Syndicat CGT Unilever HPCI France
RAPPEL : BFM est la propriété de l'oligarque Drahi, celui qui par ailleurs utilise intensément les jets privés pour ses déplacements.
Mais bien sûr la rédaction de BFM (ses salariés) n'y voit pas d'atteinte à l'environnement !
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ça y est leur dispositif est en place (Toussaint en première ligne) pour tenter de discréditer le mouvement passant en ligne les désagréments des actions pour la population (annulations de trains, coupures de courants, poubelles qui s'entassent dans les villes, IRM en panne
Voilà les images qu'ils diffusent :
là c'est le maire de droite de Charleville-Mézières
qui monte au créneau contre le mouvement
Ils ont également tenté d'exploiter la coupure de courant dans l'EPHAD Sain-Léoanard du PAS-de-Calais.
Tout en étant obligés de prendre en compte la démarche de la CGT énergie de la Région très bien accueillie à la fois par les résidents et le directeur :
En un mot la guerre de l'information est lancée dans la phase cruciale das laquelle nous entrons où les phrases douceureuses sur l'esprit de responsabilité des syndicats et le déroulement sans gros incidents des manifestations cède la place à l'artillerie médiatique des médias des oligarques en particulier!
Avec leurs chiens de garde qui aboient !
Publié par FSC
SOURCE : La Tribune
8 mars
« C'est très tendu du côté du gaz », prévient Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Énergie. Les quatre terminaux méthaniers permettant d'alimenter la France en Gaz naturel liquéfié (GNL) sont à l'arrêt jusqu'au 13 mars prochain, tandis que l'ensemble des 14 sites de stockages de gaz sont également bloqués depuis 8h30 ce matin. « Les quatre terminaux méthaniers et les sites de stockage représentent plus que toutes les capacités de production d'électricité. A partir de très peu de sites, on vient paralyser le système », souligne Fabrice Coudour.
Ces blocages constituent, en effet, de puissants leviers aux mains des syndicats de l'énergie, fermement décidés à faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites, afin notamment de conserver leur régime spécial propre à la branche des Industries électriques et gazières (IEG).Ce sont, en effet, des outils industriels éminemment stratégiques pour la sécurité d'approvisionnement en gaz de la France depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a un an.
Quatre terminaux GNL stratégiques à l'arrêt
Alors que l'Hexagone ne reçoit plus aucune molécule russe par pipeline depuis cet été, le pays s'est largement tourné vers le GNL, essentiellement importé depuis les Etats-Unis.
[POUR INFO c'est aussi suite au sabotage des gazoducs Stream par les USA comme révélé par le journaliste d'investigation Seymour Hersh effectué contre les intérêts européens et allemands en particulier.
Ce qui permet effectivement aux Etats-Unis de fourguer à des prix prohibitifs leur GNL]
Les trois terminaux d'Elengy (filiale d'Engie) ont ainsi vu leur activité grimper en flèche (+70%) avec l'accueil de 330 navires méthaniers en 2022, ce qui correspond quasiment à l'arrivée d'un navire par jour.
Or, ces trois terminaux, situés à Fos-sur-Mer (Bouches du Rhône) pour deux d'entre eux, et à Saint Nazaire (Loire Atlantique), sont complètement à l'arrêt confirme Elengy à La Tribune. Aucun navire n'arrive, aucun navire n'est déchargé et aucun gaz n'est injecté dans le réseau opéré par GRTgaz. Même scénario pour le terminal méthanier de Dunkerque LNG, le quatrième et dernier que compte la France.
Dans ce contexte, pour compenser l'absence d'approvisionnement en GNL, les 14 sites de stockage (12 opérés par Storengy, filiale d'Engie, et deux par Terega) doivent être sollicités à 100%. Ces sites sont remplis de gaz l'été, lorsque la demande est faible, pour pouvoir injecter du gaz sur le réseau l'hiver, lorsque la consommation augmente. Plus le débit de sous-tirage est fort, plus le volume de gaz alimentant le réseau est important.
Baisse de débit sur trois sites de stockage majeurs
Or, les grévistes de Storengy viennent d'acter en accord avec leur direction une baisse de débit du sous-tirage sur trois sites de stockage : à Chémery (Loir et Cher), qui est le plus grand site de stockage d'Europe, à Gournay sur Aronde (Oise) le deuxième site le plus important du Vieux Continent ainsi qu'à Etrez (Ain), un site de taille plus petite, mais stratégique pour l'alimentation de la région Paca.
Lire aussiRetraites : les sites de stockage de gaz affectés par les grèves, comme les terminaux GNL (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/retraites-les-sites-de-stockage-de-gaz-affectes-par-les-greves-comme-les-terminaux-gnl-954346.html)
En parallèle, des opérations techniques quotidiennes ne peuvent plus avoir lieu sur l'ensemble des sites de stockage en raison des blocages. « Si les camions, assurant le bon process industriel, ne peuvent pas faire des allées et venues, au bout d'un moment les sites de stockage ne pourront plus délivrer de gaz », prévient Fabrice Coudour.
Le blocage des sites de stockage a été voté pour 24 heures. Sa poursuite, ou non, sera votée demain à 8h30 lors des prochaines assemblées générales. « Nous sommes prêts à maintenir le blocage jusqu'au retrait du gouvernement. Nous avons fait les plannings et les courses pour tenir jusqu'à la fin de la semaine », raconte Frédéric Ben, responsable du secteur gaz à la FNME-CGT, depuis le piquet de grève de Gournay-sur-Aronde.
Des effacements chez les industriels à prévoir ?
« Si les choses n'évoluent pas du côté du gouvernement, la pression va baisser dans le réseau de gaz et on peut arriver à des problématiques de décrochage de la production d'électricité depuis les centrales combinées gaz, qui intervient lorsque la pression descend en dessous de 42 bars », expose Fabrice Coudour. « A l'instant T, il n'y a pas d'impact pour les usagers, mais au bout de plusieurs jours, le gestionnaire du réseau sera obligé de procéder à des effacements auprès d'industriels grand consommateurs de gaz », ajoute-t-il.
Au bout de combien de jours de blocage un tel scénario pourrait intervenir ? Le délégué fédéral ne se prononce pas. « Tout dépend de la consommation de gaz », explique-t-il. En revanche, Frédéric Ben est beaucoup plus catégorique. « D'ici la fin de la semaine, la pression dans le réseau de gaz pourrait baisser et conduire à effacer des industriels », assure-t-il.
« Faire plier le gouvernement, pas assécher le réseau »
« Nous voulons faire plier le gouvernement, pas assécher le réseau, » précise Frédéric Ben. Un tel scénario serait effectivement catastrophique. « Contrairement au réseau électrique, il faut compter environ trois mois pour remettre en service le réseau gazier. Il faut d'abord fermer les robinets chez tous les clients, remettre en pression le réseau, vérifier qu'il n'y a que du gaz dans les tuyaux et non un mélange air-gaz, puis rouvrir tous les robinets en se rendant systématiquement chez chacun », détaille-t-il. « Cela aurait, en plus, un effet domino. Les usagers se reporteraient sur l'électricité ce qui accentuerait la pointe de consommation, et pourrait faire tomber le réseau électrique aussi », poursuit-il.
« Le réseau de gaz est correctement alimenté dans un contexte de consommation modérée avec des températures douces, qui conduisent à l'arrêt spontané des centrales combinées gaz. Les importations et le sous-tirage des stockages permettent de satisfaire la demande intérieure », commente, pour sa part, le gestionnaire du réseau sans réagir directement aux alertes des syndicats. « GRTgaz reste vigilant et suit l'évolution de la situation », ajoute-t-on.
En dehors du GNL et des sites de stockage, la France peut s'appuyer, pour son approvisionnement en gaz, sur les molécules venant de Norvège et d'Algérie. Mais ces quantités sont insuffisantes pour répondre à la demande. Le réseau gazier est également alimenté par la production locale de biogaz. Ces derniers sont amenés à croître rapidement dans les mois à venir, mais ne représentent, pour l'heure, qu'une goutte (à peine 2%) de la consommation totale de gaz.
