SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
27 800 victimes de la répression en manif selon un rapport : Macron, président des violences policières

Alors que le gouvernement annonce 2.500 victimes de la répression policière sur une période de deux ans dans les manifestations, une enquête de l’observatoire des Street-médics dément ce chiffre et le porte à 27.800 victimes.

Répression

Crédits photo : Ludovic MARIN / AFP

Le 31 mars dernier, deux semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle, l’observatoire des Street-médics a publié une enquête sur les victimes de violences policières durant les manifestations des Gilets Jaunes et des retraites en France. Une enquête exhaustive qui démontre l’ampleur d’une répression inédite des mouvements sociaux sous le gouvernement d’Emmanuel Macron.

L’enquête analyse donc près de 145 manifestations entre le 23 février 2019 et le 14 mars 2020 en France à partir des bilans journaliers et le témoignage de 87 équipes de street-médics, afin d’analyser la gravité des blessures, la cause, le lieu, la date et la démographie des victimes. Le rapport est sans équivoque en estimant donc à « 27.800 le nombre de personnes blessées durant les mouvements Gilets Jaunes et retraites », parmi lesquelles 24.300 « victimes sont attribuables aux manœuvres, armes et violences des forces de l’ordre », soit 92,9% des victimes. Ce chiffre est, selon l’enquête, cinq fois plus élevée à la moyenne des autres manifestations analysées, avec 6.18 victimes pour 1.000 manifestantz. Comme l’expliquent les auteurs de ce rapport dans leur synthèse, « deux tiers (66.7%) des atteintes sont des blessures traumatiques, principalement aux membres et à la tête provoqués par des frappes de tonfa et de matraque, lanceurs (LBD et flashball) et grenades cinétiques ; et un tiers (32.5%) de troubles non-traumatiques principalement respiratoires et anxieux résultant de l’exposition à des agents lacrymogènes (CS et OC). Il est relevé par ailleurs, alors que la frappe de la tête est normalement proscrite, un nombre élevé de blessures traumatiques à la tête, plus d’une blessure sur six (18.1%). Il s’agit d’un taux particulièrement inquiétant au vu des risques pour la santé et la sévérité des blessures associées à cette zone. »

L’estimation du nombre de victimes est dix fois plus élevée que les chiffres officiels publiés par le ministère de l’intérieur qui annonce 2.495 victimes. Selon eux, le nombre de personnes « affectés par les gaz lacrymogènes » est estimé à 275.000 manifestants. Le constat s’alourdit si on procède à une analyse plus générale de la cause des blessures comme nous pouvons le lire dans le rapport : « Pour l’ensemble des personnes affectées (incluant les décontaminations rapides d’affections aux gaz lacrymogènes), 98,12% des victimes sont attribuables aux forces de l’ordre, contre 0,36% aux causes externes et environnementales, 0.33% aux manifestants ».

Les conséquences de cette répression inédite sont terribles : d’après l’enquête de l’observatoire des street-médics, les violences policières produites par les armes à impact cinétique, sont responsables d’un « fort taux de traumatismes à handicap permanent (15% des victimes) dont une majorité des pertes permanentes de la vue, ainsi que de 53 décès des conséquences de leurs blessures (3%) ».

L’analyse des conséquences de ces charges violentes est aussi appréhendée au niveau des troubles psychologiques que peuvent entraîner ces violences : « il a été montré que les conséquences pour la santé mentale associée aux événements de trouble civil sont comparables à celles observées dans le cadre de catastrophes naturelles, attaques terroristes ou conflits armer ». Le rapport parlent notamment de PTSD (syndrome post traumatique) et du développement de troubles anxieux et dépressifs. Ainsi, pour l’ensemble des estimations, « la prévalence des victimes (PR) est de 6.18 pour 1000 participants (le plus souvent compris entre 0.5 et 2.0 ), il s’agit d’un taux particulièrement haut par rapport aux autres grands rassemblements ».

Les résultats de ce rapport viennent donc confirmer la répression et les violences policières inédites durant le quinquennat de Macron, définitivement l’éborgneur des gilets jaunes. Ces chiffres confirment l’ampleur de la répression largement diffusée par les images et vidéos qui ont largement circulé, montrant au grand jour les violences policières que peuvent subir quotidiennement les habitants des quartiers populaires. Illustrant les tournants sécuritaires et répressifs du gouvernement, ces chiffres sont à analyser comme une réponse à la puissante poussée de la lutte de classes et d’une certaine radicalité, en particulier celle des Gilets Jaunes et de la grève historique contre la réforme des retraites. En cela il est clair que les violences policières inédites pendant ces mouvements sont une réaction à la dynamique de lutte qui s’est exprimée.

La politique sécuritaire menée par le gouvernement ces dernières années, entre la répression, les dissolutions d’organisations, d’associations, la loi sécurité globale, tout comme les promesses de renforcement de l’arsenal répressif par la très grande majorité des candidats à la présidence, ont un caractère préventif pour les classes dominantes, se préparant à réprimer les futurs mouvements sociaux. Pour cause, Macron, qui reste favori à sa propre succession, après n’avoir cessé de renforcer l’appareil policier ces derniers mois, promet une politique offensive d’attaques anti-sociales et de contre-réforme dans les cinq années à venir, à l’image de la retraite à 65 ans et le RSA conditionné. Pour eux l’objectif est clair : renforcer le bras armé de l’État et mettre tous les moyens nécessaires pour mater les futurs phénomènes sociaux et toute possibilité de révolte. Pour nous, il est nécessaire de mettre sur pied des blocs de résistances à partir des mobilisations et de l’auto-organisation de notre camp, capables d’affronter les attaques à venir et la répression violente qui va l’accompagner.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

Visiteurs

520655

 

Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog