Cédric LIECHTI est secrétaire général du syndicat CGT Énergie Paris et militant communiste. Il s'oppose vigoureusement à la "construction" européenne, cette arme de destruction massive de notre industrie, pour le plus grand profit des capitalistes et notamment des actionnaires du CAC40.
En 1946, en application du programme du Conseil National de la Résistance (CNR), le ministre communiste de la Production industrielle, Marcel Paul, nationalise la production d’électricité et de gaz et crée EDF-GDF. Pendant plus de 50 ans, cette entreprise d’excellence constitue un fleuron de l’industrie française reconnue dans le monde entier pour son savoir-faire : production nucléaire et hydroélectricité, distribution, etc. Par ailleurs, elle répond parfaitement à sa mission de service public : couverture totale du territoire sans logique de profit et prix les moins chers qui soient. En 1990, la directive “Transit” dicte la libre circulation de l’électricité dans l’UE. S’ensuit tout un processus de privatisation avec des conséquences désastreuses dont nous parlons dans ce premier épisode de notre série spéciale Union européenne.
Sommaire :
-Comment s’est déroulée la casse d’EDF ?
-Quel est le rôle de l’Union européenne dans ces privatisations ?
-Quel est le rôle de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) ?
-Quelles sont les dernières luttes que vous avez menées ?
-Quelles sont vos revendications dans le secteur de l'énergie ?
-Quel bilan tires-tu de la lutte pour les retraites ?
-De quelle CGT avons-nous besoin pour une riposte massive ?
La vingtaine de signataires – dont la présidente de la région Réunion, les présidents des régions de Martinique et de Guyane et le président du département de la Guadeloupe– demandent le retrait du projet de loi constitutionnelle adopté mardi à l’Assemblée nationale et qui prévoit de dégeler le corps électoral calédonien, a appris La 1ère en exclusivité.
source Hughette Bello
Grève victorieuse : les pompiers de la raffinerie de Grandpuits font plier Total !
Exclusif. Après un mois de grève, les pompiers de l’ex-raffinerie de Grandpuits ont fait plier la direction de Total qui a dû accéder à leurs revendications. Une démonstration que seule la lutte paye.
Depuis le 15 avril, les sept pompiers « chef de feu » (équivalent du chef d’agrès chez les sapeurs-pompiers) étaient en grève reconductible. Ils dénonçaient un sous-effectif et un manque de formation, et alertaient sur les risques de sécurité, notamment en raison de la reconversion de l’ex-raffinerie de Grandpuits (77) en une usine de biocarburant et de bioplastique, classée SEVESO 2.
Après un mois de grève, ce mardi 14 mai, les pompiers ont décidé de reprendre le travail, car la direction de Total a fini par accéder à l’ensemble de leurs revendications. Comme expliqué dans un communiqué, ils ont obtenu que les équipes d’intervention passe à six agents (quatre pompiers et deux aides-pompiers), contre quatre auparavant. Ils ont également obtenu huit formations par an, là où ils n’en avaient aucune, ainsi qu’une clause de revoyure pour évaluer les besoins futurs.
« Cela fait des années que nous portons ces revendications dans les réunions avec la direction sans aucun succès, malgré deux expertises par deux cabinets différents. C’est une grande victoire » explique à Révolution Permanente Adrien Cornet, de la CGT Total Grandpuits. « La direction a toujours privilégié la rentabilité à la sécurité » explique-t-il, « pourtant ces usines sont hautement inflammables et représentent un risque pour les travailleurs et la population locale. »
C’est pourquoi la victoire des pompiers de Grandpuits est aussi celle de toutes et tous, et démontre que, face au patronat, ce sont les travailleurs qui sont les plus à même de gérer la production en accord avec l’intérêt du plus grand nombre. « Par la grève, les travailleurs ont repris en main eux-mêmes l’organisation du travail et de la sécurité face à un patronat guidé par la seule logique du profit » conclue en ce sens le syndicaliste.
CGT Duralex, la fédération CGT verre et céramique et l'UD CGT du Loiret organiseront, le 5 juin prochain, un rassemblement devant le tribunal d'Orléans. Pour rappel, le sort des 228 salariés de la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin n'est toujours pas fixé.
