SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Compiègne, ce jeudi. Les salariés d’Aliancys ont empêché les camions de rentrer dans l’entreprise en faisant un barbecue devant les grilles. LP/C.P.
 

Après avoir appris il y a deux semaines que de nombreux postes seraient supprimés dans leurs entreprises respectives, les salariés commencent à s’organiser.

« Un plan social, ça dure deux mois. Deux semaines sont déjà passées et on ne sait toujours rien. » Mais c’est quand même avec le sourire que les salariés de l’entreprise Aliancys se sont installé, ce jeudi, pour la deuxième journée consécutive, devant leurs locaux, bloquant au passage tout accès à l’usine compiégnoise.

Pain chaud et grillades à la main, couvant d’un œil le barbecue qui frémit à quelques mètres d’eux, ils empêchent les camions d’entrer, mettant de fait la production à l’arrêt. « Ça montre à la direction et aux clients que notre site est utile et qu’y supprimer des emplois a un impact réel », explique l’un des membres du comité d’entreprise (CE).

Mais comme les salariés de l’entreprise de Sun Chemical, éloignés d’une dizaine de kilomètres et touchée elle aussi par un plan social, ils ne se font pas vraiment d’illusions. « Nous aussi, on sait qu’à terme cette entreprise fermera. Aujourd’hui, on parle de 35 postes supprimés, demain ce seront les 74 salariés qui se retrouveront sur la paille. »

Toutefois, « le dialogue existe », reconnaît ce membre du CE. « Une première réunion a eu lieu hier. Nous avons exigé le plus haut, la direction a proposé le plus bas. Maintenant, il va falloir trouver un terrain d’entente. »

Loin d’être inquiet, Hero de Jager, président d’Aliancys France, parle de dix réunions prévues d’ici avril pour que les parties accordent leurs violons. « Je suis confiant, rassure-t-il. Nous allons trouver par le dialogue les solutions pour accompagner efficacement les salariés concernés. »

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Thourotte, ce jeudi. Les salariés de Sun Chemical ont installé sur les grilles de leur entreprise des pendus et des barbelés, signe de la détresse que leur inspire le plan social. LP/C.P.

Chez Sun Chemical, la direction est moins bavarde, mais les salariés sont aussi mobilisés. Sur les grilles de l’entreprise sont désormais attachés des mannequins blancs flottant au vent et des banderoles visibles depuis la route. 48 employés seraient ici menacés. Et si aucun mouvement social n’a eu lieu pour le moment, sinon un débrayage de deux heures au lendemain de l’annonce, cela pourrait arriver très vite. « Ce vendredi, une deuxième rencontre est prévue entre les salariés et la direction, glisse l’un d’eux. On attend des réponses car, pour le moment, on ne sait pas qui va partir et dans quelles conditions. Mais nous sommes prêts à réagir. »

LEPARISIEN.FR

Par CGT Compiegne facebook

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Assurance chômage : Vers un échec des négociations au bénéfice de Gattaz

Suite à l’absence d’accord lors des négociations de la semaine dernière concernant l’assurance chômage, une dernière séance de discussions s’est tenue ce jeudi. Fidèle à sa ligne, le patronat n'entend rien céder, et s'en remet au gouvernement pour passer en force.

Crédits photo : AFP

C’est Jeudi 22 Février que se tenait la dernière séance de négociations concernant l’assurance chômage. Sans surprise, le point d’accroc entre les représentants des salariés et ceux du patronat concerne, comme la semaine dernière, la limitation des contrats précaires. Pour rappel, alors que les syndicats proposent diverses stratégies de bonus et/ou de malus sur les cotisations patronales pour les entreprises en fonction de l’usage de contrats courts, le MEDEF refuse tout système de ce type et se contente de renvoyer la discussion au niveau des différentes branches.

Depuis une semaine, la seule évolution du coté des représentants du patronat a été de faire passer les discussions au niveau des branches d’une proposition à une obligation. Sachant que depuis la loi travail XXL, les accords de branches peuvent être moins favorables que les accords nationaux, l’objectif est ici de mener l’offensive sans aucun point d’appui « national » pour les travailleurs. De plus, plus les négociations sont atomisées, plus le rapport de force est faible et donc en faveur du patronat.

D’autre part, pour le MEDEF, accepter la mise en place de malus pour les entreprises recourant massivement à des salarié précaires créerait de fortes dissensions internes. Il est donc impossible pour les représentants du patronat de signer un accord sur lequel figurerait le moindre encadrement de la précarité. Il s’agit donc pour les organisations patronales de maintenir leur position et laisser le gouvernement trancher. Cette remise en question de la gestion paritaire est un objectif de long terme d’un patronat à l’offensive qui souhaite en finir avec ces reliquats d’une époque qu’il espère révolue.

De son coté le gouvernement a d’ores et déjà annoncé la couleur. En effet, après les négociations sur la formation professionnelle qui ont conduit à un accord entérinant le statut quo, Muriel Penicaud (ministre du travail) a prévenu que si les « partenaires sociaux » n’arrivaient pas à un accord tel que souhaité par le gouvernement celui-ci imposerait sa réforme, allant ainsi dans le sens voulu par le MEDEF.

Face à un patronat à l’offensive, la stratégie des directions syndicales de se lancer dans des négociations sans lutte et donc sans rapport de force ne peut conduire qu’à des défaites. A contrario, c’est bel et bien d’une stratégie d’ensemble de luttes contre toutes les offensives de Macron et du patronat, par la grève et dans la rue, qui doit être mise à l’ordre du jour.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
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Amnesty International. Un bilan sans cesse plus catastrophique en matière de droits humains

Amnesty International sort, comme chaque année, son rapport sur la situation des droits humains dans le monde, recouvrant aussi les situations politiques de 159 pays. Un constat qui, d'année en année, devient de plus en plus alarmant.

Crédits photo : GUILLEMETTE VILLEMIN/ AFP

Ce rapport, conçu par l’ONG, liste les différents conflits et non-respects des droits humains qui se trouvent pour la grande majorité sur des lieux d’interventions impérialistes. Le Yémen pour commencer, où la France intervient dans la vente d’armes à feu à l’Arabie Saoudite et ramasse un petit pactole sur le dos d’un conflit provoqué et entretenu par l’emprise impérialiste des USA.

Les émeutes au Venezuela font aussi parler d’elles, avec plusieurs centaines de morts et de blessés du côté des manifestants, victimes des forces armées du gouvernement Maduro. Celui ci est d’ailleurs menacé par les impérialismes européens qui préconisent « des sanctions contre le régime anti-démocratique de Maduro au Venezuela » craignant, depuis l’élection de la Constituante, un danger pour leurs capitaux [énoncé lors de la réunion de rentrée du service d’action extérieure européen de 2017 → http://www.revolutionpermanente.fr/Venezuela-Les-imperialistes-europeens-menacent-Maduro].

Parmi les cas énoncés dans ce rapport (et le choix est large), les interventions en Syrie et en Irak semblent être des exemples pertinents de l’impact des impérialismes occidentaux sur ces pays. Les bombardements français sur les zones irako-syriennes causent la mort de centaines de victimes collatérales dans des villes comme Mossoul et Raqqa, tandis que Don Macron continue d’annoncer fièrement ses victoires contre Daech. Par ailleurs, la situation actuelle autour d’Afrin et de l’enclave rebelle du Ghouta en Syrie ne vient que tendre un peu plus la situation au proche orient, avec le spectre d’un conflit régional entre les différentes puissances qui n’est pas à exclure.

Amnesty International justifie la situation de crise politique aux différents appels à la haine venant des dirigeants des pays exposés, que ce soit Donald Trump, le président américain qu’il est bon de railler pour briller en société, ou Nicolas Maduro, le président vénézuélien que toute la bourgeoisie s’accorde à nommer dictateur du pays. Bien sur, le rapport ne s’attarde pas sur l’interventionnisme des puissances impérialistes, dont la France, défendant leur intérêts économiques au quatre coins du globe. Au contraire, l’ONG plaide un retour vers une situation « souhaitable », c’est à dire où la défense des intérêts des grandes puissances ne provoque que peu de remous. Si le rapport d’Amnesty International pointe un certain nombre d’éléments mettant en lumière les aspects les plus réactionnaires du système actuel, il n’en demeure pas moins que les « solutions » proposées visent à une amélioration de la situation au profit des grandes puissances économiques de la planète.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
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photo d'illustration (source: site cgt)

photo d'illustration (source: site cgt)

Un cheminot travaillant sur les postes d'aiguillage de la région Pays-de-Loire risque une sanction disciplinaire après une tentative de suicide en 2017 en gare de Luché-Thouarsais (Deux-Sèvres). La CGT dénonce l'attitude "cynique" et "ahurissante" de la SNCF.
 

Le 30 novembre 2017, un agent de la SNCF, en grande souffrance professionnelle, tente de s'intoxiquer en ouvrant des bouteilles de gaz dans la gare de Luché-Thouarsais. Une explosion accidentelle l'empêche alors d'aller jusqu'au bout de son acte désespéré. Gravement brûlé au visage et aux mains, l'aiguilleur est depuis dans le collimateur de sa hiérarchie. 
 

[…]
 

LIEN VERS LA SUITE DE L’ARTICLE CI-DESSOUS :
 

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Les agents du nettoyage souffrent du froid, ONET les méprise !

Oumou, Fernande, Moussa et leurs collègues, agents du nettoyage, travaillent dans les gares SNCF toute la semaine dans les gares SNCF. Un travail en exterieur, très physique,qui les expose aux aléas météorologiques. En plein mois de février, et alors qu’une nouvelle vague de froid s’annonce, l'entreprise ONET, sous-traitant du nettoyage, préfère faire des économies sur le dos des salariés en les laissant accomplir leurs tâches sans les protections et le matériel nécessaires plutôt que de les équiper correctement.

Crédit Photo : Union syndicale Solidaires

Les agents du nettoyage des gares SNCF de Paris Nord viennent tout juste de sortir d’une grève de 45 jours. Une grève victorieuse remportée contre la société H.Reinier Onet qui a repris le marché en novembre dernier. A peine arrivée, Onet avait notamment décidé d’ajouter une "clause mobilité" aux contrats des agents, ce qui a immédiatement suscité leur colère. Ils sont entrés en grève pour faire respecter leurs droits. Alors qu’ils ont obtenu gain de cause sur l’ensemble de leurs revendications, Onet a décidé de ne pas respecter le protocole d’accord : problèmes sur les fiches de paie, non remplacement des agents qui partent en vacances, non reprise des CDD malgré les engagements pris, manque de matériel pour nettoyer les gares correctement...

Sur ce dernier point, Onet n’a par exemple toujours pas remplacé le matériel de nettoyage qu’utilisaient déjà les agents lorsqu’ils étaient employés par la société SMP : ils nettoient donc actuellement les gares avec des balais qui datent parfois de plusieurs années... Par ailleurs, les agents racontent qu’ils souffrent du froid depuis quelques semaines. Chargés de nettoyer les quais, ramasser les déchets, changer les poubelles, etc. les salariés ont normalement à leur disposition des gants qui les protègent du froid en hiver : des gants en caoutchouc doublés de cuir. Mais avec Onet, les salariés continuent de nettoyer avec de simples gants en latex : avec le froid et l’eau, leurs mains ne sont donc pas protégées.

Alors même que ces agents sont celles et ceux qui assurent tous les jours la propreté des gares pour les agents de la SNCF et les usagers, leurs conditions de travail déjà difficiles et exténuantes deviennent à peine supportables. Une situation que les agents dénoncent, et ne comptent pas subir en silence. Ils ont demandé un rendez vous avec la direction pour exiger le respect du protocole, et viendront avec les gants avec lesquels ils sont contraints de travailler dans le froid : est-ce que le directeur d’Onet ou Guillaume Pepy travailleraient dans ces conditions, avec ce salaire, plusieurs heures durant ? Certainement pas. Les agents du nettoyage des gares SNCF aussi pensent mériter des conditions de travail dignes.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Qui est Jean-Cyril Spinetta, l’homme qui veut détruire la SNCF et le statut de cheminot ?

Le rapport Spinetta est tombé et préconise, comme on s'y attendait, le démantèlement de la SNCF afin de l'ouvrir à la concurrence et d’en finir avec le statut de cheminot. Mais qui est donc Spinetta, cet homme sensé rendre un rapport objectif sur la SNCF ? "Un tueur dans les affaires" au service du patronat.

Crédits photo : vu sur bfmbusiness.bfmtv.com

Jean-Cyril Spinetta est tout droit sorti de l’École Nationale d’Administration. Comme la quasi totalité des personnes passées par cette école d’élite, il n’a fait qu’œuvrer pour les dominants et a travaillé dans les plus grandes entreprises de l’hexagone. Sur les bancs de l’ENA, de la promotion « Charles de Gaulle », il a pu fréquenter Alain Juppé ou Dominique Perben, entre autres.

Quelques recherches sur Spinetta révèlent que les moments où il a fait partie du conseil d’administration d’une société correspondent presque toujours à des périodes de licenciements massifs

PDG de la privatisation d’Air France

De Septembre 1997 à décembre 2008, il a été Président-directeur général du Groupe Air France. Il a été le principal organisateur de la privatisation partielle de la société, puis du rapprochement avec KLM, qui va finir de privatiser Air France. Tout le long de son mandat, il tentera de casser les conquêtes sociales des personnels.

Il se retrouve au cœur d’un des plus virulents conflits entre la direction et ses pilotes depuis 1971. A la veille de la coupe du monde, les pilotes d’Air France se sont mis en grève, 75 à 90% des vols sont annulés. Les raisons ? Jean-Cyril Spinetta, alors PDG de la compagnie, estime qu’une économie de 500 millions de francs sur les rémunérations des pilotes est indispensable à la santé financière d’Air France ; pour ce faire, la direction demande un échange « salaires contre actions », et veut mettre en place une double échelle des salaires pour les pilotes nouvellement embauchés.

Sur TF1, Christian Paris, le porte-parole du SNPL, venu répondre à Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports, expliquait à l’époque que « Cela fait dix ans qu’on fait des sacrifices et que l’entreprise est en restructuration. Aujourd’hui, le redressement est acquis et nous trouvons que le moment est bien mal choisi pour demander aux PNT de réduire de deux mois leur salaire annuel. Nous sommes pour que l’entreprise achète pour 40 milliards de francs d’avions nouveaux, pour rentabiliser les troisième et quatrième pistes de Roissy. Mais pas d’accord pour que tout cela soit financé sur la baisse de nos salaires, ce qui n’est qu’une méthode pour rendre la compagnie plus attractive à la veille de l’ouverture du capital. »

En effet, pour l’année 1996-1997, le Groupe Air France dégage un bénéfice de 394 millions de francs soit environ 60 millions d’euros. La seule compagnie Air France dégage un bénéfice net de 211 millions de francs soit 32 millions d’euros. Trois ans plus tard, Jean-Cyril Spinetta poussera une nouvelle fois les pilotes à faire grève.

En 2002, à la veille de la fusion avec KLM, six syndicats appellent à faire grève pour réclamer une augmentation globale des salaires de 10 %, alors que la compagnie aérienne préparait sa privatisation complète. Entre les 6 et 9 septembre, plus de la moitié des vols ont été annulés.

En novembre 2008, soit un mois avant le départ de Spinetta, les pilotes se remettent en grève pour protester contre le projet de report de l’âge maximal de départ à la retraite des pilotes, de 60 à 65 ans. Ils obtiendront partiellement gain de cause et conserveront la possibilité de cesser leur activité à 60 ans. Seuls ceux qui le souhaitent poursuivront leur carrière entre 60 et 65 ans.

Spinetta est chargé de la restructuration du groupe, après le rachat du hollandais KLM en 2003. Alors que la direction annonçait qu’il n’y aurait pas de suppression d’emplois avec cette fusion, grâce notamment à desinvestissements de l’État, entre 2003 et 2012, ce sont plus de 6 000 postes qui ont été supprimés.

Spinetta a donc été pendant sa présidence du groupe le principale responsable de la casse d’Air France à travers la suppression de milliers de postes et la destructions des conquêtes sociales. Et, tel un mercenaire au service du patronat, il ne va pas s’arrêter là.

Des plans de licenciements massifs chez Alcatel et Areva

En 2007, Spinetta fait partie du conseil d’administration d’Alcatel-Lucent et prépare un vaste plan de licenciements. Le groupe supprimera 12 500 emplois sur ses 79 000 salariés. En 2008, il est le 41ème patron le mieux payé de France avec 1,5 M€.

En 2009, il est nommé président du conseil de surveillance d’Areva jusqu’en 2013, où il va côtoyer Édouard Philippe, directeur des affaires publiques d’Areva entre 2007 et 2010, et l’un des responsables du scandale d’Uramin. Il participe activement à la vente de la division Transmission et Distribution du groupe à Alstom et Schneider pour 4,090 milliards d’euros. Il organise le licenciement de plus de 2 900 salariés dont près de la moitié en France. Le 11 décembre 2012, l’Observatoire du nucléaire accuse Areva de corruption ; mais le groupe arrive à faire condamner l’Observatoire pour diffamation. En tant que président du conseil de surveillance d’Areva, Spinetta était en première ligne dans cette affaire.

La Poste et GDF Suez : tour de chauffe avant la SNCF

Jusqu’en 2008, Spinetta siège au conseil d’administration de La Poste, qui connaîtra une fuite en avant vers la privatisation. C’est à cette époque que La Poste développe sa branche bancaire, et que la branche courrier est ouverte à la concurrence. En 2010, La Poste devient une société anonyme. La ressemblance entre l’évolution de La Poste et les projets du rapport Spinetta sur la SNCF est frappante. La fin du statut de cheminot fait écho aux restructurations de La Poste, qui compte aujourd’hui moins de 50% de fonctionnaires ; de même, l’ouverture à la concurrence et le passage en société anonyme, le tout accompagné de suppressions d’emplois sont autant de mesures prises à La Poste que l’on retrouve aujourd’hui dans le rapport. Spinetta était également au conseil d’administration de GDF Suez, qui a connu la même évolution : en 2004, le groupe GDF passe en société anonyme, puis fusionne en 2008 avec Suez, et, comme ce fut le cas pour Air France et KLM, cela provoque la privatisation de l’entreprise. Comme pour Air France, la direction avait soutenu qu’il n’y aurait pas de suppressions de postes, mais depuis, plusieurs vagues de licenciement ont eu lieu et GDF Suez (devenue Engie) continue de licencier.
Selon RFI, Spinetta est considéré « comme un tueur dans les affaires » ; on constate que cette réputation est largement méritée.

Une enquête pour malversations financières

Jean-Cyril Spinetta a évité de justesse une mise en examen pour « blanchiment de fonds en bande organisée, travail dissimulé, complicité de corruption passive, de trafic d’influence et d’abus de biens sociaux ». Les faits remontent à l’époque où il était PDG du Groupe Air France. Après le 11 septembre 2001, la compagnie fait appel à une société de sécurité privée, Pretory. Un contrat très lucratif pour cette société, pourtant inconnue dans ce secteur.

Dans les colonnes du Monde, Jean-Paul Baduel, avocat du collectif UTA, actionnaire minoritaire d’Air France et partie civile, explique que ce sont « 42,5 millions d’euros ont été versés par Air France à Pretory en seize mois, entre septembre 2001 et mars 2003 et une bonne partie de cet argent s’est évaporée ».

Air France est le principal client de Pretory, chargé de la sécurité du patrimoine de la compagnie aérienne, et de la protection de… Spinetta.

