SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Scandale sanitaire aux Antilles. Des dizaines de générations contaminées pour les profits des industriels et de l’État

700 ans. C'est la durée durant laquelle le chlordécone, pesticide toxique utilisé pendant près de 20 ans aux Antilles, contaminera le sol de la Guadeloupe et de la Martinique. L’État français et les industriels ont permis son utilisation alors qu'ils en connaissaient les effets néfastes sur la santé humaine, condamnant des générations à grandir dans un environnement contaminé.

Crédit Photo : Pascal Pavani / AFP

Le journal Le Monde publie aujourd’hui (1) une vaste enquête sur un nouveau scandale sanitaire touchant les Antilles, connût pourtant depuis des décennies par les pouvoirs publics. En cause, le pesticide dénommé « chlordécone », utilisé massivement dans la culture des bananiers, présente des effets ultra-nocifs pour la population locale. Il est reconnu comme cancérigène possible, mais aussi comme perturbateur endocrinien neurotoxique et reprotoxique (touchant la fertilité).

La désastreuse histoire du chlordécone trouve ses origines au début des années 1970. Le pesticide est introduit et testé aux Antilles pour lutter contre le charançon – insecte nuisible pour la culture des bananiers notamment – en 1972. Ce produit chimique est employé massivement jusqu’en 1990, année d’interdiction en France du chlordécone. Les ministres de l’Agriculture Louis Mermaz et Jean-Pierre Soisson, sous la présidence de François Mitterrand - autoriseront pourtant des dérogations pour en permettre son utilisation jusqu’en 1993, alors que les caractéristiques toxiques du produit sont reconnues depuis au moins 1969 et que les Etats-Unis l’ont interdit en 1979.

Une étude de Santé publique France estime que 95 % des Guadeloupéen·ne·s et 92 % des Martiniquais·e·s sont contaminé·e·s par le pesticide, qui s’est répandu dans les terres et dans l’eau, infectant les poissons, le bétail et les nouveaux maraîchers remplaçant partiellement la culture des bananiers. On estime à 20 000 hectares la surface des Antilles contaminée (2). Les conséquences pour les habitants sont désastreuses : le nombre de cancers de la prostate en Martinique est le plus fort du monde ; les effets de perturbations du système endocriniens sont encore difficilement mesurables bien que les scientifiques s’alertent de haut niveau de dangerosité du produit, même à faible dose.

Les responsables sont facilement identifiables. On retrouve à l’œuvre l’invariable lobby industriel et la complicité de l’État français. Yves Hayot, issu d’une puissante famille béké (créole descendant des premiers colons européens), était dans le passé à la fois directeur d’une société qui commercialisait le chlordécone et président du groupement de producteurs de bananes de Martinique. L’intérêt de commercialiser un pesticide efficace pour assurer une production de bananes ne prête pas à une investigation poussée. A l’image de Monsanto qui fournit ses propres graines et son pesticide aux travailleurs agricoles, le gain est double. Et les liens entre l’industriel et les anciens ministres de l’Agriculture ont été confirmés par une enquête policière. Capitalisme et néocolonialisme sont, en somme, les comptables de ce scandale, bien gardé depuis des décennies, au détriment de la nature et de la santé des habitants, pour de très nombreuses générations.

(1) Le Monde, 7 juin 2018, « Les Antilles, empoisonnées pour des siècles »
(2) L’étude de Santé publique France sera rendu publique en octobre 2018. Des résultats partiels ont été publié et des données sont disponibles sur une étude ayant rapport avec les travailleurs agricoles.
Barrau M, Ledrans M, Spinosi J, Marchand JL. Etude de faisabilité de reconstitution de la cohorte des travailleurs agricoles exposés au chlordécone en Martinique et Guadeloupe. Plan national chlordécone 1 et 2. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire ; 2012. 49p ; http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=8425

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever

Malgré un déploiement considérable des moyens policiers le chef de file de la désorganisation des services publics, de la livraison aux intérêts privés du bien public a pu mesurer l'existence du mécontentement à sa politique.

REMARQUE :

Le droit de brader les services publics n'est pas davantage un droit constitutionnel que le droit de couper le courant !

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SOURCE : 20 minutes

Haute-Garonne: La CGT revendique la panne d'électricité

qui a coupé le sifflet à Edouard Philippe

Mondouzil est un petit village de 230 âmes, situé à une quinzaine de kilomètres de Toulouse. C’est dans cette commune bucolique, la plus petite de la Métropole, qu' Edouard Philippe a signé ce jeudi avec la collectivité toulousaine un « contrat de maîtrise de la dépense publique ».

Et il s’en souviendra. Au moment où les discours officiels devaient commencer, la petite mairie a été privée d’électricité et la régie est tombée en rideau. Rien à voir avec un énième orage. Plutôt avec le climat social. Car la CGT a immédiatement revendiqué cette coupure. « La CGT utilise tous les moyens pour combattre les politiques d’austérité et imposer les exigences des salariés et des citoyens », indique le communiqué qui accuse Edouard Philippe de « désorganiser les services publics ».

PAR FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
16ème jour de grève de la faim à l’hôpital du Rouvray. La santé publique en souffrance

Depuis mars, le personnel de l'hôpital psychiatrique du Rouvray (76) dénonce ses conditions de travail et de soin des personnes hospitalisées. Sept d'entre eux ont commencé une grève de la faim qui en a conduit quatre à être évacués par le SMUR mardi.

crédit photo : Charly Triballeau / AFP

Que se passe-t-il à l’hôpital psychiatrique ? Comme dans le reste des hôpitaux publics, le secteur souffre des budgets austéritaires et du management des directeurs nommés par les ministres de la santé. Depuis les années 90, les gouvernements exigent que l’hôpital soit géré à la façon des entreprises privées : suppression de postes, restrictions budgétaires, tarification à l’acte, de sorte que le passage à l’hôpital devient une véritable épreuve pour les patients alors que le personnel souffre au quotidien de ses conditions de travail (heures supplémentaires pour pallier le manque de personnel) et se trouve dans l’impossibilité de soigner correctement, faute d’en avoir le temps nécessaire.

Cela fait plusieurs années maintenant que les personnels de l’hôpital public se plaignent, rejoints cet hiver par les personnels des EHPAD et la population commence elle aussi à prendre conscience que les politiques dégradent de manière délibérée l’accès à la santé publique. Le service public hospitalier est une cible de plus pour la bourgeoisie qui veut faire de la richesse un critère pour accéder à des prestations de qualité. Comme dans l’éducation nationale, où les politiques ont tout fait pour rendre les conditions de travail de plus en plus difficiles, il s’agit de construire l’impossibilité du service public afin d’en faire un argument, le moment venu, pour la privatisation de ce qu’il nous reste.