Placée en redressement depuis avril 2024 pour une durée de six mois, la verrerie Duralex, installée à La Chapelle-Saint-Mesmin, en saura plus sur son avenir à compter du 5 juin prochain. Une date choisie par les syndicats pour organiser un rassemblement devant le tribunal d'Orléans, "au regard des inquiétudes des 228 salariées quant à l’avenir de l’entreprise suite à la décision du redressement judiciaire", indique la CGT dans un communiqué.
Lors du placement en redressement, deux administrateurs judiciaires ont été mandatés afin de déterminer l'état financier de l'entreprise. Le 5 juin, les premières hypothèses quant à l'avenir de l'entreprise devraient justement tomber. Parmi elles : l'hypothèse d'une reprise, si un repreneur venait à se manifester, le remboursement de la dette dans la cadre d'un plan de continuation, ou pire, la liquidation. D'ailleurs, la CGT indique de son coté qu'une expertise économique a été menée par les membres du comité économique et social.
Les organisations syndicales indiquent que "l'heure du rassemblement sera communiquée prochainement".
L'organisation s’interroge également sur "la manière dont les aides publiques, distribuées par les collectivités territoriales et l’État, ont été utilisées".
Unilever PLC - société de biens de consommation basée à Londres et dont les marques comprennent Marmite, Dove et Domestos - démarre son programme de rachat d'actions annoncé avec ses résultats pour 2023 en février. Unilever rachètera des actions pour une valeur maximale de 1,5 milliard d'euros, en commençant par une première tranche d'un montant maximal de 850 millions d'euros, qui débutera vendredi et s'achèvera le 30 août. L'entreprise a chargé Goldman Sachs International de mener à bien cette première tranche.
En février, Unilever a déclaré que le rachat reflétait sa forte génération de trésorerie, ainsi que le produit attendu de la cession de la marque de produits de beauté et de soins personnels Elida Beauty. Unilever a accepté à la mi-décembre de vendre Elida à la société américaine de capital-investissement Yellow Wood Partners LLC, pour un montant non divulgué. La transaction devrait être finalisée d'ici le milieu de l'année.
Cours actuel de l'action : 4 302,00 pence, en hausse de 0,5 % à Londres vendredi matin.
Variation sur 12 mois : en baisse de 0,3
Par Emma Curzon, journaliste à Alliance News
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La coopérative Scop-Ti, créée après la victoire des salariés de l’usine Fralib face à Unilever, fête samedi ses 10 ans d’existence. Les figures emblématiques de la lutte reviennent sur ces 1336 jours de conflit.
"Aujourd’hui, nous sommes toujours vivants". La coopérative Scop-Ti marque le coup pour célébrer ses dix ans d'existence. Grande soirée, portes ouvertes, buffet, spectacle… Une journée de fête est prévue ce samedi 18 mai. "On invite tous nos camarades, nos amis, nos adhérents, ceux qui nous ont soutenus depuis la première heure jusqu’à aujourd’hui", déclare Gérard Cazorla, président fondateur administrateur Scop-Ti.
Le combat des salariés pour préserver leurs emplois
Située en plein cœur de la Provence, à Gémenos,la Scop-Tiproduit les thés et infusions sous la marque "1336".Car ici, des salariés ont lutté 1336 jours pour préserver leur usine. L'histoire de l'entreprise remonte aux années 1970. Les thés de la marque "Eléphant" étaient alors fabriqués dans cette usine, à l'époque nommée Fralib, et appartenant au groupe multinational Unilever.
Le 28 septembre 2010, le géant de l'agroalimentaire annonce le projet de fermer l'usine et de transférer la production en Pologne. Les salariés et les organisations syndicales CGT et CFE-CGC se mettent aussitôt en grève et occupent l'usine, avec pour objectif de maintenir l’activité et ses 182 emplois.
En mai 2014, après trois plans sociaux annulés par la justice, un accord est enfin trouvé. Unilever ne cède pas la marque "Eléphant", mais les machines pour un euro symbolique, et participe au financement de la création d'une SCOP (Société coopérative ouvrière et participative), la Scop-Ti, à hauteur de 2,85 millions d'euros.
"Toujours là" 10 ans après
Gérard Cazorla est l'une des figures emblématiques de cette lutte. Dix ans plus tard, il est "toujours là", et "plus que jamais" à la CGT. "Je sais ce que je dois à la CGT, donc on se doit de perdurer cette activité, notamment avec tous les gens qui nous ont soutenus, on a cette responsabilité-là de continuer à perdurer."
