SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Stellantis Mulhouse. « 600 intérimaires licenciés, les précaires en première ligne de la casse sociale »

Stellantis a annoncé le 24 janvier licencier 600 intérimaires. Une casse sociale d'ampleur qui s'inscrit dans le cadre de suppressions massive d'emplois à Stellantis et plus largement dans le secteur automobile. Un billet de Vincent Duse, ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse et militant CGT.

Automobile

Crédits photo : Page Facebook CGT PSA Mulhouse.

Mercredi 24 janvier, à l’occasion d’une réunion du CSE ( Comité social et économique), la direction du Stellantis a annoncé l’arrêt de l’équipe de la demi-équipe de nuit à partir du mois de mars. La direction s’apprête donc à éjecter 600 intérimaires des postes de montage véhicules, peinture, ferrage et sur une partie de mécanique. Alors que des échos de cette casse sociale circulaient dans l’usine, la confirmation de la nouvelle fait froid dans le dos. Avec 600 intérimaires licenciés, les précaires sont encore une fois en première ligne de la casse sociale.

Loin d’être un fait isolé, la suppression de 600 emplois sur le site de Mulhouse s’inscrit dans la continuité des 750 intérimaires à Sochaux, de 200 à 250 intérimaires à Poissy et plus récemment à Rennes, ou la direction a également poussé vers la sortie 200 intérimaires le 26 février. Au total,1 800 intérimaires auront été licenciés par le groupe Stellantis sur les dernier mois. Une hécatombe sociale consciemment organisée par la direction qui cherche à toujours plus augmenter ses gains de productivité sur le dos des travailleurs.

Le patronat et certains syndicats normalisent cette casse sociale, au prétexte que le statut précaire des intérimaires justifierait légalement de pouvoir les mettre à la porte. En réalité, la direction crée une division entre les travailleurs en CDI et ceux en intérim, pour normaliser ce qui est en définitive un licenciement. À la fin, c’est un travailleur qui se retrouve sans emploi. Aussi, il ne faut pas être dupe, l’objectif de la direction avec ces suppressions d’emplois, c’est de « produire plus avec moins ». Dans ce cadre, les salariés en CDI verront leurs conditions de travail forcément dégradées à la suite de suppressions d’emplois. Ceux qui restent vont se crever au boulot, tandis que les autres crève de ne pas en avoir...

Dans le même temps, la direction de Stellantis essaye d’imposer à échelle nationale une modification sur la prise des congés. En effet, elle cherche à limiter à deux semaines d’affilés la prise de congé en été, et cela, alors même qu’elle argumente une baisse des besoins de main d’œuvre pour justifier les suppressions d’emplois. Face à cette nouvelle offensive, des débrayages ont été menés le 15 janvier sur l’usine de Poissy alors que sur le site d’Hordain, 500 salariés ont débrayé vendredi et reconduit ce lundi 29 janvier.

Les différentes attaques de Stellantis contre les travailleurs sont d’autant plus scandaleuses qu’elles interviennent alors que le groupe faisait état en début 2023 d’un bénéfice record de 23,32 milliards d’euros, soit une hausse de 29 % par rapport à l’année précédente. Comme le décrit le journal patronal L’usine Nouvelle : « L’industriel (Stellantis) affiche depuis sa création une confortable marge opérationnelle à deux chiffres, en constante amélioration : de 11,8% en 2021, elle est passée à 13% en 2022 et pourrait à nouveau grimper pour 2023. Les résultats financiers définitifs seront publiés le 15 février. Ils s’annoncent excellents ».

Plus largement, à l’échelle du secteur automobile, nos patrons tentent d’imposer une normalisation de la casse sociale en la justifiant par le passage de la production de véhicules thermique à des véhicules électriques. A l’échelle mondiale, c’est près d’un quart des emplois du secteur, soit 70 000 postes, qui seraient menacés d’ici à 2030 selon une étude décrite par le président de la Fédération des équipementiers (Fiev), Claude Cham. Une dynamique déjà à l’œuvre chez PSA et d’autres groupes du secteur, qui commence par s’attaquer aux plus précaires, aux sous-traitants, pour finalement menacer des dizaines de milliers de travailleurs.