L’enquête a été lancée après que la cellule contre le blanchiment d’argent ait tiré a sonnette d’alarme sur des flux financiers suspects à la hauteur de 10 millions d’euros liés à Pretory. En poussant les recherches, les enquêteurs ont constaté que l’essentiel des salaires étaient payés illégalement par des sous-traitants domiciliés dans des paradis fiscaux en économisant sur les charges sociales et fiscales. Les bénéfices retirés étaient empochés par les dirigeants de Pretory.

Le rapport avec Air France ? C’est Joël Cathala, directeur de la sûreté d’Air France et ancien policier de la Police de l’air et des frontières, qui aurait été à l’origine du choix de la société. Or ce dernier est un ami de longue date de Jacques Gaussens, fondateur et président de Pretory, et a été le témoin de mariage de deux des actionnaires de la société. C’est bien évidemment Spinetta qui a dû signer le contrat et donner son aval à cette petite affaire.

Spinetta est donc au service du patronat depuis 20 ans. Il a été le chef d’orchestre de la privatisation d’Air France, puis s’est mis au service de grandes entreprises de l’hexagone comme Alcatel ou Areva pour préparer des plans de licenciements à grande échelle. Fort de son expérience à Air France, il a initié la privatisation et l’ouverture à la concurrence de La Poste et de GDF Suez, pour le plus grand bonheur des actionnaires et le plus grand malheur des fonctionnaires et salariés. Le rapport Spinetta commandé par l’État n’a pas d’autre but que de faire appliquer à la SNCF ce qui a été fait à Air France, à La Poste ou à GDF Suez. Si Spinetta ne connaît rien au rail, il s’y connait très bien en casse du service public et en licenciements ,et c’est bien ce que veut ce gouvernement qui a comme cible privilégiée les fonctionnaires et le service public.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Un chef insulte et menace de mort une salariée à PSA Poissy

Radia, déléguée syndicale sur le site Poissy de PSA, a reçu des insultes sexistes et des menaces de mort de la part d’un responsable d’unité. La CGT le dénonce dans un tract.

Cela s’est passé samedi 17 février à Poissy. Devant de nombreux témoins, un responsable d’unité de la distribution logistique a proféré des insultes sexistes telles que « espèce de pute, fille de pute… » envers Radia, déléguée syndicale. Par la suite, tout en portant à la main un verre cassé, il l’a menacée de mort en criant « je vais te trancher la gorge », affirme la CGT dans son tract. La violence de l’agression a fait que Radia soit mise en arrêt de travail. La direction a été vite alertée de la situation.

Ce n’était pas la première fois

La CGT affirme dans son tract avoir alerté à plusieurs reprises la direction du comportement agressif de ce responsable d’unité, sans réponse. Un débrayage a été même organisé par des travailleurs demandant la mutation du chef de groupe.

Ce refus de la direction de prendre en compte les revendications des salariés la rend directement responsable des agissements sexistes et menaçants de ce chef de groupe. Comme si l’exploitation et les rythmes infernaux auxquels sont soumis les travailleurs et travailleuses du groupe PSA n’étaient pas suffisants, il faudrait aussi supporter des insultes sexistes et des menaces de mort ? C’est intolérable.

Crédits photo : Nouvelle Vie Ouvrière

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever

Ou autrement dit "Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage! "

La campagne contre la SNCF et les cheminots s'accélérant comme on a pu le voir sur le service public même et France 5 où un Thomas Snégaroff compte sur la supposée dégradation de l'image du cheminot résistant héritée de la lutte de libération nationale pour que la contre-réforme Macron passe qui serait privée du soutien populaire.

Alors faisons mentir tout ce beau monde qui ment lorsqu'il affirme qu'il ne s'agit pas de la privatisation de la SNCF!

 

PAR FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Dr. Oetker en passe de racheter Alsa à Unilever

Le groupe familial allemand Dr. Oetker a annoncé le projet d’acquisition de la marque Alsa auprès du groupe Unilever, l’actuel propriétaire. Le projet englobe également le site de production situé à Ludres, en Lorraine. Les documents légaux formalisant le projet sont signés. La transaction reste soumise à la consultation des institutions représentatives du personnel et à l’approbation des autorités de la concurrence.

La marque française de produits pour pâtisseries et de préparations pour desserts n’était plus en ligne avec la stratégie mondiale de valorisation d’Unilever. « La catégorie pâtisserie et préparations pour desserts ne s’inscrit pas au cœur du portefeuille d’Unilever, en constante évolution, reconnaît Bauke Rouwers, directeur général d’Unilever France. Nous sommes confiants dans le fait que cette marque fortement ancrée dans la tradition des desserts sera à même d’exploiter tout son potentiel, gérée et soutenue par Dr. Oetker ».

Du côté de Didier Muller, directeur général de Dr. Oetker, l’heure est à la satisfaction en soulignant la complémentarité de la marque avec le portfolio actuel. Le groupe allemand a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros, partout dans le monde, pour un effectif de 11 640 salariés.

En France, l’entreprise commercialise 120 produits sur trois segments : les produits pour pâtisseries et préparations pour desserts, les produits apéritifs, et les pizzas surgelées. Elle compte 230 salariés en France pour deux sites de production.

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Témoignage : ex-salariée du groupe SFR et victime de burn-out

Florence, ex-salariée chez SFR, raconte comment elle a été victime de burn-out à cause de la charge inhumaine qui pesait sur elle et des conditions que lui imposait la société.

Patrick Drahi achète SFR en 2016. Ce dernier, champion de la LBO (levier légal qui consiste à racheter une boite en levant des fonds en endettant de facto la boite achetée), était déjà numéro un de Altice, société actionnaire qui contrôlait Numéricâble. Le groupe Altice a donc bien grandit mais malheureusement pas sans casse sociale : plan départ volontaire, burn out, étaient au programme.

Révolution Permanente a rencontré Florence (nom d’emprunt), qui a été ingénieure durant une quinzaine d’année au sein du groupe SFR, groupe opérateur numéro deux derrière Orange. Elle travaillait dans un service en 3x8 et raconte comment elle est passée de « bonne employée » aux yeux de la direction à une victime de burnout.

Florence  : « J’avais honte car je n’étais pas fainéante de nature, j’étais la première volontaire pour faire des heures supplémentaires car j’aimais mon métier et mon côté perfectionniste faisait que je me donnais à 100%, et en plus ça mettait du beurre dans les épinards !

Malheureusement la politique d’entreprise change et se donner à 100% n’était plus suffisant il fallait être en permanence à 200% pour atteindre des stats inatteignables avec des procédures qui changent tous les jours.

A force d’avoir peur de faire des erreurs, on en fait car de toute façon aucun humain n’est parfait, on n’est pas des machines !!!

La charge de travail augmentait pour des primes et des effectifs qui baissaient drastiquement ; sans compter les multiples déménagements et changements de société. Car il est fréquent de voir des salariés passer d’une société à une autre au sein du groupe (via l’article 1224-1 du code du travail) qui affectent le quotidien des salariés. »

Moralement et physiquement à bout, comme tous les collègues du service, les managers semblaient également à bout. Elle a pris le Plan de Départ Volontaire comme 5000 salariés du groupe SFR, qui a été pour elle un soulagement. Dans son service où l’absentéisme pour arrêt maladie a explosé ces deux dernières années, elle n’en pouvait plus, et a privilégié cette petite porte de sortie.

Florence  : « J’en pouvais plus, moi qui n’étais jamais malade depuis plus de 10 ans, je n’arrivais plus à me rendre à mon travail car j’ai fait un burnout.

Tout d’abord, je ne comprenais pas pourquoi j’enchaînais autant diverses maladies et malgré mes arrêts maladies, cela ne s’arrangeait pas, au contraire c’était pire à chaque fois que je voulais reprendre.

J’avais honte d’abandonner mes collègues car on était en sous-effectif par rapport à la charge de travail. Une fois en dépression, je me suis malheureusement encore d’avantage isolée de ma famille, de mes amis et je donnais malgré tout le peu d’énergie pour la société en vain.

Les brimades des managers ont totalement démotivé les salariés, à la cantine quand on parlait avec des collègues d’autres services, le ras le bol était général !!!

Malgré le surtravail subi et accompli des salariés, il était fréquent qu’à la moindre erreur, des sanctions arrivent.

Je travaillais en heure sup en sacrifiant un weekend en famille pour le boulot et pourtant, si je commettais une erreur sur ce travail en extra, non seulement je n’avais aucun remerciement mais en plus je pouvais être sanctionnée sur ma prime d’objectif annuel…. Sachant que le chantage aux augmentations ne marchait plus. En effet ça faisait 5 ans que je n’avais pas reçu d’augmentation malgré tout cet investissement personnel.

Et pour les heures sup il fallait à la fois justifier de les avoir fait, mais aussi si on les refusait.

En arrêt ou accident du travail, on souffle mais bon, c’est comme une rustine, dès que l’on revient c’est pire jusqu’au jour où j’ai craqué totalement. Chaque lundi était une source d’angoisse mais un jour je n’ai pas réussi à surmonter mes angoisses et je n’ai jamais pu revenir.

Quelques mois plus tôt, j’avais été témoin d’un malaise d’un collègue sur le lieu de travail, c’était un intérimaire qui a été éjecté comme un pion, pourtant c’était un bosseur… Il a été pressé comme un citron pour finir à la poubelle. J’avais peur durant mes dernières années de subir le même sort, et c’était le ressenti de nombreux salariés.

Le PDV, heureusement qu’il est arrivé. Car de toute façon, SFR c’était fini dans ma tête : plutôt que de se faire licencier pour faute « imaginaire » ou devenir inapte au travail, au moins on part avec « un peu de sous ».

Ecœuré par la marque, je dissuade mon entourage lorsqu’il me demande mon avis, je ne veux pas envoyer ma famille, mes amis au casse-pipe.

Après la suppression de 5000 postes, il y a des services qui ont été complètement supprimé.

Comme d’habitude pour l’instant c’est à l’arrache l’organisation, il y a des activités qui sont donc à l’arrêt total car il n’y a plus personne, des savoirs faire très spécifiques qui vont mettre du temps à être pris en main par les personnes encore en poste …. Si l’activité n’est pas tout simplement abandonnée.

A la télévision, il y a eu un reportage sur les conditions de travail chez Free (ndlr : Reportage France2).

Je peux vous assurer que malheureusement chez SFR les conditions peuvent être comparables ! Surtout pour les salariés à bas salaire notamment les vendeurs en boutique (qui étaient en grève le 1er avril 2017).

Il n’y a jamais eu un climat aussi détestable chez SFR en 2017 où les grèves se sont multipliées, l’augmentation de l’absentéisme pour arrêt maladie y compris ceux de longue durée (dépressions, burnout). »

Le pire dans tout ça, nous confie Florence, c’est que ses collègues qui ont préféré rester sont toujours dans le flou sur leur avenir : on entend parler de rumeurs d’un nouveau plan de licenciement, et quand ce n’est pas le cas, la crainte des déménagements incessants pèse sur les salariés. C’est épuisant pour les travailleurs qui rencontrent de facto des problèmes dans leur organisation de vie personnelle, notamment ceux qui sont parents.

Florence déplore que son cas ne soit une anomalie ponctuelle mais plutôt un état qui a tendance à se généraliser à tous les niveaux.

Elle raconte que les maladies psychiatriques se développent chez certains salariés de SFR, et assure qu’à force de tirer sur la corde, il y aura forcément des dépressions pouvant amenés à des tentatives de suicide ou bien des maladies liées au stress.

Florence : « Et quand tu es des CSP intermédiaires ou supérieures, c’est pire car tu culpabilises car tu gagnes mieux ta vie que « les petits » salariés, par contre ce qu’il ne faut pas oublier c’est que tu fais le boulot de 2,3,4 voir tout un service à toi tout seul pour un salaire qui reste le même !!!

Le PDV est donc un bien pour un mal, un petit bien pour un très grand mal …. Même si je regrette d’abandonner le navire et de laisser mes collègues dans la merde. Chez SFR il ne fait pas bon vivre.  »

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Un tiers des lignes de train supprimées : réforme ferroviaire, une attaque directe contre les usagers

Après la divulgation la semaine dernière du rapport Spinetta, la direction de la SNCF et les syndicats étaient reçus ce lundi à Matignon pour l’ouverture des « concertations » sur la réforme du ferroviaire à venir. À entendre Édouard Philippe et la ministre des transports Elizabeth Borne, il s’agirait avant tout d’une grande opération de modernisation du réseau, 36 milliards dépensés, tout ça pour le bonheur des usagers. Rien n'est moins sûr. C’est même tout le contraire que préconise le rapport remis le 15 février.

9000 km de voies supprimées

Jean-Cyril Spinetta, dans son rapport désormais fameux, préconise la fermeture des lignes jugées non rentables, c’est-à-dire des lignes qui relient les petites villes. Dans certains départements, comme le Périgord, c’est presque l’intégralité des lignes qui sont concernées par les critères définis par le rapport et qui seraient donc supprimées ! En Auvergne, ce sont 80 % des lignes qui pourraient disparaître. La ministre, interrogée sur la suppression de ces lignes, suggère que les régions pourraient prendre le relais. Cela semble cependant bien peu probable, et c’est tout le contraire que préconise Spinetta : le transfert de ces lignes de l’État aux régions « ne semble pas favorable à une réorientation des dépenses : il ne ferait que renforcer la responsabilité des régions et conduirait à sanctuariser ces lignes. Au contraire, l’Etat doit envoyer un signal clair, en ne consacrant plus aucun crédit aux lignes dont l’intérêt socio-économique n’est pas démontré ». Une logique économique qui occulte les millions de personnes qui chaque jour n’ont d’autres moyens de transport pour aller travailler, étudier, rentrer chez eux que ces lignes. L’alternative : la route, voitures individuelles pour ceux qui peuvent, ou bus Macron. Face à ces annonces, la colère monte chez les cheminots, comme chez les usagers.

Vers une hausse du prix des billets

Il suffit de regarder du côté de la Grande-Bretagne, dont le modèle ferroviaire, privatisé, est envié par la bourgeoisie française, pour avoir une idée de ce qui nous attend en termes de prix des billets. Là-bas en effet, les transports représentent 14 % à 20 % des salaires des usagers chaque mois… D’après le rapport remis au gouvernement la semaine dernière, "des marges d’amélioration des recettes semblent possibles". Le but est de dégager 200 millions d’euros de recettes supplémentaires grâce à une révision du système tarifaire, ce qui nous laisse imaginer ce que pourront être les prix dans les prochaines années. Est en train de se dessiner, comme pour l’université, et bien d’autres secteurs un système à deux vitesses : actuellement cette hausse des prix annoncée passe encore pour acceptable grâce à la gamme low cost de la SNCF : type Ouigo. La SNCF veut justement que Ouigo passe d’ici 2 ans de 5 % à 25 % des trains à grande vitesse. Or, si ces TGV sont encore relativement à bas coût, le rapport prévoit que leurs tarifs soient « progressivement réajustés » ! Le rapport demande que soit supprimé le principe de prix maximum sur les tickets.

