SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Gorillas. « Livre en 5 minutes, viré en 10 minutes » : grève victorieuse contre les licenciements

Ce lundi, les travailleurs de l’entrepôt Bastille de Gorillas ont commencé une grève face à une vague de dizaine de licenciements et contre le harcèlement managérial subi par plusieurs employés. En moins de deux jours, les salariés ont arraché toutes leurs revendications à l’entreprise de livraison rapide. Témoignage.

Victoire éclaire

Ce lundi 27 juin, une trentaine de travailleurs, de l’entrepôt parisien de Bastille du service de livraison rapide Gorillas, ont bloqué le site pour lutter contre une vague de licenciements mais aussi, contre la « pression psychologique » subie par ces derniers. « On se sentait menacé, on avait la boule au ventre, on se demandait qui serait le prochain […] on voulait arrêter ce management abusif » explique Khaoussou Cissohko, gréviste et « capitaine rider ».

« Les salariés demandent l’arrêt du management agressif et des licenciements arbitraires », a expliqué la CGT Commerce Paris dans un communiqué. Arnaud Coulibaly responsable CGT du site, dénonce les licenciements « sans motifs valables » de quinze personnes sur les soixante-dix de l’entrepôt. Il explique aussi que ce site n’est pas un cas isolé, ce serait « partout pareil dans les autres sites. (…) les gens n’en peuvent plus ». En effet, l’entreprise allemande, sous couvert du conflit en Ukraine et de l’inflation grandissante, durcit les conditions de travail et de financement. De fait, elle a annoncé, fin mai 2022, la suppression de 300 postes administratifs, dans les différents pays ou l’entreprise est implanté en Europe, ce qui complexifie la logistique et dégrade les conditions de travail.

Khaoussou nous donne l’exemple d’un collègue licencié abusivement « Je le connaissais bien, il s’est donné à fond pendant des mois, et a été viré parce qu’il avait fait moins de kilomètres que les autres sur l’appli, parce que son téléphone ne fonctionnait plus et qu’il ne pouvait donc pas enregistrer les trajets dessus ». Il ajoute d’ailleurs que c’est une preuve que ce sont les travailleurs qui devraient « gérer la boite de l’intérieur ». « C’est nous qui connaissons le mieux le fonctionnement et les capacités de chaque rider ».

De plus, les grévistes dénoncent unanimement des méthodes de management agressif. Khaoussou explique qu’avec la grève, ces derniers ont même subi du « harcèlement » de la part de leur hiérarchie : « Les gens se sentent menacés quand ils font grève, ils ont peur d’être licenciés. […] Certains collègues ont reçu des mails leurs disant que s’ils ne se présentaient pas dans les 72 heures, ils risquaient le licenciement, […] c’était vraiment du harcèlement ».

À l’image de leurs homologues allemands les travailleurs du site Bastille se sont mis en grève, à deux reprises en trois mois, contre les conditions de travail imposé par l’entreprise selon. La première grève avait éclaté pour dénoncer les problèmes de retard de paye et les fiches de salaires qui fluctuaient sans que personne ne sache trop pourquoi : « Quand on demandait, ils nous disaient qu’il réglerait ça le mois prochain ». Cette grève s’était organisée de l’intérieur, par des salariés qui n’en pouvait plus de ces conditions de travail insupportables.

Lundi soir, après que cette seconde grève ait eu lieu, la direction avait alors dit accepter toutes les revendications des grévistes. Mais, dans la nuit, elle a finalement proposé un accord en deçà de ce qui avait était convenu oralement. Le mardi matin, les travailleurs ont donc repris la grève : « Après notre départ, ils ont changé les termes de l’accord, alors on a décidé de continuer la grève », ce qui a fait immédiatement reculer la direction.

« Avant de signer le papier, on l’a lu et discuté avec les collègues […] C’était un combat collectif, je ne pouvais pas signer tout seul. » explique Khaoussou. Il ajoute que : « Les employés ne se sont remis au travail qu’à 11h30, car les revendications des grévistes avaient toutes été acceptées ».

Ainsi, les grévistes ont obtenu : le réexamen des régularisations de salaires, la prise en compte de la réalité du travail et des impératifs de santé et de sécurité, l’accompagnement des salariés précaires, l’obligation de consultation gratuite de la médecine du travail, la rémunération du deuxième jour de grève et l’ouverture des négociations sur les tickets-restaurant après les élections des représentants du personnel. De plus, Khaoussou précise : « La direction a aussi délégué la gestion de chaque rider en interne. Ce n’est plus une performance générale exigée ». Et, bien que la performance reste un critère d’évaluation, elle sera examinée, en prenant en compte la taille des équipes et les capacités individuelles.

Cette grève s’inscrit dans un contexte, où, des travailleurs, peu mobilisés d’habitude, s’organisent pour lutter contre des licenciements de masse et des conditions de travail de plus en plus dégradées. Ces travailleurs, souvent jeunes et précaires, sont l’exemple même de la colère grandissante dans tous les secteurs d’activités, même dans ceux qui, traditionnellement, ne se mobilise pas ou peu. Une colère contre la vie chère, les conditions de travail difficiles, le stress des cadences imposées, pour la dignité.

Une des avancées des grévistes, à savoir la gestion des riders en interne par les travailleurs eux-mêmes, est une démonstration forte de travailleurs qui reprennent du contrôle sur l’organisation du travail, et n’ont nullement besoin d’une direction pour que le travail soit effectué, quand l’inverse n’est pas vrai. Ainsi, même si la direction a cédé une première fois, les grévistes n’excluent pas la possibilité d’une nouvelle grève, et poursuivre la lutte pour l’indexation des salaires sur l’inflation, contre les conditions de travail insoutenable et le management abusif.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Les banques gagnent « un pognon de dingue » sur le dos des pauvres.
Selon une étude de l'association de consommateurs UFC-Que choisir, les banques ont engrangé en 2020 jusqu'à 1,8 milliard d'euros sur le dos de leurs clients connaissant des difficultés de trésorerie. Ces frais, prélevés en cas d'incident bancaire, sont trois fois supérieurs à ceux pratiqués en Belgique, dix-sept fois plus élevés qu'en Allemagne.
 
