Depuis le mardi 19 avril, les salariés de Faurecia Siedoubs sur les sites de Montbéliard et Etupes sont en grève et ont entamé un bras de fer contre la direction dans le cadre des NAO. Les grévistes dénoncent les bas salaires et l’augmentation du coût de la vie, dans le contexte d’une inflation galopante.
Pour l’heure, la direction propose des négociations au rabais, alors même que Faurecia a fait un chiffre d’affaire de 14, 65 milliards d’euros en 202O et prévoit une marge de 20 milliards dans les années à venir. Dans le même temps, Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, va toucher 66 millions d’euros et 180 000 euros par jour.
Des négociation pas à la hauteur : la lutte continue
Après les premières négociations, la direction ne s’est déclarée prête qu’à lâcher une augmentation de 2,5% des salaires ainsi qu’une prime de 1500 euros, payée en deux fois. Une proposition inacceptable pour les salariés, alors que l’inflation est au-delà de 4%, qui ont décidé de reconduire la lutte, bien décidés à ne pas se laisser berner par les miettes de la direction.
« Ca fait 20 ans que je travaille ici. La majorité des salariés qui ont autant d’ancienneté ne gagnent que 1.500€ par mois ! Avec les bénéfices que se fait l’entreprise, la direction devrait être capable de nous donner une augmentation de 5% ! " s’est énervée Isabelle, interrogée par France Bleu.
Face au mépris de la direction, la combattivité est importante et les salariés conscients de leur force. Chez Stellantis, la production pourrait être perturbée dans les jours qui arrivent. Sans leurs sièges, fournis par Faurecia, les voitures pourraient bien ne pas être produites en temps et en heure. Dans ce cas de figure, les véhicules sont remisés sur le parking en attendant les pièces manquantes, et se posera alors la question du stockage. Bref, les salariés en grève, ont de quoi sérieusement embêter leur patron.
D’ailleurs la direction, ne s’y est pas trompée. Depuis quelques jours, la répression est en marche.
La direction cherche à réprimer. Les pressions et intimidations se multiplient contre les grévistes
Quand il s’agit de faire pression, il semble que tous les moyens soient bon pour la direction de Faurecia Siedoubs. Depuis plusieurs jours, les visites à domicile chez les salariés en grève ainsi que les menaces de licenciements se multiplient.
Comme l’explique une salarié dans les colonnes de de France Bleu, une vingtaine de salariés en grève ont reçu la visite à domicile d’un huissier de justice et de membres de la Brigade Anti Criminalité (BAC) pour les convoquer au tribunal. « Ils sont venus chez moi hier soir alors qu’il y avait mon mari et mes enfants à la maison ! » s’indigne Khedidja. « Vous imaginez comme c’est effrayant pour un enfant en bas âge de voir ça ? En plus je n’ai rien fait pour le mériter, je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas empêché les camions de rentrer dans l’usine. J’ai simplement utilisé mon droit de grève. ».
Face à ces méthodes répressives et autoritaires, les grévistes appellent à continuer la lutte. "On va continuer la grève jusqu’à ce que la direction nous écoute. On réclame désormais les hausses demandées, la fin des sanctions envers les salariés, car certains sont menacés de licenciement et qu’on nous paie les heures de grèves car c’est à cause de l’entreprise qu’on ne peut pas travailler" détaille Ciftci Enguin, délégué syndicat FO.
Dans toutes les entreprises de la région, des délégations de solidarité doivent être menées face à la répression. Leur victoire sera celle de tous les travailleurs et travailleuses.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE