Le management actuel ne répond plus auxa4entes des salariés. Que l’on soit cadre-manager ou technicien-managé les méthodes de management actuelles ne répondent plus à nos attentes. On peut même affirmer qu’elles sont contre-productives. Les cadres ne sont plus sollicités sur leur dimension technique mais essentiellement sur des critères principalement quantitatifs. Les conditions de travail sont négligées ; le contenu du travail mis au second rang. Tous les salariés sont touchés par les nouvelles méthodes managériales qui se traduisent par une intensification considérable du travail.
La règle de l’urgence s’impose partout. Les nouvelles technologies informatiques accompagnent cette urgence et s’insinuent dans le quotidien, dans l’espace privé du salarié. Les managers se voient noter au regard de la mise en œuvre de cette urgence. Les organisations sont soumises à une logique de ratios financiers court-termistes. La publication des résultats devient l’épée de Damoclès des managers. La réalité complexe du travail s’en trouve faussée.
Dans la réalité c’est la conjugaison des variables informelles qui crée la richesse dans l’entreprise. Ces variables informelles se traduisent par la manière dont les salariés se coordonnent sur le terrain, les vrais modes opératoires de travail, la communication entre les équipes.
Pour les Directions Générales tout serait donc mesurable et quantifiable. Les indicateurs, tableaux de bord, standards sont supposés rendre compte d’un travail qui se mesurerait donc à l’aune de ces résultats.
Ce qui n’est pas mesurable n’existerait donc pas !
On assiste à une véritable fascination de la part de nos directions pour des modèles managériaux importés du Japon ou des Etats-Unis. On voit se développer des pratiques consistant à analyser les modes de gestion et d’organisation des autres entreprises afin de s’en inspirer (benchmarks). Le lean-management (management sans gras..) est devenu une véritable religion !
Le résultat est que le mal-être au travail progresse.
Ces méthodes de management s’avèrent au final non rentables pour l’entreprise.
Nous devons tirer, managers et managés, à partir de nos situations réelles de travail des axes revendicatifs et des actions à engager pour les atteindre. Nous devons exiger un management assis sur la réalité du travail.
Nous devons faire aboutir la reconnaissance de nos technicités et de
notre expertise. Le travail doit redevenir au service de l’humain et non l’inverse. Nous avons à reconquérir notre droit d’expression, notre liberté de
parole.