 

Des frais disproportionnés

 

Lorsqu'un organisme demande à une banque de prélever un montant sur un compte qui ne contient pas suffisamment d'argent, la banque fait payer à son client titulaire du compte des "frais de rejet du prélèvement" pouvant aller jusqu'à 20 euros.

Si l'organisme essaie à nouveau de prélever cette somme dix jours plus tard et que le compte n'est pas plus rempli, le client devra à nouveau payer des frais de rejet du prélèvement à sa banque.

Quand il s'agit d'un chèque, ces frais ne sont prélevés qu'une fois. Ils s'élèvent à 30 euros par chèque de moins de 50 euros et montent à 50 euros pour tout chèque d'un montant supérieur.

Les banques facturent à 15 euros environ le courrier envoyé au client pour le prévenir qu'il n'a pas assez d'argent sur son compte. Ces frais sont disproportionnés par rapport à ce qu'ils coûtent réellement à la banque, souligne l'UFC-Que choisir.

« Le montant des frais bancaires représente une part importante des revenus de la banque. Chaque fois qu'on a assisté à une diminution des taux, les banques ont compensé par une augmentation des frais. » analyse Valérie Lefebvre-Haussman, secrétaire générale de la fédération Banques et Assurances. 

Cet été, un projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat sera présenté par le gouvernement à la nouvelle Assemblée Nationale.

Il y sera notamment question de ces frais bancaires. L'UFC-Que choisir a appelé le gouvernement à « s'attaquer à la rente des frais d'incidents bancaires » et à « libérer ainsi au moins un milliard d'euros pour le budget des consommateurs ».

L'association propose pour cela de « plafonner les frais d'incidents en fonction des coûts réellement supportés par les banques », d' « élargir le plafonnement global des frais d'incidents bancaires à tous les consommateurs » et d' « imposer le remboursement automatique des frais de rejet de prélèvement en doublon ».

Notre organisation défend depuis longtemps le plafonnement des frais de gestion de compte.

Pour la CGT, les frais bancaires devraient être plafonnés à 20 euros par mois dans une limite de 200 euros par an pour tous les clients, quel que soit leur revenu.

Ce montant maximum devrait s'appliquer aussi pour les personnes morales comme les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Très Petites Entreprises (TPE).

Publié par LACGT.FR

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Capture d'écran

Capture d'écran

"C'est mieux que rien" entend-t-on ici où la, surtout parmi les commis et dans les médias aux ordres du marché libre et non faussé et dont les profits sont également libres et non faussés. Euh, et l'inflation qui frôle bientôt les 7% et le point d'indice bloqué par les gouvernements de droite et socialiste depuis belle lurette?

 

En revanche, c'est gagnant-gagnant pour l'augmentation salariale du patron de TotalEnergies. Vous savez bien, celui qui dit à ses camarades clients de se couvrir de gros chandails et en baissant drastiquement le chauffage tout en réutilisant la chandelle pour ne pas voir plus loin que son nez. Eh bien ce moraliste a obtenu 52% d'augmentation, soit un salaire annuel de 5,9 milliards d'euros.

Et dans le CAC 40 pour ceux cotés en Bourse, parce que le groupe Mulliez-Auchan ne l'est pas par exemple, eh bien, du côté du CAC 40, les profits ont bondi de 85% en 2021 et dépassent les 150 milliards d'euros.

Alors, c'est toujours mieux que rien 3,5% d'augmentation?

En revanche, hip hip hip hourra! Une femme présidente de l'Assemblée nationale. Un peu comme Laurence Parisot était patronne du Medef ?

En tout cas, pour ma part, cette capture d'écran ci-dessous:

+ 3,5% d'augementation pour les fonctionnaires: le verre plein ou le verre vide?

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Voilà ce qu'il faut faire : ne pas attendre, ne pas faire dépendre l'intervention sociale des combines macroniennes pour tenter de faire passer ses contre-réformes, sa politique d'austérité pour le peuple ... à l'instar de ce font les cheminots anglais !

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SOURCE Huffingtonpost

Les syndicats espèrent ainsi reprendre le dialogue avec le patronat, rompu le 9 février. "La balle est dans le camp des patrons, s'ils veulent vraiment négocier", selon Thierry Cordier de la CFDT Transports (majoritaire).

Au cours de la semaine, l'organisation patronale des PME (OTRE) s'est dite "ouverte à la poursuite des négociations avec les organisations syndicales sur la base de propositions raisonnables", une main tendue à laquelle ne se sont pas jointes les autres fédérations patronales FNTR, TLF et Unostra.

Grilles salariales bloquées

Les syndicats avaient auparavant revu leurs prétentions à la baisse, renonçant au plafond minimum de 10 euros bruts de l'heure réclamé pour les plus bas coefficients du transport routier (actuellement à 9,43 euros).

Les grilles salariales dans le transport routier de marchandises (près de 330.000 salariés fin 2013) sont bloquées depuis 2012. Depuis, la totalité des minima conventionnels est passée, à l'exception d'un seul, sous le salaire minimum.

Dans leurs dernières propositions, la FNTR, TLF et Unostra se disaient prêtes à accorder une revalorisation portant les plus bas coefficients à 9,62 euros, soit un centime de plus que le Smic, et le plus haut à 9,89 euros.

Le conflit autour des salaires a débuté le 18 décembre. Des militants CFDT avaient bloqué pendant quelques heures les poids lourds au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, à l'ouest de Paris.

En janvier, la bataille s'est intensifiée autour de négociations à rebondissements, tenues sous la pression des syndicats qui avaient organisé de nombreux blocages, ce qui leur vaut d'être assignés à comparaître par le Groupe Charles André, un des transporteurs visés.

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Engie (ex-GDF), EDF et TotalEnergies, entreprises cotées en Bourse: pour le retour à la chandelle et toujours sous le capitalisme éclairé

A tous nos chers camarade, simples clients de l'énergie, et pour le retour de la chandelle!

 

Nous l'avons écrit de concert dans le dernier JDD, -de grâce, l'acheter, il doit en rester des invendus-.

Pour le salut de notre patrie, nous qui ne travaillons que pour le coq gaulois, subsidiairement peut-être avec des pays émergents mais pas pour leur rapiner des richesses naturelles, déontologie du business libre et non faussé oblige, nous vous sollicitons pour économiser l'énergie que nous vous vendons, afin que vive la République et que vive la France. Enfin surtout pour notre business libre et non faussé.

Economisez donc le carburant, l'électricité, le fuel domestique, le gaz ! N'écoutez pas ceux qui revendiquent le blocage des prix de l'énergie et de l'eau, pire encore la nationalisation de l'énergie.

Certes, nous enregistrons 16 milliards de bénéfices et en distribuons la moité aux actionnaires, mais que la moitié, et c'est pour notre bien commun!

Sinon, à quoi servirait que Macron, dans sa saison 2, se décarcasse? N'a-t-il pas été légitimement élu locataire du palais de l'Elysée en avril 2022? Et n'est-il pas légitime donc d'appliquer son programme politique?

Nos chers camarades, simples clients de l'énergie, nous sommes comme vous tous de parfaits démocrates et patriotes. Alors, non d'un allume-cigare, économisez votre énergie! Revenez à la chandelle et à la charrette à bras!

Ne faut-il pas revenir à des choses simples? Entre nous, chers camarades, c'était-y pas mieux avant?

Engie (ex-GDF), EDF et TotalEnergies, entreprises cotées en Bourse: pour le retour à la chandelle et toujours sous le capitalisme éclairé

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Grève à partir du 1er juillet à Roissy : « C’est une mèche qui peut embraser le pays ! »

Après la journée de grève historique du 9 juin qui a réuni l'ensemble des travailleurs de l'aéroport autour du même mot d’ordre de 300 euros d’augmentation pour tous, le mouvement à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle se poursuit avec un appel à la grève le 1er juillet qui pourrait être reconduit les jours suivants.

Arthur Nicola

 

300€ d’augmentation pour tous !
Le 9 juin, une grève historique : « On n’avait pas vu de grève comme ça depuis 10 ans »

A Roissy Charles de Gaulle, on n’avait pas vu de grève comme celle du 9 juin dernier depuis longtemps. C’est notamment le caractère interprofessionnel de la grève, qui a réunit les donneurs d’ordre comme Air France et Aéroport de Paris (AdP) avec les sous-traitants qui a fait de cette grève un moment historique. Il faut dire que dans l’aéroport, qui compte près de 100.000 salariés, il y a une myriade de sous-traitants : près de 800 entreprises sont installés sur la plateforme aéroportuaire. Pierre, délégué CGT dans une de ces entreprises, nous confie que « cela fait au moins 10 ans que l’on n’a pas vu de grève comme celle-ci. A l’époque, c’était celle des pilotes d’avion, ou alors celle dans la sûreté ».

En effet, le 9 juin au matin, c’est près d’un quart des avions qui n’ont pas pu décoller de l’aéroport, un véritable premier succès pour les grévistes qui ne peuvent qu’être encouragé, à l’image de Marie, qui expliquait : « Les boîtes commencent à lâcher des miettes, ça veut dire qu’on peut arracher plus ». Car dans certaines entreprises, le patronat commence à proposer des primes, plus ou moins importantes, pour arrêter le mouvement. C’est par exemple le cas chez ACNA, une entreprise de nettoyage, où la direction a proposé une prime de 400€. Mais ces primes, loin de contenter les salariés, sont vus par beaucoup comme le signe que le patronat de l’aéroport peut lâcher plus, et notamment des augmentations de salaires. C’est ce que Karim*, lui aussi syndiqué à la CGT, rappelle à ses collègues : « Les primes ne sont pas reconductibles. C’est une seule fois dans l’année. Aujourd’hui, avec tout qui augmente, on a besoin d’une augmentation générale de nos salaires. Et cet argent que l’on réclame, c’est le nôtre, c’est nous qui faisons tourner l’aéroport ! »

Une nouvelle journée de grève le 1er juillet, avec en ligne de mire une grève reconductible

Après la journée du 9 juin a été décidé une nouvelle échéance le 1er juillet. Le but, pour les militants combatifs de l’aéroport qui font le tour des entreprises pour discuter et mobiliser tout le monde, est de monter en pression et de construire le rapport de forces. C’est pourquoi, contrairement au 9 juin, les préavis de grève déposés courent maintenant sur trois jours, pour donner la possibilité aux grévistes de reconduire la grève sur plusieurs jours. Selon Nordine, délégué syndical chez Transdev Aéropiste, et membre de l’union locale CGT, ce second temps de mobilisation devrait être encore plus suivi : « Certaines boîtes qui n’avaient déposé de préavis pour le 9 juin sont en train de le faire pour le 1er juillet. On est en train d’aller chercher ceux qui n’étaient pas là le 9 juin ». Car pour étendre le mouvement, de nombreux délégués syndicaux vont d’entreprises en entreprises pour organiser des Assemblées Générales là où les traditions de mobilisations sont parfois inexistantes. Et force est de constater que, petit à petit, ce travail semble porter ses fruits, donnant de l’espoir à beaucoup de syndiqués. S’adressant à d’autres syndicalistes, l’un d’entre eux explique à quel point la grève à Roissy est importante au-delà de l’aéroport lui-même : « Roissy est un lieu de concentration ouvrière incroyable qui, s’il se met en grève, est une mèche qui peut embraser le pays ! ».

Autre symptôme de cette journée qui devrait être plus importante : chez City Service, une entreprise spécialisée dans l’accueil des voyageurs à l’embarquement et au débarquement, alors que les salariés n’avaient pas fait grève depuis une dizaine d’année, le dépôt d’un préavis de grève et les échanges avec les militants d’autres entreprises ont permis de lancer le mouvement dans cette boîte, avec plusieurs dizaines de salariés qui se sont d’ores et déjà déclarées grévistes pour le 1er juillet. Nicolas Pereira, de l’Union Locale CGT de Roissy, dans une réunion entre syndicalistes, le rappelle à tous ses camarades : « on obtiendra satisfaction, à la condition qu’on fasse des AG dans toutes les boîtes ».