L’hôpital psychiatrique ne fait pas exception à cette situation. La seule différence, c’est la nature particulière de la souffrance qui s’y traite et les nécessités qui sont celles de la psychiatrie : souffrance psychique, évidemment, dont les victimes augmentent en même temps que se dégradent les conditions de vie en régime capitaliste néo-libéral, et qui rend nécessaire la construction d’une véritable relation avec les soignants. Le temps de cette construction impose donc un rythme qui ne peut pas être soumis aux exercices de quantification des gestionnaires de l’hôpital public.

Depuis plusieurs années, la psychiatrie fait face à une augmentation de la demande de soin, en relation avec la violence sociale diffuse de notre société, alors que les conditions d’accueil suivent le mouvement inverse, à cause des restrictions budgétaires. Et le management contemporain des gestionnaires de l’hôpital public force les personnels à appliquer une logique purement comptable de leurs actes et à accélérer le temps consacré à chacun de ceux-ci. La « rentabilité » impose donc qu’on supprime la part humaine et relationnelle inhérente au soin, ce qui génère une véritable souffrance pour des personnels qui sont le plus souvent venus à ces métiers pour développer cette dimension humaine.

Comme pour les personnels des EHPAD, les soignants en psychiatrie ont donc le sentiment d’être contraints à la maltraitance plutôt qu’au soin, puisqu’on les prive de ce temps incompressible nécessaire à leur activité en les surchargeant de travail. Le personnel du Rouvray exige ainsi que soient nommés 52 nouveaux infirmiers pour que le centre fonctionne de manière humaine. L’Agence Régionale de Santé (ARS) de Normandie, sollicitée à plusieurs reprises par les syndicats, a réagi ce mercredi mais n’a rien proposé pour l’instant.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever

Berger et la CFDT ne font pas de politique quand il s'agit de s'opposer aux contre-réformes macroniennes.

Mais pour se préoccuper du climat social, autrement dit des luttes en cours qui durent, qui se diversifient, qui montrent la détermination des travailleurs à ne pas laisser remettre en cause tous les conquis, ALORS Berger en catimini, sans mandat, sans compte-rendu à ses propres militants s'entretient avec le chef de l'état.

Sans aucun doute pour amener le chef de l'état à lui consentir le strapontin auquel il aspire.

Il se place en situation d'alerte à l'égard du pouvoir pour que les "réformes" réussissent car comme lui il considère que le statu quo n'est plus tenable, sans la moindre dénonciation des bénéficiaires des contre-réformes : le secteur privé, les actionnaires, la caste au pouvoir!

Comme il s'est empressé de voler au secours du PDG d'Air France mis en difficulté par la lutte des salariés!

Les travailleurs ont bel et bien besoin d'organisations syndicales qui honnêtement associent le combat quotidien revendicatif ET le combat pour une société débarrassée de l'exploitation et de la domination de la classe capitaliste!

Le soit-disant apolitisme de Berger n'est au fond que le cache sexe de ses renoncements!

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SOURCE : dépêche AFP

 

Le président Emmanuel Macron rencontre le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avant une réunion sur la réforme du droit du travail à l'Elysée le 23 mai 2017
Par Corinne Lhaïk, publié le 29/05/2018 à 18:39 afp.com/Michel Euler

Il y a quelques jours le chef de l'Etat s'est entretenu avec le secrétaire général de la CFDT. Pour parler du climat social.

La rencontre ne figure à l'agenda d'aucun des deux intéressés : Emmanuel Macron et Laurent Berger se sont récemment entretenus, sans que rien n'ait filtré de leurs échanges. La CFDT confirme ce rendez-vous qui a eu pour objet » le climat social ».

L'existence même de cet entretien est en soi un événement, tant les relations entre le président de la République et le secrétaire général du principal syndicat réformiste n'étaient pas fameuses ces derniers mois. De plus, il coïncide avec la réception de Laurent Berger par le groupe En Marche à l'Assemblée nationale, le 29 mai, à 18h30 : voilà quatre mois que Richard Ferrand, président du groupe des députés REM, réfléchissait à cette initiative, mais le climat n'était pas mûr. « Richard Ferrand n'aurait jamais accueilli Berger s'il pensait que cela pouvait gêner le président ou le Premier ministre », dit un député REM. S'il le fait, c'est qu'il est sûr que l'Elysée ne désapprouve pas.
Des ambitions de transformation sociale

Que le chef de l'Etat se soit entretenu avec le secrétaire général de la CFDT, que ce dernier soit accueilli à l'Assemblée nationale, montrent un réchauffement des relations entre le pouvoir et le syndicat. Dès le début de la candidature d'Emmanuel Macron, elles ont reposé sur un malentendu : Macron estime que les syndicats français, y compris la CFDT, sont trop faibles pour passer des accords au niveau national et réformer la société française. Il veut les cantonner à une fonction de négociateurs dans les entreprises. A l'inverse, la CFDT aspire à un rôle de transformation sociale, elle s'estime dépositaire de l'intérêt général et capable de négocier avec le patronat comme avec l'Etat.

Sous le précédent quinquennat, elle a joué l'interlocuteur privilégié du pouvoir et Laurent Berger entretenait des liens réguliers avec François Hollande. Emmanuel Macron, lui, a vite fait comprendre à la CFDT qu'il n'avait pas besoin d'elle. A un proche qui lui conseillait d'inviter Berger à passer un week-end dans sa maison du Touquet, le candidat à répondu : « Pour quoi faire ? »
« Sous Hollande il valait une Rolex, sous Macron, une Swatch »

Depuis des mois, certains macronistes, sensibles au discours cédétiste, se sont activés pour rapprocher les deux hommes. Laurent Berger, lui, est inquiet de la dégradation de ses relations avec l'Elysée, il souhaite trouver une sortie au conflit de la SNCF, et, ajoute un député REM, « il a envie que nous réussissions, il redoute un terrible chaos en cas d'échec du quinquennat. »

Cela dit, ce réchauffement ne doit pas être surinterprété. Emmanuel Macron n'a certainement pas l'intention de faire de la CFDT son partenaire social préféré et Laurent Berger est en position de faiblesse. Un proche du chef de l'Etat commente : « Je ne suis pas sûr que le patron de la CFDT soit capable de peser lourd dans l'issue du conflit à la SNCF et je ne pense donc pas qu'il puisse vendre très cher son ralliement à la fin de la grève. Sous Hollande, il valait une Rolex, sous Macron, une Swatch. »

PAR FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Vidéo. Répression chez U logistique Mulhouse : 4 grévistes risquent le licenciement

Ce mardi matin, à l’appel de la CGT 68, un rassemblement avait lieu en soutien aux grévistes du secteur frais d’U Logistique Mulhouse, contre l’énorme répression subie. Les salariés luttent depuis une semaine contre la réorganisation du travail et les bas salaires.

