux médias étasuniens et internationaux pour alimenter leur propagande destinée à faire croire à la prétendue “alternance démocratique” qui n’est qu’un leurre dans le capitalisme, car ce sont toujours les mêmes pouvoirs économiques qui gouvernent, indépendamment du nom du président en exercice. Mais ils feront couler des rivières d’encre et satureront les émissions avec le thème de la prétendue “démocratie en danger et retrouvée”, afin de soutenir les mécanismes plus que discrédités d’un système pourri.

Consolider la tromperie d’une prétendue “démocratie” sous le capitalisme est la pierre angulaire du récit qui perpétue le système. D’autant plus s’il s’agit de la puissance impérialiste qui a déchaîné le plus d’agressions contre les libertés des peuples du monde au cours du siècle dernier, qui a promu le plus de coups d’États contre des gouvernements qui ne se sont pas totalement agenouillés devant le pillage capitaliste, qui a mis en place le plus de plans d’ingérence et d’extermination contre des mouvements révolutionnaires dans le monde entier.

L’impérialisme étasunien et européen a planifié des exterminations massives, entraînant même en techniques de torture et de guerre sale les militaires et paramilitaires de régimes sanguinaires (comme en Colombie, pour citer un génocide colossal contre l’opposition au pillage capitaliste), a déclenché des guerres impérialistes avec leur effrayante charge de bombardements, mercenaires, imposition de régimes totalement asservis au capitalisme transnational (comme il l’a fait contre la Libye, l’Irak, etc.). L’impérialisme a promu le fondamentalisme religieux pour lutter contre les processus d’émancipation des peuples (comme il l’a fait contre l’Afghanistan, en créant les Talibans qui ont détruit l’émancipation afghane et qui règnent encore aujourd’hui sous les auspices des États-Unis), il a promu les bandes telles que les “Maras” et autres groupes paramilitaires (en Amérique Latine) afin de semer le “chaos contrôlé” pour “tuer dans l’œuf” toute possibilité d’organisation politique solide à caractère de classe, qui remette en cause le pillage capitaliste. Il a bloqué et saboté des pays (comme Cuba) dans une tentative constante d’effacer de la surface de la terre toute tentative de système socio-économique autre que le capitalisme.

Les États-Unis et l’Europe, dans leur profond caractère impérialiste et antidémocratique, ont besoin de ré-impulser de temps en temps la fable de la “démocratie”, et plus encore dans des moments historiques d’accélération exponentielle de l’accumulation capitaliste et d’accentuation des antagonismes de classe, quand l’injustice sociale hurle sa souffrance même au sein des métropoles capitalistes.

La “crise” de Trump, bon connaisseur des mécanismes réels du système, fait peut-être partie d’un macro théâtre ou peut-être est-ce la véritable crise de nerf d’un mégalomane ; ce qui est clair, c’est comment l’appareil médiatique du système met en scène ses cirques.

La bourgeoisie organise et règle au millimètre le jeu électoral (surtout dans des pays comme les États-Unis), pour que la classe ouvrière croie qu’elle “choisit” quelque chose. Alors qu’en réalité c’est la bourgeoisie qui dicte dans une large mesure qui on “élit”, car, sans les sommes de plusieurs millions de dollars, personne ne peut faire campagne et c’est précisément la bourgeoisie qui finance ses candidats (parfois plusieurs en même temps) qui lui rembourseront l’investissement avec bénéfices en se servant des budgets de l’État. Les budgets publics (argent récolté par les contributions de tous) sont régulièrement utilisés pour enrichir les plus grandes fortunes : les gestionnaires de l’État bourgeois injectent des sommes milliardaires dans la banque privée, la grande entreprise, le complexe militaro-industriel, des multinationales colossales, laissant de maigres miettes pour les budgets de la santé, de l’éducation, des retraites, des services sociaux, etc. Sous la forme de “contrats”, “exonérations d’impôts”, “subventions” (etc.) les États bourgeois effectuent un transfert constant de l’argent public vers le capital privé.