Contre la casse sociale montreuse qui a déjà commencé et menace de s’amplifier toujours plus, il est donc nécessaire de revendiquer le CDI pour tous et l’interdiction des licenciements pour qu’aucun travailleur ne finisse sur le carreau, intérimaire comme CDI. Un combat qui va de pair avec la revendication d’une baisse du temps de travail et sa répartition entre tous et toutes sans diminution de salaire, seule solution pour répondre concrètement aux besoins des travailleurs. La transition d’une production de voitures thermique aux voitures électriques ne doit pas se faire au détriment des travailleurs, c’est aux patrons du secteur qui réalise des bénéfices record de payer pour cela.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Dernier recensement de 2020: qui est qui en agriculture et qui fait quoi?

La France métropolitaine dénombre 389 800 exploitations agricoles, soit environ 100 000 de moins qu’en 2010 au dernier recensement. En Outre-mer, on dénombre 26 700 exploitations. La surface moyenne des exploitations agricoles est de  69 hectares en France métropolitaine et 6 hectares pour l'outre-mer. A titre de comparaison Auchan est propriétaire de 800 hectares.

 


Les salariés agricoles permanents non familiaux sont 758 300 travailleurs, auxquels s'ajoutent les saisonniers et les occasionnels provenant des coopératives et des entreprises de travaux agricoles. Cependant, le travail familial est toujours majoritaire avec 59% en 2020.

Les exploitations s'agrandissent:  14 ha de plus qu'en 2020 et 27 ha de plus qu'en 2000. L'extension pour l'élevage est plus marqué par rapport à 2010:  78 à 105 ha pour les vaches laitières; 65 à 85 ha pour la viande bovine. Mais la France a perdu 1/4 de ses éleveurs de bovins.

Les grandes exploitations, dégageant plus de 250 000 euros par an de production brute, sont les seules dont le nombre s’accroît en 2020 (+3,4%). Elles représentent une exploitation sur 5.

Disparités importantes entre exploitations agricoles: 389 500 micros avec un revenu inférieur à 25 000 euros; 107 800 petites entre 25 000 et 100 000 euros; 130 7000 moyennes entre 100 000 et 250 000 euros; 70 400 grandes plus de 250 000 euros.

20% des plus grandes exploitations concentrent 64% de la production brute.

De ce fait, plus d'un ménage agricole sur 5 vit au-dessous du seuil de pauvreté. 50% n'atteignent pas le smic.

Néanmoins, plus de 50% des exploitants agricoles accordent leur confiance à la FNSEA, partenaire social du gouvernement et de l'UE du capital pour une agriculture de plus en plus intensive, tout en ouvrant le marché français aux productions étrangères. Enfin, la grande distribution et l'industrie de transformation font leurs choux gras sur le labeurs des agriculteurs et le porte-monnaie des consommateurs.

Mais c'est le secret des affaires. A l'Assemblée nationale, droite et extrême droite ont voté pour le secret des affaires.

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Et on retiendra que lorsque le dispositif policier ne cherche pas le contact avec les manifestants les choses se passent bien mieux !

Autrement dit la stratégie du pouvoir en matière d'ordre public dépend de sa volonté ou non de provoquer une confrontation violente avec les manifestants.

Une sacrée leçon pour l'avenir!

 

 

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

 

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
On y va tous maintenant

Publié par Luttesinvisibles

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Compte rendu rencontre Gabriel Attal, 1 er Ministre et
la Cgt.
Mercredi 17 janvier 2024 à Matignon à 19h

 

 

 

Extrait :

 

Après la nomination de Gabriel ATTAL comme 1 er Ministre, la CGT a été conviée à une
rencontre ce mercredi 17 janvier 2024 à Matignon.
La délégation Cgt était composée de trois personnes Sophie BINET, Secrétaire générale,
Nathalie BAZIRE et Denis GRAVOUIL, secrétaires confédéraux.
Le 1 er Ministre était accompagné de son directeur de cabinet et son conseiller social.
L’entretien a duré un peu plus d’une heure. Après une présentation rapide, et la volonté pour
le 1 er Ministre d’une première prise de contact, ce dernier a interpellé la CGT sur les sujets qui
lui semblaient prioritaires à discuter à savoir :


• Pouvoir d’achat
• Négociations
• Éducation nationale
• Égalité professionnelle

...

