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Publié par FSC
Syndicat CGT Unilever HPCI France
Publié par FSC
Non ce n’est pas un poisson d’avril ! Dans le climat politique ambiant qui consiste à accuser les assurés sociaux, les chômeurs, les parents etc. d’abus qui mettraient notre système de protection sociale en danger, il est bon de regarder de près les chiffres fournis dans le rapport annuel de l’Assurance maladie sur les fraudes.
Le premier sujet de satisfaction est que cette question est maintenant traitée de manière adaptée avec des moyens conséquents mis à disposition avec 1 500 agents mobilisés. Le montant des fraudes détectées et stoppées est de 466 millions d’euros alors qu’il n’était que de 286 millions en 2019. Il faut noter tout d’abord que cette somme est faible par rapport aux 250 milliards de dépenses de l’assurance maladie. Par ailleurs la Cour des comptes estime les fraudes à l’assurance maladie à un peu plus de 4 milliards, soit la moitié de la fraude aux cotisations sociales due aux employeurs.
Regardons maintenant de plus près quels sont les responsables de ces fraudes. Les assurés représentent 19,5 % du total, les offreurs de soins 70 % et les établissements de santé 9,6 %. Autre élément important à noter, la plus forte hausse entre 2022 et 2023 est celle concernant les offreurs de soins. Au sein de ces derniers les pseudo-centres de santé ophtalmologiques et dentaires ont vu leur part augmenter de 1 000 % avec la fermeture de très nombreuses structures accompagnée d’actions en justice contre leurs dirigeants. Les audioprothésistes sont également dans le collimateur.
Ces chiffres permettent de balayer les arguments du gouvernement qui désignent toujours les assurés sociaux comme boucs émissaires alors que ce sont les offreurs de soins qui sont de très loin les principaux responsables. Si le gouvernement évite le débat sur cette question, c’est parce que les possibilités de fraudes sont directement liées à la politique d’ouverture au marché de pans de plus en plus importants de notre système de santé. En effet, après l’ouverture de la dépendance avec les EHPAD et de la biologie médicale à des investisseurs financiers, la même possibilité à été ouverte pour l’ophtalmologie et le dentaire avec une solvabilisation des patients par la Sécu avec le fameux 100 % d’E. Macron. Ces prédateurs qui sont animés d’un appétit sans limite pour les fonds publics se sont gavés pendant des années et heureusement que le ménage commence à être fait. Cependant, il faut insister sur le fait qu’il faut plutôt prévenir que guérir. La bonne solution est de supprimer l’ouverture au marché de pans entiers de notre système de santé. Nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter car différents rapports institutionnels pointent du doigt les dangers de ce qui est appelé la financiarisation du système de santé. Un autre argument important est que si les fraudes dans le système actuel n’étaient pas si faciles, il serait possible de diminuer le nombre de personnes affectées au contrôle qui a fortement augmenté, pour le réaffecter sur les centres d’accueil qui ferment en masse et qui laissent de nombreux assurés sociaux dans la détresse, sans plus aucune possibilité de contact physique en cas de problèmes qui ne peuvent être résolus par des services en ligne.
Docteur Christophe Prudhomme
Praticien hospitalier – SAMU 93
Source : Facebook
Publié par EL DIABLO
Le gouvernement envisagerait de rallonger les délais de carence en cas d’arrêt de travail. Une énième offensive contre les travailleurs sur fond de retour de l’austérité.
La Tribune a révélé ce dimanche que le gouvernement serait en train de plancher sur « une grande initiative » contre les accidents du travail, qui prendrait la forme d’une réunion « réunissant l’ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires » et qui devrait avoir lieu le 20 avril.
Un projet dont la perspective est on ne peut plus claire, au vu du triste palmarès de Macron en la matière. D’autant plus que La Tribune a dévoilé dans le même article un nouveau plan austéritaire du gouvernement, qui viserait à « réduire les dépenses liées aux indemnités journalières, qui représentent 16 milliards d’euros ». Le gouvernement chercherait pour ce faire à « baisser la prise en charge des arrêts de travail », et plus spécifiquement à s’attaquer aux jours de carence des arrêts maladie.