Ils nous vendent l’escroquerie majuscule que sous le système capitaliste existe la “démocratie” (pouvoir du peuple, étymologiquement) alors qu’en réalité c’est la classe bourgeoise qui dicte ce qu’on fait et comment on le fait. Le concept de dictature du Capital est sans doute celui qui correspond le plus à la réalité que nous vivons, puisque les diktats d’une poignée de capitalistes s’imposent à l’immense majorité de la population, à travers différents mécanismes. La propriété des moyens de production assure à ceux qui les possèdent le pouvoir sur la classe ouvrière, obligée a vendre sa force de travail pour subsister ; la propriété des médias et de l’industrie culturelle assure l’aliénation voulue par la classe dominante ; l’appareil de l’État bourgeois assure l’ordre social injuste tout en revêtant l’illusion de “démocratie” ; la répression et même la violence génocidaire se chargent de réduire les opposants à l’exploitation.

En tant que classe ouvrière, il est important que nous cherchions à discerner la paille du grain, que nous comprenions le fonctionnement structurel du système actuel qui nous opprime, que nous ne succombions pas aux tromperies de la bourgeoisie et au continuel cirque destiné à maintenir notre vision à la surface, que nous élevions les niveaux de conscience pour pouvoir nourrir la lutte nécessaire pour abolir le capitalisme et toute sa barbarie, pour abolir ce système de classes qui détruit l’humanité et la planète._________________

 

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Contre l’Accord National Interprofessionnel (A.N.I.) sur la santé au travail.

Appel aux organisations syndicales de salariés

30 décembre 2020

Le projet d’accord national interprofessionnel « pour une prévention renforcée et une offre renouvelée en matière de santé au travail et conditions de travail », proposé à la signature des organisations syndicales de salariés dites « représentatives », début janvier 2021, précède sur le même sujet, le projet de loi Lecoq déposé le 23 décembre 2020 à l’Assemblée Nationale (1). L’un et l’autre remettent gravement en question le droit fondamental des hommes et des femmes à ne pas être mis en danger dans leur activité de travail, en réduisant la « prévention primaire » à la « prévention du risque de désinsertion professionnelle ». L’objectif central de cet accord est de reporter la responsabilité des atteintes à la santé des travailleurs sur la vulnérabilité de ces derniers et leur propre responsabilité, et non sur les conditions de travail qui menacent leur intégrité physique et psychique. L’analyse critique proposée dans le présent texte reprend quelques points essentiels qui n’épuisent évidemment pas les commentaires et critiques qui pourraient en être faits. Mais cette analyse nous amène à lancer un appel solennel aux organisations syndicales pour qu’elles refusent de signer un tel accord.

Le texte de l’A.N.I. s’ouvre par un préambule sur la « culture de prévention »Celle-ci serait fondée non pas sur un scrupuleux rappel des règles du code du travail, notoirement actuellement bafouées dans tous les secteurs d’activité, mais sur de « bonnes pratiques » susceptibles de favoriser la « qualité de vie au travail », « facteur de réalisation personnelle pour les salariés » et « condition », parmi d’autres, « de la performance de l’entreprise ».

Le texte insiste sur ce « sujet majeur, qui doit être re-questionné au regard des évolutions de la société [lesquelles ?], de l’évolution des connaissances [lesquelles ?], de l’évolution des attentes des employeurs et des salariés [de la santé de qui parlent ici les rédacteurs du texte ?]  » . Et de préciser « les statistiques de la branche ATMP de la CNAM, en particulier, en termes de fréquence, démontrent les progrès réalisés ».