ZOOM- Raffineries bloquées et baisse de production des centrales
La CGT a revendiqué mardi après-midi avoir la main sur 21.000 mégawatts (MW) de production électrique chez EDF, où près de la moitié des salariés étaient en grève. Les grévistes étaient responsables d'une baisse de production de quelque 13.000 MW sur les centrales thermiques et nucléaires, un niveau « historique », selon le syndicat, équivalent à une douzaine de réacteurs, et bloquaient 8.000 MW de puissance disponible sur les barrages. Des grévistes ont procédé à des coupures sauvages à Annonay (Ardèche), fief du ministre du travail Olivier Dussopt, ainsi qu'autour de Boulogne-sur-Mer et à Périgueux, contraignant le tribunal judiciaire à interrompre ses audiences. Enedis a annoncé qu'il allait porter plainte. Un blocage pourrait entraîner des retards dans la maintenance de centrales nucléaires: celui du site de Velaines (Meuse), où sont stockées des pièces. Des barrages ont aussi été érigés dans plusieurs zones industrielles, à Lesquin près de Lille, à Boulogne-sur-Mer, à Valenciennes ou à Amiens, bloquant ou filtrant les camions.
Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi à la sortie des sept raffineries de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), a affirmé le syndicat CGT-Chimie. Si ces blocages se poursuivaient, ils pourraient mener à l'arrêt des raffineries, faute de place pour stocker le carburant produit, puis à des pénuries dans les stations-service, même si les professionnels estimaient mardi ce scénario encore peu probable.
Avec AFP)
Publié par FSC
L'Humanité du 09 mars 2023
Des agents du secteur du gaz et de l’électricité ont coupé jeudi le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, a annoncé le syndicat CGT à des journalistes sur place.
« L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France », a déclaré Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT énergie.
« Face à un gouvernement droit dans ses bottes, nous sommes nous aussi droits dans nos bottes (...) J’en appelle à la responsabilité du gouvernement et du président de la République: retirez votre réforme et les électriciens et les gaziers reprendront le travail pour le service public et l’intérêt général », a-t-il ajouté.
Environ trois cents agents étaient présents pour cette action, dont certains, cagoulés, ont levé les bras et allumé des fumigènes pour camoufler ceux qui ont coupé le courant et les mettre ainsi à l’abri des regards et des caméras.
Agence France-Presse du 09 mars 2023
NOUVELLE MOBILISATION
SAMEDI 11 MARS 2023
Publié par EL DIABLO
REPRIS de Commun Commune
La Marseillaise : Le mouvement social en cours est le plus puissant depuis 30ans, qu’est-ce que cela dit de l’état de la société française ?
Monique Pinçon-Charlot : La société française ne va pas très bien. Nous sommes même à un rendez-vous historique face à quelque chose de profondément anthropologique et existentiel. Pour les travailleurs, cette réforme qui repousse l’âge de la retraite à 64 ans, avec la perspective pour les dominants d’aller plus tard jusqu’à 67 ans, se conjugue en effet avec le dérèglement climatique et toutes les inquiétudes légitimes qu’il suscite. Quand des êtres humains sont privés de leur avenir, de la possibilité de se projeter dans le futur, de construire une famille, on se dit « on n’a plus rien à perdre ». Cette réforme des retraites risque de constituer la goutte d’eau qui va faire déborder le vase.
Olivier Mateu : Je partage cette idée. Il y a depuis plusieurs mois un mouvement qui se mène en Angleterre qui s’appelle « trop c’est trop ». Je crois qu’on est à peu près dans la même situation. On a ressenti beaucoup de fatalisme ces dernières décennies, peut-être que c’était en réalité plutôt du manque de perspectives collectives et de la difficulté pour chaque individu à se situer dans un mouvement collectif. Cette réforme pousse beaucoup de monde à réfléchir à sa propre situation et à s’impliquer. C’est très intéressant pour les organisations essentielles à la réussite de ce mouvement social que sont les organisations syndicales. Elles sont elles-mêmes resituées, interpellées, dans le rôle qu’elles ont à jouer en matière d’impulsion, de coordination, de dynamique mais aussi de production d’idées pour ne pas seulement « être contre » mais pour porter des lendemains meilleurs.
L’intersyndicale au plan national confirme un mouvement d’engagements dans les organisations syndicales, est-ce c’est aussi le cas dans les Bouches-du-Rhône ?