En plus de détruire les acquis des cheminots, la réforme ferroviaire va donc considérablement augmenter les prix des transports, ce qui va avoir une influence directe sur les plus précaires qui devront consacrer un budget hors norme pour les transports. Le 22 mars, les cheminots seront dans la rue pour manifester contre le plan Spinetta, il est plus que jamais temps de les rejoindre et de construire une lutte massive contre le projet du gouvernement.

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Pour Muriel Pénicaud le burn-out n’est pas une maladie professionnelle

Pour Muriel Pénicaud, la question est tranchée : le burn-out n’est pas une maladie professionnelle. La Ministre du Travail est catégorique à ce sujet et déclarait le 12 février, au micro de Jean Jacques Bourdin sur BFM TV : « Une maladie professionnelle, cela voudrait dire quelque chose qui n'existe que dans le monde professionnel et qui est lié 100% au monde professionnel. C'est comme si vous disiez que la dépression est une maladie professionnelle »

« Le syndrome d’épuisement professionnel »… n’est pas une maladie professionnelle

On ne peut cependant manquer d’être surpris lorsque l’on sait que la traduction littérale de l’anglicisme « burn-out » est…syndrome d’épuisement professionnel. La Ministre du Travail joue donc sur les mots et se contente de rappeler ce qui n’est qu’un état de fait : à savoir qu’en effet, pour le moment, le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas officiellement reconnu comme une « maladie du travail » et consiste seulement en un ensemble de symptômes.

Pour autant, les symptômes cliniques du burn-out ont été explicitement formalisés (et distingués de ceux de la dépression, contrairement à l’affirmation de Muriel Pénicaud). En effet, un guide d’aide à la prévention édité en 2015, auxquels ont participé l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ainsi que le ministère du Travail (dont Muriel Pénicaud a la charge), précise explicitement que« même si des caractéristiques communes existent quant à leurs symptômes, le burnout se différencie de la dépression au sens où il s’exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle »

Ce même rapport précise d’ailleurs un peu plus loin que les causes du burn-out sont inhérentes au lieu de travail :« comme pour l’ensemble des RPS [risques psycho-sociaux], les causes (sur lesquelles il est possible d’agir en prévention dans l’entreprise) sont donc à rechercher dans l’organisation, l’environnement et les relations de travail. Ce sont, par exemple, la charge de travail élevée, l’extension des amplitudes horaires, l’isolement, l’absence d’espaces de discussion, le manque de soutien de la hiérarchie ou des collègues, la qualité empêchée, qui transformeront un engagement vertueux en un sentiment de gâchis pour l’individu. »

Le travail : un enjeu politique et pas (seulement) psychologique

Ainsi, contrairement aux affirmations péremptoires de Muriel Pénicaud, qui s’empresse de déplacer la question sur un débat technico-médical en affirmant que« toute la communauté médicale, dont l’OMS, dit que ce n’est pas une maladie professionnelle », il faut rappeler que la reconnaissance du burn-out en tant que maladie professionnelle à part entière, mais aussi la question de l’organisation du travail, sont des enjeux politiques.

Tout d’abord, la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle signifierait que celle-ci serait prise en charge par la branche accidents du travail, et ouvrirait ainsi la possibilité de bénéficier d’indemnités financées par les cotisations patronales. Or cette condition nécessite l’accord de toutes les parties prenantes de l’entreprise : syndicats et… patrons. Difficile, en ce cas, compte tenu du rapport de force qui règne au sein de l’entreprise, et dans un contexte de chômage massif, de faire plier le patronat pour lui faire reconnaître sa responsabilité (et surtout diminuer ses profits). En l’état, le burn-out peut seulement être pris en charge au cas par cas si, d’une part est établie une causalité entre les conditions de travail et la maladie, et d’autre part s’il est prouvé que ces conditions de travail ont entraîné une incapacité permanente d’au moins 25% (or la plupart des burn-out atteignent un seuil de 10% en moyenne).

Mais ces enjeux techniques occultent la question politique des formes d’organisation du travail – dont la dégradation accrue ces dernières années a entraîné une explosion des risques psycho-sociaux sur le lieu de travail : burn-out, dépression, (vagues de) suicides dans le pire des cas… Ces malaises au sein du monde du travail débordent largement le cadre du travail. Déplacer la question sur un terrain techniciste (quel pourcentage fixer pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle) occulte l’ensemble des rapports de force qui pèsent sur le salarié non seulement au sein de son lieu de travail (management harassant, injonction à la performance, compétition entre salariés, horaires indécents etc.), mais surtout sur l’ensemble de la société. En effet, au sein d’un système capitaliste,dont la seule raison d’être est la maximisation du profit, la totalité des rapports sociaux se voit voués à un impératif de rentabilité : les plus chanceux seront durement exploités, les autres, simplement jetés au rebut de l’humanité improductive – ainsi va la loi d’airain du capitalisme pour laquelle tout individu n’est que fonction du profit.

Crédits photo : ERIC PIERMONT / AFP

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