Alors, avant de continuer, arrêtons-nous un instant aux statistiques 2019 de la CNAM (2Des progrès… Vraiment ? Au cours de l’année 2019, 733 travailleurs sont morts dans des accidents du travail soit 183 de plus qu’en 2017, c’est-à-dire pas loin de 3 morts d’accident du travail par jour. Concernant les cancers dus au travail, la reconnaissance des cancers en maladie professionnelle est en baisse : « Le nombre total de cancers professionnels ayant donné lieu à une première indemnisation en espèces par l’Assurance Maladie – Risques professionnels diminue de 8% entre 2019 et 2018, après quatre années de progression par paliers depuis 2015. Cette diminution marquée s’observe essentiellement pour les cancers non liés à l’amiante, avec une diminution de 21% en 2019 par rapport à 2018 » (3). Cette baisse ne peut être mise en rapport avec une amélioration des conditions de travail – inexistante comme en témoignent les enquêtes SUMER et conditions de travail du Ministère du travail – mais signe les effets délétères des conditions drastiques d’exclusion des victimes du droit à la réparation, rappelées dans le dernier numéro de la revue Droit Social qui a publié un dossier à l’occasion du centenaire de la loi sur la reconnaissance des maladies professionnelles, mais aussi dans le dossier de la revue Santé et Travail paru cet automne sur le même thème (4). Voir un signe de progrès dans la diminution du nombre de cas de cancer reconnus en maladie professionnelle relève au mieux de l’inexpérience et de l’indifférence, au pire du cynisme. Rappelons que l’épidémie de cancer a atteint en France, en 2019, 400 000 nouveaux cas et 160 000 décès par an (chiffres de l’INCa). Les cas reconnus en maladie professionnelle représente moins de 0,5% de tous les cancers, alors que la Cour des comptes en 2008, s’appuyant sur les estimations de l’INSEE, estimait – chiffres à l’appui – qu’un ouvrier avait 10 fois plus de risque de mourir de cancer qu’un cadre supérieur. Et pour cause ! Qui sont les salariés qui subissent une intense poly-exposition professionnelle de très longue durée à la silice, à la radioactivité, au plomb, aux pesticides, aux solvants, au chrome, et autres cancérogènes avérés, recensés dans les listes du Centre International de Recherche sur le Cancer ou de l’Union Européenne ?

Le préambule de cet accord se glorifie ensuite d’un « paritarisme dynamique qui a fait bouger les lignes ». En effet, des lois Macron, Rebsamen, El Khomry, aux ordonnances Macron, les « progrès » dans la destruction des contre-pouvoirs syndicaux et des règles protectrices du Code du Travail, remparts à la détérioration des conditions de travail, ont été sans limite depuis 15 ans.

L’association Henri Pézerat avait publié un communiqué (voir en annexe) à l’occasion de l’adoption du Plan Santé – Travail III, indiquant les multiples angles morts de ce plan, qui sont aussi ceux de ce projet d’accord. Nous ne pouvons tous les reprendre ici mais aucun d’entre eux n’a réellement fait l’objet de stratégies de prévention depuis 2016.

Le texte de l’ANI comporte ensuite 3 parties :

1. « Promouvoir une prévention primaire opérationnelle au plus proche des réalités du travail »

Tout d’abord, il faut souligner que les « réalités du travail » sont absentes de cette première partie ! Pour définir la « culture de prévention », la convention n°187 de l’OIT est invoquée comme référence. Or l’OIT la définit comme « une culture où le droit à un milieu de travail sûr et salubre est respecté à tous les niveaux » et insiste à nouveau dans son article 3 sur la nécessité de « faire progresser le droit des travailleurs à un milieu sûr et salubre ». La définition contenue dans le projet d’ANI est tout autre, soit « la manière dont les acteurs de l’entreprise se saisissent des enjeux santé, sécurité au travail » dans le cadre d’un « dialogue social » qui amalgame en permanence les intérêts de l’entreprise, ceux de l’employeur et la santé au travail. De fait, la santé au travail désigne aujourd’hui « ce que le patronat concède en matière de protection de la santé des salariés alors qu’elle devrait se référer au droit fondamental des hommes et des femmes à ne pas être mis en danger dans leur activité de travail » (5). Elle ne reflète alors plus rien d’autre qu’une incantation vide de sens par rapport à la réalité, terriblement dégradée, des conditions de travail et des risques du travail.

Les risques du travail ne sont d’ailleurs évoqués que dans le paragraphe concernant l’obligation – pour l’employeur – d’évaluation des risques selon les principes généraux de prévention inscrits aux articles L4121-1 et L41-21-2 du Code du travail. Mais l’ANI fait une présentation très floue de l’établissement et de la mise à jour du document unique (DU). Il est précisé dans le texte qu’il s’agit d’un « État des lieux », l’employeur se réservant le choix des mesures de prévention éventuelles. Rien n’est dit, en particulier, sur la prévention primaire collective (qui vise l’élimination même des risques), ni sur les risques organisationnels, ni sur ce que produisent la sous-traitance et le travail temporaire.