Dans cette Scop, tous les employés participent aux décisions et touchent le même salaire par catégories professionnelles. "On arrive à prendre les décisions ensemble. Il y a un consensus toujours qui se met en place."
Les problèmes qu’il y a, on essaie de les régler ensemble, collectivement.
Gérard Cazorla, président de la Scop-Ti
à France 3 Provence-Alpes
"J’étais syndicaliste, je prenais mes responsabilités en tant que syndicaliste et je les ai prises en tant que président de la Scop-Ti ça n’a rien changé."
Olivier Leberquier est luiprésident du conseil d'administration de la Scop-Ti. Mais ne l'appelez pas "patron". "Les copains me taquinent toujours, moi, je n’emploie pas ce terme-là, parce qu’un patron exploite le travail de ces ouvriers. (….) Je suis le président du conseil d’administration et je représente les 58 coopérateurs de Scop-Ti". Toujours à la CGT, lui aussi.
"Tout de suite, l'esprit combatif était là"
S'il n'y avait une image à garder de cette lutte, les ex-Fralib ont bien du mal à ne garder qu'un exemple. "Quand on a mis la banderole à Notre-Dame-de-la-Garde, pour Gérard Cazorla. L’immense banderole qu’on voyait du Vieux-Port, le 3 octobre 2011, c'était une journée fantastique".
Pour Laurence Nicolas, au contrôle qualité Scop-Ti, c'est l'arrêt de l'usine : "Quand cela a été vraiment prononcé, on l’a pris en pleine poire. On s'est dit dans la foulée : de toute façon, on ne va pas se laisser faire. On va faire tout pour garder l’usine. Tout de suite, l’esprit combatif était là".
"Ensuite, c’est toute la solidarité qui s’est mise autour. (…) On fait des plans de bataille, de survie. Tous les échanges qu’on avait. À vivre, ça a été pour moi quelque chose de formidable et d’unique".
Olivier Leberquier, lui, se souvient de l'occupation illégale de l'usine. "On a décidé de relancer les machines. Je peux vous garantir que quand ce jour-là, on redémarre les machines et que d’un seul coup, il y a le bruit – l’usine, cela faisait deux ans et demi qu’elle ne tournait plus et que c’était le silence complet – je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, je sois content d’entendre autant de bruit."
Vers un chiffre d'affaires record en 2024
Aujourd'hui à la Scop-Ti, 34 personnes sont salariées en CDI, 58 coopérateurs en plus de l'association Fraliberthé. Une "fierté", pour Olivier Leberquier. Quant au chiffre d'affaires, l'année 2024 marque un tournant. "On avait atteint notre meilleur chiffre d’affaires en 2020 avec 4,2 millions d'euros. Malheureusement, on sait ce qui s’est passé en 2020. Entre la crise sanitaire, les guerres, l'inflation… On était en recul en 2021, 2022, 2023… Et là, 2024 va être l’année de la reprise pour nous puisqu’on va faire notre meilleur chiffre d'affaires. C’est une certitude depuis le début. On devrait être entre 4,5 et 4,6 millions d'euros."
A la Scop-Ti, la forte progression du chiffre d'affaires est surtout portée par les marques blanches (procédé qui permet à une entreprise de proposer un service à des clients sans qu'apparaisse son nom). "Le travail pour les autres", nous explique le président du conseil d'administration de la Scop-Ti. Le chiffre d'affaires, en proportion, c'est 58% pour les marques blanches, et 42% sur la propre marque 1336. "Mais en activité, c'est 85% pour les contrats et 15% sur notre marque. C’est dire la disproportion des marges entre les contrats et notre marque à nous."
Il faut être présent dans les magasins.
Olivier Leberquier, Président conseil administration Scop-Ti
à France 3 Provence-Alpes
L'objectif de la Scop-Ti à présent, développer la marque 1336. "On a besoin de se développer, de se retrouver dans tous les magasins si possible, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, et surtout d'être distribué dans toute la France."
"Une des armes qu’on a aujourd’hui qu’on a mis en place depuis 2018, détaille Olivier Leberquier, notre site de vente en ligne qui nous permet de toucher les consommateurs qui ont envie d’avoir nos produits qui malheureusement n’ont pas la possibilité de nous acheter dans les points de vente autour de chez eux".