 

Le compte-rendu in extenso :

Télécharger CGT_ATTAL

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Un an après, les « Robins des bois » de l’énergie menacés

Les militants CGT de l’énergie avaient multiplié pendant la mobilisation pour les retraites les actions en faveur des usagers. Un an après, la répression syndicale se poursuit.

 

Les militants CGT de l’énergie avaient multiplié pendant la mobilisation pour les retraites les actions en faveur des usagers. Un an après, la répression syndicale se poursuit.

Des associations de solidarité passées en heure creuse, des habitants précaires protégés de coupures d’électricité ou baisses de tension… Au fil de la mobilisation contre la réforme des retraites, les « Robins des bois » de l’énergie ont multiplié les actions coup de poing, alertant déjà sur la flambée des prix de l’électricité. « Des actions symboliques, qui n’étaient pas dangereuses», précise Renaud Henry, secrétaire général de la CGT Énergie de Marseille.

Un an après le début de la mobilisation, les sanctions menacent toujours. Après la convocation par Enedis de deux militants CGT, l’organisation syndicale rencontre ce mardi la direction de l’entreprise gestionnaire du réseau public pour évoquer les menaces de sanction.

« Il y a un des deux agents qui est très menacé, sans que le procès n’ait eu lieu», craint le responsable syndical. Fin mars six militants syndicaux avaient en effet été interpellés au petit matin « suite à des faits de vols et de dégradations commis au préjudice d’Enedis», expliquait alors le parquet. Mis en examen, trois d’entre eux, dont le secrétaire général du syndicat à Marseille, seront jugés le 21 février prochain. Une journée de grève et un rassemblement seront organisés pour ce jour. « On va voir comment se positionnent Enedis et la justice, et en fonction on saura répondre», promet Renaud Henry.

Ailleurs aussi

Ces procédures ne sont pas isolées. Le secrétaire général de la fédération Sébastien Menesplier lui-même a été convoqué par les forces de l’ordre, tandis que le tribunal judiciaire de Bordeaux relaxait le 9 janvier dernier deux militants de la CGT énergie.

Y.S.

La CGT s’était mobilisée contre les convocations en novembre. PHOTO M.G.
La CGT s’était mobilisée contre les convocations en novembre. PHOTO M.G.

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Tous aux côtés des agriculteurs mais pas de la FNSEA

Publié par Luttesinvisibles

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

10% d’augmentation de l’électricité : le gouvernement compte bien faire les poches des travailleurs

Bruno le Maire a confirmé une hausse des taxes sur l’électricité pouvant entrainer jusqu’à 9,8% d’augmentation des prix. Alors que les prix de production de l’électricité sont en baisse, le gouvernement fait un pas de plus dans l’austérité et le racket contre les classes populaires.

Austérité

10% d’augmentation des prix de l’électricité : pour sa première décision le gouvernement Attal annonce la couleur des attaques à suivre. Envisagée depuis plusieurs semaines, la hausse de la taxe intérieure sur la consommation a été confirmée ce dimanche par Bruno Le Maire. Elle entraînera une augmentation de 8,6% du tarif de base et de 9,8% sur le tarif heure pleine-heure creuse. Alors que les prix de production de l’électricité sont en baisse, le gouvernement fait volontairement le choix d’alourdir les taxes.

Macron et Attal n’ont pas souhaité assumer cette décision, aussi ont-ils délégué à Bruno Le Maire la tâche de l’annoncer. Le ministre de l’économie a en effet déclaré sur TF1 dimanche soir : « C’est une décision difficile mais nécessaire pour garantir notre capacité d’investissement et sortir définitivement du quoi qu’il en coûte. La prochaine hausse aura lieu le 1er février 2025 et nous reviendrons à la situation avant le bouclier tarifaire ». Prolongée depuis le début de la guerre en Ukraine et de l’augmentation des prix de l’énergie qui s’en est suivie, le bouclier tarifaire avait limité la taxation à 1 euro par mégawattheure. Pensé par le gouvernement pour surtout ne pas encadrer les prix et toucher aux profits pharamineux des entreprises de l’énergie, ce bouclier a entrainé une atténuation-relative- des effets de l’inflation, limitant à 4% l’augmentation de la facture d’électricité en 2022, à 15% en février 2023 et à 10% en août 2023, contre 99% et 74,5% prévus en l’absence du bouclier. 

Le gouvernement prévoit désormais de désosser ce dispositif en rétablissant une taxe de 21 euros par mégawattheure en février 2024 et de 32,44 euros en février 2025. Une augmentation colossale alors que les prix de gros de l’électricité ont diminué de près de 30% pendant l’année et que la Commission de Régulation de l’énergie préconisait le maintien du prix réglementé.

Alors que ce dispositif a été lancé en 2021 pour prévenir le retour de manifestations populaires comme celles des gilets jaunes et des contestations contre la baisse du pouvoir d’achat, sa destruction est une nouvelle provocation contre les travailleurs, déjà durement touchés par l’inflation. Introduite par la Loi de finances pour 2024, passée sans vote au moyen de l’article 49-3, le relèvement de la taxe permettrait au gouvernement de tirer profit de la baisse du prix de l’électricité et devrait lui rapporter 6 milliards d’euros, alors que les profits du patronat explosent. 

Les travailleurs auraient pu bénéficié de la baisse des prix de production, mais non, le gouvernement a choisi de de durcir l’austérité. Une décision qui confirme les objectifs du gouvernement de couper les aides à la consommation et réduire les budgets des services publics, déjà annoncés pour le budget 2024 et prévus pour ceux des années à venir. En ce sens, Bruno Le Maire se félicite auprès de la presse de cette décision « courageuse », qui en annonce d’autres.

Alors que 12 millions de personnes ont des difficultés à se chauffer, selon une enquête de la Fondation Abbé Pierre, que 80% des interrogés affirment réduire leur consommation et que 86% des jeunes baissent leurs dépenses d’électricité, comme le montre l’enquête sur la précarité étudiante de notre collectif le Poing Levé, cette mesure aggrave la situation des travailleurs et de la jeunesse, les contraignant à toujours plus de sacrifices. 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
AUCHAN Pérols : la répression anti- CGT mise en échec

SOURCE : Actu.fr

Montpellier : Auchan Pérols retoqué par l’Inspection du Travail

Les licenciements de Marie-Hélène et Julien, salariés syndiqués dans le collimateur de la direction du magasin, ont été refusé. La CGT évoque une « victoire ».

En octobre dernier, la CGT et des salariés d’Auchan Pérols soutenaient deux salariés syndiqués dans le collimateur de la direction. (©Métropolitain – archives)

Le 24 octobre dernier, plusieurs dizaines de salariés d’Auchan Pérols étaient en grève et manifestaient devant les portes du magasin pour soutenir deux de leurs camarades syndiqués, Marie-Hélène et Julien, dans le collimateur de la direction. Celle-ci les recevaient au même moment pour des entretiens en vue d’un licenciement.

« Julien et Marie-Hélène sont aujourd’hui sous l’effet d’une mise à pied conservatoire qui relève directement de la répression syndicale et du harcèlement », affirmaient alors Arnaud Bachelart et Sophie Serra, tous deux délégués syndicaux CGT pour Auchan qui expliquaient que la direction du magasin local avait très mal vécu l’implantation réussie du syndicat au sein du magasin.

« Répression syndicale acharnée »

« Depuis plusieurs mois, nos deux camarades, qui ont implanté la CGT à Auchan Pérols, ont fait l’objet d’une répression syndicale acharnée », insistaient les deux délégués du personnel qui inscrivaient cet acharnement dans une stratégie de la terreur : « Ces deux tentatives de licenciement sont survenues à quelques semaines seulement des élections professionnelles (NDLR : qui ont eu lieu en décembre 2023 au sein d’Auchan Pérols », poursuit la CGT, assurant que « l’objectif principal de la direction était d’intimider les salariés et de faire pression sur le syndicat juste avant ces élections ».

 

Les deux licenciements refusés

`Lors du rassemblement d’octobre dernier, au cours duquel Métropolitain a tenté en vain d’obtenir une réaction de la direction d’Auchan Pérols, la CGT annonçait son intention de porter l’affaire devant la justice. Le syndicat vient justement d’obtenir devant l’Inspection du Travail ce qu’il considère comme « une grande victoire ». L’Inspection vient en effet de refuser le licenciement des deux salariés.

Pour la CGT, l’inspection du travail n’a pas été convaincu par les éléments présentés par la direction d’Auchan Pérols « qui s’appuient principalement sur des attestations subjectives provenant de l’organisation syndicale FO et de certains membres de l’encadrement ». Les deux salariés syndiqués pourront-ils reprendre normalement le travail et leurs activités ?

Publié par FSC

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250 000 emplois menacés en 2024 selon le groupe BPCE : il faut interdire les licenciements !

Le groupe bancaire BPCE a annoncé ce jeudi qu'il estimait à 250 000 le nombre d'emplois menacés en 2024, un chiffre record depuis qu'il produit ces estimations qui annonce que les travailleurs vont continuer à être la variable d'ajustement de la crise. Retour sur les nombreuses faillites et licenciements de l'année 2023.

Crise sociale

Crédits photo : Dorian M

Le deuxième groupe bancaire français BPCE (Banque Populaire-Caisse d’Épargne) estime que 250 000 emplois sont menacés par les défaillances d’entreprises en 2024, un record absolu depuis sept ans. Pour 2023, il annonçait 240 000 emplois menacés et d’après le groupe Altares DB, 17 000 entreprises françaises ont fait faillite durant le dernier trimestre 2023 ce qui correspond à un record depuis 1993, au plus fort de la récession.

Selon BPCE, ces chiffres correspondent au « rattrapage » des défaillances évitées par le « quoi qu’il en coûte », le plan d’aide de l’État aux entreprises appliqué par le gouvernement à partir de mars 2020 et dont la plupart des mesures ont pris fin en juin 2022.

2023, une année de liquidations judiciaires et de licenciements

Pourtant, ces faillites sont loin de marquer une spécificité française et s’inscrivent plutôt dans une tendance mondiale marquée par l’inflation. Le 23 décembre, Euronews titrait « 2023 : l’année des grandes faillites » et signalait que les faillites mondiales d’entreprises ont atteint au printemps un record depuis huit ans, notamment aux États-Unis et en Europe.

La crise est notamment provoquée par la baisse de la consommation dans un contexte d’inflation et d’appauvrissement de la population (notamment pour l’habillement, l’ameublement, le jardinage et les logements neufs) ainsi que par la hausse du coût de l’énergie et du transport des matières premières.

Selon le « baromètre national des entreprises » produit par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce et l’institut Xerfi lors du premier trimestre et troisième trimestre de 2023, les secteurs les plus touchés par les liquidations judiciaires sont les métiers de la construction et les agences immobilières, les petits commerces (restauration rapide, boulangeries, salons de coiffures), la programmation informatique et le nettoyage.

Ces entreprises sont généralement modestes (quelques dizaines d’employés le plus souvent) mais d’autres secteurs ne sont pas épargnés, comme l’industrie. Ils représentent les perdants de la crise actuelle, comme il existe des grands gagnants avec les bénéfices records engrangés par les actionnaires des grands groupes pétroliers et de la grande distribution.

Parmi les faillites importantes de 2023, dans l’industrie d’abord, on note l’usine de Plastima (Mayenne) qui a mis à la porte 77 salariés après sa liquidation le 6 février, l’usine de vannes FCT Saint-Juéry (Tarn) avec 71 salariés le 20 juin, CEAT Électronique (Côte-d’Or) avec 230 salariés le 24 juillet, l’usine de cloisons Clestra (Bas-Rhin) avec 125 salariés le 3 octobre et la verrerie Holophane (Eure) avec 208 salariés mis à la porte le 30 novembre dernier.

Dans la vente, ce sont notamment le gigantesque plan de licenciements de 1900 employés qui a suivi la liquidation, le 13 janvier, de la société de livraisons Place du marché ex-Toupargel, le magasin de chaussures San Marina le 20 février avec 650 salariés et le vendeur de meubles Habitat le 28 décembre avec 383 salariés mis à la porte.

Enfin, on note aussi le licenciement de 107 salariés du groupe de presse Melchior (Nouvelle-Calédonie) après la liquidation du 17 mars, des 94 salariés du groupe d’aide à l’enfance Aramis (Puy-de-Dôme) le 5 avril et des 78 salariés d’Air Guyane le 29 septembre.

La liste n’est pas exhaustive et, par ailleurs, la liquidation judiciaire n’est que l’aboutissement d’un long processus de « défaillances » pour lequel la variable d’ajustement est souvent les travailleurs. Ainsi l’année dernière a également été marquée d’importants plans de licenciements motivés par des facteurs économiques.

La construction particulièrement touchée

Particulièrement sensibles à la hausse du coût de transport des matériaux, liée à celle des prix de l’énergie qui étaient déjà en hausse et qui ont explosé après le début de la guerre en Ukraine, les travailleurs des petites et moyennes entreprises de la construction et du logement semblent être parmi les plus durement touchés.

La baisse de la construction de logements neufs a également affecté le secteur alors que la Fédération française du bâtiment a d’ores et déjà annoncé que 2024 s’annonce encore pire. Son président Olivier Salleron, représentant patronal, déclarait à Franceinfo en décembre : « On est donc en train de parler de défaillances d’entreprises, mais aussi de plusieurs milliers de salariés qui ne vont pas être réembauchés et il va commencer à y avoir des plans sociaux. On prévoit la perte de 3 000 à 10 000 salariés ». D’après les chiffres de l’INSEE, des milliers d’emplois ont déjà été supprimés dans la construction en 2023.

Selon le baromètre du conseil national des greffiers des tribunaux de commerce pour le troisième trimestre 2023, le secteur du bâtiment et de l’entretien est sévèrement concerné par les faillites. Sur trois mois, 463 entreprises de la maçonnerie ont été placées en liquidation judiciaire (+90%), 181 de peinture et vitrerie (+76%), 165 agences immobilières (+132%) et 123 entreprises d’installation d’eau et de gaz (+86%).

L’année 2023 a notamment été marquée la faillite du constructeur limousin Euro-France le 5 avril, ayant conduit au licenciement d’une douzaine d’employés, une vingtaine ayant été préalablement mis à la porte sur demande des « garants » du groupe bancaire BPCE qui se sont ensuite retirés, du constructeur de modules E-Loft à Plougafran (Côtes-d’Armor) ayant conduit à celui de 167 salariés et de l’entreprise également limousine Batidur le 20 décembre dernier avec licenciement de 22 employés (une dizaine d’autres ayant été virés en novembre).

Le patronat fait payer la crise aux travailleurs. Il faut imposer l’interdiction des licenciements !

Tandis que des grands groupes se gavent, en l’occurrence leurs dirigeants et leurs actionnaires, certaines petites et moyennes entreprises font faillite et mettent à la rue leurs salariés, parfois dans des conditions ignobles. Or, si les patrons disposent toujours de leur patrimoine personnel pour continuer leurs affaires ailleurs, leurs salariés n’ont plus d’autre choix que de tenter de retrouver un emploi, souvent plus dur et moins bien payé.
Autrement ils doivent rejoindre l’armée des 2,3 millions de chômeurs dont le gouvernement réduit chaque année un peu plus les moyens de subsistance.

Dans le cas de certaines entreprises, notamment les plus grosses, les conditions de ces liquidations judiciaires posent également question. Au nom de l’aide et de la préservation de l’emploi, le gouvernement n’hésite parfois pas à confier d’importantes sommes, sans aucune contrepartie, aux dirigeants des entreprises jugées en difficulté. Lors du gigantesque plan de licenciement de l’entreprise Place du Marché en janvier 2023, les salariés se sont vus refuser une prime de licenciement au-delà du minimum légal et ils avaient alors questionné la destination du prêt de 35 millions d’euros avancé par l’État aux patrons milliardaires, la famille Bahadourian, quelques mois avant la liquidation.

Ça ne doit pas être aux salariés de payer la crise. Plus que jamais, il faut imposer l’interdiction des licenciements et exiger des entreprises qui veulent licencier leurs salariés l’ouverture des livres de compte et la fin du secret commercial. En cas de défaillance, les travailleurs ne doivent pas servir de variable d’ajustement et c’est bien aux patrons qu’il incombe de rembourser les conséquences de leur direction.

D’un autre côté, face aux attaques contre les chômeurs et le monde du travail, il faut imposer l’augmentation générale des salaires et des pensions, ainsi que leur indexation sur l’inflation. Une perspective que les direction syndicales doivent prendre à bras le corps, loin du dialogue social qu’elles mènent depuis plusieurs mois.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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