Hier, une soixantaine de salariés ont occupé la direction régionale du travail et de l'emploi pendant trois heures
Conférence de presse hier, à l'issue d'une rencontre avec les fonctionnaires, aux côtés des représentants de l'Union départementale CGT.
"C'est un scandale politique !" Hier, Gérard Cazorla, secrétaire CGT du comité d'entreprise de Fralib, ne mâchait pas ses mots. Une soixantaine de salariés ont envahi la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) à Marseille, pour demander des comptes à ses responsables, Patrick Bonello, secrétaire général de l'unité territoriale des Bouches-du-Rhône, et Dominique Guyot, en charge des mutations économiques.
Des remarques, sur le Plan de sauvegarde de l'emploi
Plus précisément, les représentants du personnel réclamaient la lettre que l'administration avait fournie, lors des précédentes procédures, dans laquelle les représentants du ministère du travail formulaient des remarques, concernant le Plan de sauvegarde de l'emploi. "Le ministre du Travail Xavier Bertrand a donné l'ordre de ne pas rédiger cette lettre", affirmait Gérard Cazorla hier matin, après une réunion houleuse avec les responsables de la Direccte.
"Le code du travail prévoit en effet que l'administration puisse faire des observations. Pour le premier PSE nous avions formulé des remarques. Là, la lettre n'est pas faite", expliquait en apparté Dominique Guyot qui ne répondait toutefois pas à la question essentielle, "pourquoi ne pas faire de lettre cette fois-ci ?
Un dossier à portée "nationale"
La fonctionnaire résistait même, pendant près d'une heure, à la salve de questions formulées par les salariés, cherchant à lui faire dire que le ministère faisait obstacle à la rédaction du document. Les réponses, - entendues à travers la porte, puisque la presse n'était pas conviée à cette réunion par les fonctionnaires, qui n'avaient pas de directive de communication -, laissaient cependant place à l'interprétation.
"On ne peut penser que ce que pense le ministre", soulignaient ainsi les fonctionnaires, précisant que "ce dossier a une portée nationale", et surtout que seule une délégation du ministre, les mandatait pour rédiger tout document dans ce dossier. "On ne nous a pas donné l'autorisation de le faire", poursuivaient les représentants de l'administration, qui rappelaient au passage qu'un avis concernant le PSE avait déjà été formulé le 1er décembre dernier, "On ne prendra pas d'autre acte sous l'en-tête de la Direccte."
Une action en justice
Mais les Fralib voient les choses autrement. Pour les représentants du personnel, le nouveau PSE, comme le précédent, présente de graves lacunes, malgré les avancées que met en avant le groupe Unilever : il ne porte que sur 103 salariés, alors que l'entreprise en compte 182, et surtout la direction considère que la fermeture est irréversible. "On consulte les salariés sur une décision qui est déjà prise, à partir d'une raison économique qui date de 2010 !", lançait, révolté, Olivier Leberquier.
Devant le silence de l'administration, (nous avons contacté le cabinet de Xavier Bertand hier, qui, n'a pu nous répondre), c'est donc une fois de plus devant la justice, que les Fralib, qui ont une fois encore entamé une procédure, trouveront des réponses. "Nous avons décidé ce matin en assemblée générale de placer à nouveau notre usine sous surveillance", ont-ils annoncé à l'issue de leur rencontre avec les fonctionnaires.