Les trois prochains jours s’annoncent cruciaux pour la reprise par Europlasma des deux sites du fabricant de matériel ferroviaire, avec 175 postes conservés. La CGT a obtenu des garanties d’accompagnement et de reclassement.
Le projet de reprise de Valdunes devrait permettre de conserver 175 postes sur les 300.Franck Crusiaux/REA
Depuis le placement en redressement judiciaire de Valdunes, le 20 novembre, voiredepuis mai 2023 et le lâchage de son actionnaire chinois MA Steel, les salariés du dernier fabricant français d’essieux et de roues pour train, tram ou métro ont pris l’habitude d’enchaîner les « journées décisives » pour l’avenir de leurs emplois. L’expression n’est cependant pas galvaudée pour ces trois prochains jours, qui s’annoncent vraiment charnière pour les 300 membres du personnel des deux sites, l’un à Leffrinckoucke (dans le Dunkerquois) et le second à Trith-Saint-Léger (Valenciennois).
Ce lundi à 18 heures, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie, préside à Bercy une réunion surle projet de reprise porté par Europlasma. Tous les acteurs de cette opération de « retournement » d’entreprise en crise doivent confirmer leurs engagements.
Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de Notre Camarade et Ami, Claude Meunier. Nous perdons un grand Homme, rempli de valeurs et d'humanité. La CGT est orpheline d'un pilier et d'un infatigable militant.
Les obsèques auront lieu le mercredi 28 février, au cimetière de Coudun à 10h30.
Nous comptons sur votre présence pour lui rendre l'hommage qu'il merite.
À Falaise, la CGT manifeste devant la gendarmerie pour protester contre l’audition de l’un des leurs
Les sympathisants de la CGT se sont réunis devant la gendarmerie de Falaise (Calvados) jeudi 22 février 2024. Ils sont venus soutenir l’un des leurs, convoqué pour un collage d’affiches illégal.
Philippe Vivien, militant de la CGT à Falaise, était convoqué à la gendarmerie en raison de collage d’affiches illégal. |OUEST-FRANCE
Philippe Vivien, syndiqué à la CGT, était convoqué pour s’expliquer sur un collage d’affiche sauvage.« À travers moi, c’est le groupe de la CGT qu’on attaque. Je le reconnais, j’ai collé des affiches en dehors des endroits prévus(sur des conteneurs de tri sélectif de la communauté de communes du pays de Falaise, dans le centre-ville, N.D.L.R.). Mais à Falaise, nous n’avons pas beaucoup de place où afficher », pestait-il avant d’être auditionné.
Kevin Dewaële, vice-président de la communauté de communes à l’Environnement, qui a déposé plainte précise :« Que ce soit des affiches de la CGT ou des annonces de concerts, il faut que les points d’apports volontaires restent propres. Sans parler du coût, une affiche en appelle d’autres et cela donne l’impression d’un manque d’entretien et, par la suite, favorise le dépôt d’autres déchets. »
« Le droit syndical trop souvent remis en cause »
Selon lui les faits remontent à« la fin de l’été ». Présent pour soutenir son camarade, le secrétaire départemental de la CGT, Alan Bertu, expliquait qu’à ses yeux« on remet en cause le droit syndical trop régulièrement et de plus en plus souvent ».
Contacté au sujet d’un éventuel manque de lieux d’affichage dans la ville, le maire de Falaise, Hervé Maunoury, explique« qu’il faut qu’on étudie le sujet. S’il manque véritablement des zones d’affichages, nous travaillerons à en rajouter mais ce n’est pas une raison pour coller n’importe où. »
En attendant la décision à son égard, Philippe Vivien compte proposer une rencontre entre le maire et la CGT pour obtenir plus de zones d’affichages.
Tour Eiffel : cinquième jour de grève reconductible, la mairie de Paris cherche à calmer la colère
Depuis 5 jours, les travailleurs de la tour Eiffel sont en grève contre la gestion catastrophique de la mairie de Paris. À quelques mois des J.O, cette mobilisation très médiatisée vient remettre au centre des débats la question des coupes budgétaires et de la dégradation généralisée des conditions de travail.
Les grévistes entament aujourd’hui leur cinquième jour de grève et ont voté la reconduction de la grève jusqu’à samedi minimum. Une centaine de grévistes et de soutien se sont réunis ce vendredi en bas de l’édifice. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT était présente, symptôme de l’ampleur qu’est en train de prendre ce mouvement conflit.
De son côté, la mairie de Paris continue de déclarer que le monument serait en « très bon état » et compte bien cherche à désamorcer la grève comme en témoigne les déclaration d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris : "Il y aura sans doute encore besoin de quelques heures, quelques jours peut-être, mais les négociations ont bien avancé ce jeudi", a-t-il assuré le jeudi 22 février sur France Info. "On leur laissera le temps vendredi de discuter et de décider".
FLASH - Des salariés de la #TourEiffel affirment que le monument est dans "un état de délabrement avancé" au niveau de la rouille et de la corrosion : "Cela fait 14 ans qu'elle a été repeinte alors que normalement c'est tous les 7 ans". Ils reprochent à la mairie de Paris une… pic.twitter.com/tWXencD4wc
Cette grève n’est pas une première, mais elle se démarque par sa durée. En effet, il suffit de remonter au 27 décembre dernier, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel et date où les salariés de la SETE s’étaient déjà mobilisés pour mettre en lumière la dégradation importante du monument. Cela dit, la grève actuelle revêt un caractère inédit depuis 2016 en raison de sa longueur, mais aussi de ses mots d’ordre, centrés sur la dénonciation de l’augmentation de la redevance et, plus largement de la pérennité de leurs emplois.
Les grévistes appuient aussi sur l’impact symbolique qu’a cette grève et dénonce la politique de la ville de Paris qui casse tous les budgets, et même ceux dont le but est de garantir la rénovation du monument le plus connu de France, visité par plus de 7 millions de personnes par an. Les quatre jours de fermeture du monument représenteraient une perte d’environ 70 000 entrées, un impact important donc, tant économiquement que médiatiquement.
Ainsi, le conflit en cours dans l’un des monuments les plus touristiques de Paris illustre l’aiguisement des contradictions entre la colère grandissante face aux conditions de travail dégradées et aux politiques toujours plus austéritaires, et la nécessité pour le patronat et le gouvernement de mettre au pas les travailleurs afin de garantir les Jeux olympiques les plus rentables possibles. Le cas des transports est aussi flagrant dans ce sens puisqu’à peine quelques mois avant l’accueil d’un des événements les plus médiatisés au monde, les conflits sur les salaires et les conditions de travail se multiplient, tandis que les conditions de transport dégradés et l’augmentation perpétuelle du coût des transports provoquent la colère des usagers.
Une situation explosive donc, à peine quelques mois avant les Jeux olympiques, que le patronat et le gouvernement redoutent. En témoigne la volonté de mettre au pas tous les secteurs combatifs du monde du travail, dont la multiplication des cas de répression syndicale est une conséquence directe. La mobilisation des travailleurs de la SETE n’est donc qu’un exemple de la colère latente chez les travailleurs et ceci par-delà les frontières sectorielles. Des colères qu’il s’agira de faire converger pour construire un front large ouvrier afin d’arracher une véritable victoire sur le terrain des salaires et des conditions de travail.
L’exploitation paye : le PDG de Stellantis a gagné plus de 100 000 euros par jour en 2023
La rémunération du patron de Stellantis va atteindre 36,5 millions d’euros en 2023, soit une augmentation de 56% en un an. Des chiffres démentiels réalisés sur le dos des travailleurs du groupe, qui ont, entre autres, vu baisser leurs primes.
Le salaire du PDG de Stellantis a été annoncé ce vendredi : 36,5 millions d’euros pour Carlos Tavares. Ce montant astronomique revient à toucher « 100 000 euros par jour, samedi et dimanche compris », comme le rappelle Jean-Pierre Mercier, porte-parole de Lutte Ouvrière. Alors que le salaire de Carlos Tavares s’élevait déjà en 2022 à 23,5 millions d’euros, cette augmentation de 56% de salaire en un an n’est pas anodine. Elle témoigne des bénéfices records du groupe automobile, qui s’élèvent à 18,6 milliards d’euros en 2023, réalisés sur le dos des travailleurs.
Pour justifier cette somme, l’entreprise croit se dédouaner en affirmant que le salaire fixe de Carlos Tavares est resté à 2 millions d’euros en 2023, et que ce montant n’a pas changé depuis trois ans. Mais le PDG de Stellantis touche tous les ans, en plus de ce salaire, un bonus de performance de 11 millions d’euros environ. S’ajoute à cela une prime de 10 millions d’euros, comme « récompense » pour avoir réussi à faire du groupe un « fournisseur de mobilité technologique durable ». Et ce n’est pas terminé. Le multimillionnaire recevra également 13 millions d’euros de bonus en actions, liés à ses objectifs à long terme, qu’il touchera « sous réserve de réalisations futures potentielles », selon le Figaro.
Ce niveau de salaire insensé s’inscrit dans les bénéfices records de Stellantis, qui s’élèvent à 18,6 milliards d’euros en 2023. Des profits réalisés sur le dos des travailleurs, par des licenciements massifs et une baisse des salaires. Le licenciement de 1800 intérimaires en un mois illustre cette volonté de casse sociale par le groupe Stellantis. 600 intérimaires sur le site de Mulhouse, 750 à Sochaux, de 200 à 250 à Poissy et 200 intérimaires à Rennes ont perdu ou vont perdre leur poste d’ici les prochains jours.
Pendant les Négociations Annuelles Obligatoires, l’augmentation générale des salaires de 4,3% a été votée, alors que l’inflation s’est élevée à 4,9% en moyenne en 2023. En somme, les salaires des travailleurs ont diminué. Pour tenter de contourner les critiques autour des profits records de l’entreprise, Carlos Tavares a affirmé la semaine dernière que 1,9 milliard d’euros seraient redistribués sous forme de prime aux salariés du monde entier, soit un intéressement de 4100 euros par travailleur.
Derrière ces belles paroles, la prime aux salariés a diminué de 200 euros par rapport à l’année dernière alors que les bénéfices de l’entreprise ont augmenté de 11%, et les quelques 10 000 intérimaires de l’entreprise ne toucheront pas un centime de prime. Par ailleurs, comme nous le rappelions la semaine dernière, « les primes en « récompenses » ne sont qu’un revenu ponctuel et incertain qui ne permet pas de cotiser pour la retraite ou le chômage ».
Stellantis réalise donc une casse sociale d’ampleur consciemment organisée sur le dos des travailleurs, pour augmenter ses gains de productivité. A l’échelle mondiale, c’est près d’un quart des emplois de l’automobile, soit 70 000 postes, qui seraient menacés d’ici à 2030 selon une étude, sous prétexte du passage des véhicules thermiques à électriques.
Alors que Bruno Le Maire a annoncé des coupes budgétaires de 10 milliards d’euros qui vont précariser toujours plus la population, le salaire de plusieurs millions d’euros de Carlos Tavares nous rappelle que de l’argent, il y en a, et avant tout dans les poches des grands patrons et des actionnaires. La grève massive qui a eu lieu aux États-Unis en septembre dernier a été une démonstration historique de la force des travailleurs de l’automobile face à leurs patrons, et doit montrer l’exemple pour les futures mobilisations. Il faut un plan de bataille contre la casse sociale et l’austérité, pour de meilleures conditions de travail et des salaires dignes.
10 MILLIARDS D’AUSTÉRITÉ ANTI-ÉCOLOGIQUE ET ANTISOCIALE
EN DÉCRETANT 10 MILLIARDS D’ECONOMIES BRUTALES DES LE 21 FEVRIER, LE GOUVERNEMENT FRAPPE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET LES INVESTISSEMENTS SOCIAUX.
Poursuite de la grève à Neuhauser : « 200 000€ de frais d’huissiers mais pas d’augmentation ! »
Alors que la grève se poursuit depuis une semaine chez Neuhauser (groupe InVivo), la CGT affirme que l’entreprise aurait dépensé 200 000 euros en frais d’huissiers et de vigiles pour surveiller et entraver le délégué qu’elle tente de licencier.
Alors que la grève pour les salaires et contre la répression syndicale se poursuit depuis plus d’une semaine sur le site Neuhauser de Fürst, la direction, contrainte par le tribunal de laisser Christian Porta, représentant CGT, accéder à l’usine, continue d’user de méthodes policières pour entraver la lutte des travailleurs. Dans le cadre de la répression contre le délégué, l’entreprise fait en effet appel aux services de trois huissiers, qui se relaient toutes les huit heures…
Neuhauser/InVivo investit dans la répression, pas dans les augmentations
Tandis qu’une grève pour les salaires était en préparation, la direction du groupe avait mis à pied le syndicaliste le 7 février, l’accusant de « harcèlement moral contre la direction ». Privant le représentant de son droit d’accès au site, InVivo avait été débouté au tribunal, le 16 février. Après le rassemblement réussi de vendredi, qui a réuni près de 200 soutiens du syndicaliste, et la tribune signée par 120 syndicats en soutien à Christian Porta, la grève se poursuit et le syndicaliste a pu retourner à l’usine.
Celui-ci subit cependant un traitement spécial : accompagné en permanence par un huissier chargé de contrôler ses moindres faits et gestes, le syndicaliste est surveillé jour et nuit. En plus de trois nouveaux vigiles, la direction emploie également, depuis début février, les services de 3 huissiers, qui se relaient toutes les huit heures, pour entraver l’action du dirigeant syndical. « Ce matin, l’huissier m’a suivi jusqu’aux toilettes... On a procédé à un calcul rapide sur la base du coût horaire de ce type de missions, et en ajoutant les frais de vigiles on arrive à plus de 200.000€ ! C’est totalement délirant à l’heure où la direction refuse d’augmenter les salaires » explique Christian Porta.
Avec cette somme, la direction aurait pu accorder une prime de plus de 500 euros à chacun des employés relève la CGT Neuhauser, alors que les travailleurs du site continuent la grève pour obtenir de meilleurs salaires. Ces derniers font état de leurs difficultés à finir le mois, comme Stéphane*, interrogé par Révolution Permanente la semaine dernière : « Tout augmente. Même pour les déchets ménagers, ils ont augmenté par trois les taxes. Le gaz, l’électricité. Avec ma femme on a du mal à s’en sortir. On doit réfléchir mille fois avant chaque achat, on achète tout à crédit. On peut pas vivre avec notre salaire ».
Une méthode scandaleuse, cumulée à une nouvelle attaque contre les travailleurs !
Ce n’est pas la première fois que la direction utilise la méthode InVivo. Après avoir accusé de manière calomnieuse le syndicaliste de harcèlement, entamé une procédure de licenciement et employé des vigiles et des gendarmes pour l’empêcher d’exercer son mandat syndical, l’entreprise avait diffusé, la semaine dernière, une lettre appelant les travailleurs qui soutiennent la grève à se manifester « pour envisager avec eux leur sortie de l’entreprise dans les meilleurs délais ».
Le message est clair : plutôt que d’améliorer les salaires des travailleurs, la direction préfère investir dans la répression. Un constat d’autant plus scandaleux qu’un accord a finalement été trouvé pour les NAO avec une partie des syndicats, et que celui-ci inclut la suppression des parcours qualifiants, un dispositif qui permet aux travailleurs d’obtenir des gains de salaire grâce à leur ancienneté ou leur parcours dans l’usine. « Il s’agit de la perte d’un acquis social gagné par la lutte en 2018 » explique Christian Porta. Une attaque qui pourrait accroître la détermination des salariés en grève sur le site de Fürst depuis plus d’une semaine contre la répression syndicale et pour les salaires.
« Dans quel monde vivons-nous lorsque les gens ne peuvent pas se procurer de la nourriture et de l’eau, ou lorsque des personnes qui ne peuvent même pas marcher ne peuvent pas recevoir de soins ? »a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, lors d’une conférence de presse régulière à Genève.
« Dans quel monde vivons-nous lorsque le personnel de santé risque d’être bombardé lorsqu’il effectue son travail ? Dans quel monde vivons-nous lorsque les hôpitaux doivent fermer parce qu’il n’y a plus d’électricité ou de médicament pour sauver les patients, et qu’ils sont la cible des militaires ? »a-t-il poursuivi.
A ses yeux,« la situation sanitaire et humanitaire à Gaza est inhumaine et continue de se détériorer ».
Plus généralement,« Gaza est devenue une zone de mort », a assuré le chef de l’OMS, reprenant une expression qu’il a déjà utilisée.« Une grande partie du territoire a été détruite, plus de 29.000 personnes sont mortes, beaucoup d’autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d’autres sont blessées », a-t-il ajouté.
Il a également relevé que les niveaux de malnutrition sévère dans la bande de Gaza ont augmenté de façon spectaculaire depuis le début de la guerre, passant de moins de 1% à plus de 15% à certains endroits.
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant ! Les otages doivent être libérés, les bombes doivent cesser de tomber et l’accès à l’aide humanitaire doit être libre. L’humanité doit prévaloir », a lancé le Dr Tedros.
Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, assiégée par Israël.
La situation est particulièrement alarmante dans le nord, en proie« au chaos et à la violence », selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui a suspendu mardi la distribution de son aide dans ce secteur.
L’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l’Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats qui isolent cette région du reste du territoire.
Transports : la macronie prête à interdire la grève sur de larges périodes
Ce mardi chez Sud Radio, Marie Lebec, ministre déléguée auprès du Premier ministre a annoncé envisager de « sanctuariser » certaines périodes dans les transports, en y interdisant les grèves. Une potentielle attaque très grave à laquelle qu'il va falloir s'opposer.
Sur Sud Radio ce mardi matin, la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Relations avec le Parlement a présenté une potentielle nouvelle offensive contre le droit de grève. En référence aux grèves des contrôleurs de la SNCF, Marie Lebec a déclaré « s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public ».
La ministre déléguée estime en effet que « la grève c’est un droit légitime mais je crois qu’il y a des moments où on peut estimer qu’il faut sanctuariser ces périodes », après avoir rappelé l’importance des vacances scolaires pour les Français mais surtout l’accueil des Jeux olympiques à Paris l’été prochain qui « mettent la France à l’honneur ». « L’honneur » de la France et les « missions de service public » : voilà le prétexte choisie par la ministre pour ouvrir la voie à une grande offensive par l’interdiction des grèves dans les transports sur de larges périodes.
Cette attaque qui, si elle était mise en oeuvre, constituerait un énorme recul pour le monde du travail, fait suite au mouvement de grève important des cheminots le week-end dernier et aux nombreux trains annulés en conséquence. Cette mobilisation a donné lieu à une propagande médiatique sur la « nécessité » d’encadrer les grèves. Un « débat » médiatique qui permet au gouvernement d’avancer des pions pour faire reculer ce droit.
Alors que la droite au Sénat a proposé une loi visant à rendre possible l’interdiction par décret de grèves 60 jours par an, et que le Président du Sénat Gérard Larcher a lui même appuyé cette proposition, les déclarations de la ministre déléguée font directement écho à cette menace. Sur la forme, la ministre a cependant nuancer les ambitions de la droite, déclarant : « est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ? Est-ce que ça peut faire l’objet d’un accord ou autre avec les représentants syndicaux ? ».
Mais si pour elle « toutes les options sont ouvertes », Marie Lebec ne cache pas son intention de s’attaquer au droit de grève d’une manière ou d’une autre. Le gouvernement compte ainsi s’appuyer sur le climat anti-grève ambiant, avec de nombreux cas de répression syndicale pour faire avancer des attaques historiques visant à restreindre le droit des travailleurs à faire grève. Gabriel Attal avait déjà préparé le terrain en ce sens ces derniers jours, estimant que « la grève est un droit mais travailler est un devoir ».
S’il n’y a pas encore de mesures concrètes annoncées par l’exécutif, ces déclarations marquent un saut dans la menace contre le droit de grève, en proposant de le restreindre et de le limiter dans le temps sur de larges périodes, dans un contexte plus large d’attaques contre le monde du travail et ses organisations. Alors que plus d’un millier de syndicalistes CGT fait aujourd’hui face à des poursuites pour leur engagement syndical, le mouvement ouvrier se confronte à un nouveau niveau d’offensive pro-patronale du gouvernement. Des menaces qu’il faut prendre très au sérieux et qui appelle à une réaction du mouvement ouvrier et des syndicats.
Paris: la grève s'enlise, vers un troisième jour de fermeture de la Tour Eiffel
Paris.Paris
Le monument le plus célèbre de France fermé un troisième jour de suite. La Tour Eiffel restera probablement inaccessible jusqu'à jeudi, la grève reconductible lancée lundi par les deux syndicats représentatifs du personnel semblant s'enliser.