Pour rappel, les travailleurs contraints de poser un arrêt maladie sont pour l’instant rémunérés par l’Etat pendant la durée de leur arrêt, un revenu de compensation duquel sont retranchées plusieurs journées de revenu, qu’on appelle le délai de « carence ». Pour un salarié du privé, la carence est de trois jours et peut parfois être compensée par l’employeur, dans le secteur public - où elle a été mise en place par le gouvernement Macron en 2017 - elle est d’une journée et ne peut pas être compensée.
L’Etat travaillerait actuellement à un plan visant à allonger cette durée, afin que les travailleurs ne puissent toucher leur salaire qu’au bout du « 5e, [...] 6e, voire [...] 8e jour ». Une contre-réforme qui permettrait à l’Etat d’économiser « jusqu’à 1 milliard d’euros par an » sur le dos des travailleurs et de leur santé.
La Tribune rapporte par ailleurs un autre projet également étudié par le gouvernement, qui consisterait en « la mise en place de jours de carence dit “d’ordre public”, c’est-à-dire sanctuarisés, que personne n’aurait le droit de venir compenser », un projet poussé par le patronat, qui lui permettrait de se tailler une part dans les 1 milliards d’euros que le plan initial vise à prendre aux travailleurs.
Une attaque aux conséquences d’ores et déjà prévisibles : les salariés oseront encore moins arrêter de travailler même en cas de maladie, de peur de perdre plusieurs jours, voire toute une semaine de salaire. Ils se mettront en danger et mettront en danger leurs collègues en cas de maladie contagieuse. Une réalité évidemment tue par le gouvernement, qui base toute sa réforme sur une propagande anti-travailleurs diffusée main dans la main avec le patronat, à l’instar du président de la CPME Eric Chevée, qui parlait sur franceinfo d’ « un certain nombre d’arrêts de travail de confort » afin de justifier l’offensive.
Cette attaque s’inscrit en outre dans une offensive austéritaire généralisée contre les travailleurs. C’est dans ce sens que les « pistes » se multiplient ces dernières semaines dans la presse, évoquant notamment un déremboursement des affections de longue durée, ainsi que la suppression de l’AME, ou encore la désindexation du SMIC de l’inflation et la réduction de la durée des indémnisations pour les chômeurs.
L’offensive spécifique du gouvernement contre la santé est par ailleurs déjà bien entamée. Santé Publique France a par exemple coupé depuis février les fonds au suivi des cancers liés à l’amiante, tandis que la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 promulguée par le gouvernement et proposée dès septembre prévoyait déjà 3.5 milliards de coupes budgétaires dans le domaine de la santé et un durcissement de la chasse aux « faux arrêts maladie ».
Alors que le budget de l’armée est en hausse constante depuis plusieurs mois, sur fond de discours militaristes, le gouvernement multiplie les offensives austéritaires, qui visent à accroître ses économies sur la santé, sur l’éducation et sur les salaires des travailleurs. Une offensive contre laquelle il y a urgemment besoin d’un plan de bataille.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Par Bérénice Paul
SOURCE :
Un euro par boîte de médicament, 2 euros pour une consultation chez le médecin… À compter du 31 mars, le montant des participations forfaitaires et des franchises médicales va doubler. La mesure suscite la colère d’une grande partie des associations et des syndicats, qui dénoncent un hold-up de la Sécurité sociale.
À compter du 31 mars, le montant des franchises médicales et de la participation forfaitaire, non remboursables par les mutuelles, sera doublé. La mesure avait été annoncée par Emmanuel Macron le 16 janvier, lors d’une conférence de presse à l’Élysée. Instaurée en 2004, la participation forfaitaire désigne le reste à charge lors d’une consultation ou d’un acte réalisé par un médecin généraliste ou un spécialiste, tandis que les franchises médicales, mises en place en 2008, s’appliquent aux boîtes de médicaments prescrits, aux actes paramédicaux et aux transports sanitaires.Concrètement, les franchises vont passer de 50 centimes à un 1 euro sur les boîtes de médicaments et les actes paramédicaux, les participations forfaitaires à 2 euros pour les actes et consultations des médecins, les examens et les analyses de biologie médicales.
Pour les transports sanitaires, la franchise s’établira désormais à 4 euros. La mesure suscite l’ire d’une grande partie des syndicats et des associations. « Dès le départ, nous nous étions opposés à l’idée même d’instaurer une franchise médicale, explique Féreuze Aziza, chargée de mission assurance maladie au sein de France Assos Santé. Cela met à mal le principe qui préside à la création de la Sécurité sociale, où chacun est censé cotiser selon ses moyens. C’est un impôt déguisé ! On fait des économies sur le dos des malades ! »
La mesure, qui devrait générer environ 850 millions d’euros d’économie, a été intégrée dans la partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui concerne la « responsabilisation des acteurs ». Une précision qui n’a rien d’un hasard, selon Cathy Cau, secrétaire générale de l’Union confédérale des retraités de la CGT. « L’objectif est de responsabiliser le patient en introduisant une contrainte financière afin qu’il consomme « raisonnablement » les soins. Le malade est perçu comme un profiteur qu’il faut éduquer », fustige l’élue qui dénonce l’hypocrisie de la mesure.
« On choisit d’avoir un téléphone, pas d’être malade. »
Françoise Nay, coordinatrice du Tour de France pour la santé
« Les sommes récupérées grâce aux franchises sont bien en deçà des économies que l’assurance maladie pourrait réaliser si elle contrôlait davantage le prix des médicaments ! Au lieu de cela, les laboratoires continuent de s’engraisser sur le dos des malades ! C’est la logique du capital qui triomphe, au détriment de tout ce qu’avait mis en place le Conseil national de la Résistance. »
Face à la fronde, le ministère de la Santé a annoncé que le montant des franchises médicales resterait plafonné à 50 euros par an et par personne, afin de « protéger celles et ceux affectés par une pathologie lourde, et notamment les personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD) ». Une déclaration qui ne convainc pas Françoise Nay, coordinatrice du Tour de France pour la santé. « Pour des patients ayant des maladies chroniques, le plafond risque d’être atteint beaucoup plus rapidement, alors que d’autres l’atteindront alors que ce n’était pas le cas avant. »
Ces considérations financières ne semblent pas inquiéter le gouvernement. Lors de sa conférence de presse du 17 janvier 2024, Emmanuel Macron avait déclaré : « Quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour des forfaits téléphoniques, se dire qu’on va passer de 50 centimes à 1 euro sur une boîte de médicament, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible. » « On choisit d’avoir un téléphone, pas d’être malade », rappelle Françoise Nay, qui considère que le doublement des franchises pourrait constituer un facteur de limitation dans l’accès aux soins.
« Actuellement, le reste à charge est de 440 euros en moyenne par personne, contre 772 euros pour les patients atteints d’ALD. Ces sommes n’incluent pas les dépenses quotidiennes telles que les frais kilométriques et les dépassements d’honoraires. Certaines personnes, notamment celles en situation précaire, risquent de regarder à deux fois avant d’aller se faire soigner ! »
De leur côté, les Mutuelles de France dénoncent un « hold-up de la Sécurité sociale ». « Depuis le PLFSS de 2020, le gouvernement a décidé de ne pas compenser les exonérations de cotisations sociales offertes aux entreprises pour financer ses politiques d’emploi. L’État va chercher de l’argent qu’il n’a pas pour pouvoir financer un hold-up sur la caisse de la Sécurité sociale ! Or, celle-ci s’est jusqu’à maintenant très bien financée toute seule grâce aux cotisations de la population active et des retraités », détaille l’organisme.
« Les citoyens sont doublement pénalisés. Les ménages financent triplement le système de santé, via les cotisations, l’impôt et les franchises. On fait payer les malades pour eux-mêmes en réduisant davantage leurs droits ». Les Mutuelles de France alertent également sur les répercussions que la mesure pourrait avoir dans le choix des complémentaires santé. « Il y a des ménages qui feront des logiques d’arbitrage. Compte tenu de la crise sociale actuelle, certains d’entre eux pourront décider de réduire leur niveau de protection sociale en optant pour une complémentaire santé moins chère. »
Alors que la mesure était censée pousser les patients à consommer moins de médicaments, elle pourrait au contraire générer une prise en charge médicale plus lourde et coûteuse. Certaines associations, à l’instar de France Assos Santé, préconisent davantage de campagnes de sensibilisation. « Il faut s’attaquer aux maladies plutôt qu’aux malades. Il y a de plus en plus de maladies chroniques qui génèrent un coût humain et économique catastrophique ! Tant qu’il n’y aura pas de politique de prévention, la situation continuera de s’aggraver. »
Pour ce faire, la prévention doit s’accompagner de politiques d’investissement au long terme. « Le budget de Santé publique France est dix fois inférieur à celui de son équivalent anglais, préviennent Les Mutuelles de France. En creusant le déficit de la Sécurité sociale, le gouvernement crée des dettes sanitaires qui risquent de peser durablement sur la société française. »
Publié par FSC
Goodyear condamnée pour licenciement abusif de 832 salariés de son site d’Amiens
L'avocat des salariés a présenté cette décision judiciaire comme une «énorme victoire». LP/Olivier Arandel
La justice a tranché. La direction de Goodyear a été condamnée jeudi par les prud'hommes d'Amiens (Somme) pour le licenciement abusif de 832 de ses anciens salariés de son usine d'Amiens-Nord, fermée en janvier 2014 et qui employait alors 1143 personnes, a-t-on appris de sources concordantes.
Cette condamnation du géant du pneumatique pour « licenciement sans motif économique valide » a été saluée comme une « énorme victoire » par l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov. La direction prend « acte » de son côté de ce jugement et indique « se réserver le droit de faire appel ».
Le montant total des dommages-intérêts devant être versés n'était pas immédiatement disponible. Le tribunal a néanmoins demandé une exécution provisoire de ce jugement, selon Me Rilov.
A l'audience dite de départage du 28 janvier, à laquelle environ 550 personnes avaient assisté, Me Rilov avait insisté sur les bénéfices d'exploitation mondiaux à l'époque du groupe Goodyear, d'un montant de 1,7 milliard de dollars.
Il avait considéré cette affaire comme «emblématique du refus des ouvriers de se laisser écraser à l'occasion du démantèlement de leur outil de travail pendant que leur employeur réalise des profits colossaux».
Publié par FSC
Le syndicat s’oppose au travail les jours fériés. Comme elle le fait à chaque fois que le calendrier l’impose, la CGT appelle donc le millier de salariés choletais à faire grève lundi prochain.
À eux les bénéfices, à nous les sacrifices.
Le tract de la CGT appelant le millier de salariés de l’usine de Cholet à faire grève lundi 1er avril s’insurge contre cette journée travaillée car rien ne nous dit qu’après le mois d’août, il n’y aura pas une nouvelle baisse d’activité
, avec un recours au chômage partiel en fin d’année.
Publié par FSC
Publié par Luttesinvisibles
Hayet Kechit
L'Humanité du 29 mars 2024
Le tribunal correctionnel de Lille a requis, jeudi 28 mars, de la prison avec sursis contre Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord, jugé pour « apologie du terrorisme » après avoir publié, en octobre dernier, un tract sur le conflit israélo-palestinien et l'attaque du Hamas. Parmi les soutiens rassemblés devant le tribunal, Sophie Binet a fustigé une interprétation malveillante des propos du syndicaliste et a dénoncé un « procès politique scandaleux ».
Les réquisitions du tribunal correctionnel de Lille sont tombées le 28 mars, à l’issue de quatre heures d’audience : la prison avec sursis a été requise contre Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’Union départementale de la CGT du Nord, jugé pour « apologie publique d’un acte de terrorisme » et « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion », des délits passibles d’une peine allant jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
En cause : la diffusion, le 10 octobre 2023, d’un message de soutien à Gaza, trois jours après l’attaque sanglante du Hamas et la réplique aveugle d’Israël contre les habitants de l’enclave palestinienne.
On pouvait y lire notamment ces propos pointés par les parties civiles : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre 2023], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Retiré du site Internet, le tract avait été remplacé par une version « confédérale » corrigée, trois jours plus tard.
Mais l’Organisation des juifs d’Europe et l’Association communauté israélite (ACI) de Lille s’étaient déjà engouffrées dans la brèche, dénonçant « un tract partisan, agressif, militant, guerrier et antisémite », qui justifierait l’attaque du Hamas, en le présentant comme une réponse aux « horreurs de l’occupation illégale ».
Des accusations dont les réquisitions de la procureure se sont fait l’écho. Cette dernière a en effet estimé le délit « parfaitement caractérisé ». Elle a dénoncé un tract « présentant ces horreurs comme si elles avaient eu un caractère inévitable » ajoutant, « c’est une légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique ».
La CGT défend les « valeurs d’humanité et de solidarité entre les peuples »
Jean-Paul Delescaut, accueilli à son entrée au tribunal par un comité de soutien de plusieurs centaines de personnes, dont la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, n’a pourtant eu de cesse de contester ces accusations en réaffirmant, lors de l’audience, les « valeurs d’humanité, de défense de salariés, contre l’injustice sociale et pour la solidarité entre les peuples » de la CGT, ainsi que sa « condamnation des actes terroristes en général et bien entendu celui du 7 octobre » ainsi que « de toutes les violences ».
Le responsable syndical, qui est aussi soignant au centre hospitalier de Valenciennes (Nord), s’en est tenu à cette déclaration lors de son procès, où Jean-Luc Mélenchon a témoigné dans une vidéo de trois minutes.
Ses avocats, Arié Alimi et Ioannis Kappopoulos, qui ont tous deux plaidé la relaxe, ont contesté l’interprétation faite de ce message, affirmant que si « ce tract n’est pas un chef-d’œuvre », « à aucun moment il n’évoque les modalités d’action du Hamas », ni ne les présente sous un jour favorable.
En marge du procès, ses soutiens ont également pris la parole. À l’instar de Sophie Binet, qui avait fait le déplacement à la mi-journée à Lille. Cette dernière a relevé la dimension symbolique et politique prise par ce procès qui s’inscrirait « dans un climat très inquiétant de répression des libertés syndicales », avec « plus de 1 000 militants poursuivis au nom des actions menées collectivement par la CGT ».
Elle a ainsi fustigé « un procès politique scandaleux ». Et la secrétaire générale de la CGT de donner sa lecture de cette publication : « Ce que disait ce tract tout simplement c’est que la violence entraîne la violence. C’est malheureux. Le tract condamnait la violence et exprimait la solidarité de la CGT avec toutes les victimes civiles. » La décision du tribunal correctionnel de Lille a été mise en délibéré au 18 avril 2024.
Publié par FSC
Publié par Luttesinvisibles
Nouvelle réforme de l’assurance-chômage : « Réduire les droits des chômeurs n’a aucun effet sur l’emploi », explique Denis Gravouil, CGT
Membre du bureau confédéral de la CGT, Denis Gravouil analyse la politique menée par le pouvoir macroniste à l’encontre des privés d’emploi, alors que le premier ministre Gabriel Attal, invité du 20 heures de TF1 ce mercredi 27 mars, a annoncé qu’il y aurait « une réforme de l’assurance-chômage cette année ».
L’officialisation par l’Insee, mardi, du dérapage des déficits publics en 2023 à 5,5 % du PIB, au lieu des 4,9 % prévus, a relancé la frénésie d’idées de coupe dans les budgets sociaux. L’assurance-chômage, qui a déjà subi deux réformes austéritaires, se retrouve dans le viseur du gouvernement. Invité du 20 heures de TF1, ce mercredi 27 mars, Gabriel Attal a annoncé qu’il y aurait « une réforme de l’assurance-chômage cette année ». Sans trancher sur les contours de celle-ci, il a rappelé que l’un des paramètres était « la durée de l’indemnisation de l’assurance-chômage ». Une ineptie, pour Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT en charge de la protection sociale.
Le gouvernement justifie la nécessité d’un nouveau tour de vis sur l’assurance-chômage par le « dérapage » des comptes publics : qu’en pensez-vous ?
Denis Gravouil
Que le gouvernement n’assume jamais ses responsabilités. En quoi les chômeurs ont-ils joué un rôle dans la hausse du déficit que l’exécutif a été incapable de prévoir ? C’est la politique économique du gouvernement qui est en échec : les saignées libérales n’ont pas produit leurs effets et voilà qu’ils nous expliquent que nous aurions besoin de nouvelles saignées.
Toutes les études montrent que la réduction des droits des chômeurs, fil rouge de la politique macroniste, n’a aucun effet sur le niveau de l’emploi. En revanche, on sait que ces réformes ont favorisé l’appauvrissement des personnes concernées. La question du déficit est surtout un prétexte utilisé par le gouvernement pour justifier de nouvelles mesures contre les chômeurs.
Dans l’histoire de la Ve République, aucun chef d’État n’avait autant réformé l’assurance-chômage : quelle est la logique poursuivie ?
Denis Gravouil
Il s’agit à la fois de réaliser des économies sur le dos de la protection sociale, tout en obligeant les privés d’emploi à accepter des emplois dégradés. Dans les États autoritaires, les pouvoirs en place inventent les chiffres. Dans les États démocratiques, ils mettent en avant les chiffres qu’ils veulent.
L’exécutif ne cesse de communiquer sur le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) ou sur les inscrits à Pôle emploi comptabilisés dans la catégorie A, c’est-à-dire des gens qui n’exercent aucune activité. Mais je rappelle que, sur 6,2 millions de personnes inscrites à France Travail (ancien Pôle emploi), plus de la moitié passent d’un petit boulot à un autre.
Les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite) sont invisibilisées dans le débat public, or ce sont celles qui ont le plus augmenté depuis les années 1980. D’ailleurs, lorsque les gens quittent la catégorie A, c’est souvent parce qu’ils ont retrouvé un petit boulot, ce qui les fait basculer dans les autres catégories. Cette précarité n’est jamais montrée.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement semble cibler spécifiquement les seniors…
Denis Gravouil
Jusqu’en 2021, les premières victimes des réformes de l’assurance-chômage étaient les travailleurs précaires, et notamment les jeunes qui mettent des années à trouver un emploi stable après leurs études. Depuis, on voit que le gouvernement s’en prend à de nouvelles cibles. Depuis le 1er février 2023, la durée maximale d’indemnisation a été réduite par décret de 25 % : les plus touchés sont les seniors, qui se retrouvent souvent à Pôle emploi après avoir perdu leur poste en CDI.
Je veux insister sur les effets combinés de la réforme des retraites et de cette baisse de la durée d’indemnisation. De nombreux chômeurs âgés de 55 ans et plus vont se retrouver avec 27 mois d’allocations seulement, contre 36 mois dans l’ancien système. Ils vont donc perdre neuf mois de chômage, mais ils risquent aussi de se voir priver d’ASS (allocation de solidarité spécifique, destinée aux chômeurs en fin de droits – NDLR), que le gouvernement a promis de supprimer.
Enfin, ils subiront les effets du report de l’âge de départ à la retraite. Autrement dit, des milliers de chômeurs âgés d’une soixantaine d’années risquent de se retrouver sans rien, ni emploi ni allocation. Il y a là un risque social considérable, qui peut se doubler d’un risque politique dans la perspective des élections de 2027 : on sait à quel point la précarisation peut alimenter le vote d’extrême droite.
Le gouvernement met souvent en avant les difficultés de recrutement pour justifier de nouvelles mesures : crédible, selon vous ?
Denis Gravouil
Ce raisonnement ne tient pas debout. Les offres d’emploi non pourvues s’élèvent à environ 300 000 par an, ce qui signifie que l’immense majorité des offres déposées chaque année trouvent preneur. S’il y a des difficultés dans certains secteurs, comme les hôtels-cafés-restaurants, c’est lié aux conditions de rémunération.
Prenons le cas des saisonniers : quand vous proposez à un travailleur de venir bosser au Smic dans une station balnéaire, et qu’il sait qu’il dépensera l’équivalent de son salaire en transport et logement sur place, comment voulez-vous qu’il accepte ?
Lorsque les restaurateurs parviennent à loger leurs saisonniers, tout le monde sait qu’ils n’ont aucune difficulté à recruter. La question des emplois non pourvus sert à nourrir l’idée reçue selon laquelle les chômeurs ne voudraient pas travailler. Ce qu’ils veulent, c’est un emploi digne, à la hauteur de leurs qualifications, pour un salaire correct.
Publié par FSC
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Se syndiquer CGT ?
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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