La question de la « traçabilité des expositions » est évoquée uniquement en référence à ce document unique (DU) dont les différentes versions devraient être archivées. En matière de risque chimique (qui fait l’objet de divers documents tels les DU ou les fiches de données de sécurité), en guise de mémoire d’exposition pour le salarié qui en ferait la demande, « une information synthétique pourrait être extraite de ces documents pour alimenter la traçabilité des expositions des salariés suivis en surveillance renforcée » (p. 6). On est très loin d’un suivi des conditions réelles de travail, au plus près de l’activité de chaque travailleur, permettant une véritable identification des risques subis, identification susceptible d’ouvrir le droit au suivi médical post-professionnel (le texte est muet à ce sujet) et à la reconnaissance en maladie professionnelle si celle-ci survient.

Concernant la formation des travailleurs, l’ANI en appelle à une « rationalisation des formations santé et sécurité au travail », avec la promotion d’une « formation conjointe employeur/salarié » afin de « partager les objectifs et la culture de prévention dans une démarche commune ». Dit autrement, la responsabilité de la prévention relèverait alors de la responsabilité conjointe des salariés et des employeurs, faisant comme si, dans la relation de subordination qui caractérise le contrat de travail, il pouvait y avoir égalité des responsabilités entre celui qui prescrit le travail et celui qui l’exécute.

D’ailleurs, au détour d’une phrase, l’obligation de sécurité de résultat, inscrite dans la loi dès 1893 et re-définie en 2002 par la cour de Cassation dans le cadre des arrêts amiante (6), est réduite à une obligation de moyens, dès lors que l’employeur a « mis en œuvre les actions de prévention », ce qui est contraire à l’esprit même de la loi en la matière.

Mais l’essentiel de cette première partie concerne le sens premier donné, dans ce projet d’accord, à la prévention primaire, à savoir le « repérage précoce d’un risque de désinsertion professionnelle ». La prévention de la désinsertion professionnelle devenant le principal enjeu de prévention primaire, non pas au sens d’une action sur les risques professionnels, mais dans celui d’une identification des travailleurs à risques, c’est-à-dire ceux qui pourraient être atteints par les risques du travail. Tel est le véritable enjeu de cet accord, à savoir organiser l’individualisation des atteintes à la santé liées au travail, en naturalisant le milieu de travail. Selon le texte, « le maintien dans l’emploi doit être considéré comme une action de prévention majeure, tant pour le salarié que pour l’employeur qui, chacun pour ce qui le concerne, doit y trouver son compte ».

Pour illustrer la manière dont peut se comprendre une telle injonction, prenons un travailleur atteint de cancer. Son maintien dans l’emploi dépend non pas d’une suppression du risque d’exposition à des cancérogènes à son poste de travailleur, mais de son aptitude à poursuivre son travail sans véritable mise en cause des risques présents dans le milieu de travail ayant pu engendrer la survenue du cancer. Avec les conséquences imaginables !

Tous les acteurs de l’entreprise, selon l’accord, devraient être mobilisés par rapport à cet enjeu, qui en masque un autre : tenter d’empêcher par tous les moyens la déclaration et la reconnaissance en maladie professionnelle des atteintes liées au travail.

Les rôles respectifs des personnes compétentes en matière de prévention et des représentants du personnel sont très brièvement évoqués, sachant que les prérogatives du CSE en matière de conditions de travail mais aussi d’enquête sur les accidents de travail et maladies professionnelles sont en quelques sorte renvoyés à des accords ultérieurs d’entreprise ou de branche. La destruction des CHSCT n’est même pas évoquée. Tout se passe comme si cette institution représentative des travailleurs, qui a assuré un contre-pouvoir effectif au sein des lieux de travail, et contribué à la prévention de nombreux accidents du travail ou maladies professionnelles pendant 35 ans, n’avait jamais existé.

Promouvoir le rôle des branches professionnelles est, en revanche, considéré comme essentiel, ce qui témoigne du pouvoir renforcé des instances patronales, au détriment des contre-pouvoirs que sont, d’une part, les règles du Code du Travail, censées protéger les travailleurs inscrits dans un rapport de subordination, mais aussi, d’autre part, les droits opposables à l’employeur, voulus par le législateur dans le cadre des lois Auroux, non seulement les CHSCT mais les droits d’alerte et de retrait, ainsi que le droit d’expression des travailleurs sur leurs conditions de travail.