Contre les manœuvres patronales, l’unité des grévistes et l’unité syndicale imposées par en bas

L’une des préoccupations centrales des syndicalistes depuis le début du mouvement, et encore ce lundi, c’est la question clé de l’unité. Face au risque de voir une grève s’ancrer dans une concentration de près de 100 000 salariés, la direction tente ainsi de négocier boîte par boîte, en proposant de maigres primes, afin de signer l’arrêt du mouvement en le divisant. En ce sens, afin de préserver l’unité dans cette myriade d’entreprises, nombreux sont les syndicalistes qui mettent l’accent sur la nécessité de se coordonner autour de la revendication consensuelle des 300€ d’augmentation de salaires pour tous et toutes.

Plus généralement, l’un des aspects forts du mouvement, c’est le grand nombre de secteurs mis en grève, mais pas encore suffisant pour Tayeb, délégué chez SUD aérien, qui explique : « Il faut penser à tous les salariés de l’aérien. On a besoin d’une intersyndicale plus forte, afin de fédérer tous les salariés de l’aéroport et de faire converger les luttes. Il y a beaucoup de choses qu’on peut revendiquer comme de meilleures conditions de travail, l’embauche de tous les intérimaires, le retrait de la loi Diard, ou encore une convention unique pour tous ». L’ordre du jour est donc encore à l’extension, par tous les moyens, du mouvement.

La grève du 1er juillet, préparée sur le terrain de manière acharnée par un certain nombre de militants combatifs de l’aéroport, toutes entreprises confondues, sera une étape clé dans la construction du rapport de forces. Lors de cette journée, comme le rappelaient certains syndicalistes, l’ensemble des grévistes auront la tâche de continuer de construire l’auto-organisation du mouvement à la base, en discutant entre grévistes au-delà des entreprises et des étiquettes syndicales, pour décider eux-mêmes des suites à donner à cette journée de grève afin de préparer son élargissement et sa reconduction, sans lesquels l’obtention d’une véritable augmentation des salaires sera difficile à arracher. Si ce mouvement se développe et se renforce à Roissy, il pourrait agir comme une véritable traînée de poudre dans le pays, où de nombreux secteurs se mettent en grève pour les salaires, dans le contexte d’un gouvernement affaibli à l’issue de cette séquence électorale et d’un prochain quinquennat qui s’annonce explosif.

Pour témoigner sur les conditions de travail dans votre entreprise, nous faire des suggestions ou simplement entrer en contact avec Révolution Permanente : siterevolutionpermanente@gmail.com

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Chronodrive. Des jeunes précaires en grève contre les patrons milliardaires de la famille Mulliez

Ce 25 juin, les salariés de Chronodrive du magasin Basso-Cambo à Toulouse entament une première journée de grève pour 7 % d’augmentation de salaire. Ces jeunes salariés précaires, au SMIC en temps partiel se révoltent face à la fortune indécente de la famille Mulliez, propriétaire de Chronodrive et du groupe Auchan et engrange des bénéfices pharamineux.

Jeunesse précaire

Crédits photo : Philippe Huguen / AFP

La 6ème famille la plus riche de France

Peu le savent, mais tous les jours nous avons affaire avec la famille Mulliez, elle est même omniprésente autour de nous. L’Association Familiale Mulliez (AFM) forte de 700 actionnaires, tous de près ou de loin membres de la famille, avec à sa tête leur patriarche, Gérard Mulliez, domine de nombreux secteurs du paysage de la consommation courante. Leur empire, 130 marques, autour de 700.000 salariés dans le monde, s’étend de la grande distribution avec leur enseigne principale qui est Auchan, au prêt-à-porter avec des franchises comme Jules ou Kiabi en passant par des enseignes comme Decathlon, Leroy Merlin, Cultura, Boulanger, Flunch, Les 3 Brasseurs ou encore les garages Norauto pour n’en citer que quelques-unes. Du haut de sa fortune estimée à plus de 26 milliards d’euros en 2020, la famille Mulliez (6ème fortune de France) exploite des milliers de salariés précaires que ce soit en France ou dans le monde. Comme tout fleuron de l’impérialisme français, son empire puise aussi ses richesses en Afrique et dans les pays de l’Est de l’Europe et s’adonne à un greenwashing toujours plus grotesque. Mais c’est principalement par la gestion de son empire durant la pandémie que l’AFM a démontré une fois de plus son mépris envers notre classe.

Géant de la grande distribution grâce à Auchan, la famille multi-milliardaire n’a pas hésité durant la pandémie à opérer une restructuration de leurs entreprises pour générer un maximum de profits et cela alors que les salariés étaient en première ligne face aux difficultés et aux peurs de rupture de stock des clients, et ont enchaîné les heures sup’. En effet grâce aux ordonnances du gouvernement Macron en 2020, la famille Mulliez a pu déclarer la faillite de certaines de ses entreprises pour ensuite les racheter, une fois les dettes épongées et les licenciements effectués. A cela, s’ajoutent bien sûr les techniques traditionnelles du patronat pour engranger toujours plus de bénéfices, par des mécanismes d’évasion fiscale par l’utilisation de société-écrans au Luxembourg ou en exilant ses capitaux en Belgique.

De l’autre côté, ce sont bien sûr les travailleurs qui ont payé les pots cassés de ces restructurations. Alors que durant la pandémie comme aujourd’hui avec l’inflation, ces géants de la grande production s’en mettent plein les poches, les salariés ont dû faire face à des plans de licenciements et aujourd’hui à des baisses de leur salaire réel face à l’explosion du coût de la vie. La famille Mulliez n’a pas lésiné sur baisses d’effectif que ce soit à Auchan en septembre 2020 avec la suppression de 1475 postes ou bien encore avec la fermeture de plus de 50 Flunch et les 1 244 postes impliqués pour ne prendre que ces deux exemples.

La jeunesse précaire prête à la grève

Dans l’ombre, ce sont les victimes de cette success story familiale qui triment ! Chronodrive, entreprise de courses en ligne, emploie essentiellement une main-d’oeuvre jeune, précaire, à temps partiel. Dans les villes étudiantes, comme à Toulouse, ce sont essentiellement des étudiants qui doivent se salarier qui s’activent dans les entrepôts. A côté des queues devant les CROUS ou les distributions de colis alimentaires, les entreprises comme Chronodrive complètent le visage de la précarité étudiante. Pressions du management, conditions de travail difficiles, stress des cadences imposées, rendement scruté à la seconde près grâce aux scanners que porte chaque employé, et un turn-over permanent (les salariés ne restent que quelques mois) qui rend difficile toute velléité d’organisation. Pourtant aujourd’hui, face à l’augmentation du coût de la vie, et sachant l’immensité de la fortune de leurs patrons, les salariés veulent des vraies augmentations de salaire !

Déjà chez Auchan, durant les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) en décembre dernier, les salariés ont lancé une mobilisation nationale en revendiquant une augmentation des salaires pour faire face à l’augmentation du coût de la vie et à une colère qui ne faisait que grandir depuis la pandémie. C’est à ce moment que des grèves inédites sont apparues dans des enseignes comme Décathlon et Leroy Merlin avec pour mots d’ordre une hausse des salaires parce que ceux-ci n’ont jamais bougé alors que la famille Mulliez connaît des bénéfices record dans certaines de ses enseignes. Celle de Leroy Merlin a notamment été une victoire grâce à une radicalité et une certaine combativité de la part des grévistes.

Aujourd’hui ce sont les salariés du magasin de Basso Cambo à Toulouse qui s’organisent pour la grève. Ils appellent à les rejoindre sur leur piquet de grève ce samedi 25 juin à 11 heures devant leur magasin ! Il y a une signification simple à ces grèves, et notamment à celle de Chronodrive : elle exprime la nécessité de prendre sur l’indécente richesse des grands capitalistes pour répondre à l’urgence sociale et à la précarité dans la jeunesse. Alors que les patrons concèdent parfois des primes ponctuelles, vite mangées par l’inflation, nous avons besoin de réelles augmentations de salaire pour vivre ! Les salariés du Chronodrive de Basso Cambo à Toulouse revendiquent 7 % d’augmentation pour toutes et tous ! Malgré toutes les difficultés, de se mettre en grève dans un secteur aussi précaire que celui de Chronodrive, la détermination des salariés, qui ont lancé une caisse de grève pour pouvoir multiplier les journées de grève, est une démonstration à l’adresse de tous leurs collègues de l’entreprise, de tout le groupe Auchan et de la grande distribution en général. Sans elles et eux, ces milliers de travailleurs qui font tourner les magasins et les entrepôts, livrent les clients et remplissent les rayons, les Mulliez ne sont rien d’autre qu’une centaine de profiteurs en costard ! Il est temps de le leur rappeler.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Primes, salaire net contre salaire brut: de toute façon, une arnaque contre le pouvoir d'achat!

Capture d'écran

Macron bis l'a dit à la télé. Elu légitimement locataire de l'Elysée, il revendique son programme. Comme si la masse des abstentionnistes et les électeurs qui ont voté pour la peste afin d'éviter le choléra -ou l'inverse- ne comptaient que pour 0+0, la tête à Toto.

 

Droit dans ses bottes, profitant de l'apathie estivale qui mine même les revendications légitimes des salariés et des retraités, en juillet 2022, contre l'inflation et la dégringolade du pouvoir d'achat, Macron bis maintient la barre à droite.

Et, pendant que l'on soliloque sur majorité relative, blocage de l'Assemblée nationale, débauchage des députés par-ci et par-là, on oublie la Constitution qui donne à l'exécutif des pouvoirs monarchiques: gouverner selon son bon vouloir par décrets, ordonnance ou articles 49-3.

Alors des primes en veux-tu en voilà, des "primettes" plutôt, qui ne sont pas pérennes dans le salaire de base et exonérés de cotisations sociales. Cet outil du capitalisme n'est pas nouveau. Lionel Jospin, premier ministre socialiste, avait créé la "prime pour l'emploi" défiscalisée en 2001. Déjà anti-sociale à l'époque, elle excluait les sans-emploi. Depuis, entre toute autres primes, elle se dénomme "prime d'activité" toujours en vigueur sous Macron bis.

Quant à baisser les cotisations sociales ouvrières pour augmenter le salaire net, c'est toujours moins de fric pour la Santé, le service public en général et la Sécu, c'est plus de déremboursement des médicaments et l'augmentation assurée des mutuelles.

Oui, on est à des années lumières de l'augmentation substantielle du Smic, des salaires et des pensions, tout en taxant les profits du capital et en s'attaquant à la fraude fiscale des cols blancs ou en tailleur Chanel.

Quitte à me répéter, ce n'est pas à l'Elysée, ce n'est pas à Matignon, ce n'est pas à l'Assemblée que nous aurons satisfaction !

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE : Rapports de force

En Belgique, plus de 70 000 travailleurs en grève pour leurs salaires

Les syndicats de travailleurs belges promettaient « une démonstration de force ». Pari réussi : la grève nationale pour les salaires, ce lundi 20 juin à Bruxelles, est à leurs yeux du « jamais-vu depuis dix ans ». Entre 70 000 et 80 000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale, selon les estimations des syndicats et des forces de l’ordre. Une intersyndicale composée des trois plus grandes forces du pays a porté cet appel à la grève : la FGTB (Fédération générale du travail de Belgique), la CSC (Confédération des syndicats chrétiens), et la CGSLB (Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique).

Soignants, enseignants, cheminots, ouvriers, étudiants… Des secteurs variés étaient au rendez-vous pour le départ du cortège, à 11 heures, devant la gare de Bruxelles-Nord. Contrairement aux pays voisins, tous les travailleurs belges bénéficient de l’indexation automatique des salaires. Mais à l’heure actuelle, ce mécanisme « ne suffit plus » estiment les syndicats. Comme en France, la Belgique connaît une flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires. D’après la Banque nationale de Belgique, l’inflation devrait dépasser les 8 % dans le pays en 2022. Dans ce contexte, les manifestants revendiquent un pouvoir d’achat accru.

Dans leur viseur : la loi de 1996, qui restreint l’évolution du coût salarial en Belgique. Celle-ci définit une marge maximale d’évolution des salaires (hors indexation) à 0,4 % sur deux ans, pour la période 2021-2022. Dans son communiqué, la FGTB considère que cette loi « empêche de négocier de vraies augmentations de salaires ». Les syndicats impliqués dans la grève nationale demandent à la modifier. Et ce, afin de mieux peser dans les négociations du prochain accord interprofessionnel 2023-2024.

« 900 000 familles ont demandé un étalement de leur paiement des factures d’énergie car beaucoup de citoyens choisissent entre se déplacer et se loger et la fin du mois arrive de plus en plus vite », a soutenu Marie-Hélène Ska, secrétaire général de la CSC, auprès du quotidien La DH. « Il est donc important de donner un signal fort ce lundi ». Du fait de l’indexation automatique prévue par la loi, « on donne toujours l’impression que la Belgique a un avantage par rapport aux autres pays. Mais en réalité, lorsqu’on prend en compte une période plus longue, il y a un rattrapage des pays voisins », explique Thierry Bodson au média belge 7 sur 7. « Et n’oublions pas non plus que les prix du carburant ne sont pas pris en compte dans l’index. »

grève salaires Belgique
Extrait du communiqué du syndicat FGTB sur l’évolution des prix de l’énergie comparée à celle des salaires en 2022.

 

En plus de la manifestation dans les rues de la capitale, des débrayages ont eu lieu. Surtout dans le secteur des transports. La STIB, société des transports intercommunaux de Bruxelles, connaît d’importants blocages de son réseau de bus et de métro. Du côté de l’aéroport international Brussels Airport, tous les départs de ce lundi ont été annulés, rapporte Le Soir. Enfin, en Wallonie et en Flandre, des lignes de bus et de tram sont réduites, voire supprimées. En Flandre par exemple, seuls 60% des bus et 40% des trams circulent, relaie La Libre. En outre, cette grève pour les salaires a aussi impliqué les agents de la Région Bruxelles-Capitale, avec des perturbations sur le service de collecte de déchets.

Publié par FSC

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE : le site REVOLUTION

 

Une vague de syndicalisation balaye les Etats-Unis et suscite l’enthousiasme de travailleurs du monde entier. L’entrepôt de Staten Island, dans l’Etat de New York, est le premier site américain d’Amazon à s’être doté d’un syndicat : l’ALU (« Amazon Labor Union »). Chaque semaine, les salariés de dizaines de Starbucks demandent à rejoindre les Travailleurs Unis de Starbucks (« Starbucks Workers United »). Un premier groupe de salariés d’un Apple Store a demandé, lui aussi, à rejoindre un syndicat. Entre janvier et avril derniers, 589 nouveaux syndicats ont demandé à être enregistrés auprès du Bureau National du Travail. C’est deux fois plus que l’an passé sur la même période.

Ces luttes pour l’organisation syndicale des travailleurs font partie d’un processus global. La crise du capitalisme écrase la classe ouvrière et la pousse à comprendre qu’elle ne peut compter que sur ses propres forces pour se défendre. Cela marque le réveil de la classe ouvrière américaine, après des décennies de relative atonie. C’était inévitable, à un certain stade. Comme l’écrivait Marx en 1847 : « Les conditions économiques avaient d’abord transformé la masse du pays en travailleurs. La domination du capital a créé à cette masse une situation commune, des intérêts communs. Ainsi cette masse est déjà une classe vis-à-vis du capital, mais pas encore pour elle-même. Dans la lutte, […] cette masse se réunit, elle se constitue en classe pour elle-même. Les intérêts qu’elle défend deviennent des intérêts de classe. Mais la lutte de classe à classe est une lutte politique. »

L’impact de la crise

Pendant des décennies, les travailleurs américains ont subi des reculs constants. Alors que la productivité du travail a augmenté de 70 % entre 1979 et 2019, les salaires n’ont augmenté que de 12 %. Cette période correspond aussi à un déclin du syndicalisme américain. Le taux de syndicalisation est passé de 20,1 % en 1983 à 10,5 % en 2018.

Aujourd’hui, la jeunesse est particulièrement frappée par la crise. Les emplois précaires sont devenus la norme. Il est très difficile d’acheter un logement et les loyers ne cessent d’augmenter. Le Covid-19 a encore aggravé la situation. Par exemple, les ventes en ligne ont explosé avec la pandémie, ce qui a soumis les travailleurs d’Amazon à une pression gigantesque. Des salariés ont été contraints d’uriner dans des bouteilles pour ne pas quitter leur poste et tenir le rythme exigé par la direction. De manière générale, les travailleurs du secteur tertiaire ont été célébrés comme des « héros », pendant la pandémie, mais leurs salaires et leurs conditions de travail sont restés misérables. Pendant ce temps, les PDG des 500 plus grandes entreprises américaines ont reçu, en 2021, des « bonus » de 14,2 millions de dollars, en moyenne.

A cela s’ajoute une inflation de 8,5 % : du jamais vu depuis le début des années 80, aux Etats-Unis. Combinés, ces facteurs créent une situation explosive.

L’évolution de la conscience de classe

Ces dernières années, de nombreux sondages ont régulièrement souligné un intérêt croissant et massif des jeunes Américains pour le socialisme et le communisme. L’appréciation que les travailleurs portent sur les syndicats est également très significative. Malgré leur faiblesse organisationnelle, le taux de popularité des syndicats est de 68 % dans l’ensemble de la population : un record depuis le milieu des années 60. Chez les jeunes de 18 à 34 ans, le chiffre grimpe à 77 %.

La récente vague de syndicalisation bénéficie d’une approbation massive. 75 % des Américains pensent que les travailleurs d’Amazon ont eu raison de constituer un syndicat. Ce chiffre grimpe à 83 % chez les 18-34 ans. Fait remarquable : il atteint 71 % chez les partisans de Donald Trump – ce qui prouve, au passage, que nombre d’entre eux pourraient être gagnés à une politique de classe, s’il existait un parti ouvrier pour la défendre.

Tous ces chiffres suffisent à réfuter la rengaine selon laquelle « la classe ouvrière a complètement changé » – quand elle n’aurait pas carrément « disparu ». Certes, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour constater que la classe ouvrière a beaucoup évolué, ces derniers 150 ans. Le secteur tertiaire, en particulier, s’est énormément développé au cours des dernières décennies. Et la dynamique de la lutte de classe est apparue dans ce secteur. Les travailleurs de la restauration, de la vente, de la logistique, etc., vendent tous leur force de travail contre un salaire – et participent, eux aussi, à la formation d’une plus-value (le profit capitaliste). En conséquence, ces travailleurs finissent par comprendre la nécessité de s’organiser pour se défendre face à la cupidité des patrons.

Ce qui se passe aux Etats-Unis est un démenti apporté à tous les cyniques qui affirmaient, par exemple, qu’il était « impossible » de créer des syndicats dans la restauration rapide. Les militants de la « Starbucks Workers United » sont en train de démontrer qu’ils avaient tort. Depuis que les travailleurs du Starbucks de Buffalo ont réussi à organiser un syndicat, leurs collègues dans plus de 200 établissements, à travers le pays, ont engagé la lutte dans la même direction.

Ce qui se passe chez Amazon est emblématique de la lutte des classes à notre époque. Face à Jeff Bezos, deuxième fortune mondiale, la campagne de syndicalisation a été menée par Chris Smalls. Ce dernier avait été licencié par Amazon après avoir organisé un débrayage pour dénoncer le manque de protections face au Covid-19. Détail intéressant : on a appris que les dirigeants d’Amazon s’étaient félicités du fait que Smalls devienne le symbole de la syndicalisation, car ils estimaient qu’il n’était « ni intelligent, ni éloquent ». Leur mépris s’est retourné contre eux. Depuis la victoire de Staten Island, plus de 50 entrepôts d’Amazon ont contacté l’ALU pour qu’elle les aide à former un syndicat.

D’importantes leçons

Ce qui est remarquable, ce n’est pas seulement la formation de syndicats chez Amazon, Starbucks et dans d’autres entreprises. C’est aussi et surtout la façon dont ces victoires ont été obtenues.

L’an dernier, les travailleurs d’Amazon avaient subi une défaite lors d’une première tentative de syndicalisation à Bessemer, dans l’Alabama. Cette première campagne syndicale chez Amazon souffrait d’une faiblesse : elle ne s’appuyait sur aucune revendication spécifique. Dans ces conditions, beaucoup de travailleurs étaient sceptiques.

La même dynamique s’est répétée lors d’une campagne ratée de syndicalisation dans la province canadienne de l’Alberta. Le vice-président du syndicat local avait même affirmé : « Nous ne sommes pas là pour que vous ayez vos 30 dollars de l’heure. Nous sommes ici pour aider à améliorer l’environnement de travail, et voir si on peut négocier des augmentations de salaire… Mais nous ne pouvons rien garantir ». Difficile d’imaginer un discours moins motivant !

La campagne de Staten Island était très différente. L’ALU a formulé des revendications claires : un salaire de 30 dollars de l’heure, deux pauses de 30 minutes (payées) et une heure de pause repas (payée, elle aussi). Il ne s’agissait pas uniquement de lutter pour créer un syndicat, mais aussi, et surtout de lutter pour obtenir des résultats concrets, sur la base de revendications audacieuses. Et ce fut un succès !

Contrairement à une idée reçue, il n’est pas plus « réaliste » – ou « plus raisonnable » – d’organiser la lutte sur la base de petites revendications. Au contraire. Les travailleurs ne prennent pas le risque de perdre du temps, des forces et de l’argent dans une bataille menée pour des changements mineurs : le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ils sont plus disposés à lutter pour des revendications audacieuses, qui valent la peine.

L’autre caractéristique fondamentale de la campagne de l’ALU, ce fut l’implication de la base. Après son licenciement, Chris Smalls a posé sa tente près de l’entrepôt Amazon JFK8, pendant près de dix mois. Lui et Derrick Palmer, un employé de l’entrepôt, ont alors consacré leur temps à discuter avec les travailleurs, à répondre à leurs questions et à les impliquer dans la lutte.

Un article du journal The City explique bien comment les choses se sont déroulées : « Alors que Smalls passe le plus clair de ses jours dehors à JFK8 ou à l’arrêt de bus, Palmer continue de travailler au sein du bâtiment, discutant avec les autres travailleurs et se rendant à la salle de pause pour rassembler des soutiens durant son temps libre, lorsqu’il ne travaille pas au département de l’empaquetage…

« Avec une poignée d’autres syndicalistes, les deux hommes ont passé les dernières semaines au téléphone. Ils ont appelé chaque travailleur de JFK8 susceptible de participer au vote sur la syndicalisation, soit environ 8300 employés.

« Certains travailleurs appelés ont demandé à rencontrer les syndicalistes en personne pour discuter de la campagne de syndicalisation. Leurs questions ont souvent trait aux cotisations syndicales [la propagande patronale prétend que ces cotisations sont disproportionnées et inutiles]. Smalls déclare à ce propos : “Une fois qu’on a répondu à leurs questions, il est plus facile de les convaincre, car ils comprennent alors qu’Amazon leur ment”. »

Trop souvent, les campagnes de syndicalisation sont menées de façon bureaucratique, sans mobiliser la masse des travailleurs, précisément parce que nombre de dirigeants syndicaux ne leur font pas confiance. A l’inverse, le succès de l’ALU montre ce qui peut être accompli lorsqu’on mobilise la base, lorsqu’on permet aux travailleurs de prendre en main la lutte, et lorsqu’on formule des revendications audacieuses.

« La révolution est là » (Chris Smalls)

Nous partageons totalement l’enthousiasme des militants de l’ALU. Ils ont réussi quelque chose qui semblait impossible à beaucoup de gens. Après la puissante grève des enseignants en 2018 et 2019, la mobilisation de Black Lives Matter en mai-juin 2020 (le plus grand mouvement de masse de l’histoire du pays) et la vague de grèves de l’automne dernier (le « Striketober »), l’actuelle vague de syndicalisation est une nouvelle étape du réveil de la classe ouvrière américaine.

Bien sûr, le patronat ne laissera pas les travailleurs s’organiser et lutter sans leur opposer une résistance acharnée. Des luttes colossales sont à l’ordre du jour. Mais comme le disait Marx, c’est à travers ces luttes qu’un nombre croissant de travailleurs en viendra à tirer des conclusions politiques radicales, à comprendre que le système capitaliste doit être renversé et remplacé par une société qu’ils dirigeront.

Nous laissons le dernier mot au magazine américain Newsweek : « Les salaires, le prix d’achat des maisons ou des loyers, le prix de la nourriture, les rapports entre les employeurs et les employés ainsi que le destin des petites entreprises face aux monopoles vont devenir des questions essentielles. La question des classes sociales, qui a longtemps dominé l’Europe, arrive chez nous pour prendre sa revanche [...]. Karl Marx doit sourire dans sa tombe, à Hampstead Heath. »

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

SOURCE : Rapports de Force :

 

Ce 24 juin, tous les syndicats CGT des entreprises du groupe TotalEnergies appellent à la grève pour exiger des augmentations de salaire. Un appel inédit puisque, dans ce groupe qui compte plus de 200 filiales en France, ces syndicats entrent habituellement en conflit en ordre dispersé.

 

 

Les luttes dans les raffineries ? On connaît. On en a parfois une image claire : celle d’ouvriers tenant un piquet de grève au bas de colossales structures métalliques. On sait aussi que leur détermination et leur capacité à tenir un mouvement dans la durée effraient souvent le patronat et les pouvoirs publics lors des grands conflits sociaux.

Mais au sein du groupe TotalEnergies – communément appelé Total – les raffineries ne sont que la face émergée de l’iceberg. La multinationale emploie 35 000 salariés en France et possède 200 filiales dans le pays. Parmi elles : la SAFT, spécialisée dans la conception de batteries à usage industriel, Hutchinson connue pour ses pneus ou encore Argedis, qui gère les stations services.

Lorsque les désaccords surviennent avec leurs directions, ces diverses filiales entrent habituellement en conflit en ordre dispersé. Mais ce 24 juin, la coordination des syndicats CGT de Total, qui regroupe l’ensemble des syndicats CGT du groupe, filiales comprises, appelle à une journée de grève. La décision a été prise le 9 juin, soit une semaine avant les élections professionnelles. « En 20 ans je n’avais jamais vu ça. Nous voulons envoyer un signal fort dans les filiales et même au-delà : dans la sous-traitance », assure Benjamin Tange, délégué syndical central CGT à la Raffinerie des Flandres. La journée

 

Une grève pour l’augmentation des salaires

 

La cause de la grève, comme bien souvent en cette période, c’est la question des augmentations de salaires. Pour les salariés du groupe Total, les dernières négociations annuelles obligatoires (NAO) remontent à janvier 2022. L’accord entre les syndicats et les dirigeants du groupe s’était alors conclu sur 2,35 % d’augmentation générale des salaires, avec un plancher de 1000 € annuels brut.

Mais l’inflation, elle, ne s’est pas arrêtée en janvier. « 2,35% d’augmentation, ce n’est clairement pas assez. Vu l’inflation actuelle, il faudrait que nos salaires augmentent de 5,2% sur un an rien que pour ne pas perdre de pouvoir d’achat », explique Benjamin Tange de la CGT, se fiant à la dernière estimation de l’inflation calculée par l’INSEE.

Les syndicat de la coordination CGT Total exigent donc que les salaires soient réhaussés à minima de 5,2%. Ils rappellent également deux exigences. Celle de leur confédération : un SMIC à 2000€ brut. Et celle du syndicat des avitailleurs – travailleurs ravitaillant les avions en kérozène – déjà en grève à l’aéroport de Roissy et affiliés à Total, qui exigent 300€ d’augmentation de salaire.

 

S’appuyer sur les luttes dans les filiales

 

C’est dans ce contexte que l’appel à la grève dans les filiales françaises de la multinationale prend tout son sens. En effet, ces entreprises concentrent les salariés les plus mal payés. A la SAFT, les ouvriers, qui travaillent en 2×8, « touchent en moyenne 1500 euros net ». Chez Argedis : « 80% des salariés touchent 1350€ net en travaillant dimanche et jours fériés », rappelle le communiqué de presse de la coordination des syndicats CGT du groupe Total.

Le mouvement du 24 juin peut aussi s’appuyer sur des luttes déjà existantes dans ces filiales. Chez Hutchinson, dans les usines où la CGT est majoritaire, comme à Segré (Maine-et-Loire), des « Vendredis de la colère » sont organisés pour exiger des augmentations de salaire. Des débrayages de 30 minutes à 2 heures chaque vendredi ont lieu sur site depuis novembre 2021.

Quel sera le résultat de cette première initiative collective des syndicats CGT de Total ?  Difficile à dire pour l’instant : « Le 24 sera une première date. Ce jour-là on va se compter et voir quelle suite on donne au mouvement », programme Benjamin Tange. Les élections profe

 

Une goûte d’eau au vu des bénéfices

 

« Augmenter de 300 € brut tous les salariés de Total en France coûte 200 millions à Total. », chiffre Benjamin Tange. L’équivalent de quelques pièces jaunes dans le portefeuille de la multinationale, car elle cumule 4,1 milliards d’euros de bénéfices net au premier trimestre 2022 et aurait même atteint les 9 milliards de bénéfices si elle n’avait pas souffert de 4,9 milliards d’euros de dépréciation d’actifs , liés à la guerre en Ukraine. Total a également reversé 9 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires en 2021. La CGT n’oublie pas non plus de rappeler que Patrick Pouyanné, PDG de Total, a augmenté de 52% la part variable de son salaire entre 2020 et 2022. TotalEnergies lui a ainsi versé 5,9 millions d’euros cette année, au titre de 2021.

52% d’augmentation…soit pile poil 10 fois plus que ce que les salariés de Total demandent pour que leurs payes puissent suivre l’inflation (5,2%). C’est bien sur ce sujet que la CGT prévoit d’interpeller le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, le 22 juin, lors d’un comité de groupe européen.

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
5,8% EN MAI : L'INFLATION ÉCRASE LES SALAIRES ET PROFITE AUX ACTIONNAIRES

Publié par Info'Com-CGT

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Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

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