"Dire que c’était possible"
"On est sur un potentiel de progression énorme et il ne manque pas grand-chose, assure-t-il. Surtout de la communication. On n’a pas les moyens de communiquer comme d’autres le font et que les gens puissent nous trouver. Parce que partout où les gens arrivent à nous trouver, il y a une reconnaissance de qualité des produits qu’on fait. Des produits naturels, souvent sans aromatisation, ou arômes naturels, avec des plantes origine France sur la gamme bio".
Deux symboles pour la Scop-Ti : le tilleul des Baronnies, cultivé dans la Drôme provençale, créé pendant la lutte, et le thym bio, cultivé à Trets. "En termes de bilan carbone, on n’a pas de leçon à recevoir de qui que ce soit."
Et pour ceux qui n’y croyaient pas, les ex-Fralib ont un message : "Simplement leur dire que c’était possible, que des travailleurs peuvent créer une entreprise avec un modèle social différent du capitalisme, déclare Gérard Cazorla. On a fait un pied de nez au capitalisme."
"Dix ans qu’on est là malgré ce que certains pensaient, glisse Jean-Luc Gros, opérateur conditionnement à la Scop-Ti . On travaille dans la bonne humeur, ça se passe bien. On avance, essaie de faire notre bout de chemin et que ça dure encore longtemps".
Depuis trois ans, le palais de l'Elysée bouleverse l'équilibre ô combien fragile installé depuis des décennies en Nouvelle-Calédonie. Aujourd'hui, par l'examen d'une réforme constitutionnelle à laquelle les indépendantistes s'opposent, des violences de toutes sortes ont embrasé la capitale Nouméa et sa grande agglomération.
Cette réforme constitutionnelle est contraire aux accords de Nouméa conclus en 1998. Pire, Emmanuel Macron, contrairement à son ex-premier ministre Edouard Phillipe en charge du dossier afin d'apaiser la situation, veut passer en force.
Il décide de réunir en juin le Congrès (Sénat plus Assemblée nationale) pour rattacher définitivement la Nouvelle-Calédonie à la France. Il fait fi du dernier référendum de 2021 que les indépendantistes avaient appelé à boycotter. De ce fait, la participation électorale fut de 43,8%. D'autre part, la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, rejette les dispositions de cette même ONU considérant depuis 1947 la Nouvelle-Calédonie comme "territoire à décoloniser".
Naturellement, la droite et l'extrême droite, avec Emmanuel Macron, sont favorables au dégel de l'électorat contraire aux accords de Nouméa de 1998. Cette réforme constitutionnelle vise l’élargissement électoral à des résidents venus de la métropole et vivant en Nouvelle-Calédonie depuis dix ans. Or, ceux-ci constituent la base électorale des hostiles à l’indépendance de la Kanaky.
En attendant la convocation du Congrès, le palais de l'Elysée invite les formations politiques de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Mais la dernière entrevue, sous l'égide de l'ancienne première ministre Elisabeth Borne, n'avait fait que souffler sur des braises.
Dans un communiqué du 13 décembre 2021, au terme du dernier référendum, la CGT déclarait:
"Les chiffres sont clairs, seuls 43,88 % des électeurs se sont rendus aux urnes, plus de 56 % des habitants de la Nouvelle-Calédonie ont fait le choix de ne pas voter. C’est donc plus de la moitié de la population qui, avec les forces indépendantistes, a considéré que ce troisième référendum était un simulacre. Parmi les votants, 96,49 % se sont prononcés contre l’indépendance. Là encore, cela montre bien que seuls les opposants à la fin du colonialisme se sont déplacés dans les bureaux de votes. Alors que dans les accords de Matignon, signés en 1988, la France s’est engagée à être impartiale et équitable, le résultat est bien la preuve que le Président Macron a déchiré les accords de Matignon et de Nouméa, ramenant la Kanaky 33 ans en arrière. Le gouvernement s’est clairement placé du côté des non indépendantistes pour des raisons de géostratégie et d’exploitation minière et capitaliste, sans aucune prise en compte des droits humains et de la nécessité de supprimer les discriminations sur le territoire. (...)"
Le 12 décembre 2021, en pleine pandémie de Covid-19, alors que les forces indépendantistes avaient demandé le report du troisième référendum fixé dans les accords de Nouméa au second semes...
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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