Publié le
Il n'y a aucune chance que ça se débloque dans la nuit (de mardi à mercredi), a affirmé mardi après-midi à l'AFP Stéphane Dieu, délégué syndical de la CGT, représentant majoritaire des quelque 360 salariés de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete).
La direction de la Seterefuse de négocieret la Ville de Paris, son actionnaire ultra-majoritaire,refuse même de nous recevoir, assure M. Dieu pour expliquer pourquoi les négociations ont tourné court mardi matin.
Il n'y a aucune chance que ça se débloque dans la nuit (de mardi à mercredi), a affirmé mardi après-midi à l'AFP Stéphane Dieu, délégué syndical de la CGT, représentant majoritaire des quelque 360 salariés de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete).
La direction de la Seterefuse de négocieret la Ville de Paris, son actionnaire ultra-majoritaire,refuse même de nous recevoir, assure M. Dieu pour expliquer pourquoi les négociations ont tourné court mardi matin.
En pleines vacances scolaires d'hiver et à cinq mois des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), le bras de fer entre les deux syndicats - CGT et FO - et la municipalité a pour objet le modèle économique de la Sete, en cours de réécriture avec un avenant au contrat de délégation de service public qui court jusqu'en 2030.
L'avenant doit être validé en mai au Conseil de Paris. Maissi le propriétaire (la mairie) impose un modèle intenable, on montrera notre désapprobation en juilletpendant les JO, prévient Stéphane Dieu.
Les deux syndicats avaient déjà déclenché une grève entraînant la fermeture de la Dame de Fer le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel.
Ils reprochent à la mairie unerecherche de rentabilité à tout prix et à court termeet lui demandent d'êtreraisonnable au niveau de ses exigences financières afin d'assurer la pérennité du monument et de l'entreprise qui le gère.
L'équilibre économique de la Tour Eiffel, qui a retrouvé en 2023 une fréquentation supérieure à ce qu'elle était avant le Covid-19, avec 6,3 millions de visiteurs, a été fragilisé par quelque 120 millions d'euros de manque à gagner lors des deux années de crise sanitaire (2020 et 2021).
Pour faire face, la Sete a bien été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros en 2021. Mais aux pertes de recettes s'est ajoutée une facture supplémentaire équivalente - environ 130 millions d'euros - de surcoûts de travaux de rénovation, principalement liés à l'actuelle campagne de peinture, compliquée par la découverte de traces de plomb.
Selon la CGT, l'actuel contrat est biaisé par unesur-évaluation des recettes basées sur des objectifs de fréquentation annuelle de 7,4 millions de visiteurs, soitdes niveaux de fréquentation jamais atteints.
Pour rétablir l'équation, les variables d'ajustement sont le montant de la redevance que la Sete reverse à la mairie, le prix des entrées et le budget des travaux.
La piste envisagée d'augmenter les tarifs de 20% ne soulève pas d'opposition. Mais les interprétations diffèrent quant à l'évolution de la redevance et l'enveloppe des travaux.
Des salariés et membres du syndicat CGT manifestent lors d'une grève du personnel de la Tour Eiffel, le 20 février 2024 à Paris
La CGT estime que la Ville exige dans l'avenant unehausse exponentielle de sa redevance, de 8 à 50 millions d’euros par an, ce qui revient selon Stéphane Dieu à imposer unmodèle ultra-tendu où 40% du chiffre d'affaires brut part directement en redevance.
Mais la direction affirme que l'avenant fait baisser la redevance par rapport au contrat initial.
Quant aux travaux réalisés,de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monumentvieux de 135 ans, s'inquiètent les syndicats, déplorant les100 millions d'euros investis pour une campagne de peinture partielle avec seulement 3% du monument décapé.
Les syndicats, qui réclament la création d'unfonds de dotation spécialpour les futurs travaux, accusent aussi la Sete et la mairie de repousser la modernisation des ascenseurs et du dispositif de scintillement.
La fermeture du symbole de Paris et de la France suscite la frustration de milliers de visiteurs, majoritairement étrangers (environ 80% selon les statistiques de 2023).
Ils sont automatiquement remboursés, assure la Sete à l'AFP.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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