Après avoir fait délogé les grévistes par les CRS vendredi dernier, la direction a mis en place un cordon sanitaire de directeurs venu de la France entière, ainsi que des vigiles qui encadrent toute l’entreprise. Ce déploiement de force inédit trahit la peur présente chez la direction de U logistique. En même temps, dans sa provocation celle-ci veut faire licencier 4 grévistes dont des militants CGT de l’entreprise. La solidarité ne faiblit pas, comme l’explique Mounir Bourina, délégué CGT, dans cette vidéo.

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PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Les incidences de la loi Pénicaud sur la prévention des risques

On pourrait croire que cette loi ne change pas grand-chose ou même qu’elle amène une simplification bénéfique concernant les IRP (instances représentatives du personnel). Mais pour bien comprendre ce qu’implique cette « loi » Pénicaud ou Macron 2, concernant la prévention des risques professionnels, il convient de retracer (très rapidement) l’historique de la représentation du personnel et des lois instaurant les IRP.

Crédits photo : Patrick KOVARIK / AFP

En effet, la représentation du personnel, telle que nous la connaissons (pardon la connaissions, devons-nous malheureusement dire) est très récente. Au 19ème siècle, les représentants du personnel étaient inexistants et seules les mines avaient des « délégués mineurs à la sécurité », ce qui nous donne le principe, le fondement des représentants du personnel : leur rôle primordial est la sécurité, les conditions de travail. Il faut rentrer chez soi en vie et de préférence, entier.

Il est bien évident que les mines étaient bien un lieu stratégique et pertinent pour commencer à élaborer une notion de prévention des risques.

Pendant la première guerre mondiale, des délégués du personnel voient le jour (pour optimiser l’industrie de guerre), mais disparaissent avec les hostilités.

Un nouveau cap avec le front populaire et les grèves de 1936 qui instaurent une délégation du personnel avec le principe des titulaires et des suppléants, puis, l’acte fondateur des IRP modernes est en 1946, issu du programme du Conseil National de la Résistance avec les Comités d’Entreprise avec des CHS en 1947 pour les entreprises de plus de 50 salariés.

Ensuite, en 1973, les CACT, comité d’amélioration des conditions de travail pour plus de 300 salariés. Il faut pourtant attendre 1982, et le gouvernement socialiste, pour que les CHS et CACT soient fusionnés en CHSCT avec un corpus de loi constituant la 4ème partie du code du travail, dite : Santé et sécurité au travail.

C’est la « consécration » de la prévention. Les risques professionnels doivent être prévenus et l’instance CHSCT est dotée des moyens nécessaires à une prévention de qualité, si tant est que l’on s’en serve.

Suite à cette loi va s’établir avec le temps, une jurisprudence d’une importance capitale quant à la prévention et la reconnaissance des risques professionnels avec comme aboutissement le fait que l’accident du travail est obligatoirement un échec de l’entreprise et la sécurité une obligation de résultat. La prévention ne doit pas faire uniquement l’objet de moyens mis en œuvre, mais d’un résultat qui est obligatoire !

Cette notion est, sans conteste, une avancée majeure et même tellement majeure que la Cour de Cassation, comme effrayée de sa propre audace, la remplacera assez vite par une obligation de sécurité renforcée. Il faut quand même que les salariés puissent se blesser sans que ce soit forcément la faute du patron, sinon, ils vont s’effrayer !

Et pire que tout : cette obligation de sécurité résultat permettait même au CHSCT de se pourvoir en justice, en tant que personne morale, dans le but de contester une organisation du travail qu’il jugerait pathogène !

Les salariés auraient donc le pouvoir d’empêcher un patron d’organiser le travail à sa convenance sous prétexte que leur santé en pâtirait ? Impensable !

C’est là, après avoir pu savourer quelques années, l’aboutissement de 200 années de lutte environ, qu’il nous faut appréhender les tenants et les aboutissants de la loi Macron II et justement la suppression des CHSCT…

En effet, comment maintenir un tel niveau de prévention des risques pour les travailleurs et un tel niveau de responsabilité pour les employeurs, avec une représentation du personnel réduite à un niveau dérisoire et des outils qui ne représentent plus une contrainte efficace pour le patronat ?

Forcément, le niveau de prévention, donc de sécurité va baisser, et la couverture par la jurisprudence ne pourra que suivre. Et sans exagérer, nous verrons rapidement, de nouveaux accidents du travail graves ou mortels (qui n’avaient de toute façon pas disparus, loin de là) revenir en force sur nos lieux de travail.

N’oublions pas tout de même que déjà actuellement, les lois et les définitions jurisprudentielles sont loin d’être très favorables aux salariés et il peut être très difficile de faire reconnaître un accident du travail et encore plus une maladie professionnelle, surtout si elle n’est pas prévue dans les tableaux établis par la sécurité sociale.

La route est semée d’embûches (ne citons que les délais par exemple) et beaucoup abandonnent en court de route, vu le nombre d’étapes et de courriers de contestation qui peuvent s’étendre sur des années avant de finir par le TASS (tribunal des affaires de la sécurité sociale).

Mais cela reste tout de même trop favorable au salarié pour le MEDEF, qui ne souhaite rendre de compte à personne sur ces décisions. Tout de même, on est maître chez soi oui ou m… ? Et dans son usine à soi, on peut bien tuer, estropier ou rendre malade quelques salariés, sans que l’inspection du travail ou le juge ne vienne nous le reprocher…

C’est bien notre sang et notre santé qui détermine l’argent qui sort de la poche des rentiers pour investir dans les emplois… rien n’a changé depuis le 18ème siècle, ou plutôt, Macron nous y renvoie mais pour la bonne cause, la croissance…

Il en est de même pour des notions telles que le lieu de travail et les prérogatives de la médecine du travail à ce sujet. La loi El KHOMRY a modifié les procédures visant à contester l’avis médical du médecin du travail, mais également le « périmètre » de décision du médecin.

D’abord, le salarié qui souhaite contester l’avis médical ne peut plus saisir l’inspection du travail qui faisait appel au « MIRTMO », le médecin inspecteur régional, mais doit maintenant saisir les prud’hommes. Comment les conseillers prudhommaux peuvent-ils être compétents médicalement ? Mais également, le médecin du travail ne peut plus donner son avis médical sur le lieu de travail.

Cette modification qui peut sembler bénigne, est en fait une demande de longue date du patronat (via le MEDEF vraisemblablement). En effet, dans les années 1870, de haute lutte juridique notamment, le lieu de travail apparaît sur le contrat de travail et constitue un « élément substantiel du contrat de travail ».