Olivier Mateu : Oui on fait des adhésions, dans les entreprises, les collectivités, les marchés, toutes les initiatives d’interpellations qui sont prises sont un succès. Les échanges sont très intéressants. Ce qui ne me surprend pas mais me conforte, c’est le niveau de compréhension des aspects néfastes de la réforme. Les gens vont chercher dans le détail, article après article, c’est le signe d’un retour de participation à la chose collective mais aussi un recul de la pensée unique.
S’agit-il d’une réactivation du clivage de classes ? Monique Pinçon-Charlot vous aviez affirmé dans vos travaux « s’il n’en reste qu’une je serai celle-là», parlant de la bourgeoisie. Les catégories populaires reprennent-elles conscience d’elles-mêmes et de leur force avec ce mouvement ?
Monique Pinçon-Charlot : Je pense que oui. La violence des riches, avec des richesses et des pouvoirs concentrés au profit d’une petite caste qui représente à peu près 1 % de la population à l’échelle de la France comme du monde, apparaît de plus en plus évidente. Cet état de fait que j’articule au chaos lié au dérèglement climatique, montre que ce qui est en jeu n’est pas la fin du monde mais la fin du capitalisme. J’estime que nous sommes au rendez-vous d’une situation inédite. Nous sommes passés de la lutte de classes à la guerre de classes. Rappelons cette déclaration de Warren Buffett en 2005 « c’est une guerre de classes, c’est un fait, et c’est nous les riches qui sommes en train de la gagner ». Ce n’est donc pas mon discours qui est simpliste, mais la réalité même du système capitaliste dans sa forme radicale avec des inégalités abyssales et des prédations sur toutes les formes du vivant. Car les titres de propriétés ne concernent plus seulement les moyens de production et d’échange mais ils se sont généralisés jusqu’à la santé ou les moyens d’information. Il n’y a pas de parti unique comme dans 1984 d’Orwell mais une pensée unique véhiculée sur toutes les ondes et dans tous les journaux appartenant aux 10 milliardaires qui, selon Acrimed, possèdent 90 % des médias.
Je fonde cette analyse à partir de mes recherches menées avec Michel Pinçon, sur cette oligarchie dont nous avons décortiqué le raffinement les modalités d’exploitation et de domination. Une sociologie de combat que je suis contente de partager aujourd’hui avec le syndicalisme de combat, défendu par vous, Olivier Mateu, en tant que membre de la CGT. Ces deux formes de combat sont précieuses, quelle que soit l’issue de la réforme des retraites, car ce sont autant de graines qui permettront de vaincre le séparatisme et le corporatisme des riches si chers à Emmanuel Macron.
Estimez-vous que le monde du travail se ressoude à partir d’un objectif commun alors qu’il souffre depuis longtemps de fractures introduites par l’extrême droite autour des questions d’origine, de religions...
Olivier Mateu : On est dans une phase du capitalisme qui ressemble à une guerre totale, ils sont y compris en guerre entre eux, il y a des théâtres d’opérations partout sur la planète. Quand ils sont prêts à larguer des milliers de tonnes de ferraille sur les peuples, ils ne sont pas dans l’optique de lâcher quoi que ce soit vis-à-vis des travailleurs. Il faut que le syndicalisme, notamment CGT, se rende compte qu’on n’est plus dans un moment où il y a du « grain à moudre ». C’est essentiel pour que l’idée même d’émancipation et de sortie du capitalisme continue à exister. Il nous faut être à la fois très bons sur la défense des droits des travailleurs dans des moments clefs comme celui de la réforme des retraites ou de l’assurance chômage et en même temps, contribuer, pour la part qui est la nôtre, à construire la société de l’après-capitalisme. Si on venait à passer à côté de ça, nous démontrerions une incapacité à peser sur le réel. On est dans un moment où on a besoin que chacun tienne son poste de combat.
Vos adversaires vous taxent parfois d’ouvriérisme. En quoi est-ce utile pour un syndicaliste d’échanger avec une sociologue, des universitaires ?
Olivier Mateu : C’est utile pour penser l’après, dans le moment présent. Qu’on me taxe d’ouvriérisme, ça ne me dérange pas. Du manœuvre jusqu’au cadre, sans les travailleurs, il n’y a rien qui se passe. C’est très clair. On l’a vu durant le confinement. Si les travailleurs n’avaient pas tenu le pays, tout se serait effondré. Ceux qui étaient à la production et à la distribution, ceux qui étaient aux soins, c’est ceux qui vendent leur force de travail pour vivre. On n’a vu aucun actionnaire conduire un camion, soigner des gens, produire des boîtes de conserve... Ils étaient dans leurs maisons de campagne, bien à l’abri. Ceux qui ont chopé le virus dans les premières semaines, ceux qui en sont morts, ceux à qui on demande de payer le « quoi qu’il en coûte », ce sont bien les travailleurs. Si les travailleurs ne sont pas conscients d’être un maillon essentiel, ils ne revendiquent pas la totalité de leurs droits.
Monique Pinçon-Charlot : L’idéologie dominante présente toujours les choses de manière fragmentée. Le simple fait de faire dialoguer, à un moment crucial de l’évolution des rapports de force, un syndicaliste et une chercheuse, c’est déjà impertinent. Je remercie La Marseillaise car seule la mise en relation des faits les uns avec les autres, peut aider à prendre conscience que le système capitaliste est même en train de menacer l’habitabilité de notre planète.
On touche du doigt les limites de la démocratie représentative avec une distorsion très forte entre la composition sociale de la population et celle du Parlement. Explique-t-elle le fossé entre la teneur des débats et l’état l’opinion ?
Monique Pinçon-Charlot : On sait qu’il y a très peu aujourd’hui d’ouvriers à l’Assemblée nationale, alors qu’à la Libération, il y avait 40 ou 50 députés communistes ouvriers. Par contre le président actuel de la République, est un ancien banquier de chez Rothschild, avec un gouvernement composé de 19 millionnaires dont la Première ministre. Les classes moyennes et populaires ne sont presque plus représentées dans les hautes sphères politiques. D’autre part, les instituts de sondages appartiennent à des milliardaires, et les plus riches disposent des moyens financiers pour soutenir les candidats qui leur sont favorables. Dans ces conditions, la démocratie est largement bafouée. L’oligarchie contrôle si bien les institutions que durant le confinement, les grandes fortunes se sont encore plus enrichies qu’en temps normal. Depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée en 2017, les cinq premières familles Arnault, Pinault, Hermès, Wertheimer et Bettencourt, ont vu leur fortune tripler pendant que les salaires des plus modestes sont bloqués.
Les motions référendaires portées par la gauche, ont été repoussées à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il n’y a plus d’autres manières d’infléchir la situation que de mettre le pays à l’arrêt ?
Olivier Mateu : La raison pour laquelle l’intersyndicale appelle à mettre la France à l’arrêt, c’est que le gouvernement entend poursuivre le processus d’adoption de sa réforme. Il n’y a pas d’opposition dans les combats. Ce qui doit se passer au Parlement, doit se passer. Nous, organisations des travailleurs, à l’endroit où nous sommes, nous mettrons – par tous moyens – en échec cette réforme. On paye des décennies de brouillage idéologique, de renoncement, de perte de sens collectif qui handicapent notre capacité à peser sur le réel. Il y a trop de travailleurs qui ne votent pas, qui ne se syndiquent pas. La meilleure des réponses pour redonner envie, c’est de mener le combat proposé par le camp d’en face. Ce n’est pas nous qui avons décidé cette réforme par appétit, gourmandise et y compris, volonté d’écraser. Dans la majorité relative du président, il y a des gens qui ne sont intéressés que par l’argent.
Donc vous voulez les taper au portefeuille ?
Olivier Mateu : C’est là où bat leur cœur. Ils n’entendent et ne comprennent rien d’autre. Quand ils perdent de l’argent, ils paniquent. Ces gens-là sont riches parce que, nous, nous travaillons.
Les signaux qui nous remontent avant ce 7mars, c’est que la mobilisation sera très forte mais à vous entendre Monique Pinçon-Charlot, on a le sentiment que le camp de la bourgeoisie est si puissant et si riche qu’il a les moyens de tenir longtemps.
Monique Pinçon-Charlot : Vous avez raison et tort en même temps. Je crois que le problème n’est pas tant qu’ils aiment l’argent mais que le système capitaliste les autorise à l’accumuler sans limite. Comme on a aboli l’esclavage, le colonialisme, rien n’empêche que le système capitaliste le soit à son tour. Il faut donc s’engager dans la voie du post-capitalisme avec la gestion des communs dans le partage et l’humanité. Il est vrai que la classe sociale dominante est consciente de ses intérêts et mobilisée pour les défendre. Chaque individu qui la compose est construit dans un habitus de classe qui permet un sentiment de supériorité et d’excellence. Ce sentiment est partagé et entretenu dans des niches d’entre-soi qui s’encastrent les unes dans les autres : les beaux quartiers, les écoles, les rallyes, les cercles et autres réseaux de sociabilité mondaine. Cette célébration permanente a pour conséquence la déshumanisation des autres . Mais ce sont des géants aux pieds d’argile. Je pense qu’ils sont très inquiets de la situation actuelle, comme pendant les Gilets jaunes ou en 1995 avec la réforme des retraites où parfois les valises étaient prêtes. Rappelons qu’en 1981, Bernard Arnault ou Guy de Rothschild sont partis aux États-Unis. La maxime de Sénèque peut nous aider « ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ».
Dans ce bras de fer, certaines fédérations de la CGT ont déjà annoncé qu’elles étaient prêtes à une grève reconductible mais on sait que cela ne se décrète pas et que d’autres membres de l’intersyndicale ne partagent pas forcément cette idée. Comment voyez-vous la construction victorieuse de ce mouvement ?
Olivier Mateu : Avec les travailleurs à la base, dans les entreprises et les collectivités. On a un peu oublié l’intelligence ouvrière, de la femme de ménage jusqu’à l’ingénieur. Rien ne nous interdit dans un moment comme celui-là, d’être intelligents. La grève reconductible ce n’est pas 24 heures reconductibles ou rien. En 2019, nous avions eu une discussion avec les syndiquées des crèches communales qui ne pouvaient pas assumer plusieurs jours de grève. Une heure de grève à la prise de service, qui provoque le fait qu’un des deux parents se retrouve avec l’enfant sur les bras une heure, durant laquelle lui-même ne peut pas travailler, impacte doublement l’économie. On a besoin d’accumuler les actions, les impacts dans toutes les professions, pour faire en sorte que le patronat lui-même appelle Macron pour lui dire que la soupe va finir par lui coûter plus cher que le poisson et qu’il est temps de retirer cette réforme.
Olivier Mateu, vous dites qu’il n’y a pas le choix, « il faut gagner ». Plaçons-nous dans cette hypothèse. Et après ? Une fois gagné le statu quo, comment construire de nouvelles avancées et peut-être un renversement complet de l’ordre existant ?
Olivier Mateu : D’abord on pourra se réjouir d’avoir empêché un gouvernement des plus libéraux d’avancer, pour la première fois depuis très longtemps. Il faudra ensuite porter le débat sur l’amélioration des choses : a-t-on les moyens ou non de la retraite à 60 ans, 55 pour les métiers pénibles, du Smic à 2 000 euros... Il va falloir dire un peu la vérité, les milliards ils n’arrivent plus à les cacher. Si on allait chercher ce qu’ils nous volent : l’évasion fiscale de 80 à 100 milliards par an, sans même toucher les dividendes, vous imaginez ce que ça signifierait pour la population, les services publics etc. L’enfumage sur les 1 200 euros par mois est indécent, ces gens qui nous promettent ça, vivent avec 1 200 euros le matin, 1 200 euros le soir. Jusqu’où pensent-ils pouvoir nous piétiner ?
Dans ce département, à la Libération de Marseille, les travailleurs ont relancé la production industrielle pour finir les fascistes et les nazis, dans le cadre de réquisitions d’usines. Elles étaient toujours la propriété des familles et groupes qui les possédaient avant la guerre, mais la production était maîtrisée par les travailleurs eux-mêmes qui étaient de ce fait motivés. Aujourd’hui, c’est aussi le moment de se poser la question de comment veut-on produire, en intégrant la question environnementale. Ceux qui décident de la production ce sont les grands groupes de la finance internationale. Pour changer ça, il faut accepter de s’affronter au capital.
Monique Pinçon-Charlot, vous décrivez une classe dominante qui s’est mondialisée en même temps que le capitalisme s’est étendu sur toute la planète. Comment lui arracher des victoires alors qu’elle se sert de la dimension internationale pour maintenir le couvercle sur les peuples ?
Monique Pinçon-Charlot : C’est une difficulté de bon sens que vous soulevez. Mais il n’y a pas de petits combats. Je suis sociologue, pas prophète. Si on gagne cette bataille, il faudra se battre pour que les riches payent leurs impôts et qu’on revienne sur les gigantesques cadeaux fiscaux faits par Emmanuel Macron. Il faut rétablir l’ISF, abolir la « flat tax » qui supprime la progressivité de l’impôt sur les revenus du capital. Les riches payent 12,5 % quelle que soit l’importance de ces revenus alors que les salariés payent de 10 à 45 % en fonction de leurs revenus. Il faut supprimer, le Crédit d’impôts compétitivité emploi mais aussi le Crédit impôt recherche qui va prioritairement financer les laboratoires privés ou les multinationales pétrolières et pas du tout le CNRS où l’on pouvait faire des recherches fort intéressantes sur la classe dominante. C’est en travaillant main dans la main, que syndicalistes, chercheurs ou journalistes, nous pourrons avancer avec cette boussole forte de la sortie du capitalisme.
Entretien réalisé par Léo Purguette
Publié par FSC
Belle journée de mobilisation a Compiègne aujourd'hui. Plusieurs milliers de personnes ont pris le contrôle de plusieurs ronds points.
On ne lâche rien.
On se donne rendez vous demain !
Publié par CGT COMPIEGNE FACEBOOK
La journée du 7 mars s'annonce historiquement forte, avec le début d'une grève reconductible dans plusieurs secteurs du mouvement ouvrier. Manifestations, piquets de grève, AGs ouvrières, lycéennes et étudiantes : suivez la situation en direct partout en France avec Révolution Permanente
Live actualisé au fur et à mesure de la journée
18 heures 30. Paris : 22 interpellations
Au moins 22 personnes ont été interpellées dans le cortège parisien selon les chiffres de la préfecture. A l’arrivée du cortège à Place d’Italie, la police a violemment chargé et gazé le cortège.
17 heures 23. Bordeaux (Gironde) : 100 000 manifestants, un record depuis le début du mouvement
17 heures 15. Paris : 700 000 manifestants selon la CGT
C’est le nombre de manifestants le plus élevé depuis le début du mouvement, battant le record du 31 janvier, de 500 000 manifestants. Quasiment deux fois plus que les 400 000 manifestants du 19 janvier.
17 heures 02. Toulouse (Haute-Garonne) : 120 000 manifestants ont battu le pavé selon la CGT, 25 000 selon la police
15 heures 10. Lyon (Rhône) : La police charge... puis se fait déborder par les manifestants qui restent déterminés à terminer la manifestation
15 heures 06. Bordeaux (Gironde). Retour sur le blocage de Sciences Po ce matin : « Ce 7 mars, on bloque pour soutenir la grève reconductible ! »
15 heures 02. Toulouse (Haute-Garonne) : les cheminots ont reconduits la grève à l’unanimité ce matin
Les cheminots de Toulouse se sont rassemblés en Assemblée Générale à 10 heures 30 ce matin. À plus de 150, la plus grosse AG depuis le début du mouvement, les grévistes ont voté à l’unanimité la reconduction de la grève.
14 heures 50. Marseille (Bouches-du-Rhône). Des cortèges qui s’étendent de la Porte d’Aix au Vieux-Port : les syndicats annoncent 245 000 manifestants, un record historique pour cette 6ème journée de mobilisation !
14 heures 38. A Paris une « mobilisation historique » des centaines de milliers de personnes, deux parcours ont été prévues pour faire face à l’affluence. Suivez en direct notre live Twitter depuis la manif parisienne
13 heures 10. Rennes (Ille-et-Vilaine) : le cortège de tête brutalement réprimé par la police
12 heures 20. 300 professeurs réunis en AG à Paris :
12 heures. La manifestation s’est élancée à Saint-Nazaire :
11 heures 30. Manifestation à l’aéroport de Roissy :
11 heures 01. Toulouse, Lycée Ozenne : Les lycéens tiennent le blocus en attendant la manifestation. « La retraite, à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! La retraite... »
10 heures 40. Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dépôt RATP Pleyel. Les étudiants venus en soutien des machinistes ont pris la parole ce matin. « Bientôt, il n’y aura plus de métro, plus d’essence, plus de bus etc. Mais il faut éviter la grève isolée. C’est pourquoi les étudiants de Paris 8 veulent mettre leur énergie et leur temps au service de l’élargissement de la grève » Leo, étudiant et militant au Poing Levé
10 heures 12. Marseille (Bouches-du-Rhône). Deux lycéens se sont fait arrêtés sur les blocus du lycée Thiers ce matin, les lycéens se rassemblent en amont de la manifestation pour exiger leur libération !
10 heures 03. À Paris, Toulouse, Rennes... les lycéens se mobilisent contre la réforme des retraites mais aussi le SNU, Parcoursup, la précarité ou encore pour une hausse générale des salaires
9 heures 53. Le Havre (Seine-Maritime) : Les blocages s’installent dans la zone industrielle. Différents secteurs s’organisent sur les piquets. Ici le piquet du Pont Rouge : Safran, Renault Sandouville et Foure Lagadec
9 heures 51. Borny (Metz, Moselle) : Barrage filtrant des salariés de Stellantis qui s’adressent à la population : « il faut mettre le pays à l’arrêt ! »
9 heures 30. Metz (Moselle). José, travailleur pour Metz Déchet Métropole : « On est là pour défendre les droits de tous et toutes les travailleuses qui ont un travail pénible. S’ils font la sourde oreille, ça sera la grève reconductible, on n’est pas prêts de lâcher ! »
9 heures 02. Raffinerie de Normandie : les travailleurs se sont réunis tôt ce matin et la grève a été votée vers 6h. Il y a 75% de grévistes sur le site
8 heures 58. Saint-Avold (Moselle), Piquet devant la plateforme chimique de Arkema. 100% de la production bloquée. Les grévistes appellent à durcir le mouvement et ont décidé de reconduire le 8 mars
8 heures 39. Marseille (Bouches-du-Rhône). Dépôt de tram de Saint-Pierre : « On peut bloquer l’économie, ce n’est que le début du combat ! Il faut qu’ils se le mettent en tête au gouvernement ! On invite les étudiants à rejoindre le mouvement et à venir sur nos piquets », dit Nicolas, syndicaliste CGT
8 heures. Nanterre (Hauts-de-Seine) : Les étudiants de la faculté de Nanterre mobilisés
6 heures 20. Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : Piquet de grève des machinistes au dépôt du barrage. A l’appel de l’AG interpro, des enseignants et une vingtaine d’étudiants de Paris 8, qui ont occupé la fac cette nuit sont venus soutenir les grévistes de la RATP
6 heures 15. Saint-Denis de la Réunion. Depuis ce matin, des centaines de militants syndicaux se sont réunis sur des ronds points et portions de routes dans une ambiance festive afin de bloquer la circulation en attendant la manifestation
6 heures 05. Zone industrielle de PSA Valenciennes (Nord) : « Rien ne doit sortir. Tous ensemble bloquons la France jusqu’au retrait de la réforme des retraites » disent les salariés
5 heures 30. Bordeaux (Gironde) : A Sciences Po, les étudiants ont bloqué tôt ce matin. Réunis en AG lundi 6 mars, ils ont voté le blocage de l’Institut d’Etudes Politiques les 7 et 8 mars
5 heures 15. Paris : Au dépôt RATP de Lagny, étudiants de Paris 1, enseignants et lycéens étaient présents dès 5h aux côtés des grévistes pour la grève du 7 mars
A 5h30 la police a réprimé le blocage, poussant violemment les grévistes et leurs soutiens avant de les gazer. Les manifestants ont résisté en chantant « La retraite elle est à qui ? elle est à nous ! »
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Publié par Info'Com-CGT
Vous avez dit positionnement de classe ... au nom bien sûr de la défense de l'intérêt général.
En tout cas un argument supplémentaire de s'engager résolument dans les actions et la grève reconductible A PARTIR du MARDI 7 MARS !
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Publié par FSC
538661
Se syndiquer CGT ?
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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