2. « Promouvoir une qualité de vie au travail en articulation avec la santé au travail »

Dans ce paragraphe, ce qui est visé est l’avènement d’une démarche d’entreprise dans laquelle « la place des managers est centrale », visant à l’intégration de tous les aspects de la vie au travail, dans un « climat de confiance » et impliquant tous les acteurs de l’entreprise dans le « dialogue social ». Les contradictions entre le côté pyramidal du management et l’apologie du dialogue social sont évidemment soigneusement tues. En revanche, l’accent est mis sur la responsabilité « des salariés eux-mêmes et leurs représentants », ce qui conforte un évolution déjà en cours visant à faire porter la responsabilité des accidents de travail sur les accidentés eux-mêmes.

Le plus inquiétant est la volonté affirmée « d’éviter l’écueil d’une approche standardisée plaquée sans plus-value pour l’entreprise et les salariés »S’agirait-il, entre autres, des règles sur le temps de travail, mais aussi de l’ensemble des règles du code du travail visant à contrecarrer un pouvoir discrétionnaire de l’employeur dans la détermination des conditions de travail ? Ce projet d’accord vise ainsi à détruire l’ensemble des règles de droit qui constituent, depuis la fin du 19e siècle, des outils de régulation essentiels, relevant de l’ordre public social sous la responsabilité de l’Etat, pour faire obstacle au « moins-disant » et au dumping social sans limite.

3. « Promouvoir une offre de services des SPSTI (services de prévention et de santé au travail interentreprise) »

La transformation de la mission de suivi de la santé des travailleurs en une tâche d’identification des travailleurs à risque de désinsertion professionnelle est d’autant plus inquiétante que l’accord prévoit le recours aux médecins de ville dans cette mission de surveillance de la santé des salariés. La réorganisation des centres de santé au travail qui les transforment toujours plus en outils aux service des employeurs, est aux antipodes d’une mission d’accompagnement et de contre-pouvoir, donnant aux équipes de ces centres les moyens d’organiser une réelle prévention collective sur les lieux de travail.

*

**

Cet accord met en péril des décennies de lutte pour l’amélioration des conditions de travail auxquelles ont contribué, aux côtés des organisations syndicales de travailleurs, des associations et mouvements citoyens, des chercheurs, des avocats, des journalistes.

Nous, militants syndicaux et associatifs, réunis au sein de l’association Henri Pézerat, constatons chaque jour les dégâts du travail sur la santé et la vie des travailleuses et des travailleurs. Dans nos pratiques et engagements quotidiens, nous rencontrons et soutenons chaque jour les travailleurs et les travailleuses, malades, mutilé.e.s, dévasté.e.s, victimes des conditions de travail, des risques toxiques, des horaires totalement en décalage avec la vie normale, familiale et sociale, des organisations du travail mortifères…. C’est au nom de cette expérience que nous lançons cet appel. Nous nous adressons solennellement à tous les syndicats pour qu’ils refusent de franchir un pallier de plus dans la décadence sociale. La facture de l’indifférence serait trop lourde pour les travailleurs et travailleuses pauvres, déqualifié.e.s, précaires, mal payé.e.s, déconsidéré.e.s et ouvrirait grand la porte à l’ « ubérisation » généralisée de la société française.

Un mouvement de résistance, citoyen et syndical, doit s’opposer à l’adoption d’un tel accord qui réduit la santé des travailleuses et des travailleurs à une variable d’ajustement des entreprises et détruit toute forme de contre-pouvoir démocratique légitime des travailleurs dans le travail et dans l’ensemble des instances locales, régionales, nationales qui président désormais aux décisions de politiques publiques concernant la santé, la vie, la dignité, dans le travail et donc dans la cité.


 

NOTES :

(1) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/
15/dossiers/prevention_sante_travail

(2) https://assurancemaladie.ameli.fr/sites/default/files/
rapport_annuel_2019_de_lassurance_maladie_-_risques_professionnels_decembre_2020.pdf

(3) Op.cit. p143.

(4) Anne Marchand, « Les ressorts du non-recours au droit de la réparation en maladie professionnelle », Droit social, n°12, Décembre 2020, 983/988 ; Annie Thébaud-Mony, « Du cancer au SRAS-COV2. L’invisibilité socialement construite et indéfiniment reconduite des maladies professionnelles graves et mortelles» , Droit social, n°12, Décembre 2020, 989/994 et aussi : https://www.sante-et-travail.fr/maladies-professionnelles-a-quand-vraie-reconnaissance

(5) Annie Thébaud-Mony, La Science asservie. Les collusions mortifères entre industriels et chercheurs, La découverte, Paris, 2014, p. 157.

(6) Jean-Paul Reissonnière & Sylvie Topaloff. L’affaire de l’amiante, Sem.Soc. Lamy, Suppl. n°1082, 1er juillet 2002 ; Pierre Sargos, Hygiène et Sécurité du travail : qui se souvient de Jean Thommes ? JCP, 2015, 2179 ; Annie Thébaud- Mony, op cit

https://www.asso-henri-pezerat.org/wp-content/uploads/2020/12/Appel-assoHP-291220-def.pdf

Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Pour le cheminot Jean-Michel Dieudonné, Justice a été rendue

Radié des cadres le 15 novembre 2018 après une procédure disciplinaire engagée suite à un « incident » survenu à Paris-Est le 27 juillet 2018 dans le cadre de la lutte contre la réforme ferroviaire, Jean-Michel Dieudonné, militant CGT en Lorraine, avait contesté cette sanction devant la justice avec l’appui et le soutien de toute la CGT.

 

Une pétition et plusieurs rassemblements avaient été initiés avec la CGT pour le défendre, le soutenir. Une procédure devant le Conseil des Prud’hommes avait été engagée pour le rétablir dans ses droits avec pour objectif d’annuler sa radiation et de gagner sa réintégration à la SNCF.

Une première décision de justice avait conclu à une « difficulté sérieuse », tout en se déclarant incompétente pour statuer…

Cette décision contestée en appel, a donné lieu à une nouvelle décision le 17 décembre 2020 : la Cour d’Appel de Nancy donne raison à notre camarade en annulant son licenciement et en ordonnant sa réintégration dans l’entreprise.

C’est une victoire pour toute la CGT, qui en appelle d’autres. Les libertés publiques et syndicales sont sans cesse remises et cause et nos militants poursuivis et sanctionnés.

Cette décision conforte la Fédération CGT des cheminots et le syndicalisme de lutte pour défendre sans faille les droits des cheminots.

Les sanctions à l’encontre de nos militants doivent cesser immédiatement et toutes les procédures en cours doivent être abandonnées.

La CGT-Cheminots

 

Communiqué de soutien à Jean-Michel Dieudonné: Réintégré!

Voilà deux ans, un comité s’est constitué pour que le Président de la SNCF, revienne sur la décision de radiation des cadres de Jean-Michel Dieudonné. Deux ans durant lesquels la mobilisation n’a pas failli pour obtenir la réintégration de notre ami, de notre camarade.

Aujourd’hui, c’est chose faite, la Chambre sociale de la Cour d’Appel de Nancy annule le licenciement et ordonne à l’EPIC SNCF mobilités de réintégrer Jean-Michel dans ses effectifs.

Justice est enfin rendue pour qu’il recouvre sa dignité de salarié, de militant et l’ensemble de ses droits acquis mais aussi pour que les salariés et plus particulièrement les cheminots, puissent exercer librement leur droit de grève

.A cet instant, le nouveau Président de la SNCF doit prendre acte et respecter cet arrêt de la Cour d’Appel. La SNCF, nous en sommes convaincus, engagera la voie du dialogue pour clore ce dossier. Le comité, pour sa part, œuvrera en ce sens.

Jean Michel, au nom de la Justice, repositionné dans ses droits, demeure sans esprit de vengeance afin d’honorer la dignité qui lui est rendue.

Aux yeux de la Loi, Jean-Michel redevient ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un Cheminot au sein de cette grande famille du rail et de sa belle histoire. Parce que la victoire est belle quand elle est collective, Jean-Michel adresse ses remerciements à tous ses très larges soutiens.

Nancy le 23 décembre 2020. Le Comité de soutien "Justice pour Jean-Michel".

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
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ALLIER : contre la répression syndicale rassemblement le 11 JANVIER !

Publié par FSC

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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