Toute modification du lieu de travail était contestable, et facilement gagnable, devant les prud’hommes qui sanctionnaient régulièrement cette « modification substantielle du contrat de travail ».

Devant ce crime de lèse-majesté, il a été introduit une clause de mobilité dans tous les contrats mais la loi EL KHOMRY passe encore un cap. Le médecin du travail ne peut plus, même pour des raisons médicales statuer sur le lieu de travail.

La limitation du trajet domicile travail devrait pourtant faire partie de la prévention des risques puisque l’accident de trajet est un accident du travail (ou un sous-accident du travail, mais assimilé).

L’argent dépensé en prévention des risques est énorme, comme celui en protection de l’environnement. Si l’on baisse les exigences en termes de rejets polluants, la croissance repart ! Certes, on a des maladies, asthme, cancers, etc. Mais on a de la croissance !

Pareil avec les accidents du travail, on a des morts, des handicapés, des malades (asthme et cancers également), mais on a de la CROISSANCE ! Il semble en effet, que la croissance reparte aux États-Unis suite aux mesures prises par Trump, qui ne visent qu’à alléger les contraintes environnementales pour les entreprises.

Notre cher président Macron ne peut avoir une telle démarche en France et pour 2 raisons :

1. Tout d’abord, l’Europe est le secteur géographique le plus protégé du monde au niveau environnement. Et pourtant, c’est loin d’être la panacée notamment avec le jeu des lobbys au niveau européen, donc imaginez ailleurs…
2. Après la grand-messe de Paris pour l’environnement, où Macron s’est présenté comme le Messie de l’écologie, ça ne ferait pas propre de déglinguer les lois de protection…

Le frein à l’investissement, le frein à la fameuse « confiance dans le marché », n’est que proportionnel au risque de devoir, pour le patronat, répondre de ses actes devant un tribunal, pour avoir sacrifié la nature ou des êtres humains. Ce n’est pas si complexe finalement l’économie…

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
30 milliards d’économie : plan choc pour la fonction publique

L'offensive néo-libérale se poursuit. Après la loi travail XXL et alors que la bataille du rail se poursuit toujours, le gouvernement Macron commence à annoncer ses projets pour la fonction publique. Au programme : 30 milliards d'économie et 120 000 fonctionnaires en moins d'ici à 2022.

Le chiffre exact n’est pas encore confirmé par Matignon mais les 30 milliards d’euros d’économie annoncés par le comité d’expert Cap 2022 (Comité d’action publique 2022) est dans la droite ligne de toute la politique anti-sociale d’Emmanuel Macron. Annoncé depuis janvier dernier, le plan choc visant la dépense publique devrait faire baisser de 30 milliards d’euros les dépenses de l’État d’ici à 2022 et heurter de plein fouet la fonction publique : santé, éducation et audiovisuel public entre autres.

Même si le rapport du comité d’experts Cap 2022 sur lequel le gouvernement va fonder sa politique n’a pas encore été rendu public, on sait déjà que les milliards économisés ne prennent pas en compte les dépenses sur les retraites et l’assurance-chômage. L’attaque déjà lourde n’inclue donc pas le chantier des retraites que le gouvernement ne se cache pas de vouloir ré-ouvrir pour parachever la mise au pas néo-libérale du modèle social français. Elle ne prend pas non plus en compte la récente réforme de l’assurance-chômage qui implique un contrôle policier des chômeurs et un système de radiation ultra-répressif en cas de refus d’une « offre d’emploi raisonnable ».

Un groupe de travail « Action publique 2022 » vient d’ores et déjà d’être constitué à l’Assemblée nationale pour plancher sur cette réforme en profondeur de l’action publique de l’État. Parmi les pistes lancées depuis quelques mois, on voit se confirmer la tendance à la réduction drastique des coûts avec la réforme de l’audiovisuel public et le recours massif aux contractuels dans la fonction publique. L’objectif de 120 000 fonctionnaires en moins d’ici la fin du quinquennat de Macron, jalon essentiel dans la destruction sociale voulue par LREM, est aujourd’hui clairement affiché et va se confirmer dans le cours du mois lorsque le gouvernement annoncera les mesures qu’il compte adopter sur ce volet de sa politique néo-libérale.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
« Nous n’avons pas l’intention de devenir des bons capitalistes », entretien avec Olivier Leberquier

Nous nous sommes entretenus avec Olivier Leberquier, le directeur général délégué de la coopérative Scop-Ti. Cette coopérative est née après 1336 jours de combat contre le géant Unilever. Elle constitue aujourd’hui un exemple pour les syndicalistes et travailleurs qui reprennent leurs entreprises en France, et noue des échanges avec des coopératives et sociétés autogérées à l’échelle de la planète.


LVSL: Pourriez-vous vous présenter, revenir sur votre parcours professionnel, vos engagements militants avant de devenir directeur général délégué de votre entreprise ?

Je suis l’ancien délégué syndical CGT de Fralib, toujours militant syndical et maintenant devenu directeur général délégué de Scop-Ti. Je suis sorti de l’école à 17 ans, aujourd’hui j’en ai bientôt 55. A l’époque on faisait encore le service militaire, j’ai eu trois ans d’activité mais à l’époque c’était compliqué d’être embauché tant qu’on n’avait pas fait son service, il fallait être dégagé de ses engagements militaires. J’ai fait pas mal de boulots notamment chez Fralib dans l’usine qui était au Havre et j’ai fait mon service militaire pour ensuite refaire des petites missions, et là j’ai découvert que des postes en CDI étaient ouverts en tant que technicien de maintenant chez Fralib au Havre.

J’ai donc postulé et été recruté en 1985, puis j’ai fait toute ma carrière chez Fralib. Je suis fils de militants syndicaux et politiques : mes parents sont tous les deux au Parti Communiste. Mon père a eu des mandats y compris dans la municipalité où j’ai grandi. Je suis issu d’une famille nombreuse, dans une maison très ouverte avec beaucoup de passages de militants. Quand j’étais adolescent, mon père m’avait dit de penser à me syndiquer quand je rentrerai sur le marché du travail. Il avait dit « tu verras, tu choisiras », c’est ce que j’ai fait.

Chez Fralib, je me suis syndiqué à la CGT, j’avais 22 ans, plein de passions, notamment une que j’ai dû mettre de côté depuis 2010 à cause du conflit, c’est le football. J’ai été joueur, entraîneur et j’ai fait ça toute ma vie à un niveau amateur. Connaissant le temps que prend un engagement militant, au tout début quand je me syndique, je n’ai pas l’intention d’être militant. C’est pour les valeurs que j’adhère mais à part quand il y avait des actions et que je suivais, je n’étais pas représentant car j’étais trop pris par le sport.

« À l’instant où j’ai obtenu mes premiers mandats syndicaux, après des élections où j’ai décidé de prendre des mandats en 1990-91, ma carrière s’est arrêtée en matière d’évolution professionnelle. »

Ensuite, j’ai commencé ma carrière professionnelle. Jusqu’à 28 ans, je suivais mais je n’avais pas vraiment d’activité. Tant que je suis resté dans ce cadre, mon évolution chez Fralib était normale, je suis passé d’opérateur à opérateur-mécanicien puis technicien. A l’instant où j’ai obtenu mes premiers mandats syndicaux, après des élections où j’ai décidé de prendre des mandats en 1990-91, ma carrière s’est arrêtée en matière d’évolution professionnelle. Il a fallu que j’attende une décision de justice en cassation en 2009 à la suite d’une procédure qui a duré plus de 6 ans, pour faire reconnaître devant la justice une discrimination syndicale dont je faisais objet. Unilever a fermé l’usine du Havre en 1998, un combat a été mené avec des relais médiatiques.

J’étais délégué syndical central puisqu’à l’époque Fralib c’était trois sites de production et un siège social à la Garenne-Colombes avec 400 personnes, le site de Marseille qui a bougé à Gémenos, un site à Poitiers et le site du Havre. En 1998, quand il y a ce projet de fermeture, on n’a pas gain de cause. Le projet était de fermer l’usine du Havre, mais comme une usine européenne de thé parfumé ouvrait à Gémenos, ils proposaient à 158 salariés du Havre un poste à Gémenos. On avait soit un poste identique soit un poste supérieur donc juridiquement, il n’était pas possible de s’opposer.

J’avais 35 ans, mon épouse travaillait à temps partiel, j’étais marqué au rouge de partout et me trouvais dans une situation où je risquais de rester très longtemps au chômage si je ne suivais pas à Marseille. Le nom de mes parents était marqué et mon nom s’était trouvé dans la presse à cause de l’action militante menée. La seule solution pour continuer à nourrir la famille était de descendre à Marseille. Je suis devenu délégué syndical du site. Pour compléter, j’ai eu des responsabilités au niveau de ma fédération dans l’agroalimentaire, à partir de 2000 j’ai été élu à la commission exécutive fédérale.

Fête de l’Humanité 2012, photo PATRICK GHERDOUSSI

LVSL: Vous parlez de l’adoption sur votre site d’un « changement de système social et de politique également perceptible dans la gestion de la production et de la qualité des biens proposés ». Vous mettez en avant des valeurs, une manière de produire et aussi le fait de rendre aux employés le pouvoir au sein de l’entreprise. Comment cela se traduit-il dans les faits ?

Il faut d’abord dire que ce n’est pas simple. C’est ce qu’on s’attache tous les jours à mettre en place. On était 182 salariés à l’annonce de la fermeture, au bout de 3 ans et demi on est resté 76 à lutter jusqu’au bout, il faut quand même une sacrée conscience de classe pour demeurer ainsi jusqu’au bout. Sur les 76, tout le monde avait la possibilité de rentrer dans le plan de la coopérative et 58 ont franchi le pas. Sur les 58, 46 avaient la volonté d’y être salarié un jour. On en a déjà salarié 43 et 3 autres sont retraités. Il y en a encore 3 à faire rentrer. L’ensemble des salariés de Scop-Ti sont devenus coopérateurs.

Pour autant, tous n’ont pas élevé leur conscience au même niveau, on est un collectif de salariés et quelques personnes viennent travailler à Scop-Ti comme s’ils venaient travailler pour Fralib. Notre premier organigramme est un cercle et non une pyramide comme cela est imposé partout. Le tour du cercle c’est l’assemblée des coopérateurs, qui est souveraine. Toutes les grandes décisions, politiques et stratégiques sont prises au niveau de l’assemblée des coopérateurs. Ensuite, une entreprise comme la nôtre vit tous les jours.

On a élu au conseil d’administration une direction de l’entreprise de 11 membres, ce qui demeure beaucoup. Pour être réactif au jour le jour, on a décidé de donner la mission à trois personnes de constituer un comité de pilotage pour prendre ensemble ou séparément des décisions utiles pour la Scop.

On priorise le dialogue avec les coopérateurs mais parfois ça n’est pas simple. Si on n’a pas eu le temps d’en parler, on en réfère aussitôt au conseil d’administration et à l’assemblée générale pour valider après coup les décisions prises. Pour l’instant, aucune décision n’a été invalidée après coup. Si jamais cela devait arriver, il s’agira de trouver une solution car les coopérateurs sont souverains. On n’a pas obtenu la marque Eléphant comme on le revendiquait, ce qui nous aurait fait tout de suite 450 tonnes d’activité pour démarrer.

Ainsi on aurait eu directement de l’activité. Notre entreprise produisait au plus fort 6 000 tonnes. On a donc dû créer notre propre marque, 1336; aujourd’hui, même si on est satisfait par la pénétration du marché de nos produits, ce n’est pas suffisant. Nous avons vendu 10 tonnes la première année, 25 la suivante et 35 l’année passée. On est très loin des 6 000 tonnes mais notre projet est de 500 tonnes à l’horizon 2019.

« Pour nous, la Scop idéale c’est que tout se passe sans qu’on vienne dire à qui que ce soit ce qu’il doit faire. »

Par la suite, on a proposé nos services à la grande distribution et à des marques qui n’ont pas de site industriel. On a signé des contrats avec Intermarché, Leclerc et Carrefour mais pour pouvoir travailler avec la grande distribution, il faut obtenir des certifications, notamment IFS. On a été certifié. Tous les ans on a des audits et on a été renouvelé chaque année donc il n’y a pas de problème à ce propos. En revanche administrativement, dans les documents demandés, il fallait absolument fournir un organigramme en pyramide avec des responsables. Cela nous posait un problème éthique.

Si on ne le faisait pas, on n’avait pas la certification. Je caricature à peine. On a répondu leur attente en faisant cette pyramide mais en mettant en haut de celle-ci l’assemblée des coopérateurs – ce qui répondait aux attentes. Dans les compétences qui me sont dévolues, j’ai les parties marketing, commerciale et gestion du personnel. Pour nous, la Scop idéale c’est que tout se passe sans qu’on vienne dire à qui que ce soit ce qu’il doit faire, le fait de donner des consignes. Chacun vient en sachant ce qu’il doit faire et c’est ainsi qu’on arrive à fonctionner dans pas mal de services, même si certains et certaines d’entre nous – on ne passe pas de 30 ans de travail dans une multinationale avec un système pyramidal où on nous impose ce qu’on doit faire à l’autonomie- ont besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Ici, il n’y a pas de hiérarchie.

« Nous n’avons pas l’intention de devenir des bons capitalistes », entretien avec Olivier Leberquier

Manifestation à Paris en 2012

LVSL: On a souvent l’image de coopératives qui ne vont pas être rentables, moins efficaces que des entreprises organisées suivant une forme classique, capitaliste. Comment prenez-vous en charge vos impératifs éthiques pour quand même parvenir à perdurer ?

Effectivement, on n’a pas une gestion capitaliste de l’entreprise et c’est pour ça qu’on n’est pas encore sortis d’affaire. On espère cette année trouver le point d’équilibre de l’entreprise, parce qu’il fallait tout reconstruire: si on avait eu la marque Eléphant ça aurait été beaucoup plus simple, les bénéfices venaient immédiatement. J’espère qu’un jour on se posera la question de la répartition des bénéfices. Le capital versé par les coopérateurs n’est pas rémunéré, il n’y aura ni rentier ni actionnaire chez nous. 50% en répartition participation aux bénéfices, 35% en investissement et 15% en réserve pour la société.

On n’a pas une gestion capitaliste car quand on est sorti du conflit en 2014, il y avait des choses administratives à régler et en 2014 dans notre région, un certain nombre d’institutions sont passées à droite, ce qui a créé des difficultés. L’ancienne majorité tant à la métropole qu’à la région soutenait notre projet. Le bâtiment et les terrains avaient été rachetés par la métropole pendant la lutte. Elle devait nous les rétrocéder. Lors de la sortie du conflit avec Unilever en 2014, on espérait reprendre vite l’activité mais elle n’a pu reprendre qu’en 2015 avec une vente des produits au mois de septembre.

Si on avait eu une gestion capitaliste, la sagesse capitaliste aurait été de dire qu’on démarre et qu’on ne fait rentrer des salariés que lorsqu’il y a une activité lucrative. Du boulot pour remettre en état il y en avait. Collectivement, on a décidé qu’il n’était pas question de laisser un copain ou une copine sur le bord de la route. Des projets de reclassement ont été posés et on les a fait rentrer, notamment les plus jeunes en mai 2015 car ils avaient moins de droits et qu’on voulait les faire rentrer avant qu’ils ne les perdent. Aucune activité lucrative n’était en place dans la Scop. Aucune entreprise capitaliste ne l’aurait fait de cette manière car ils auraient attendu que de l’argent rentre.

« On nous dit qu’on serait des mauvais capitalistes mais ça tombe bien car nous n’avons pas l’intention de devenir des bons capitalistes. On le prend comme un compliment! »

Le souci c’est que quand on discute avec des instances, on nous dit qu’on serait des mauvais capitalistes, mais ça tombe bien car nous n’avons pas l’intention de devenir des bons capitalistes. On le prend comme un compliment! Le fait de mettre des hommes et des femmes en avant fait qu’aujourd’hui, économiquement c’est dur, mais si c’était à refaire, nous prendrions les mêmes décisions. Il n’est pas question qu’un combat collectif, mené et gagné ensemble vienne créer des divisions.

On continue à avancer ainsi avec les difficultés que cela implique. Pour l’avenir je suis assez optimiste. Si on avait pas cru en nous, on ne serait plus là, on a toujours trouvé des solutions. L’évolution de la Scop est positive. On a cependant une incertitude car les banques ne suivent pas. Est-ce qu’on ne coincera pas avec la trésorerie qui ne pourrait plus suivre notre montée en puissance ? On a quadruplé le chiffre d’affaires entre 2015 et 2016, on l’a augmenté de 63% en 2017, on l’augmentera de toute façon en 2018 car de nouveaux marchés sont arrivés. La seule incertitude concerne donc la trésorerie car l’arrivée de nouveaux marchés est source de besoins de trésorerie et il faut gérer ces démarrages de nouveaux circuits. Les banques ne nous aident pas, c’est pour cela que nous avons lancé la campagne de socio-financement, en juillet 2017.

Pour revenir à la question initiale, je pense que les coopératives ne sont pas moins rentables. Si on refait l’interview dans deux ou trois ans, quand nous aurons passé ces étapes, des bénéfices vont se faire et on pourra faire beaucoup plus au niveau de l’entreprise que ce qu’on faisait avec Fralib car nous, la grosse différence, c’est qu’on n’aura pas d’actionnaires à gaver et donc l’ensemble des résultats vont demeurer dans l’entreprise. Ça sera une réussite et j’ai hâte de discuter de la répartition avec les membres du collectif.

Certains ou certaines voudront peut-être faire bouger les choses et on aura des débats intéressants. On portera aussi le résultat de l’entreprise pour alléger les charges de travail des coopérateurs, créer de nouveaux emplois et dégager du temps de travail. On a développé avec la lutte des Fralib tout un pan culturel avec des films, notre groupe de musique, notre troupe de théâtre qui tourne. Il faut que cela prenne sa place dans la coopérative. Selon nous, l’usine ce n’est pas uniquement l’endroit où on vient travailler et chercher un salaire. Ça doit aussi être un lieu d’émancipation et la culture a toute sa place dans l’usine.

LVSL: Le sociologue Maxime Quijoux a beaucoup travaillé sur les reprises d’entreprises qui se constituent en coopératives en Argentine. Elles ont eu lieu au début des années 2000 donc il dispose d’un certain recul pour ses travaux. Il évoque une « routinisation des pratiques ». Les personnes les moins politisées se sont prises au jeu de la coopérative mais l’attention portée aux assemblées diminue, on a une lassitude, un manque de temps pour ces pratiques. Avez-vous constaté ça ?

En janvier 2014, quand on occupait l’usine, on avait organisé avec l’association Provence-Amérique Latine de Marseille une rencontre, de même que les premières rencontres internationales des usines autogérées. On avait vu des Brésiliens, des Italiens, une douzaine de nationalités étaient représentées. On a pu échanger à propos de la vague des hôtels récupérés en Argentine notamment. Concernant le risque de routinisation, c’est un souci que nous avons en permanence. Parfois on me demande si ça a été compliqué de passer de délégué syndical à directeur général.

Je réponds toujours que non car la Scop continue à se gérer de la même manière que le conflit s’est passé ou de la même manière qu’on concevait les relations syndicales avant. Le problème qu’on a eu, c’est que quand on occupait l’usine on a été parfois 24h/24 ici et ensemble. On mangeait ensemble, on gardait l’usine ensemble. On faisait parfois deux ou trois assemblées générales dans la même semaine. L’échange était permanent.

On essaye maintenant de le faire de la même manière sauf que l’activité a repris et qu’il faut travailler. La cohabitation du débat collectif et de l’activité est complexe. Les échanges peuvent parfois être tendus : on a mis 9 mois à déterminer la politique salariale de la Scop. Certains coopérateurs ne vont pas ou plus aux réunions, n’osent pas prendre la parole car ils ont senti que ce qu’ils disaient n’était pas retenu. Je réussis à m’exprimer devant des personnes et ne vis pas la contradiction comme un échec mais cela n’est pas le cas de tout le monde, surtout que cela peut être vécu comme une humiliation.

Il faut veiller à cela pour que le débat collectif perdure. Plus de 40 personnes sur 58 viennent à chaque assemblée. Pour le moment, on ne voit pas de déclin de participation mais je comprends ce constat car nous sommes encore une jeune coopérative. Il faut faire en sorte de trouver des outils et de ne pas se contenter de l’assemblée des coopérateurs pour que vive le débat. Tout le monde n’est pas égal concernant les prises de parole. Il faut trouver des espaces et moyens de communications sans que cela passe par l’assemblée. Cela peut notamment se passer via des mails sur internet ou des sms. On communique pour que tout le monde soit à tout moment au même niveau d’information, et aussi dans des espaces informels comme à côté de la machine à café.

« Nous n’avons pas l’intention de devenir des bons capitalistes », entretien avec Olivier Leberquier

Réunion du Comité Européen

LVSL: Avez-vous des liens avec d’autres coopératives ? Avez-vous été approché par des entreprises ou des syndicalistes qui voulaient transformer des entreprises en coopératives ?

L’exemple le plus emblématique est celui de la Fabrique du Sud à Carcassonne. Ils disent que s’il n’y avait pas eu les Fralib, ils n’auraient pas mené leur lutte alors qu’ils ont subi la même chose que nous un an et demi après. En juillet 2012, ils se sont rapprochés de nous et sont sortis du conflit un an avant nous. Ils ont donc mis le projet de coopérative que nous portions en pratique, un an avant nous ! Ils sont moins nombreux et font de la glace artisanale. L’exemple qu’on a pu donner leur a servi. On a toujours des contacts avec eux, on essaye de se coordonner. A l’internationale, on a des contacts avec les usines autogérées. En France, comme à l’étranger, on est en lien avec des structures, pas nécessairement coopératives, mais qui pratiquent l’autogestion.

PAR lvsl.fr

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Ils y travaillent

 

Vous avez dit complémentarité des modes de transport ?
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Rédigé par Canaille Lerouge

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Les cheminots en grève envahissent le siège de la SNCF

Action coup de poing ce midi à Saint Denis : les cheminots de diverses gares parisiennes ont envahi le siège de la SNCF, en interpellant leurs dirigeants pour leur demander des comptes.

« Cheminots en colère, on va pas se laisser faire ! » Le ton est donné par les grévistes à leur entrée dans le campus SNCF, place des étoiles à Saint-Denis. Ce midi, plus de 200 cheminots en grève sont allés demander des comptes à leur direction au siège de l’entreprise. A l’appel de l’intergares et malgré le fait que ce mardi ne soit pas un jour de grève appelé par l’intersyndicale, de nombreuses gares se sont mises en grève, en ce jour de vote de la réforme ferroviaire au Sénat.

Dès 5h30, des piquets de grève se sont montés dans divers établissements de Gare du Nord pour visibiliser la lutte des cheminots et entrer en discussion avec les collègues non-grévistes.

Le but, pour l’intergares, est de dépasser le calendrier de deux jours sur cinq défendu par l’intersyndicale. A l’assemblée de Paris-Nord, un gréviste nous confie : « Le 2 jours/5 jusqu’en juin, c’est la défaite. La boîte réorganise la production en fonction du calendrier et réussi à remplacer beaucoup de grévistes. Aujourd’hui, changer de calendrier c’est se donner les moyens pour que la grève arrête vraiment la production et qu’elle ait un impact. »

Ironie du calendrier, le jour du vote de la réforme au Sénat, l’intersyndicale n’appelle même pas à la grève. Pour de nombreux cheminots c’est inacceptable : « Pour moi, c’est inconcevable de ne pas être en grève aujourd’hui, explique Kevyn, mécano à Paris-Nord. Le jour où les sénateurs vont mettre la SNCF dans un cercueil, on ne peut pas rester au boulot ! »

C’est pour cela que les cheminots sont allés expliquer à Guillaume Pepy et son état-major qu’ils n’arrêteraient pas la grève tant que le projet de loi serait toujours en place. L’envahissement du siège donne d’ailleurs le vertige aux aiguilleurs, mécanos et autres ouvriers du terrain, tellement les locaux sont spacieux et agréables. « Et après on nous dit qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses » peste un d’entre eux. Ils vont même le rappeler les cadres : « Sans nous vous n’êtes rien » lancent-ils aux dirigeants qui les regardent d’un air méprisant.

« Pour nous, en tant que cheminots, il était inconcevable qu’on vende des tickets et qu’on tire des trains, témoigne Anasse, délégué Sud Rail, sur place. Nous on est là où on doit être, on reprend notre outil de travail. L’entreprise, elle appartient aux cheminots ! »

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Déterminés, les cheminots se mobilisent alors même que la réforme est votée au Sénat

En ce jour de vote du pacte ferroviaire au Sénat, des piquets de grévistes cheminots ont été tenus un peu partout en France. A Gare du Nord, ils étaient plus d'une trentaine. Venus de plusieurs sites du secteur, ils se sont retrouvés à 6h du matin afin de se rendre visibles auprès des usagers, discuter, et pour envoyer un message à ce gouvernement qui fait pour l'instant la sourde oreille à leurs revendications : Ils sont toujours déterminés !

C’est sous une pluie battante qu’une trentaine de cheminots se sont retrouvés à 6h ce matin pour tenir le piquet boulevard de la Chapelle, au dessus de Gare du Nord. Déterminés à défendre un service public de qualité et sûr pour toutes et tous, ils ont tenu à se rendre visibles alors que ce jour se vote au Sénat la contre-réforme de la SNCF.

Plusieurs sites du secteur étaient présents, Gare du Nord bien sûr, mais aussi le Bourget et le Landy, résultat concret de la politique de l’inter-gares permettant de fédérer et coordonner les actions entre plusieurs sites d’Ile-de-France. C’est d’ailleurs en inter-gares qu’à été voté le principe de bouger le calendrier de la « perlée ». En effet, lundi et mardi ne faisant pas partie du calendrier, ce sont les cheminots de l’inter-gare eux-même qui ont décidé de le déborder, et d’être en grève ces deux jours, en plus du calendrier de la perlée. En région de paris nord ils sont à titre d’exemple 50% de mécanos grévistes sur le dépôt de persan et 25% de mécanos grévistes sur le dépôt paris nord banlieue. Ce débordement va à la fois dans la logique de durcissement de la grève, demandée largement par la base qui à bien compris que le calendrier de la perlée ne suffira pas à faire plier Macron, et aussi dans la volonté de montrer au gouvernement que le vote au Sénat n’a aucune conséquence pour eux, et qu’ils continueront à se battre jusqu’au retrait, comme écrit sur leurs banderoles et scandé en manifestations.

Après 1h de piquet, les cheminots se sont dirigés sur les différents postes de Gare du Nord afin de discuter avec les collègues non-grévistes ce jour-là. Un travail de fond, quotidien, qui fait partie des tâches militantes de la grève, et dont le but est de discuter, motiver, être au courant des difficultés des uns et des autres afin de pouvoir y pallier. Les retours lors de ces échanges ont été très positifs, la plupart des collègues étant d’accord avec la nécessité de changer le calendrier afin d’impacter au maximum la production selon les spécifications de chaque site.

Ils étaient aussi une trentaine au Technicentre Atlantique SNCF à Châtillon, dans une ambiance combative et sous le regard de la direction et de la police venus pour intimider les grévistes.

Comme on peut le voir sur les photos, les grévistes ont bloqué l’entrée du technicentre, empêchant ainsi la production. Leur piquet s’est suivi d’une Assemblée générale suivie à plus de 80 grévistes.

Hier lundi 4 juin, c’est à Mantes la jolie que se tenait un "piquet surprise" à 4h du matin, au poste d’aiguillage PRS et au dépôt de conducteurs. En effet, malgré une absence de décision formelle en AG, la majorité des grévistes de Mantes a décidé après concertation de suivre la proposition de la rencontre inter-gares de déplacer les jours de grève du calendrier prévus les 2 et 3, au 4 et 5 juin. Il s’agit principalement des grévistes de la conduite, du poste d’aiguillage et du commercial. En tout, 30 agents ont tenu le piquet jusqu’à l’AG. Par la suite les agents du PRS n’ayant pas l’utilité d’un piquet au-delà de 5h30 se sont positionnés au poste 2, sorte d’entrée des artistes du pool fac et des non grévistes qui n’assument pas. Le piquet s’est tenu sous la surveillance de 4 cadres de 7h30 à 10h30. Cette journée a permis d’avoir de longues discussions avec les collègues, de convaincre des équipes non soumises à D2I de se mettre en grève immédiatement.

Ce mardi après-midi à 14h, les cheminots de Paris-Nord, de Châtillon et d’autres gares et établissements de la région parisienne rejoindront le rassemblement devant le Sénat appelé par Sud Rail.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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PSA Mulhouse : le mono-flux c’est 500 intérimaires à la porte

Ça y est nous sommes passés en mono-flux, c'est-à-dire que tous les véhicules passeront sur une seule ligne de montage. Les dirigeant du groupe PSA ont réussi à imposer des sites de production flexibles pour faire plusieurs silhouettes et permettre la production de plusieurs voitures différentes. Mais surtout, pour imposer un rythme de travail infernal.

Le passage en mono-flux, met non seulement à la porte plus de 500 précaires mais aggrave les horaires et les conditions de travail déjà difficiles de l’ensemble des salariés de PSA Mulhouse

Cela fait déjà un moment que la flexibilité des horaires est devenue la norme (horaires à rallonge, etc) mais à cela s’ajoute tout un processus de suppressions de postes de travail dans le cadre des « nouvelles répartitions de travail ». A chaque fois, des postes disparaissent pour faire des gains de productivité à l’usine au détriment de la santé des travailleurs, à tel point que tous les postes sont intenables, avec des rythmes de temps de passage d’un véhicule à moins d’une minute. Autant dire qu’il faut être des athlètes de haut niveau pour tenir des journées entières. Tout cela se conjugue à des arrêts du dit « système 1 » régulier puisque, non seulement les postes de travail ne passent pas mais, les installations et l’entretien n’arrivent plus à donner le change. Rien à voir avec les articles de journaux de l’Alsace qui font une apologie terrible de l’usine la plus performante, qui laissent en définitive sur le carreau 500 intérimaires et épuisent à l’extrême ceux qui restent pour faire un travail digne du bagne.

La précarité comme mode de fonctionnement, pour faire des profits à court terme

La précarité, c’est la règle pour venir travailler chez PSA. Avec pas moins de 1800 précaires sur un effectif de 5000 salariés. Pour la seule usine du montage, ce sont plus de 800 intérimaires, qui pour la plupart, pour gagner un salaire pour vivre, doivent faire 4 samedis pour atteindre 1500 euros. Ceux de nuit doivent travailler tous les dimanches jusqu’aux vacances. Autant dire qu’il n’y a plus de vie, sans parler des rallongements d’horaires toutes les nuit d’une heure.

Le mono-flux c’est le retour au Moyen-Age

Depuis fin mai c’est le mono-flux, la production sur une seule ligne. Le summum en termes de conditions de travail. Faire plusieurs silhouettes, et surtout exploiter encore d’avantage, avec un niveau d’effectifs précaires énorme. Travailler 7 jours sur 7, ceux qui ne peuvent pas tenir les cadences sont virés. Avec la fin du système 2 C4/SC4, ce sont 500 précaires qui ne demandaient qu’à avoir un travail qui ont été mis à la porte, alors que partout il manque des bras pour faire le boulot. Mais les conditions de travail sont tellement pénibles que ceux à qui on demande de rester le refusent. C’est donc un turn-over énorme de précaires : le bagne c’est pas pour les êtres humains.

Une situation intenable dans le temps

Mais la vraie question que nous devons nous poser, c’est comment être des acteurs de la remise en cause d’un système qui broie les travailleurs, et comment dépasser le terrain de la seule dénonciation partout où nous intervenons. Comment poser la question de changer les rapports de forces et d’impliquer tous les précaires dans le processus d’organisation des travailleurs. Avoir un CDI, c’est ce qui doit certes nous guider, mais il s’agit aussi d’être une force de propositions politiques suffisante pour donner la volonté de se battre en interne, comme sur le terrain politique et idéologique. Montrer que le fruit de notre travail dans l’industrie peut être celui de l’émancipation de l’ensemble de la classe. L’outil de travail qui nous est dérobé doit être réapproprié pour l’ensemble de la classe. Il s’agit d’en revenir à ces fondamentaux, pour la classe ouvrière, qui elle seule peut devenir le sujet révolutionnaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que la répression est aussi forte contre les ouvriers, les exploités et les opprimés. La classe ouvrière est le seul sujet à même de faire vivre une société sans les patrons alors que les patrons, eux, ne pourront jamais se passer de nous. Voilà notre force.

PAR REVOLUTION PERMANENTE

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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